29.12.11

Pouvoir

On fait bien souvent ce qu'on peut dans la Vie qu'on Aime.
En ce moment, je ne peux pas.
Alors, une petite pause.


Que l'année 2012 vous soit douce et sereine...

24.12.11

23.12.11

Conte de Noël


La mer s'est déchaînée. 
Elle a rejeté sur son rivage un bout de ferraille dont personne ne sait que faire. On pourrait croire à une oeuvre d'artiste contemporain, tant l'allure se dresse droit dans le ciel. Elle se voit de loin, inutile d'aller payer les droits d'entrée qui se comptent en grains de sable apeurés.
Le ciel est resté gris, il forme un fond neutre à la couleur de la coque orangée. 
Dans les maisons, les lumières des guirlandes.
Ils vont se réunir, se rencontrer, se parler. 
Ils vont dire et cacher. 
Parfois, les carcasses rouillées sont au coeur des foyers. Il subsiste des naufrages, des épaves, qui ne sont jamais démantelées. 
C'est dans le paysage. C'est la géographie humaine, avec ses épreuves, ses peines.
Dans la maison qui vous parle, les murs sont lézardés. Le sol est d'argile. Elle tient par la vertu des volontés, des envies, des espoirs. 
Elle aurait voulu les revoir. Les anciens. Ceux d'avant. Ceux de ses souvenirs quand tout était facile.
Elle n'a pas oublié l'attente, les chaussons, les placards, les recherche, le souhait de deviner.
L'attente, c'est le meilleur.
Elle colmate les fissures avec un sourire, avec une caresse. Elle redresse un pan de mur avec leurs yeux, leur joliesse.
Il va falloir, un jour, dire, écrire, au lieu de ressasser.
Il va falloir couper les ponts, cesser.
Dans la cale du cadavre échoué, une cargaison de questions.
Dans la maison où le sapin brille, des chansons.
Elle s'éloigne et s'approche au gré des vents et des courants, elle ne maîtrise pas les lois de la mer, elle essaie juste d'être elle-même.
Mais elle sait bien que Noël va être un plat qui se mange froid.
Au printemps, on démantèle. Avant, peut-être.

Ah oui, j'oubliais, pardon.
Joyeux Noël.

22.12.11

Journaleuse

J'aime trop ça.
Aller sur les lieux, raconter.
L'actualité m'a rattrapée, largement, et j'y ai passé, j'y passe beaucoup de temps.
Je suis même dépassée par le sujet, je m'implique.
Je réalise, que c'est un travail qui m'éclate dans ces conditions-là (avec l'ostréiculteur qui me garde sous son aile) mais aussi que si j'en avais fait un métier avant, il aurait bouffé ma vie de famille.
Parce qu'il n'y a pas d'heures.
J'ai trouvé un sujet et un porte-parole qui me passionnent. Envie d'aller plus loin. De concrétiser ce travail.
Dire les choses telles quelles sont. De façon simple.
J'aime trop ça.
Rencontrer des univers si différents, voir l'envers de la médaille et voir ce qu'on en montre. Les différences, les manipulations, comprendre le système au coeur même, son quotidien.
Bref, j'aime ça, t'auras compris hein.
La journaliste joueuse

18.12.11

Bilan

Voilà ouf.
Un lien vers le blog où j'ai mis l'article si vous n'avez pas déjà lu.
Aujourd'hui, j'étais sur le chantier de Jean-Noël, pour rédiger avec lui les "Doléances des ostréiculteurs".
A l'intérieur bien sûr, il associe l'environnement, le bassin versant de la ria d'El etc... Ça fait trois pages alors je ne vais pas résumer.

Cet après-midi, (et ce matin) je m'étais infiltrée à la réunion PCO où j'avais décidé de poser la casquette presse pour celle de "secrétaire" des ostréiculteurs. Y avait du beau monde, Préfet au téléphone, sous-préfet présent, un député, les élus, les équipes techniques de dépollution de Hollande, celle des sapeurs pompiers, et enfin les ostréiculteurs.

La bonne nouvelle est que toutes les exploitations ne sont pas fermées, les analyses sont bonnes pour 33 chantiers ostréicoles. Je dis 33 mais sur ces 33 là, y en a plein qui n'exercent pas pour le moment parce que la mortalité des jeunes huîtres leur a fait mettre la clé sous la porte.
Les exploitations qui seront fermées, peuvent quand même vendre leurs huîtres qui étaient en bassins insubmersibles la veille de la catastrophe, quand l'eau de pompage était encore propre.

Ainsi donc, il y aura des huîtres tout à fait saines à vendre entre Noël, le jour de l'an et après.

Ceux qui vont devoir fermer, mais qui avaient des commandes vont avoir la solidarité de leurs collègues : ils les fourniront en huîtres, le stock est suffisant pour partager.

Les opérations de pompages ont bien commencé, des "tanks" sont déjà vides, il reste des "water-ballast" (me demandez pas) à vider, ils pensent mettre une semaine pour terminer.

A la côte, les opérations de dépollutions faites par les pros ont rendu la plage de Kerminihy propre.
Les pompiers vont, dès que la marée le permettra, accéder aux endroits de la côte où il reste du fuel, grâce aux chalands des ostréiculteurs réquisitionnés.

Et puis demain?
Ben demain, c'est le ministre!
Dégustation d'huîtres et hop.
J'y serai.

Ce soir, c'est quand même un peu de soulagement.



16.12.11

Bêtise humaine

 Ceci est un bateau qui  ne devrait pas se trouver là.
 Ceci est un port où on croit aux miracles
 Ceux-ci sont ceux qui s'organisent avec leurs propres moyens pour empêcher une catastrophe. Mais.
Ceci est un calme trompeur quand on regarde au loin.

14.12.11

H

Y a eu le père. Tombé dans mon oreille directement dans la ligne du coeur avec Amor Doloroso. Avant j'avais pas vraiment écouté. Faut être prise d'un virus quand on aime un artiste. J'ai écouté Jacques Higelin à partir de cet album là, donc. Qui restera mon favori de coeur, de fait. Tu te souviens, j'en avais causé là.
Je te rappelle les paroles de cette chanson, tout de même. Tu pourras écouter aussi.

La mort s’en vient
L’amour s’en va
Seul sur les quais
Je broie du noir
Le train repart sans moi
La route est longue
Le temps est lourd
La nuit est blanche encore
Et noir le jour…
Je te revois fière et sauvage
Ensorcelée pieds nus dans la poussière
T’embraser comme une flamme affolée par le vent
Et te jeter dans mes bras…

L’amour, l’amour, l’amour, l’amour est mort
Amor doloroso
Je sens encore
Entre mes bras
Chavirer ton corps…

Douleur, douleur, douleur, regrets et remords
Amor doloroso
Si loin de toi, j’ai mal, j’ai froid, j’ai peur
Je n’aime que toi.

Combien de jour
De nuit encore
À délirer sans toi
La fièvre au corps
La mort dans l’âme
Bien plus de mille et une fois
Je me suis senti mourir dans tes bras
Jusqu’au jour où lassée
peut-être
Tu m’as quittée sans dire
un mot,
Sans un regard
Me laissant seul désemparé
Et le cœur lourd à
Attendre ton retour

Douleur, douleur, douleur, regrets et remords
Amor doloroso
J’entends encore tout contre moi
Battre ton cœur.

La vie, l’amour, l’oubli, la douleur et la mort
Amor doloroso
Si loin de toi, j’ai mal, j’ai froid, j’ai peur
Je n’aime que toi.




