29.5.12

Un jour

Imagine.
Imagine que tu ne sois jamais venue, que tu ne connaisses rien de ce pays là.
D'abord, il faut choisir la saison. Peut-être que ce sera l'hiver. Alors il faudra que ce soit tôt. Que je t'emmène près de l'étang, un petit matin (ne t'en fais pas, les petits matins d'hiver c'est vers 8 heures), il sera frais, il ne sera pas encore bleu mais en cours de le devenir. Avant d'être bleu le petit matin est rose. Ce rose qui descendra sur l'étang, juste là, à quelques mètres de la maison. Avec un peu de chance, l'eau sera gelée, parfois on voit des trous dans la glace et là, les foulques jouent à la patinoire toboggan pour se jeter dans l'eau. Ça ne fait pas de bruit, c'est plein de points noirs qui courent, ils flottent presque au-dessus de la surface de la glace, c'est la faute de leurs pattes, elles vont vite, elles sont floues, alors c'est comme un coussin d'air juste sous les plumes noires. Tu riras.
Ou bien ce sera l'automne.
Là, je choisirai une petite marche vers le chemin de Cadoudal. Il y aura peu de voitures, ce sera encore le matin, ou bien au crépuscule, ici c'est la lumière qui compte plus que tout.
On croisera peut-être quelques voitures, mais on verra aussi les jardins tapissés de feuilles, les dernières fleurs de l'été aussi peut-être. On entrera dans la Forest, on se glissera sous les arbres. Sans doute que nous pataugerons dans la gadoue, on rira de nos pantalons tous crottés. Tu verras les champs de fougères orange brûler au soleil du matin. Avec cette légère brume qui vient de la terre encore chaude de la nuit, à moins que ce ne soit celle de la mer, on ne sait jamais ici, dans ce pays entre la terre et l'eau. Je te montrerai le chêne, et tu le toucheras, le vénérable qui a tenu bon toutes les guerres.
Ça aurait pu être aujourd'hui.
Un jour de printemps. Tu auras loin dans ta mémoire le pourquoi de cette première fois par ici, tu oublieras même, parce que c'est tellement différent de ce que tu as vécu aujourd'hui.
Alors, je t'emmènerai à la plage. C'est banal la plage, mais pas celle-là. Il faut accepter d'y mettre les pieds. Certains sont rebutés par la vase. Ce sont ceux qui ne savent pas que la vase c'est doux comme un tapis d'orient, c'est chaud comme les poils du chat, ceux qui sont sous son ventre. Tu sais ça si tu as tenté d'aller plus loin dans l'eau salée. Tu as de l'eau à mi-cuisse et tu ne la sens presque pas, car elle est tiède, on dirait l'eau du bain. Alors, après t'être mouillé le ventre, la nuque, tu plongeras dans l'eau de mer de la ria, celle qui est si particulière à mon coeur, celle qui soigne tous les maux. Tu rejoindras la bouée, une jaune ou celle d'un bateau, tu en feras le tour, il y en a quelques uns. Tu constateras qu'il n'y a personne sur le sable, c'est une plage si discrète. Elle ne se préserve que pour nous.
Un jour tu viendras et ce sera bien. Minette.

25.5.12

Be quiet.

Il s'est fait attendre.
Des jours, des semaines, des mois, peut-être un siècle? à l'aube de nos espérances, le temps n'a plus la même importance.
Il y avait ces matins blêmes (qui a dit ça?), ces aubes froides, ces ciels si bas, qu'on aurait pu se croire nimbés de pluie. Il y avait ces nez rougis, cette incertitude matinale de savoir quel habit ferait au plus chaud le moine, quelles chaussures tiendraient mieux la boue.
Les arbres nus désespéraient d'écrire à la plume de leurs frissons, les oiseaux se terraient sans doute au plus profond d'un buisson.
Heureusement parfois, il y avait la mer qui se mouchetait de blanc, ou bien encore un crépuscule magnifique de nuages déchirés, arrachés de leur nappe épaisse, par un doigt de lumière vengeur.
Il s'est fait attendre.
Un jour nous avons cru qu'il serait possible de faire respirer notre peau, lui donner à boire de l'air iodé, nous avons ouvert les tiroirs du bas, ou bien ceux du haut, là où se cachent les plus légers manteaux.
Seulement voilà, les faux-semblants sont fréquents, on a pas pu y croire bien longtemps.
L'hiver a tenu bon, le froid ne décollait pas, la pluie tenait le bout de nos cordes, aux chiens le temps même devait paraître ingrat.
Attends, je reviens, il a dit.
On l'a attendu longtemps.
Et puis, comme une porte qui claque, un volet qui s'ouvre, comme le jour après la nuit, bang, il est arrivé.
Nus pieds, dépenaillé, encore humide de son chemin laborieux, il a cogné son poing sur notre coeur ébouriffé, il nous a fait un chaud et froid, tourner la tête, vaciller.
Debout dans l'herbe tendre, sec comme le bois qui flambe, du plus beau bleu des mers du sud, il nous trempe, il nous émeut, il nous gangue, il nous moite, il nous tremble, il nous attrape.
Le beau temps que voilà.
Jamais l'eau ne m'a parue si douce, jamais l'algue de mousse ne m'a autant été si tendre, jamais, ou plutôt si, comme un vieux souvenir oublié, mon corps est revenu à lui, entier, sans qu'aucun mal ne le défasse, de la pointe du pied à la racine de mes cheveux le courant est passé, pas de court-circuit, pas de heurts, une nage sans encombre, pleine.
 Embrasser la mer de toute ma peau. Enfin.


