28.7.08

brain storming

J'en suis à
"To Bed or Noz to breizh"
si vous voyez ce que je veux dire...
Oui, c'est très drôle, ou très long ou très c..., mais mon cerveau s'éparpille...
Back to Breizh, Back to the trees, blue bird, blue sea bird (oui, il s'avère que le bleu sera la blue note dominante)
Pas bleu banal, non, bleu orage, bleu chanvre, bleu ciel beau temps, tiens avant ça c'était:
Ti Kousket (maison et dormir) , et puis on a lu des proverbes bretons genre:
"Quand la mouette a pied, il est temps de virer", ce qui nous a fait mourir de rire.
Alors on est partis sur "blue seagull" mais personnellement seagull, j'aime pô.
Tiens l'homme prépare les palourdes de la pèche d'hier alors ça devient "à la palourde farcie", "palourde attitude" et "palourde kiss"
Aaaaah, l'homme tient quelque chose...."breizh kiss"...
Je vais re brainstormer...si vous voulez m'accompagner?

23.7.08

L'Arbre à Cannes

Tout a peut-être commencé sur un coup de vent. Ou un oiseau polisson.

Ma mémoire immobile, mon coeur en cercles cachés ne me permettent pas de me souvenir de ma première racine. Il me plaît à croire qu'une terre noire a abrité mes espoirs. J'imagine qu'un peu d'eau a couru sur ses mottes, eau du ciel sans doute car de montagne ici je ne vois pas.
Et puis un jour j'ai fait ma première feuille.

On pouvait croire à l'époque que la main d'une fée sortait de la terre sacrée de Bretagne. Mes feuilles si vertes encore, ont cinq doigts, comme vous, fourmis d'humains.

Par un sens de la farce incroyable, je suis un roi qui a vu la Révolution sous ses branches, Roi qu'aucun Républicain n'a décapité. J'étais jeune encore, je n'effrayais pas.

A présent j'ai toute ma force, et j'impressionne. On sait où je commence, mais pas où je finis. On me voit en détail, jamais en entier, je suis trop grand. Pour m'appréhender, il faut du recul. Voire, un sens de la vision céleste. Vu d'en haut je suis petit. Peut-être.

Une petite fille qui s'accrochait à ma branche ce matin me chatouillait de loin.

Oui, je me laisse toucher, caresser, embrasser, mais jamais je ne me donne à vous.

Oui, vous prenez soin de moi, vous me soutenez, mais jamais vous ne connaîtrez mon histoire.

Je vous laisse seulement imaginer.

Je suis livre sans être en papier. Ma sève est l'encre qui couvre vos vies, vous me quittez avec regret et cela vous questionne.

Savoir tout de moi vous apporterait moins que votre ignorance.

Le respect que vous m'accordez a la valeur de votre foi.

J'ai quatre cents ans à peine. Et quelques cannes d'acier pour vous en souvenir...

20.7.08

18 juillet 2008







Souvent l'été voit la saison des mariages...

L'occasion de réunir les familles éparpillées, les amis oubliés, ceux qu'on aime.



Ce mariage là, qui a été suivi par au moins deux célèbres bloggeuses, était très réussi...J'y remarquais alors un phénomène étonnant, lors des moments phares de la cérémonie religieuse: la nef se vidait de ses participants, tous se ruant vers les mariés avec le bras levé, la petite lucarne lumineuse perdue dans une quantité d'autres lucarnes lumineuses; chacun voulait "mémoriser" numériquement le bonheur du jeune couple.

N'y perd-on pas un peu d'âme à vouloir posséder le meilleur cliché ?



En ce qui concerne votre rédactrice, elle n'a que des photos des dos des mariés. J'ai fait jouer mon zoom, levé le bras à hauteur de mes yeux et je me sentais déjà perturbatrice. Alors, me déplacer jusqu'à l'autel, je n'ai pas osé...

En tout cas, j'ai une belle collection de photos de chapeaux !





Et une autre...



Et des amoureux magnifiques dans un endroit magnifique...
Merci de ce moment S et FX...!

10.7.08

Anonyma camera




Le nom, c'est pour faire sursauter l'anonyme qui réclame des textes...anonyme, annonce ta couleur...!
Les photos c'est pour Roréa...


Là, c'est le meuble de salle de bain, le seul qui ressemble à quelque chose...

Les draps, je les ai pris , en partie...la couleur bleue

la première en bas...c'est leur photo et je vous laisse découvrir le site et la démarche...

Le lit en 160 est commandé en acier noir, le sol est commandé en Sisal, le matelas en latex

Sachant cela, quel nom suggérez vous?...