Y a eu le fils.
C'est Marcus qui m'a fait découvrir. L'album "Adieu Tristesse" et puis après j'ai reconnu sa voix dans un duo avec Babet, Ciel de soie. Donc ça y est je suis fan du fils.
Mais avec Feist, c'est mmmm aussi.
Look:



Bon.
Y a aussi un zigue dingue de zique dans ma colonne de droite là, Philémon j'ai nommé. Il fait des semaines à thème, parfois ça donne bizarre, il vient de finir une semaine de Blondes, et a attaqué la semaine des Brunes. Bon évidemment, croire qu'on peut mettre toute les brunes ou toutes les blondes en une seule semaine, c'est prouver qu'on est quelqu'un de très optimiste, voire utopique.
Peut-être qu'il y aura des sous-semaines...
Alors il a placé Izia dans son top de brunes. Izia bien sur je savais que c'était la fille de et la soeur de. Puis je savais que c'était du rock. Puis je savais que j'avais pas encore écouté. Il est malin le Philémon. Hier soir, 23H00 quand même, j'ai mis le casque, pleine de bonne volonté et j'ai lancé la vidéo.
J'ai fait un bond et puis mille sur ma chaise mauve.
Ça déménage !
Ecoute (et puis tu baisses le son hein d'abord, sauf si t'es tout(e) seul(e) ).



IZIA - So much trouble par IziaOfficiel

Voilà voilà voilà...
On a de la chance, moi j'dis.

13.12.11

Tempête

Devant les phares de la voiture, les feuilles d'or brillent dans l'air qui les soulève et les emporte. C'est beau, vu de l'intérieur. Les bourrasques bousculent le véhicule, les branches de bois ressemblent à des flèches blanches dans le ciel noir. La route en est jonchée. Impossible de rouler vite, il y a comme une prudence qui s'installe sous les roues, sur les méandres du bitume.
J'ai pris le temps pour rentrer de la danse où l'ambiance était électrique, comme si les éléments s'étaient déchainés à l'intérieur de nous.
Là, les chaises de bois, la planche à voile, sans voile, le banc en fer forgé, gisent dans l'herbe, déménagés par un vent furieux.
La nuit a été courte. L'arbre souple ne s'est pas brisé, quoiqu'il m'en ait donné la sensation à 3 heures du matin alors que son ombre se projetait dans la fenêtre de toit qui abrite nos songes.
Ce matin, je  devrais aller faire un tour à la barre. Voir ce que les vagues font du sable. Voir jusqu'où l'eau cache le phare rouge vif. Mais le ciel est gris, encore mal remis de sa nuit blanche, l'air est humide, des embruns qui se sont égarés peut-être.
Un jour, nous sommes allés à l'école (c'était un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) et nous avons fait demi-tour devant les arbres en travers du chemin. Un jour, nous n'allions même pas à l'école, car on nous avait dit alerte 2. Ça m'amusait beaucoup de voir un ciel vert, d'imaginer le cyclone. J'étais dans une maison en dur, je ne craignais pas grand chose, je ne savais pas. Mon père nous disait parfois, il ne faut pas siffler, ça fait lever le mauvais temps en mer pour les marins.
Hier soir, mon aînée ne dormait pas, elle avait peur. La maison de bois craque comme la coque d'un bateau. Je souhaite parfois quelques drisses pour faire leur bruit contre le mat de fer.
Tout ça parce qu'au fond, le matin, on est bien content que ce soit fini. Le jour fait s'envoler les cauchemars, il ne peut plus rien arriver, croit-on.
La tempête, une façon comme une autre de remettre les choses à plat.

12.12.11

11.12.11

Frère Miguel

C'est parce que ma fille veut aller à la messe ce matin.
C'est parce qu'ils ont appris les chants de la messe de l'Avent.
C'est parce que belle-maman a dit l'autre-jour "avec une mère qui dit que Dieu n'existe pas"
Alors que je n'ai pas dit ça. J'ai dit que JE ne crois pas en Dieu.
Ce que je souhaite, c'est que mes enfants aient une connaissance minimum de toutes les religions Pas que la catholique. Je trouve ça aberrant qu'on ne leur enseigne pas les bases de chacune : le pourquoi, le comment, et où. Je trouvais ça aberrant qu'on ne nous enseigne pas ça à la fac d'histoire. Toutes les religions. Comme les histoires de tous les pays. J'aimerais savoir la mythologie indienne (Amérique), la culture Chinoise, la religion musulmane (et non pas arabe, j'ai confondu le côté religion et civilisation. Autant j'ai de l'admiration pour tout ce qu'elle nous a donné). Je voudrais savoir tout ça. Sans doute que ça aurait été bien qu'on nous l'enseigne à l'école, parce qu'à vrai dire, je ne sais pas par quel bout prendre le début de chaque chose, pour comprendre.
Un truc dont je suis sûre, un peu moins d'ignorance crasse éviterait pas mal de conflits.
Etre sûre d'un truc ne m'arrive pas souvent.
En effet, c'est difficile de croire qu'on ait tous les tenants et aboutissants pour nous permettre de porter un jugement. La vie est un vaste tribunal.
Bref.
Glosons mais glosons dans un but.
Donc, je pensais au Frère Miguel à cause de ma fille qui veut aller chanter à la messe. A cause. Grâce.

On quittait l'école par la sortie arrière. Celle par laquelle on entrait dans la cour du bas. Soudain j'ai l'affreuse sensation d'avoir oublié le chemin. Par où passait-on vraiment? J'allais parler du collège, allais-je encore chez Frère Miguel au collège? Oui, mais alors quel chemin? Où se situe La Providence par rapport à Saint-Charles? J'ai un trou. Comment est-ce possible d'oublier quelque chose d'aussi essentiel ?
Chez Frère Miguel on apprenait la religion.
Dans mon souvenir, il a des lunettes et une barbe blanche. Il porte une tunique longue aussi je crois.
On s'assied tous pour l'écouter. Mais à vrai dire, j'allais plutôt dans une autre pièce où il y avait les livres. Les histoires de saints et de saintes qu'on pouvait emprunter. Je me souviens que l'histoire que je préférais était celle de Bernadette. Soubirous.
Quelques années plus tard, alors que nous avions rejoins la métropole, nous sommes allés chez une amie des parents qui vivait à Apremont-sur-Allier. Un lever de soleil sur l'Allier. L'eau qui découvre des bancs de sable. L'or des couleurs. Un village sans un seul fil électrique. Une merveille. C'est la première fois que je trouve un endroit autre que la Bretagne ou que La Réunion, beau. Sur la route nous sommes passés par Nevers. Et j'ai vu la châsse avec le corps presque de cire de la sainte.
C'est pas ça qui m'aurait fait croire en Dieu. A l'époque je suivais l'idée générale,  Dieu était acquis. Mais j'avais presque peur devant ce corps intact. Ça me dépassait et me dépasse toujours, mais je suis persuadée qu'il y a une explication à tout. Mais pas la foi. Pas à ce point.
Me revient souvent en mémoire ce que disait ma grand-mère "je plains ceux qui ne croient pas en Dieu". Quelque part elle a raison : avoir quelque chose à quoi se raccrocher. Ceux qui n'ont rien ne peuvent compter que sur eux-même.
Fra Miguel, c'est presque comme ça qu'on disait, était quelqu'un de bien. Ne jugeait jamais. Et me laissait emprunter autant de livres que je voulais.
Ma fille est à la messe avec son père. Moins fixé que moi à ce sujet.
Suivre son chemin sans oeillères.