PS : et donc merci au chirurgien qui a réparé mon genou mal en point, en septembre 2011. Il aura fallu tout ce temps pour que je retrouve mon "intégrité"soit deux étés sans nager...inconcevable quand on est moi :-).

22.5.12

Bataille

Un violoncelle chante une sérénade de Schubert à la radio.
Je repense comme à chaque fois à G. dont j'étais amoureuse quand il en jouait. Il me faut toujours plus que 5 minutes de violoncelle pour échapper à ce souvenir, il me faut entrer dans la magie de ces cordes vibrantes que j'aime.
Dehors, le ciel a finalement décidé de rester gris. Il a pourtant tenté dans la journée de s'entrouvrir, de laisser passer quelques rayons, mais en vain. Parfois seulement, une luminosité forte à en faire pleurer les yeux, comme l'émotion d'un beau paysage, mais en moins douloureux.
À la radio le violoncelle pleure une nostalgie oubliée.
J'aimerais fermer les yeux, et simplement écouter. Mais alors c'est à mon amie que je ne connais pas mais que je connais, que je pense. Ça ne va pas être facile, tout le monde sait ça, mais la plupart ne sait rien d'autre que ça. Je ne sais que ça, que c'est un combat redoutable. Ce sont des mots, rien que des mots, ils ne sont ni médicament, ni crème ou onguent.
L'homme parle de la guerre, sur France inter. Il dit qu'il n'avait pas le choix, il a une voix de vieux, c'est de la deuxième dont il parle, il dit qu'il devait obéir. Il dit aussi qu'il en a fait des cauchemars de cette guerre, de ces hommes qu'il a envoyé à la mort. Je ne suis pas lui, je ne peux pas juger, mais quand même la guerre. La guerre fait des hommes, des hommes de bien, ou pas.
Contre la maladie, la guerre.
Le jardin est bien vert, et les cris des enfants aussi. Ils se battent, aussi, ils hurlent, ils se font mal même. Ils me mettent en colère. Je n'entends plus le violoncelle, ni la peur du soldat qui parle de la guerre. Parfois, ça m'insupporte de me battre. Encore et encore. Se battre pour ses droits, se battre pour tout, ne pas avoir la paix.
Se battre et continuer de croire, croire que tout est possible, qu'il suffit de semer, se battre pour avancer, lutter pour rester debout, et fier, se battre et faire des choix qui n'en sont pas, juste parce que c'est la nécessité qui fait loi.

Je voudrais entendre le violoncelle, tout un concerto, une sérénade, un long concert.

Ecouter l'herbe pousser, voir la nuit tomber et le soleil se lever.

Je voudrais d'un geste effacer les peines, d'un autre dessiner le ciel.

Rêver, peut-être.




21.5.12

Gris

C'est tout vert
Et humide
Y'a du rose, y'a du rouge
Du blanc aussi
On a oublié le bleu
On a perdu le ciel

Il pleut sur l'ombre
Et rien ne bouge

Ce serait joli
Un peu, si peu
Un coin de ciel
Un bout de pastel
Couleur soleil

Il pleut dans l'ombre
Comme dans un songe

Je rêve aussi
À un jeudi
Ou un mardi
Avec du bleu
Peut-être tes yeux

On est lundi, il fait tout gris.



19.5.12

Le deuxième effet.

