25.3.12

Le champ de sable #the other last :-)

Elle riait, elle riait à s'en former des vagues sur le ventre. Elle en pleurait presque.
Le militaire commençait à être contaminé. Ses yeux s'éclaircirent, le coin de la bouche frémissait.
"Mais enfin madame, que vous arrive t-il?
Elle ne pouvait bien sûr, pas répondre.
L'homme s'approcha un peu plus, jeta un oeil dédaigneux sur la cadavre, un autre sur l'enfant dans les bras de Macha et s'écria
-Vous trouvez qu'il y a de quoi rire?
Derrière eux, sur la dune verte et mouvante, la grappe des soldats chuchotait.
Dans l'énorme et bruyant hélicoptère, une porte voix hurlait :
-Coupez, coupez!
Sur les rails posés sur le sable (péniblement, l'équipe technique avait posé une centaine de mètres de rails miniatures pour les travelling de Macha suivant le sentier) le petit train de la caméra s'arrêta, le conducteur descendit de son petit siège, et s'approcha furibond, prêt à morigéner l'actrice.
La femme allongée, le cadavre, se redressa, telle une morte-vivante, et le visage hilare, tapa sur le dos de Macha pour tenter de la calmer.
-Macha, t'es pas sympa, j'avais déjà froid sur ce sable humide, va falloir tout recommencer!
Le bébé attrapait les cheveux blonds de Macha pour en faire un hochet, elle le fit cesser en le reposant sur la poussette.
-Je suis désolée, finit-elle par hoqueter, mais vous êtes tellement, tellement vrais et si... ridicules, j'ai pas pu m'en empêcher.
Le script précisait qu'elle devait se fâcher avec le colonel émergeant du champ de sable, le traiter d'irresponsable d'avoir tiré à balles réelles sur cette pauvre femme qui passait par là.
Le colonel devait quand à lui expliquer que ce n'était pas un champ de sable mais un champ de tir, et qu'ils n'étaient pas là pour jouer à la poupée.
Macha était sensée reconnaître la femme morte comme celle ayant kidnappé un bébé dans la maternité où elle travaillait, le bébé en question étant dans ses bras. On laissait peu de place à l'explication de l'acte d'enlèvement, tant il est vrai que seul le désespoir de la solitude pouvait entraîner ce comportement. Ou bien la folie. Le spectateur peut décider comme il veut le sens d'un vol.
Il y avait sûrement une morale à cette histoire, mais chacun sait bien que dans la vie c'est ni blanc ni noir, et qu'en vrai on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.

8 commentaires:

  1. Pas mal...
    Et ta dernière phrase résume tout.^^
    Besos ♥

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    1. J'ai beaucoup de travail en ce moment mais les premiers chapitres mériteraient d'être conclus autrement et faudrait que je m'y mette...La première partie et l'idée générale de ta première fin sont pas mals. Manque quelque chose, suffit de réfléchir et d'être logique...A plusse, j'y reviendrais ;-))

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  2. J'avais pensé à un dénouement " tournage de film" très crédible !
    "journal d'une scripte" ça pourrait être et on oscillerait entre des récits de ce genre liés à des fictions et la vie propre de la salariée sur le tournage...pis ça se recouperait, bien sur, genre elle est née sous X

    Oyé

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    1. Hi hi, vas-y, raconte, elle m'intéresse ta copine scripte :-)

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    2. Ça rassure quand même ! Personne n'est mort !

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  3. Je préférais la première fin. Cela fait moins pirouette : "Je retombe sur mes pieds". Et puis elle permettait de continuer pour soi l'histoire de cette femme morte.

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    1. :-)
      La fin de la première histoire était mon début. Je savais comment ça se terminerait. Mais j'ai eu du mal à terminer. De toute façon, je n'aime pas finir un livre, un texte, j'ai envie que ça continue. D'où mon problème...:-)

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