10.12.11

Les dents de la scie

Y a la pleine lune qui se place exprès dans le milieu du vélux à quatre heures du matin, juste pour me réveiller.
Y a le soleil qui filtre sur le bleu de l'agapanthe.
Y a la fatigue qui te fait t'endormir devant la tivi ou bien sur ton livre.
Y a la page du livre que tu relis deux fois tellement c'est bien.
Y a le café tiède.
Y a l'odeur du café qui t'accueille quand tu arrives dans la salle.
Y a le rédac chef qui te dit non.
Y a l'article que tu découvres en ouvrant la journal.
Y a la déception du travail pour rien.
Y a la surprise du travail accepté.
Y a le crachin.
Y a la pluie et le vent qui te bousculent.
Y les cris et les pleurs des petits.
Y a les rires des tiens.
Tiens, une blague d'hier soir, j'en pleurais : On cherchait les mots de la même famille, en vérité les mots qui commencent pareil. Par exemple : police et politesse, je me disais que ça avait la même racine et puis de toute façon la police doit être polie. En fait non c'est pas la même racine. Alors, fils dit : ben oui, c'est normal, Caca, c'est pas la même famille que camion.
Tu vois.
Tout ça pour dire que les dents de la scie me découpent d'un jour sur l'autre, mais qu'au final, il fait quand même bien beau.





9.12.11

Page de pub (petite)

Aujourd'hui je vais vous causer des initiatives pour lesquelles j'ai de l'admiration. Quand j'ai reçu la mail de Lisenn, je me suis dit, Wow, super, bravo, quelle bonne idée, et puis après avoir visité sa "boutique sur le net" j'ai pensé que vraiment elle a raison, c'est beau ce qu'elle fait.
Donc, pourquoi pas en parler autour de moi, partager ce qu'elle sait faire, ça vaut le coût :-)
En plus elle me donne des idées. Et puis c'est ma cousine, on doit avoir quelques gènes en commun... (y a pas de mal à se faire du bien)
Va voir là-bas si c'est pas beau (si t'es une fille, tu cliques, si t'es un garçon tu cliques pour la fille que tu connais).
Et puis, en continuant de dire bonjour à mes zamidunet, j'ai vu que So' a aussi une cousine qui est sur le même site de petite boutique. Moi, je dis que les cousines ont du talent. J'ai craqué pour un joli bonnet, je ne sais même pas si je vais le mettre (fait pas froid) ni s'il va m'aller, mais il est beau, j'ai cliqué aussi. Tu profiteras peut-être pour aller lire le blog de So' , elle a l'art et la manière pour dire les choses, crois-moi. (Et puis je la connais en vrai, si un jour elle est publiée j'irais illico chez elle me faire dédicacer!)
Voilà, j'aime les gens qui "font" avec leur mimines, leurs envies et qui concrétisent.
Je dis que j'ai de l'admiration et ça mérite bien d'en parler!


7.12.11

Instants de grâce


Il faut savoir une chose : je suis très optimiste comme fille. Genre ne voir que le plein, que le beau, et oublier vite le désagréable. 
Il faut savoir une deuxième chose : selon la loi de la première chose, donc, j'oublie. Le négatif. Ce qui fait qu'en fait, je suis extrêmement gaffeuse. J'ai la langue qui peut se délier plus vite que la réflexion sensée la précéder.
Quand je dis une bêtise, le temps qui suit, je me raisonne. Mais ça ne dure pas bien longtemps, ma nature attaque au galop.
On m'invite encore pourtant.
C'est peut-être que mes amis ont le sens de l'humour.
Ce sont sans doute mes parents qui ont subis le plus de mon sarcasme ou de mes méchancetés volontaires, même les involontaires. 
Bêtises adolescentes.
Comme le jour où mon père est rentré de l'hôpital (chose qu'il faisait tous les jours parce qu'il y travaillait) mais en se tenant les côtes. Pas de rire. Il venait d'avoir un accident, n'avait pas voulu prendre d'arrêt de travail, et marchait péniblement avec ses côtes cassées, comme si ses mains pouvaient les empêcher de tomber.
Tu veux savoir ma réaction? 
C'est peut-être parce qu'il m'avait charriée comme tous les matins au petit déjeuner, c'est peut-être que je refusais de voir que mon père pouvait être faillible, pouvait être atteint par une douleur, pouvait perdre la vie. C'est sans doute une réaction de parade, de sauvegarde. 
J'ai ri. 
Y avait ma mère qui courait vers lui pour l'aider, inquiète, et moi, je riais en haut de l'escalier devant sa démarche maladroite. 
Je ne suis toujours pas très fière de ça.

Comme la fois où, quelques années plus tard, je gardais des enfants tous les soirs, j'allais les chercher à l'école, et je les emmenais chez eux en attendant que leurs parents rentrent vers 19h00. C'était mon petit boulot à la fac. Un soir, la maman est rentrée. C'était après les vacances, ça devait faire quelques semaines que je ne l'avais pas vue. Je lui fais la bise, et soudain je vois son ventre et je m'exclame joyeusement : Oh! c'est pour quand?
La dame avait juste pris du poids. N'avait pas du tout de polichinelle à venir. 
J'ai rougi, je crois bien.

Il y a sans doute des gaffes que j'ai oubliées. D'autres que je n'ai pas réalisées. 
La dernière pique date de ce week-end. Amie qui me lit, je suis désolée, mais en même temps, je ris parce que ce n'était pas faux!
Nous sommes invités chez des amis que j'aime bien. Les amis ont invité des amis, on se présente. On dit ce qu'on fait quoi. Ou ce qu'on ne fait pas. Quand on me demande ce que je fais devant une assemblée de travailleurs réguliers je ne sais pas quoi dire. Je fais. Bli. Bref, on se présente, et un des amis dit : la semaine prochaine je vais en Chine pour travailler avec eux (que son entreprise travaille avec eux). Ni une  ni deux, Latif elle enchaîne : ah! c'est toi qui délocalise nos emplois en Chine....
Hem. Tu vois? Bref.

Et puis y a les maladresses.
Le coup de la bouteille de lait l'autre matin. C'est l'heure du petit déj. Je me suis habillée à la va-vite, ai aidé les enfants à trouver la deuxième chaussette, ai tartiné 9 tartines au moins, sorti les pommes et les clémentines, et la grande me réclame du lait. J'hésite comme à chaque fois parce que moi le lait, bof. Mais leur père le lait oh ouiiii. Bref. Je vais ouvrir une bouteille. 
C'est le genre de bouteille blanche avec un bouchon bleu et une capsule métallique collée au goulot. C'est du bio, comme si ça pouvait me consoler. Je dévisse le bouchon, ok.
Je suis debout face à la table, habillée de propre, ce détail a son importance, et je saisis entre le pouce et l'index le bout d'alu qui dépasse, qui est fait pour être saisi. Et je tire vers le haut avec la volonté de soulever l'opercule proprement. 
Et puis je ne sais pas pourquoi, peut-être que la matière n'était pas en accord avec moi, peut-être que j'étais un peu pressée et que j'y suis allée trop fort, c'est sans doute une question de savant dosage d'ouvrir une bouteille de lait.
Le bout m'est resté entre les doigts pendant que la bouteille se penchait vers moi, déversant tout son contenu blanc sur mon pantalon vert (ben oui, j'ai un sarouel vert que j'affectionne et qui était propre en plus, même s'il n'était pas repassé). 
Le lait blanc sur le vert, blanc sur le carrelage gris, blanc sur les chaises rouges, blanc blanc blanc alors que vraiment j'avais pas le temps. 
Les enfants m'ont fixée, inquiets, colère, pas colère? 
J'ai dit : c'est pour que les chatons viennent vers moi. (on a deux chatons adorables mais sauvages qu'on doit adopter pour pouvoir donner). 
Wow hein. 