À présent tu y vas sans appréhension, juste une fourmi au ventre. Tu as l'armure de ton APN, tu te pares de cette excuse, tu ne crains presque rien. Juste l'inconnu dont tu n'as qu'une vague idée.
Il y a du monde comme à chaque fois, ceux que tu connais, ceux que tu  ne reconnais pas.
Tu es isolée, tu aimes la solitude aussi.
Parfois un sourire, parfois une ou deux bises.
Tu t'assois dans un coin, tu es invitée, tu ne veux pas t'imposer.
Si un ami te rejoint, c'est un bonus, une cerise à laquelle tu fais toute la place qui lui revient.
Enfin, ça commence.
Tu ne t'attends à rien, tu ne sais rien, c'est encore la première fois, comme à chaque fois.
Tu réalises que ton rôle te permet d'aller là où les autres ne vont pas, plus près, c'est ta prérogative.
Au début tu n'osais pas.
Même parfois tu n'avais pas envie, la peur, ou l'angoisse, la flemme aussi pourquoi pas, à quoi bon.
Avancer vers, serrer les mains, engager les mots, poser les questions, parfois fallait crier pour te faire entendre, tu t'y es faite. Presque.
Cette fois, tu y vas avec plaisir.
La curiosité est plus forte que l'appréhension.
Bien installée, tu attends.
Tu as réglé l'APN autant que faire se peut.
Tu te sens comme une gamine. Qui ne sait rien. Prête à tout.
On t'avait promis que ce serait bien. Tu en riais parce que les goûts et les couleurs tu vois...
Tu as le souvenir d'un Requiem dans une cathédrale qui t'avait fait frissonner, d'une Abbey Lincoln dans une salle de spectacle qui t'avait fait pleurer, d'un concert que tu avais gagné dans un petit théâtre, William Sheller, tu étais devenue fan, D'Ahmad Jamal en plein air, à Jazz en baie, et puis d'un ami qui avait chanté au mariage de ton amie, un Ave Maria sublime.
Tu sais donc que le direct, même avec ses imperfections, c'est la meilleure façon de faire connaissance avec une musique.
Ces airs là tu les entendais petite, dans les festou-noz des Monts d'Arrée, mais c'est si loin.
Tu avais oublié l'effet des percussions sur toi. La puissance d'un groupe. Dès les premières mesures tu es subjuguée. Ton pied bat le rythme, tu ne peux pas rester assise, ça tombe bien, tu as l'APN.
Tu sais aussi que tu es bon public. Mais ça ne suffit pas, le talent aussi fait durer le plaisir.
Ça a été trop court.
Et puis les deux jours qui ont suivi aussi.
C'était bien.

Tu sais ce que je viens de faire avec tout ça.
C'est tellement bête, d'avoir abandonné, d'avoir baissé les bras...
J'ai repris ma clarinette.
J'ai soufflé dedans jusqu'à ce que ma bouche ne puisse plus pincer. Ce qui est venu assez vite, faut dire.
Je sais encore lire les notes, je n'en étais pas sûre.
Je vais pouvoir retrouver les clés.
Elle est derrière moi, juste séchée, pas démontée parce que je veux y retourner demain. Et après demain.








18.5.12

Bulle

Besoin d'une bulle
Un coin sans vent
Un coin tout rond
Besoin d'une bulle
Double vitrage
Sans bruit sans fureur
Un peu de musique peut-être
Besoin d'une bulle
Un soleil sans brulure
Le chas d'un nuage
Un savon pas sage
Besoin d'une bulle
Où je pourrais tout
Où je serais tout
Où tu serais
Besoin d'une bulle

Passe moi ton malabar


17.5.12

Le travail.



