21.6.09

Paradise or not Paradise?


Au matin, l'herbe encore mouillée, pieds nus, je vais cueillir quelques fruits pour le petit déjeuner.
Nous le prenons baies ouvertes, voire dehors. Avec encore une petite laine.
Souvent, je saisis ma boite à images et je fais un tour de jardin.
Je regarde pousser les fleurs, je compte leurs pétales, j'admire leurs couleurs, elles peuvent varier du jour au lendemain...
Je photographie les mêmes un jour, un autre jour, avec la lumière qui effleure la pulpe du fruit, l'aile du papillon, ils sont nombreux le matin les papillons.
Quand c'est dimanche ou mercredi, nous prenons vélos et carriole et nous voguons vers les sables grossiers des grèves de la Ria.
Parfois, c'est marée basse. Une semaine sur deux à vrai dire, le matin.
Peu importe. Les seaux seront utiles pour transporter coques et palourdes.
Nous pique-niquons.
Ce midi, le reste de crabe de la veille, des tomates cerises, quelques abricots, un verre de rosée.
Et puis, nous visitons le parc.
Le parc ostreichole.
Je ne sais pas vraiment si nous en avons le droit, mais il me semble que la mer est à tout le monde, nous gardons les mains dans les poches et nous admirons l'effet graphiques des lignes de sacs, des perches qui délimitent le parc.


Et puis la mer remonte, alors nous aussi.

Les petits à la sieste, les grands au jardin, cherchant un coin d'ombre, là où les arbres sont encore trop jeunes pour être capable de nous couvrir de frais.
Alors, c'est la fête des pères...pour marquer le coup, nous dégustons une pavlva, dont la meringue a cuit pendant la pêche du matin..et nous y mettons les framboises vues dans le jardin avec une ou deux fraises, sauvées des petites mains...

Il y a des moments parfaits ici aussi...
Et je m'en réjouis.

17.6.09

Accent

Il y a le chapeau pointu, l'accent grave et l'accent aigu.
Tu répètes?
Elle dit:
Accent grave
Accent aigu.
De la table, le fils lance:
Et l'accent soeur!
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Maman, ce matin je mets un pantalon à manches courtes.
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8.6.09

Pluie



Mes bottes ont des fraises imprimées dessus.
Pour faire croire au printemps, à l'été, ou à quelque chose d'improbable comme au soleil un jour de tempête.
J'ai un parapluie immense, on peut y ranger toute la famille ou presque, ça déborde un peu quand même, un de ceux qu'on évite de croiser dans un couloir ou au petit portillon de la cour de récré. Pour que personne n'ose penser à l'image de l' éléphant, je lève bien haut le susdit parapluie, mais là, il ne me sert plus à rien.
Juste il ressemble à un camembert, la faute aux couleurs qui en font le tour, un genre d'arc en ciel en toupie, un truc qui fait mal aux yeux, heureusement je ne suis pas Gene Kelly.
Enfin, ainsi attifée, je me crois invincible, la pluie, moi, en avoir peur, en avoir froid, en avoir des gouttes dans le dos, non, j'ai vécu dans une région où la pluie c'est comme le pain quotidien, comme l'eau du baptême, quelque chose dont tu restes un peu mouillé des années après.
Alors je marche la tête haute et j'ai le nez dans le jaune ou le orange du parapluie selon que je regarde à gauche ou à droite. Si je veux aller tout droit, je suis forcée de regarder en bas, le sol noir et mouillé ou sablé et pleins de rigoles d'eau qui fuit, qui retourne à la terre.
Rigoles d'eau.
Oui, ils rigolent les petits pieds bottés dans la flaque, ils s'éclaboussent, les mères crient noon, désespérées et rigolardes de voir leurs enfants noyer leurs sandales de toile, faut pas oublier qu'hier il faisait beau.
Une voix te dit "bonjour", tu es devant un pantalon bleu et des godillots éculés, tu parles à des pieds, tu lèves la tête et la baleine du pépin, tu reconnais ta copine, celle que tu avais l'habitude de repérer à la couleur de ses cheveux.
Les cheveux dans la capuche.
Ça te rappelle les jours de pluie sur l'eau, tu portais ciré et veste de quart, ton nez seul dépassait du chapeau, avec quelques mèches récalcitrantes. Tu avais l'impression de te parler à toi même, l'effet capuche, le son fait le tour de la tête avant de franchir le bâillon ciré.
Tu as vendu ta veste de quart et donné le ciré. Tes bottes ne sont plus bleues, tu ne fais plus de bateau.
Le marin est ton Homme.
L'herbe du jardin est verte.
Il pleut.

5.6.09

Le Rien

Tu as la tête qui turbine, on te dit qu'est ce que tu as, tu réponds, Rien.
Tu es dans le noir, et tu ne vois Rien. Ou tu vois Rien?
Tu as mal à la tête, aux cheveux, à quelque part, mais tu n'as Rien.
Tu sais que tu as tout que tu n'as besoin de Rien, ou alors de ce petit Rien qui te manque.
Ils se blessent, saignent à longs fils rouges sur le tibia, tu leur dit, c'est Rien.
Il reste 5 ml de liquide dans ton verre, tu te dis, il n'y a plus Rien.
Tu fais parfois le tri entre ce qui sert et ce qui ne sert à Rien.
C'est qui Rien?
Avec tous ces petits Rien...Tous ces petits Ruisseaux...ces petits cailloux...
Tu fais une montagne, tu suis le fleuve, et ton Rien est plein comme un oeuf.
C'est juste que...à force de ne Rien faire, la force peut manquer.
De Rien.