Et hier soir, alors que ma soeur me racontait ses mésaventures à elle, m'est revenu le plus grand moment de solitude vécu en public. 
Un jour je vais faire les courses. Banal. On a une voiture dont le hayon s'ouvre intégralement, permettant de mettre dans le coffres les objets sans avoir à porter, juste faire glisser. Un vélo, une poussette, sans même les plier. 
Le magasin est un peu en hauteur, et comme souvent il précède un rond-point. Je fais les courses, remplis mon coffre, les grosses courses de la semaines, au moins quatre sacs pleins, et lourd.
Y avait des spaghetti, je m'en souviens et des crêpes aussi. 
Je descends la pente qui mène au rond-point, je passe la vitesse, et j'entame la rotation. 
Soudain, l'intérieur de l'habitacle s'éclaircit. Je vois dans mon rétroviseur que j'ai une bien meilleur vue que prévu sur l'arrière. Je vois une voiture entièrement, y compris son pare-choc. Et je réalise que la porte de mon coffre s'est ouverte, que la voiture qui me suit roule sur mes spaghettis, que tout mon coffre se vide sur la chaussée. 
Je ne peux pas piler net, on me rentrerait dedans en plus, je termine mon tour et me gare à cheval sur le trottoir. 
J'ai fait des sauts de puce au milieu du rond point pour récupérer mes crêpes, j'ai laissé tomber les spaghettis cassés, j'ai retrouvé le jus de fruit, les boites pas écrasées.
Et de constater qu'une seule personne s'est arrêtée pour m'aider. Une piétonne. Les autres véhicules n'ont jamais cessé de rouler, ni tenté d'éviter. 
J'avais le coeur qui battait. Je me disais que ce serait une bonne blague à raconter.
Et depuis, ça fait des années, je vérifie toujours deux fois la fermeture du coffre!

Je sais aussi que ma plus grande qualité d'être à moitié sourde, qui fait que je ne peux pas suivre une conversation quand on est plus de quatre à table, qui induit que j'entends des bouts de phrase et que ma langue pas du tout à moitié bavarde, envoie parfois des réponses à côté de la plaque parce que j'ai raté le début de la phrase. Me fait rire toute seule. On se console comme on peut !

Et vous? vos plus grands bonheurs? 


6.12.11

Les Draps


Hier soir, prise d'une frénésie de je ne sais quoi, avant la danse, j'ai voulu refaire les lits des enfants.
Les enfants c'est toujours propre et gentil et beau, mais parfois, faut changer les draps, quand même. 
La chambre de la grande. Défaire son lit c'est retrouver les habits de la veille poussés entre le pied de lit et le matelas, et c'est le plus grand tire-bouchon de drap. Aurait-elle un sommeil agité? 
La chambre du garçon, alors, exit les livres ouverts à la bonne page, à une époque il en laissait une dizaine en guise de couverture de lit, maintenant, deux suffisent mais il y a du texte, moins d'images et il me parle des requin ovipares, de ceux qui font leurs oeufs qui se cassent à l'intérieur avant de naître et de ceux qui sont pondus. Et il y a les cartes. Les cartes de combat pokédémon. Il y joue dès le matin avec sa petite soeur. Après avoir mis un ou deux pantalons sur l'espace entre le sol et la porte, pour que je ne voie pas la lumière, parce qu'il peut-être 6h30. Oui. 
La chambre de la petite. D'abord il faut enjamber les chevaux, et ne pas glisser sur les bois de la maison qui se construit. Et enlever de dessous l'oreiller les petits livres Monsieur-Madame ou les histoires géantes de Claude Ponti. J'en profite aussi pour retrouver les habits tombés sous le matelas.
Refaire un lit, c'est ranger leur chambre et reconnaître leur univers. 
Me reviennent en mémoire mes chambres à moi, celle où j'avais un lit deux places avant mes 15 ans mais du coup, fallait que je la prête quand on avait des amis qui venaient de la métropole pour goûter au soleil réunionnais. Celle qui a suivi, petite, petit lit, murs que j'avais décorés de mes lambes de plage, ceux que je n'aurais plus jamais l'occasion de mettre, même pas en décembre. Celle que j'avais qui faisait tout mon studio. Une vie dans l'espace d'une chambre. 
Plus je grandissais, plus la place que j'occupais se réduisait. 
Et aujourd'hui, une maison. Avec plein de chambres. 
Aujourd'hui, c'est mon bureau que je préfère. 
Parce que mes nuits sont courtes, mes grasses matinées rares, mes livres au salon.
Mais je suis dans de beaux draps. 
(fallait que je la place).
Aujourd'hui, on s'occupe d'un coeur qui bat bizarre, celui de mon popa dont on a fêté l'anniversaire dimanche. 
Aujourd'hui il fait grand beau, le feu a bien pris dans la cheminée. 
Et je dois faire une blanquette.
Et ranger la maison. 
Aujourd'hui, j'avais rien à écrire, rien à dire, tout se bouscule dans les plis de mon cerveau, et ça donne des draps chiffons à laver. 




3.12.11

A la volée


Il souffle un vent à te soulever le cheveu court. Il souffle un vent à faire ce qu'il veut de ton sourire, la peau qui s'étire, bout au vent.
Il fait gris, peut-être. Je ne vois que les déchirements du ciel qui laissent tomber l'or sur l'eau grise. On dirait un manteau d'étoiles qui plisse sa tunique sous l'effet d'un mouvement marin un peu serré.
Il apparaît quelques frisotis de coton blanc.
Ils hésitent.
Sortir le chaland pour semer ou pas? Et m'emmener ou pas? Faudrait pas que je tombe à l'eau.
Cette fois, c'est marée haute. On ne voit plus les parcs, on comprend bien l'utilité des balises plantées la dernière fois.
Un café le temps de la réflexion. Le temps de voir l'évolution.
Semer.
Mazette. Un trou dans la vase? Une charrue au bout du chaland? Une silhouette qui jette des graines d'huîtres à marée basse? Semer. Oui, mais comment? Je ne savais pas qu'on semait les huîtres.
Evidemment je ne savais rien de ce métier. Là c'est l'étape de moins en moins rien, de plus en plus d'admiration.
Bon, la mer se calme, les moutons sont rentrés, va mettre tes cuissardes, dit-il. Cool, maintenant elles sont mises de côté pour moi.
Le vent souffle comme un réveil vivace de tout ce qui me trotte en tête.
Cette fois, le bateau accoste, un seul pas et c'est bon, je suis sur l'acier, sans doute froid mais je ne le sais pas, bien à l'abri des bottes de sept lieues.


L'APN est sous les pans de ma veste de moins en moins verte de plus en plus terreuse.
J. et E. sont parés des gilets, pas JN. Je me souviens que quand je faisais de la voile, le gilet trainait au fond de la prame. Quasi imbibé d'eau de mer et d'essence, jamais porté.
L'avant du bateau tape l'eau à grande écume, elle arrose ceux qui ne sont pas bien planqués près du radiateur.
Il y'a toujours les caisses de plastique dur et coloré sur le pont. Elles ont été un peu décalées pour laisser les huîtres à nu entre elles.
Alors, ils attrapent les pelles et sèment à tous vent.
Ça fait du bruit, ça racle, ça schploufe, ça cogne.
Les huîtres volent, et retombent dans l'eau salée et douce qui les nourrit.
Ils sèment à la volée, et c'est comme un juste retour des choses.