Tout à l'heure c'était la sieste ou presque.
Sans doute que j'essaie encore de croire qu'on peut apprendre en dormant, alors j'écoute les émissions de radio. C'est France-Inter, comme d'usage, mais si j'avais les yeux fermés tout mon corps se souvenait ou "comprenait" ce que racontait l'invité de "La tête au carré" Thierry Pillon.
Il parlait des mineurs et des ouvriers essentiellement de l'industrie. Des sensations que le corps subit jusqu'aux transformations que le métier fait sur le corps et l'âme de celui qui pratique ce métier. Il ne parlait pas de pénibilité, ce que j'ai trouvé bien parce que ce sujet allait bien au-delà, les hommes et femmes ne se plaignent pas, ils racontent simplement ce qui les a fait.
Voilà pourquoi je me souvenais, à mon niveau modeste, très modeste.
Un temps, j'étais étudiante. J'étais sensée exercer mes neurones, apprendre, engloutir des connaissances, avec l'espoir de trouver un métier, dans l'éducation nationale pourquoi pas.
Ces temps-là, bienheureux si je l'avais su alors, si j'avais été plus intelligente déjà, je travaillais l'été, pour payer une partie de mon année, en gros de mi-juin, date de fin des partiels, à fin septembre. Mettons que j'avais 20 ans, fraîchement débarquée de mon petit nuage familial confortable, peu au courant des problèmes que les autres pouvaient avoir, il n'y avait que les miens qui comptaient, bref, innocente et naïve, un jour j'ai travaillé dans la blanchisserie qui gérait le linge de plusieurs hôpitaux. Je n'ai pas vu de plus grande blanchisserie depuis, mais je ne fréquente plus le monde hospitalier.
C'était le matin. J'allais en vélo travailler, une succession de rond-points, de belles descentes, l'aller était plus simple que le retour. Je mettais une demi-heure je crois.
Le bâtiment de métal était un cube immense, encore plus grand vu de l'intérieur que l'anonymat extérieur. Un peu marron il me semble.
Tu arrives là comme une fleur, et déjà tu es assaillie par le bruit.
Bien sûr il y a la taille des machines, les calandres, il y a le roulement des sangles, les grands bacs d'acier plein de linge mouillé.
J'étais du côté du linge lavé, je pense qu'on nous mettait là pour qu'on supporte mieux, je n'imagine pas que j'aurais réussi à faire le tri du linge sale des hôpitaux, je n'imaginais pas de toute façon au bout d'une journée que je tiendrais 3 mois et que j'en redemanderais aux vacances de Noël.
On m'a conduite devant un grand tapis roulant, placé à l'horizontale de toi, plus haut que les tapis d'aéroport, où le linge, le petit linge, arrive en tas.
Ta mission, trier.
Taies, serviettes, blouses, tabliers, casaques vertes, casaques bleues parfois, à jeter dans le bon bac en acier parmi la demi-douzaine cachés dans ton dos.
Parfois tu trouvais un résidu, comme un os de poulet te disais-tu, parfois les tabliers avaient fondus, il fallait jeter.
Là, tu es restée une heure, à te dire, non, j'y arriverai pas. Y avait ton dos qui criait grâce, tes oreilles qui parlaient toutes seules, et l'odeur du linge humide passé à une lessive désinfectante nauséabonde.
Heureusement, pile au bout d'une heure, tu changes de poste.
Pour plus calme, crois-tu.
Mais tu te trompes.
Ta voisine porte un écouteur aux oreilles pour ne plus entendre le bruit, ou s'assourdir un peu plus, en mettant la musique plus fort que le bruit des machines. Vous ne parlez que par gestes, après tout tu n'aurais même pas la force de crier. On te met donc aux draps. Ça consiste à te trouver devant un de ces bacs métallique énorme avec un tas de draps en forme de dôme dessus. Il faut que tu tires sur un bout, pour le défaire du noeud gordien, et dès le début tu réalises que tu vas manquer de forces.
Le premier jour, un mâle vient t'aider, il ne sourit pas, et démêle grosso modo le dessus de la pile, et te laisse gérer le reste. C'est pas compliqué, tu prends le coin d'un drap, à deux mains tu le clipses dans une sorte de pince, tu prends l'autre coin du drap, du même côté sur la longueur, tu le clipses à la pince juste à côté, et tu donnes un coup de paume sur le bouton rouge façon bouton urgence.
Là, tu entends un gros pschitt de décompression, y'a la deuxième pince qui file à toute berzingue dans le rail à l'autre bout de la grosse calandre, ton drap se tend comme un ressort, tu le vois disparaître entre les deux rouleaux qui vont avoir l'action magique de la sécher repasser en même temps. Je crois qu'il est aussi plié, car je ne me souviens pas de l'avoir fait là, puisque j'enchainais drap sur drap.
Cette heure là a été la plus affreuse pour mon dos (les draps sont humides, lourds, les pinces en hauteur, faut tout le temps porter).
Ensuite, j'imagine qu'on a eu des pauses, on quittait la fournaise du dedans pour la fraîcheur du dehors, le calme. Je ne fumais pas, j'étais "la fille de", alors on ne me parlait pas beaucoup, il fallait que je tienne.
Les autres postes étaient plus faciles.
Celui qui séchait et repassait les blouses à un bouton. La seule difficulté en dehors du dos qui jonglait encore, c'était de se crâmer les doigts à ouvrir le bouton pression métallique et enlever la chemise du cintre tout aussi métallique et bouillant. Le plus drôle a été d'apprendre à plier les casaques des chirurgiens, et comme c'était une opération manuelle, on était moins sollicité par le bruit d'une machine, on pouvait presque s'entendre parler. Le reste, les petites calandres, passer les serviettes de table, le petit linge et plier.
La répétition du geste était mécanique, les pensées vagabondes, à la fin de la journée, tu ne sais plus comment tu t'appelles, ni comment faire un pas devant l'autre. Jamais tu ne t'assois.
Bref.
Au bout de ces trois mois, je connaissais quelques prénoms, j'avais entendu quelques voix, mais ma seule motivation était de retourner à la fac, pour apprendre, apprendre et apprendre encore pour ne pas faire ce métier si abrutissant. Se rendre compte que nécessité fait loi, et que le courage des personnes qui travaillent là est plus grand que le courage d'apprendre par coeur une leçon barbante.
Etait-ce le bruit? était-ce la solitude absolue de chacun perdu dans sa tache, l'impossibilité de communiquer, le peu de chance d'évolution de sortir de là, de monter en grade? Je voulais fuir.
Depuis, j'ai rencontré d'autres métiers.
J'ai raté le travail dans une poissonnerie en plein mois d'août, il fallait emballer le saumon dans des pièces où il faisait 6 degrés, j'ai physiquement pas pu. Il m'a fallu trois ou quatre lessives pour m'ôter l'odeur de poisson des vêtements après seulement 3 heures en chambre froide.
Respect les gars (et les femmes).
Travailler dans un standard a été un vrai bonheur ensuite, un confort incomparable dans une ambiance délurée, je ne garde que de bons souvenirs.
Travailler dans la banque...
Ah là, c'est autre chose. C'est un travail qui te rend aussi bête que peut l'être un travail répétitif et sans avenir. Où le lavage de cerveau te dit d'arrêter de penser, tu ne dois garder d'indépendance d'esprit que celle de ton entreprise. Oui chef.
Au-delà des aspects techniques à maîtriser, tu n'apprends plus rien, tu te trompes de relation avec le client à qui tu dois tondre la laine sur le dos, tu te tournes le dos à toi-même et à tes convictions, tu te rends malheureuse au fond.
Tu quittes la banque à vie.
Rencontrer des gens dont le métier est marqué sur le visage, sur les mains.
Respect aussi.
Nous sommes tous capables de travailler, peu de gens ont la chance de trouver un travail qu'ils aiment, beaucoup s'en contentent, encore plus le supportent.
J'aime ce que je fais, plus que jamais.






