28.7.10

Le chant des lavandes.

D'abord, il y a le parfum. Tu pourrais faire semblant d'ignorer les couleurs, mais tu ne peux pas éviter le parfum. C'est si fort que tu tournes la tête comme pour voir d'où viendrait le bruit. Mais ce n'est pas un bruit. C'est une odeur forte, piquante, qui peut faire tourner la tête. Alors tu te penches à la source, et tu sens. Non, tu respires jusqu'à te brûler les poumons de ce parfum d'été, un parfum absolu, qui ne ressemble en rien à celui que tu peux trouver dans les ersatz de savon ou autre fiole chimique.
Et puis tu vois. Ce mauve merveilleux qui tranche sur l'herbe encore verte, et même si l'herbe était sèche, tu regarderais quand même ces points mauves comme tu voyais les yeux de ta fille quand elle était bébé. C'est le bleu lavande que tu as essayé de trouver pour un mur de chez toi, parce que ce n'est pas une vraie couleur froide, c'est une couleur qui appelle la chaleur, tu vois?
Et puis, tu réalises que la lavande, ces hauts brins verts et mauves, te parlent. Non, ils chantent. Une mélodie du vent, un vrombissement perpétuel qui se fait mélodieux, avec des pics et des creux, tu en ferais presque une portée de notes. Alors, tu te demandes. Et tu vois la lavande bouger. Ce n'est pas le vent, même si, ce sont les dizaines d'abeilles qui butinent ce qu'elles savent être une saveur précieuse, qui ne dure qu'un été, mais quelle saveur. Elles s'en gorgent. Elles s'en repaissent. Elles sont vives à passer d'un bleu à un autre, comme si elles savaient que le temps leur était compté. Elles vont vite, j'ai peine à obtenir un cliché net. Je reste près d'elles. Je me souviens que petite j'avais peur qu'elles s'approchent de moi. Mais j'ai bien compris qu'elle n'ont rien à faire des humains tant leur mission leur importe. Alors je n'ai plus peur. Elles se poseraient sur moi, je ne tremblerais pas, je serais presque honorée de leur venue.
Merveilleuses abeilles, à fabriquer un miel qui sera fait du soleil de juillet et du parfum bleu des lavandes.

19.7.10

Là.


Le vent a fini de laisser sa pluie et son gris.
Le ciel luit, du bleu, la vie.
Attendre et laisser faire. Tout vient.
Ma solitude de circonstance, m'a donné de l'amitié, de nouvelles rencontres, et ce n'est pas fini.
Vive l'été.
A qui me demande à quoi sert ce blog, je ne sais pas quoi répondre. Il dit. Du vrai du faux, il dit surtout le beau le bon, je m'y essaie.
Alors voilà.
Cette semaine, je suis entourée.
Je suis seule mais entourée comme jamais.
Et j'en suis ravie.
Se nourrir de l'essentiel quand il passe par la fenêtre, en profiter absolument, se laisser porter.
J'ai dansé, bu, ri, été triste, émue au-delà de ce que je pensais possible, j'attends une diseuse de mots, de jolis mots, beaux, je vais retrouver des amis d'une vie d'avant, et que sais-je encore?
La vie qu'on aime?
C'est celle que je mène...que j'aime.

2.7.10

S'évader

Je regarde parfois les reportages à la télé.
Je dis parfois, parce que trop souvent le ton est si consensuel, si peu objectif ou un minimum critique, qu'on n'en apprend rien, j'ai l'impression d'une perte de temps, et qu'on me prends pour une andouille pour rester polie.
Hier soir, c'était les chambres d'hôtes. Une rediffusion. Loin d'être exhaustif encore, ce reportage.
Mais, il y avait aussi ceux qui quittent tout pour recommencer une vie ailleurs.
Je me suis sentie titillée.
Et si?
Et si nous trouvions assez de courage pour quitter la France où tout va pour le mieux n'est-ce pas?
Ou bien est-ce une illusion de croire qu'ailleurs, dans les endroits où il y a tant de potentiel, d'idées, de volonté, une illusion de croire que là-bas au moins, nous serions utile à quelque chose, et que nous pourrions en vivre?
Se dire que tout est possible.
Mais en payer le prix.
Quitter le confort, la famille, le "connu" pour "l'inconnu", l'aventure.
Pour tout vous dire, je nous voyais nous installer dans un pays d'Afrique, un pays sûr, hein, pas fous non plus, nous serions profs tous les deux, nous monterions en parallèle une structure touristique éco-responsable (oooh, le joli mot) je veux dire, un tourisme intelligent, si c'est possible, nos enfants s'adapteraient parce que ce sont encore des enfants, et qu'après ce sera trop tard.
La nuit qui porte conseil est passée par là, le sourire amusé de monsieur aussi, il connaît les idées folles de madame, et préfère croire qu'ici aussi ça peut s'arranger.
J'aurai toujours des idées folles.
Ca sauve parfois, les idées, même folles.
Tant que ça ne reste qu'une idée, ah ah.