2.12.11

Etoiles

C'est la phrase : tu viens ou c'est moi?
C'est une heure de route à travers une campagne humide et flamboyante alors que le vent plie les arbres, coupe le courant, et fatigue les gens.
C'est une grande table et plusieurs cafés. Un gratin, du vin, et du pain. Non, y avait pas de pain.
Pas d'enfants. Agnes Obel, Emily Jane White, Christina Pluhar, Amy Winehouse. Eclectique.
C'est un poêle qui chauffe, qui illumine le ciel gris et les rideaux de pluie.
De la poudre d'amande comme de celle de perlimpimpin, de la farine, comme d'une poudre d'ange, du beurre, comme pour mieux s'en nourrir la peau, et des étoiles, comme pour créer un ciel d'été.
Plein d'étoiles.
C'est mon amie, aussi.


On en mangera encore quelques jours.
Au moins jusqu'à Noël, et si ça se trouve, j'en referai juste pour Noël, pour tenir le coup.
Parce que Noël...Bof.

Et au pire, ce jour-là, j'irai là.
Deux fois plutôt qu'une.


A main gauche et à main droite. Et moi, juste au milieu. Tout moi.

30.11.11

Maison

Logis, abri, toit, cocon, chez-soi.
C'est l'hiver.
Pas encore, en fait, même qu'une agapanthe me fait une fleur, mais quand même, le matin il y a l'envie de mettre un pull supplémentaire, ou de faire un feu.
Sortir de chez soi, prendre un peu de bois, avec les bottes que tu ne fermes pas, rentrer en claquant des dents, car dehors il fait bien plus frais que dedans. Et puis le gris.
Allumer un feu, voir les flammes lécher la vitre, avoir chaud rien que d'avoir ramassé le bois.
Et ailleurs, y en a qui sont dehors même la nuit.
C'est quoi une maison pour toi?
Un condensé de ta personne? de tes goûts? une collection de tes souvenirs? toute ta vie en un lieu? un endroit où tu n'es jamais? qui n'a pas d'importance? l'endroit où tu travailles? juste un toit?
Pusiqu'ici c'est "moi je", je vais te donner ma version.
Ma maison, celle où je vis, celle que j'ai la chance de pouvoir acheter à ma banque pour encore un bout de temps, celle qui est le lieu où vivent ceux que j'aime.
C'est mon foyer.
Alors, c'est hétéroclite un peu. C'est de plus en plus "nous".
Au début, on avait les meubles de récup. Ceux des parents, ceux d'Emmaüs, un minimum. On s'en contentait. Ils remplissaient leur fonction.
A partir de quand et pourquoi on a eu envie de changer? A partir de quand et pourquoi on a décidé qu'on préfère garder une vieille voiture pour s'acheter un fauteuil.
On a pas la clim, mais on a un canapé.
Tout ici a été choisi à deux. Ce sont de choix dont on a discuté, qui sont parfois un compromis, souvent un accord absolu. C'est aussi pour ça que mon bureau, ma pièce ne ressemble pas au reste d'ailleurs. Le seul point commun étant le bazar.
L'autre jour je disais à un ami qu'on avait de beaux meubles. Qu'est ce qui m'a pris de dire ça? ce sont des beaux meubles pour moi, parce que esthétiquement ils me plaisent (d'autres les trouvent moches), je les aime, mais ils ne valent rien en dehors de la conscience aiguë que j'ai d'avoir une chance folle.
Parce que je suis à l'abri du froid.
Ils ne valent rien contre la possibilité d'aller chaque jour faire un tour à la mer.
Et de pouvoir rentrer faire un thé, ou un café.
Je m'en suis voulue de dire ça. Quelle prétention! Je t'en foutrais des beaux meubles!
Je m'assois dans la cuisine, le jardin est sous un rayon de soleil hivernal, il brille.
J'ai. Je possède, la belle affaire! Je suis presque propriétaire. Je mange tous les jours.
Mais qu'est ce que ce serait si j'étais seule à en profiter?
Est-ce que j'étais moins heureuse avant assise dans mes fauteuils pourris? Ou bien dans un salon fait de bric et de broc? Je sais bien que non. Je m'embourgeoise, je me bobo-ïse.
Mais même si une légère culpabilité me traverse quand je pense aux autres, j'assume aussi, parce qu'on a fait des choix. On ne part pas en vacances (c'est en passe de devenir un mensonge, ça, puisqu'on est en train de s'en organiser), on se serre la ceinture, et puis on a "hérité", aussi.
On a des fauteuils, c'est pour que les amis s'y posent. On a un toit, il faut se battre pour le garder, on a toujours cette angoisse.
On a une maison, un toit, un abri, un chez-nous.
J'aurais voulu ne pas avoir à me poser ces questions. Que tout le monde puisse avoir un toit me semble évident. C'est la trêve hivernale, un minimum quoi.
Et peu importent les meubles, une chaise pour prendre un café avec quelqu'un avec qui on passerait des heures à causer, c'est ça l'essentiel.

et puis tu vois bien le bordelum là? 

29.11.11

Danse # énième

Voilà.
Le soir, je roule dans la nuit, à la lueur de mes phares et des lumières de la ville.
Trouver une place pour la voiture. Passer la porte de la MAL. Retrouver ses copines"bonjouuuur" se faire la bise. Alors comment tu vas?
Porter un pantalon fluide et deux T-shirt. Pour pouvoir en enlever un peut-être.
Echauffement, le dos surtout, à la barre. Et puis les pas, pour chauffer le muscle, le coeur.
Elle avait de l'énergie Ondine hier, on a suivi. Echauffement essoufflant, en 15 minutes déjà transpirer. Enlever un T-shirt. Se retrouver en débardeur, ouvrir les fenêtres à la nuit douce encore.
Faire des pas, se planter, recommencer, suer, recommencer, réussir un peu. Se libérer.
C'est ça la danse africaine. Délier. Détacher. Défaire les noeuds. Retrouver les sensations oubliées.
Ouvrir en grand les bras, sauter haut, sauter bas, frapper des mains, sautiller, se poser léger peut-être. Rire.
Boire de l'eau, décomposer le geste, le retenir, l'oublier.
Tenter de courir la chorégraphie. Se mouiller, se tromper, tourner à droite au lieu d'à gauche, soupirer.
Etirements. S'allonger. Respirer par le ventre. Fermer les yeux. Se détendre. Sentir chaque partie de soi, contre le sol dur, s'élever pour toucher le ciel, souffler en touchant terre.
Etre bien. Etre vivant.
Rentrer. Le corps tout coton.
Les lumières de la ville, le noir de la campagne.
Voir l'étendue d'eau sous la lumière des étoiles.
S'endormir, lourd, s'endormir, plaquée au matelas, comme un corps dense qui danse.

27.11.11

L'oiseau sans "tu" for Jack.