16.5.12

Que la force...



J'ai une amie que j'aime beaucoup qui est inquiète.
J'ai pensé à elle hier, comme ça, très fort, alors j'ai pris des nouvelles.
On ne sait pas trop parfois ce que les trop longs silences veulent dire. Parfois aussi, il y a des silences parce que le temps passe plus vite que le son, alors on ne dit rien.
Mon amie est inquiète, et ça ricochète.
Juste avant de penser à elle, moi je pensais égoïstement au soleil et au plaisir de sentir sa chaleur, malgré le vent qui transperce encore.
Je voyais le jardin encore plus vert et les fleurs d'un blanc éclatant, juste avant de constater que le fuchsia c'est fuchsia et que ça ressort bien sur le vert. Ou encore qu'on ne fait plus qu'apercevoir la maison des voisins, tant les arbres ont repris leur parure de printemps vert.
Le jardin nous enferme dans son enclos, il nous fait sauvages, il nous isole, sauf du bleu du ciel.
Il y a eu trois jours fous de musique intense, j'en avais l'oreille toute émue.
Et puis il y a eu la danse où enfin je commence à trouver accord entre pas et mon corps. Ce genou que je ne sens presque plus, quand je saute, je n'hésite plus, il n'y a plus cette gangue qui me retenait au sol, il n'y a plus cette prison qui me gardait incomplète.
Mon genou va mieux et mon dos trouve mieux sa place.
La danse de lundi qui m'a remise en ordre, cette danse africaine que j'aime.
Mon amie est inquiète et contre l'inquiétude je ne peux rien, parce que je n'ai pas les réponses.
Alors, en attendant qu'elle sache, en attendant qu'elle trouve la route à suivre, le plan, je lui mets cette musique là, forte, brutale, battante, qui déclenche le bouillonnement du sang, les pulsations du coeur.
Je suis passée juste devant la scène à un moment, j'ai failli tomber à la renverse tant la puissance du son m'a frappée au plexus, comme un poing qu'on te donne pour relancer le muscle cardiaque.
Bang, ça fait, bang, et tu te lèves et tu danses.
Ma belle Minette, noie ton inquiétude dans ce bruit là, en attendant, pour continuer de battre ton coeur, alors que tes pensées sont ailleurs.

15.5.12

Et sinon quoi de neuf?

Pas grand chose...
Sinon qu'il y a des jours où il fait plus beau que d'autres.


Il fait beau (soleil)
Il fait froid (Vent)
Je n'ai plus mal au genou (danse)
J'ai pu (presque) m'accroupir (danse)
Et j'ai de la peinture "Tarte aux prunes" à appliquer sur un mur. 
Miam.

Extraits de "Bahoteries" la création du Bagad Ronsed-Mor



Enregistrement fait avec mon téléphone, alors bon, qualité ... mais quand même une bonne idée de ce qu'est le spectacle, l'ambiance et le talent.
Les chanteurs : le Trio Hamon, Quimbert et Brou
Les cuivres : l'Usine à Canards
Le bagad Ronsed-Mor de Locoal-Mendon.

Ils seront en représentation le 1er juillet à Henin-Carvin (62) et le 25 juillet à Kemper (29 eh eh )


Et si vous voulez voir en photos, voilà là où faut cliquer. ICI

13.5.12

Bahoteries, ou comment enchanter avec des airs d'antan

Juste en passant, parce que ça va danser cet aprèm, un petit mot sur le grandiose (j'ai pas peur des mots) concert Bahoteries créé par le Bagad de Locoal-Mendon Ronsed-Mor, avec les cuivres de l'Usine à Canards (d'ici aussi) et le trio Brou, Hamon, Quimbert aux chants
J'ai adoré.
Z'ont mélangé les airs traditionnels avec le swing, et le rap, pas un seul instant le pied ne cesse de battre le rythme, l'envie de danser tout le temps, d'ailleurs y'a eu des danses par le public pendant le concert.
Magnifique.
Je reviendrai au Trophée Ronsed-Mor l'année prochaine (facile, c'est à deux pas!).