C'était hier, ou avant-hier. C'était un jour comme un autre, dans ce paysage qui m'est familier, qui n'est jamais tout à fait le même ni tout à fait un autre.
C'est le matin. C'est toujours mieux de raconter une histoire du matin, on a de l'espoir sur le reste de la journée. Et puis le matin, il y a la lumière.
C'était un matin, il n'y a pas bien longtemps.
Le soleil avait peine à ouvrir les yeux, parce que la brume lui faisait comme un manteau d'organza. L'organza c'est beau, on en fait des robes de mariée, pour le jour le plus beau. Il paraît.
Alors, ce matin là, le ciel scintillait d'un soleil organza.
Et puis la mer.
La mer, elle est partout pareille, une formule d'eau et de sel, un peu plus d'eau, un peu moins de sel, que sais-je, parce qu'ici, c'est la mer, mais pas tout à fait. Il y a de la rivière dedans. Cette eau qui vient de loin qui descend des montagnes, qui longe la terre, qui se marie au sable, qui entraîne les graviers pour en faire une poudre dorée.
L'eau, un peu douce un peu salée, jamais amère, est de soie tissée sous le vent irisé. Pas une vague, pas un blanc d'écume, pas un souffle, pas un regard de regret vers le ciel calmé.
Sur la mer, un peu de relief. L'eau qui descend soumet à nos yeux encore innocents, le travail des hommes. Ces tables qui s'étirent à n'en plus finir, qui épousent les méandres avec leurs parallèles régulières, ces bâtons noirs non rompus de fatigue mais juste bavards de situer les parcs, comme si de les voir allait limiter le temps, comme si chaque barre était la mesure à quatre temps, tac tac tac tac, la musique que voilà.
Ce matin-là, ce ciel de soie, cette eau vibrante et les portées musicales, forment la partition d'un jour serein.
Un oiseau est posé sur la portée du Sol, il forme une croche, dont la hampe est le cou, et le crochet le long bec. Il va chanter sans doute?
La note est tranquille, elle ne se déplace pas, elle réfléchit. Me laissera t-elle approcher, me laissera t-elle l'admirer?
En contre-jour sur la deuxième ligne, la note se tait.
Plus loin là-bas, le chaland brille d'une lueur douce, je vais y monter, l'eau est déjà à mi-cuisse, nous y sommes presque.
L'oiseau reste sur sa portée, muet.
La clé du moteur cliquette, et le rugissement éteint un instant la paix du moment. L'oiseau n'est plus là.
Il s'est envolé, je le vois dans le ciel encore rose, je l'espère non loin de mes yeux quand il se pose. L'oiseau nous suit.
Il ne faut pas que je l'oublie : sur cette mer, sur cette rivière, sur cette eau nourricière, il est chez lui. C'est moi qui suis de passage, c'est lui mon guide.
Il s'est rapproché. Assez pour que je remarque ses pattes. Ses pieds. Des mains gantées de jaunes, à trois ou quatre doigts, avec le petit ourlet qui termine le gant, juste au début de la tige de sa jambe. J'admire et je devine sa dextérité à se déplacer sur les tables-portées, aux fines lignes de fer rouillé.
Son cou s'étire ou se plie, semblable aux méandres de l'endroit, sa plume lui fait une coiffure de roi, distingué comme un coq de basse-cour de haute tenue.
Soudain, il s'envole à nouveau et je devine l'appui de ses ailes sur l'azur, et j'entends le bruit de ses voiles puissantes, comme un battement de coeur.
C'est un oiseau de mer, ou bien de terre, c'est un oiseau chez lui, de par-ici.
Cui-cui.



L'oiseau des mers

Perché sur tes hautes pattes aux doigts gantés de jaune, tu te détaches du ciel bleu, oiseau gracieux.
Tu promènes ton bec allongé et fin, dans l'air marin qui est le tien.
Ici, tu es chez toi.
La plume qui souligne les mouvements de ton cou s'étire, fine.
Ton oeil noir ne rate rien, d'ailleurs quand je m'approche, mine de rien, tu t'envoles.
Alors, ton cou se plie, il forme une anse qui ressemble aux méandres de ta rivière, et tes ailes se déploient comme deux voiles immenses.
Je vois bien que tu t'appuies sur l'azur qui t'emmène au loin. J'entends presque le bruit de l'air qui se faufile entre tes plumes, le battement de ton coeur.
Je vole ton image floue comme un fantôme, jamais tu ne seras prisonnier de ma boite noire, espoir.
Peut-être qu'un matin, alors que t'éveilleras d'un sommeil furtif, je serais là et cette fois, tu me laisseras le temps. Tu te feras beau, tu lisseras tes plumes, et de ton regard de coté tu cligneras de l'oeil pour me dire, tu vois, un peu de patience...

25.11.11

125

Ce ne sont que des chiffres.
Et les chiffres et moi  ne font pas bon ménage.
Il aurait fallu dire, moto.
Alors disons-le : moto.
Mais d'aucun dirons avec justesse qu'une 125 ce n'est pas vraiment une moto. C'est sûr, les 125 il y en a de toute sorte.
Au départ, pour moi, c'était celle de Julie Wood qui s'entraîne sur le terrain de cross pas loin de chez elle.
Et puis ce fut le bruit de celles qui passaient en hurlant dans le chemin creux derrière chez moi.
Une 125, c'était nuisance.
Mais vois-tu, elle a un avantage énorme. Elle ne nécessite pas les 2000€ minimum d'un permis moto.
Alors un jour, j'ai vu une 125 qui avait tout d'une grande.
Une petite, fine, à ma taille, noire, brillante, avec des chromes et surtout le phare avant rond.
Je me serais prise pour Yoko Tsuno, pour un peu.
J'en ai fait quelques 3000 km, petit à petit, juste les jours de soleil, pas forcément de chaleur, mais jours secs.
Et puis en avril, mon genou m'a réduite à pas grand chose. Mon intégrité était touchée, je ne me sentais plus capable et de toute façon, je souffrais de passer à califourchon sur la selle noire de mon engin.
Nous en sommes en novembre.
La batterie était à plat, bien sûr.
Hier je suis allée la recharger. Ce soir je l'ai remise dans son espace, deux tours de vis, fermer le cache avec un quart de tour de clé et le petit ergot enclenché.
Il faisait encore doux vers 17H30. Le soleil commençait de descendre un ciel serein.
J'ai retrouvé mon casque, mes gants. Comme neufs.
Je n'ai pas mis de sur-couche de vêtement, je n'ai pas changé de bottes, je peux en faire avec mes talons maintenant. Des petits.
Contact.
Accélération.
Vibration.
Mon coeur bat.
Passer la vitesse.
Tourner la poignée droite. Clignotant gauche. Clic-clac, je suis partie.
Accélération.
Vitesse.
Accélération.
Plus vite.
J'ai le vent qui bat le bas du jean.
J'ai de l'air qui filtre entre le col de ma veste et la mentonnière du casque.
Je sens mes joues s'échauffer.
90.
Juste bien.
Courbe, ralentir, repartir de plus belle.
Excitation.
Rentrer 20 mn plus tard.
Voir le ciel rougir de mon plaisir.




24.11.11

Matin calme



C'est ce titre que porte l'album.
Rien à voir avec le Japon, pays du matin calme (ou bien c'est la Chine? ) ( ah ben non, c'est la Corée, et du coup ça me paraît moins calme) 
On va dire que le pays du matin calme c'était l'Istrec et la pointe du même nom, ce matin. 
Une fois les bruits du moteur, ou du tapis, ou de l'ensacheuse, éteins bien sûr. Ou les avions de chasse passés. 
Deux chalands sortis, peut-être qu'il y en a un supplémentaire pour promener ma petite personne, ou peut-être que la place est limitée sur le pont. C'est vrai qu'entre les caisses (?) les balises, les poches pleines, le râteau et la fourche, le treuil en plein milieu, la drague et toutes les chaines et câbles afférents, ça t'en laisse pas trop, de la place.
Mais.
Les couleurs. Les caisses sont d'un plastique seyant dans la lumière douce du matin. Un joli rouge un peu passé, un vert, passé aussi, le gris du chaland qui reflète la lueur du soleil qui filtre dans la brume, du mauve encore, le vert des algues translucides, l'eau claire, on y voit les Sargasses qui ne devraient plus y être en cette saison...
Descendre dans l'eau, protégée par les cuissardes, cette fois à ma taille, marcher le long des tables, regarder les mains faire, retourner les poches (c'est pour nettoyer, enlever les algues et les bestioles qui se collent à la poche et pourraient empêcher le développement de l'huître), voir les différentes techniques pour le même travail, en rire avec eux, et contempler.
Un héron cendré déploie ses ailes, une mouette survole un goéland.
Il faisait beau.
En continuant le balisage des parcs commencé quelques jours avant (il faut un coefficient de marée assez fort pour que l'eau se retire suffisamment), remonter le chenal vers un banc de sable en amont où des pêcheurs à pieds partent aux rigadots peut-être à la palourde why not, et penser à Turner.
Ce fabuleux tableau de Turner, noyé dans la lumière d'une pêche sur le sable d'une plage, avec un soleil orange qui irradie les personnages ployés dans l'effort. Ce matin, j'ai vu le tableau devant mes yeux.
Ou presque.
Le chaland se déplace avec les mains de Jean-Noël, qui le tire à son pas, sans un bruit, sans écume, avec juste une légère ride soyeuse de l'eau claire, il glisse.
Le bruit du moteur et c'était le vent fais sur le visage. Voir la côte se déplacer, ne rien reconnaître vraiment, ou plutôt commencer à se repérer. Il me dit que parfois il vient travailler de nuit quand il a des commandes importantes, pour avancer le travail à terre. Je n'imagine pas la nuit. Il connaît ses parcs, ses carrés comme sa poche, mais quand même....C'est la marée qui commande.
On remonte plus loin que nécessaire au-delà de la langue de sable. Je vois les pêcheurs de Turner et j'ai envie de faire nanana-nanèreu, tellement je suis bien sur l'eau. Autant Turner soient-ils, je préfère ma place à la leur.
Tellement j'ai de la chance.





Giron

On s'est peut-être fâchés aujourd'hui, je t'ai peut-être enjoins de ranger ta chambre, même si elle est souvent bien mieux rangée que les autres, de toute façon, tu descends tous tes jouets au salon.
Tu as peut-être déjà pleuré une fois, ou alors tu t'es donné des coups sur la tête parce que tu n'as pas réussi un dessin, à tes yeux, ou bien parce que d'un geste un peu trop brutal, tu as fait tomber ta soeur.
Sans doute que tu as fait le clown à table, que tu as éclaté d'un rire si communicatif qu'on en peut plus de manger, et tes soeurs bon public, n'ont pas encore fini de rire. Eventuellement, tu as déjà été à table, devant ta feuille, tu tirais la langue, concentré sur un cheval, ou un requin ou un oiseau multicolore, ou autre.
Tu as avalé une pièce de 10 centimes et tout va bien merci.
Moi, je sors de la salle de bain, et soudain tu t'avances vers moi, le pouce en bouche, et tu t'appuies sur mon giron.
Je suis dans un couloir, et tout à coup, tu t'accroches à ma hanche.
Je suis sur le canapé avec Linley, ou Roth, ou Rabhi, et tu passes tes bras autour de mon cou.
Ta tête m'arrive au plexus, alors qu'hier je te tenais dans une main.
Tu dis non, avec des sourires, tu es vif, vite en colère contre toi, ou contre l'échec, tu lis, tu écris, tu fais des jeux de mots, tu es si grand.
Fiston.

23.11.11

Toile d'araignée.


C'est un trajet banal, un de ceux que tu fais les yeux fermés, plusieurs fois par semaine, plusieurs fois par jour. 
Parfois, tu as la voiture qui te fait les bras musclés, la conduite spaghetti n'existait pas dans l'temps, parfois tu as la familiale, où tu pouvais caser un landau, une poussette, une baignoire, un vélo, une valise et 5 personnes. 
La petite voiture a un avantage sur la grande : la radio fonctionne encore. Elle puis elle a une pêche, je te raconte pas. 
Bref, je voulais parler de la radio, parce qu'en voiture la radio c'est particulier. C'est pas forcément celle que tu écoutes à la maison. A la maison, ce sont les émissions où ça cause bien, où tu peux t'interrompre pour écouter encore mieux. 
Ecouter la radio en voiture la nuit, j'aime. J'ai déjà dû en parler quelque part de ça, cette sensation d'être dans une bulle, avec les lumières du tableau de bord, la voix de l'animateur/trice qui ne parle rien qu'à toi, et les étoiles ou la lune à l'ouest. Tu reviens d'un ou deux jours passés en famille, tout le monde dort et toi tu es ailleurs, au volant mais ailleurs.
Mais en journée, parfois, les trajets sont trop courts pour suivre l'intégralité d'une émission, alors je varie mes choix.
Comme tout à l'heure. C'était mon quatrième trajet de l'après-midi. On est pas écolo le mercredi, pas du tout. Quelque fois je parviens à faire une moitié de courses entre deux activités enfantines, mais bien souvent, pas le temps, je reste scotchée avec mon caddie à la caisse, et je suis en retard pour récupérer ou l'un ou l'autre. 
Tout à l'heure, il faisait beau. 
Il y avait un feu. Un feu rouge. Ici, c'est pas fréquent les feux, je me demande si ce n'est pas le seul de la ville. J'attendais sagement dans ma bombinette de voiture, la radio branchée sur je ne sais plus quelle fréquence, je hais tellement les pubs que je change souvent. 
Il fait tiède dans l'habitacle, je n'ai pas ma veste, juste un pull, mes sun-glasses, ouais, et la musique, tout à coup. Je ne me suis méfiée de rien. Tu vois, j'attendais, juste mes mains sur le volant, mes pensées vaguement maritimes, vaguement impatiente, vaguement vague à l'âme. Une proie facile. 
Pas vraiment de la musique si on est puriste, mais une mélodie. Une de ces chansons qui reste en tête des heures. Les chansons dont tu n'achètes pas le CD mais que tu peux hurler dans la voiture, quand t'es toute seule. Stevie Wonder, tu vois. Enfin, tu entends? I just called to say I love you...
On est sur la plage. C'est l'été, comme toute l'année, il n'y a pas vraiment de saison, il fait beau 360 jours par an ou presque, le sable est blanc et fin, et l'eau émeraude. On est dans une pièce surchauffée par les couples qui dansent. C'est un slow, un slow langoureux, mon dieu cette musique, et tu me serres contre toi, j'ai 14 ans à peine et tu es beau, brun, de la peau jusqu'aux cheveux, tu t'appelles Karim. C'est l'île Maurice, peut-être après la journée sur l'île aux Cerfs, le paradis comme on se l'imagine. Tu jouais, je jouais, j'apprenais, parade.
Je t'avais oublié figure toi. La mémoire peut jouer des tours parfois, mais la musique est un piège à souvenirs. Elle se fige en une toile d'araignée vorace, elle mange ses proies et peut mettre des années à digérer. Et soudain tu me reviens au visage, pas un trait de toi n'est estompé, c'est comme si tu étais là. Je n'étais pas amoureuse de toi, mais de ton copain. Celui qui avait les yeux bridés. Si longtemps. 
Le feu passe au vert, j'ai eu le temps d'avoir des frissons et presque les larmes aux yeux.
Mais heureusement il fait beau, alors je porte mes lunettes noires. 
Je continuerai de me cacher. 