Lien vers l'album de mes photos (clic)


10.5.12

Paroisse musicale : THE Trophée Ronsed-Mor.

Des fois j'ai envie d'écrire pour ma paroisse.
Elle est de plus en plus "ma" paroisse parce que j'y connais de plus en plus de gens, même si je les connais sans que ce soit un élan qui me pousse vers untel ou une telle puisque je les rencontre à des heures prévues, dites, organisées ou presque, sur un appel, une idée, un courriel.
Mais là, vois-tu, il règne une effervescence qui commence à se voir.
Malgré la pluie et le brouillard, malgré le bas du jean trempé dans la soupe de gadoue, malgré le gris bouché d'un ciel éteint, le chapiteau blanc illumine le gazon jamais autant, aussi plus, vert.
Il pleut trop.
Néanmoins, d'après les prévisions de nos scientifiques du ciel, ceussent qui font la pluie et le beau temps, il semblerait que les prochains jours soient plus cléments.
Il faut qu'il ne pleuve plus.
Ciel bleu attendu.
Ainsi donc, bien que je n'y connaisse que pouick en musique bretonne (me demande pas donc si c'est de la musique Fisel ou autre, si c'est Bras ou Kozh ou...) je sais en reconnaître le son, ça doit être génétique (ou bien c'est juste que c'est très très fort).

Et donc, dès ce soir commence le Trophée Ronsed-Mor*** (je te mets le programme en détail là), qui fête en plus son 25 ème anniversaire, alors ils ont mis les petits plats dans les grands.
Je vais m'en prendre plein les oreilles, pas sûr que je vous entende, mais peut-être que ça va me déboucher celle qui est sourde. Ah ah ah.
Ce soir, c'est la soirée "Veillée", des histoires, des chants, ambiance au coin du feu.
Demain soir, c'est the big maousse concert, la nouvelle création du bagad, Bahoteries, qui s'associe avec trois chanteurs que tout le monde connait sauf moi, et les cuivres de l'Usine à Canards.
Il reste des places, comme on!
Samedi, c'est tout l'après-midi, des jeux bretons, et un apéro-concert gratuit, avec des gens que tout le monde connait sauf moi, mais je n'ai aucune excuse parce que vraiment tout le monde les connait : Breizharock, La Banda Latira, le Bagadig (tu devines que c'est le bagad des jeunes, le petit bagad), Ronsed-Rom's (jeu de mots tip top).
Puis le soir, le Fest-Noz Vras, avec Ampouailh, le bagad de Lorient, le couple Sibéril/Le Bozec et Beg Bras Band (qui reçoit dans un salon, et qui invite le public à participer), autant dire que ça va se déchaîner sur la piste de danse.
Tiens, 'coute ça...


Dimanche, toute la journée, les concours (je résume), au fond c'est un Trophée, normal qu'on se confronte, qu'on se défende, qu'on veuille gagner hein.
D'autant plus que certaines épreuves sont qualificatives pour le championnat de Bretagne.

Bref, à Locoal-Mendon ce WE, des bons, des grands, du plaisir pour tout le monde...Viendez les gens.

***: Ronsed-Mor c'est le nom du Bagad de Locoal-Mendon, qui existe depuis... 40 ans? Ça veut dire "cheval des mers" et c'est pour ça que le symbole du bagad est un bel hippocampe.

8.5.12

Faire de la musique...

La dernière fois, je devais avoir 10 ans. Elle s'appelait Kläfte, je ne suis plus sûre de l'orthographe, mais c'était une gourmande. Je n'osais pas mettre le mors, mettre les doigts dans sa bouche douce. Mais je n'avais pas peur. J'ai peur d'une vache, sauf les vaches Corses, mais pas d'un cheval.
Y'a une relation qui peut se faire avec le cheval. Enfin, pour le coup, la jument.
Elle avait la même couleur, caramel fondu. Elle avait la tentation de s'arrêter à toutes les fleurs, à toute l'herbe tendre.
C'était il y a si longtemps sur l'île de mon coeur...
Mais voilà.
J'ai reposé mes fesses sur un digne destrier, aussi gourmand que le premier, à la même robe caramel. Je ne sais plus diriger, j'ai peur de lui faire mal, je ne sais plus, mais comme c'était bien!
Câline, elle fourre se tête sous mon bras, gentille, elle se laisse monter par tous les inexpérimentés du coin, heureusement ma soeur a pu la faire courir dans le pré voisin.
La jument dont je pense pouvoir dire qu'elle a été adoptée par toute la famille...



Welcome Solfège!

7.5.12

Les cochons, donc.

Bon. Là, j'ai point l'temps de te raconter ce qui nous reste à dire.
Néanmoins, faut que tu saches qu'il y a une histoire de cochons.