Musique de circonstance

22.11.11

Orage

Nous nous regardons. Les mots se sont tus, le temps d'un éclair.
Nous regardons dehors. Il pleut. Nous n'entendons pas le grondement de l'orage, car dans la pièce, le radiateur émet un raffut de tous les diables. C'est le combat du Bon Dieu contre les Enfers. La réunion se poursuit, joyeuse, même si dehors c'est le déluge.
J'aime les orages.
Il fait nuit et en un demi-quart de fraction de seconde, il fait jour. Le paysage se reflète dans notre oeil comme un flash, nous pourrions distinguer le moindre détail si nous savions où regarder exactement.
Il n'est pas fréquent que l'orage dure si longtemps. Plusieurs heures. Aux infos ils diront que Quiberon a connu des inondations.
Après être rentrée (tard dans la nuit pleine de fantômes), j'ai lu. Entre Pierre Rabhi et Linley, mon coeur balançait.
Je me disais que la nuit ne serait pas entière, parce que le bruit allait forcément réveiller l'un des miens.
J'aime les orages.
Parfois, je voyais l'eucalyptus se découper distinctement sur le ciel blanc laiteux. Inconsciemment, alors que mon index se préparait à tourner une page, que mes yeux suivait la ligne, et encore, et encore, je comptais. Un, 2, 3, ... , 12. L'orage est loin, me disais-je alors que Linley se frayait un chemin avec sa Healey Elliot dans la circulation londonienne. Il fallait que je revienne en arrière, mon esprit n'étant pas fichu de se souvenir pourquoi Linley était parti faire un tour.
J'ai éteint.
Dans le vélux, je n'étais embêtée par aucune lune, les orages ont comme avantage de transporter tout un tas de nuages qui fait un rideau occultant adéquat. Comme le grondement d'une mer dans le lointain, le tumulte des vents me berçait.
Rien à fiche des états d'âme de Linley, j'ai fini par écouter "Partir avec" Marie-Pierre Planchon, mais je ne me souviens plus où, ni avec qui.
Je me suis endormie.
J'aime les orages.
Ce matin, j'avais l'oeil frais, le pied alerte, l'homme n'en a pas cru ses yeux quand il m'a vue descendre prendre un café avant 7 heures.
Ça fait du bien de dormir.

Raaaaah les castagnettes! écoute ça d'urgence!  (merci Alabamamonamour ;), je retrouve grâce à toi la musique que j'ai adoré dans un film "tous les soleils" film que j'avais aimé d'ailleurs)

19.11.11

Retourner à l'école

Je deviens une pro pour ce qui concerne les politiques de l'habitat.
Sans doute qu'un jour je finirai par deviner ce qui se cache derrière.
Les opérations financières rentables, les fonctionnements qui permettent de payer moins d'impôts, et profiter de l'Etat, service public en veux-tu en voilà mais chacun pour soi surtout, ne soyons pas fou. Mais pour le moment je suis naïve, je fais semblant de croire ce qu'on me dit.
Et puis maintenant, je sais que les darts sont des fléchettes électroniques, ça t'en bouche un coin? moi aussi!
Mais le plus important, c'est que je me suis mouillée.
Ouais.
J'ai trempé mon fondement dans l'eau de mer, alors que je voulais tout savoir sur l'huître.

J'aime pas encore l'huître. Je dis pas encore, parce qu'à force, je vais finir par goûter ce truc qui jusqu'alors me rebutait. Mais maintenant que j'aime les épinards, pourquoi pas l'huître.
Bref.
J'ai sauvé de la noyade mon appareil, je me suis assise sur mes cuissardes, pointure deux fois plus que la mienne, mais mes chaussettes avaient glissé au bout, j'étais presque à l'aise. Et puis j'ai failli avoir un fou rire. Tu vois la scène, la minette qui bascule en arrière, un pied de trop dans la vase, en poussant un petit oOOh, surpris, et les gros bras qui me sauvent de là, je peux te dire que j'ai pas bougé du chaland après.
Ouf ceci dit, le photographe de l'AFP qui était présent, a eu aussi besoin des gros bras, non mais.
La vase est un vrai piège.
Le soir, je me suis posée dans le canapé, je crois que j'ai tenu 5 minutes avant de piquer du nez.
N'empêche, j'ai passé une super journée avec un super bonhomme et des supers gens. Ça paraît bête ce que je dis, mais vraiment, cette entreprise là, parce qu'il faut bien reconnaître qu'il ne correspond pas au modèle standard de l'ostréiculteur, a quelque chose que les autres n'ont pas. Une générosité, un accueil incroyable, jamais fâchés des questions en plein travail, jamais de remarque sur lesdites questions sans doute débiles parfois, juste sympas, souriants même après avoir porté je ne sais combien de paniers de 15 kg. Ce sont des filles aussi hein. Des minettes.

Ben elles tapent sur les huîtres de roche comme des chefs, elles te les séparent en deux, en trois, avec leurs petits bras, en chantant sur le transistor musique 80's, voire même en se dandinant, et en se marrant.
Ecole de vie, moi je dis.
Chapeau Isabelle, Véronique, Kathleen, Emerson, Jacques et Jean-Noël. Ouais.

Mes différents articles sur l'ostréiculture LA

16.11.11

Connexion


Il était tout trouvé ce titre.
J'ai récupéré une connexion.

Tu vas te demander ce que j'ai pu fiche loin du net moi qui y suis accrochée comme une huître.
Tu auras bien raison.
J'ai connecté aux gens.

Je me suis imprégnée.
J'ai pris mon temps.
Il va d'ailleurs me falloir un certain temps de digestion. De gestation.

Quand je lis un texte, il résonne ou pas en moi. Il m'interpelle. J'accuse le coup ou bien il m'indiffère. Je peux choisir de fermer le capot comme un clapet. Je peux gérer mon émotion en fermant les yeux et en disant non.
Mais les humains.
Ils ont une voix. Ils ont un timbre. Ils ont une odeur. Une histoire.
Et parfois c'est une sacré histoire.

Alors, pendant que je me trouvais loin du monde, j'écoutais. Je regardais. Je m'impliquais presque sans le savoir, sans le vouloir, c'était comme ça, comme de croquer dans un gâteau de beurre.
J'ai admiré. J'admire.
J'ai l'impression de mener une nouvelle vie, près des gens, d'être en écho.
Il faut que ce soit vrai. Il ne faut pas jouer.
Il faut vivre.

7.11.11

vue


Ceci est une vue.
De salle de bain.
La même du bureau.
C'est pratique d'habiter en haut.

5.11.11

Couleurs

Aujourd'hui j'ai appris qu'on ne mettait pas de point dans un titre.
Et puis, en cherchant une forêt aux couleurs de l'automne comme il peut y en avoir dans certaines magnifiques régions de France, j'ai trouvé les couleurs de l'automne dans le ciel. Et ça m'a plu.







En plus, on pouvait décrocher la lune.
Lundi, vivement lundi, c'est danse africaine.
Lundi, vivement lundi, je vais peut-être aller sur l'eau. Je voudrais prendre en photo les mains, les visages, les bateaux, la côte... Nous verrons.
Pour ces photos, je vous conseille de cliquer dessus. Un beau fond noir et vous verrez plus clair.