Voilà l'histoire :
Il est de connaissance mondiale que la Corse est l'endroit où tu croises veau, vaches, cochons...sur la route.
Croyions-nous.
À la première petite vache, on s'est arrêtés, on a pris une photo.
À la deuxième, on s'est arrêtés, on a pris une photo.
À la troisième, on a trouvé qu'elle avait des yeux si doux. On a pris une photo.
À la quatrième, il s'est avéré que c'était une chèvre. On a crié, on a pris une photo.
Je dis "on" parce que "yeuxbleus" et "Fossettes" ont chacun le leur...
(Là, on est sur la route de Porto, hein, tout ça oui, sur la même route, on arrive pas en 10 mn à Porto, faut compter les pauses photos).
À la cinquième, on savait que c'était une biquette. Quand même. Après les vaches, les biquettes donc.
Plein d'espoir, nous avons continué.
Puis, évidemment, le paysage nous a un peu tourné la tête, les cailloux, la mer, les biquettes, on a un peu oublié les cochons.
Mais le soir, après m'être plantée de route (j'ai pris à gauche au lieu d'à droite, donc j'ai pris la vraie route littorale et pas celle de l'aéroport, donc celle qui rajoute une demi-heure...) on s'est dit, mince! où sont les cochons?
Au bout d'une semaine, pas le bout d'une queue d'un cochon.
La deuxième semaine, nous avions lancé les paris avec fils, tout dépité que sa mémé aurait pu lui avoir menti.
Si on ne voyait pas de cochon, fils avait le droit d'avoir un bakumachin, si non, on avait droit à une grasse-mat'.
Donc, nous croisions un animal à pattes, c'était Cochon.
Un oiseau volait, c'était Cochon.
On rigolait bien, mais quand même.
Figure toi que le premier cochon on l'a vu le dernier jour de balade.
C'était dans la Castagniccia.
Oh un beau cochon, il est venu renifler à mes pieds, j'avais presque peur tu vois, à cause de ce que j'avais lu dans le routard "si c'est une femelle avec ses petits..."Comme je n'ai pas vu si c'était le cas, pétrifiée, j'étais.
On a même vu des baby, mimi, mais bon, juste à un endroit, pas loin d'une ferme à cochons, avec un grillage symbolique.
Toute façon, la veille, au cas ou, à Bastia, j'avais acheté une boule avec de la neige et un cochonglier dedans.
J'attends ma grasse-mat'.

J'ai enlevé la vidéo. Si tu veux la voir, demande, je t'envoie le lien.


Si, Mais...enfin!

J'avais cuit la tarte avant les résultats. 
Parce que ça ne pouvait pas être autrement. 
C'est comme ça,
Le changement.


2.5.12

Corsica #9 (Cap Corse, jour 2)

Ce matin là, on se disait qu'on avait de la chance qu'il ne pleuve pas. Qu'il fallait tenter de faire Patrimonio, parce que tu vois, on avait goûté ses vins, et nous avions été surpris de le trouver excellent.
Il se trouve aussi que loin de toute connexion internet, par je ne sais quelle inexplicable technique, mon réseau social préféré fonctionnait, et parfois je lançais des appels au secours (quel livre de cuisine faut-il que je prenne, ou bien, devant l'immense rayon vin d'un petit supermarché, quel vin est bon?).
Il est des gens qui connaissent bien la Corse, qui y ont vécu, et qui l'aiment.
Je savais ce qu'il ne fallait pas rater à partir de Bastia, et je comptais en faire une partie avec ce que nous avions décidé plus tôt.
Nous avons repris la route vers le col de Sainte-Lucie, pour attaquer la côte ouest par son milieu.
Notre but : Nonza.
Les plages de sable noir j'avais déjà vu, m'étant brûlé les pieds plusieurs fois dessus.
Mais. Mais je n'étais pas sur "mon" île, mais en Corse, et j'avais compris qu'avec la Corse, faut s'attendre à tout. En plus "Elle" m'avait dit "land-art à elle toute seule".
Je mélange déjà mes souvenirs quant à la route que nous avons prise, puisque nous la connaissions déjà en partie.
Il ne faisait pas beau, il pleuvait à nouveau, et le vent s'était levé. Mais la couverture nuageuse laissait parfois passer un rayon de soleil, et alors le paysage était extraordinaire dans ses contrastes d'ombres et de reliefs.
Nous sommes arrivés à Nonza, après avoir vu quelques criques fouettées par les vagues, sur la route, des endrois où se baigner semble impossible à la force des vagues et des rochers déchiquetés.
Nonza, c'est un village bien haut perché, suspendu dans la vide. Point de plage visible à notre arrivée, mais "il" avait dit "vraiment en contrebas".
Je partis chercher pitance pour accompagner le pique-nique, une boulangerie aurait fait l'affaire. Je trouvais portes closes, m'avançais plus loin pour tomber sur l'épicerieboutiquedépotdepaintabactimbres et prendre quelques pains au lait, bof. J'entendis quelqu'un demander où était la plage, vis la tenancière frigorifiée derrière le guichetcomptoir lancer sa main vers devant-elle, en disant "à l'escalier là".
Les enfants et le Taiseux attendaient près de la voiture que je m'acquitte de ma tâche, néanmoins je décidais de jeter un oeil sur cet escalier et le petit mur qui longeait la route.
Ah, que n'avais-je pas fait.
Je retournais quasiment en courant vers la voiture, en hochant la tête et ouvrant de grands yeux, assurant que nous n'aurions pas froid (vent glacé) qu'il cesserait de pleuvoir (pluie fine glacée) parce que vraiment il fallait y aller, il fallait voir ça.
J'étais restée muette devant le petit mur, découvrant la plage vraiment "vraiment en contrebas", sur laquelle se détachaient des tas de mots, messages, dessins que nous distinguions bien d'en haut. Le Taiseux demanda "par où on y va?" et j'étalais ma science récente en désignant de la main "par l'escalier là".
Enfin escalier.
Assemblage de pierres plates, disjointes, hautes ou basses, un chemin Corse quoi, un peu sauvage, qu'on prend en regardant bien où on met les pieds. Nous avons dû mettre 10 mn à descendre avant de découvrir que le sable noir vu d'en haut n'en était pas, mais de galets oui. Plein de galets ronds, petits, moyens, gros, gris, gris foncés, noirs, et même verts parfois. C'est la première fois que je voyais une dune de galets.
Et puis, malgré le ciel gris, inexplicablement, la mer tenait sa haute couleur turquoise juste après son écume blanche et l'effet était édifiant : comment la mer est-elle si bleue, un jour de pluie, sur du galet noir?
Le mystère reste entier pour moi, ne cherche pas à m'expliquer, parfois j'aime ne pas comprendre, ça donne de la magie.
Nous avons mangé là, à l'abri de murs écroulés de pierres noires et plates, nous avons marché longuement sur les galets, remplissant nos poches, comment peut-on ne pas faire autrement.
Enfin, nous avons repris l'escalade du chemin vers le haut pour rejoindre la Tour Paoline (et pas génoise cette fois) et admirer l'église rose et la mer turquoise sous le ciel gris, et plus loin, le désert des Agriates, tu verras ces photos là sur la colonne de droite (Clique dessus).
Il fallait maintenant rentrer, se réchauffer, sans oublier de repasser par Patrimonio.
Nous revîmes comme au premier jour de notre arrivée sur Bastia, le clocher superbe en pierre jaune. Nous découvrîmes le relief très particulier, du haut de notre route, la vallée en bas, avec ce monticule lointain et plus clair qui se détachait du fond plus sombre d'une autre montagne.
En Corse je me suis perdue dans la très grande variété de roches. Parfois tu as l'impression d'être sur une île arc-en-ciel, tant à tes pieds, à tes yeux, au passage d'un col donc, tu vois l'intégralité du paysage changer, se métamorphoser, ne gardant que le vert maquis comme couverture commune.
Patrimonio c'est aussi là que tu trouves les meilleurs vignerons. Peu de monde encore, voire village désert.
Nous fîmes plusieurs fois le tour de l'église dont j'aime la couleur et la pierre.
Nous avions envie d'un café (et de faire pipi) ainsi nous partîmes à la recherche d'un estaminet.
Nous nous fourvoyâmes une première fois dans un hôtel restaurant puis nous finîmes par enfin trouver notre bonheur "chez Jojo".
Un troquet où le type regardait un vieux film en noir et blanc qu'il mit sur pause à notre arrivée. Il m'indiqua les toilettes, (derrière la buanderie) me précisant qu'il n'y avait pas besoin de clés. Ah oui, en Corse, les toilettes, faut demander la clé. Même sur les petites cases de la plage, faut une clé.
Sympa le patron. Il est venu discuter avec nous, expliquant qu'il connaissait la Bretagne pour avoir participé au championnat de France de pétanque, à Rennes. Qu'il avait plu trois jours. Qu'il avait mis son pull. Qu'en rentrant chez lui il faisait 30. Normal pour un mois de juillet.
On a rit de concert, ah la la cette Bretagne où il pleut tout le temps!
Un temps d'avril en Corse quoi.
Remonter vers le col de Teghime, admirer nettement Bastia et l'étang et de l'autre côté l'ouest de l'île. (C'est en Corse, ne rit pas, que j'ai compris qu'un col fait passer d'un côté à l'autre de la montagne (sur la route de Porto...), y'a des révélations des fois, sachant que je ne m'étais jamais posé la question hein, vu que je n'en avais jamais vu)
Voir les nuages en arrêt sur le sommet de ce col, laissant l'est de l'île en pleine lumière. Constater la géographie théorique des cours, en pratique.
La corse, c'est l'apprentissage des caprices de la terre, du ciel et des hommes peut-être.