4.7.08

Quand Marcus s'en mèle...

Elle entend les premiers bruits très tôt ,
On l'a dite pourtant sourde un pot.
En hiver la nuit est encore noire,
Alors, elle s' mange le coin de l'armoire.
Mais l'été le chant des oiseaux a déjà envahi le ciel.
Et merde ! voilà qu'on renverse le pot de miel.

Elle devine les pas rapides sur le carrelage
Malgré un indescriptible déballage.
la résonance des couverts déplacés dans le tiroir,
lui fait déjà dire qu'elle n'est pas rendu à ce soir
Il faut ouvrir les yeux, c'est le matin.
Le matin, c'est sa boîte à chagrin

On lui fait croire qu'y a du café,
Elle se rend compte que c'est râpé.
Le bruit l'assomme, et puis ça colle,
Tout ce désordre , cette farandole!
Il faut ranger, elle n'a plus qu'à,
La maison, c'est qu'du tracas.

Tiens, mange ta soupe, laves toi les dents
Couche toi sans bruit p'tit insolent.
T'as plus un rond, tu coinces,
Les châteaux, c'est pour les princes.
Elle soupire, elle s'irrite, il pleut,
Nom de Dieu!

Si elle se couche, c'est bien tard,
Tout est à faire comme par hasard.
Et soudain, un coup de cafard,
A la radio, les idées noires.
Cette vie là, elle n'en veut pas,
Ça tombe bien, c'est des bobards.

3.7.08

La Vie, aussi...

Elle entend les premiers bruits très tôt. En hiver la nuit est encore noire, mais l'été le chant des oiseaux a déjà envahi le ciel.
Elle devine les pas rapides sur le carrelage, la résonance des couverts déplacés dans le tiroir.
Il faut ouvrir les yeux, c'est le matin.
L'homme a déjà fait passer le café, les enfants sont assis, presque silencieux: la bouche pleine, le menton de confiture et les mains qui pèguent.
Et puis, un moment, c'est le silence. La baies ouverte en grand sur le jardin où la fleur de trèfle rappelle que la tonte va devenir nécessaire, les chats chassant le mulot par bonds égarés, les quelques voitures de travailleurs de semaine soulevant un nuage de poussière.
Il faut ranger, laver, habiller, soupirer devant l'ordre des enfants, sourire devant le rangement des livres, rêver de l'avenir.
Le déjeuner sur la table dehors refroidit vite, malgré le soleil qui chauffe le cou, la luminosité qui fait plisser le bleus des yeux des écoliers pressés.
A l'heure de la sieste, elle court après la chipie qui rit en galopant autour du jardin, des chaises, sur la terrasse, dans le couloir, mais jamais dans la direction utile, celle du lit. Enfin elle est attrapée, portée comme un baluchon, et allongée dans son lit de grande, puisque telle est le cas...
Laisser à la surveillance du père la belle endormie, et proposer au fils de venir voir les éléments indispensables à la fabrication d'une chambre d'hôtes.
Le regarder dormir à l'arrière, et s'émerveiller de son réveil instantané et frais au moment voulu.
Rentrer les bras chargés, le porte monnaie creux, et montrer fièrement les soi-disant "bonnes affaires" au mari, désabusé.
Préparer le goûter, pour les affamés. Café pour les épuisés.
Elle pense encore qu'ils se coucheront tôt, que les enfants ont bien courus et que sans doute ils n'auront pas besoin de berceuse.
Il fait assez beau pour aller pique niquer à la plage, le panier n'est pas long à faire, il ne faut pas oublier les trois pelles.
Ils y retrouvent d'autres parents optimistes, d'autres enfants actifs et joyeux, elle regarde avec dégoût la méduse péchée par le filet d'un enfant fier, avec une grimace le tas de crabes desséché fabriqué par la marée.
La douche au retour est collective et rapide, elle est pleine d'espoir sur la longue nuit à venir.
Ils sentent bon, ils sont propres, ils sont chauds, ils sont doux, assez petits pour être engloutis dans les bras ouverts, assez grands pour dire "je t'aime bien, maman".
Un moment règne le silence. La question de voir un film se pose, la question du genre aussi, la fatigue l'emporte, au lit!
Le pain embaume alors la maison, elle le sortira du four dans un dernier sursaut, entre deux chapitres.
Elle s'endort, enfin.
Des petits pas, une petite main, un petit corps se glisse alors sous les draps "j'ai fait un cauchemar, maman".
Réveillée, elle sait que le sommeil s'est enfui.
Elle reprend son livre, retente le bras de Morphée, n'y parvient pas, allume la radio près de son oreille.
Il est deux heures du matin ce 3 juillet 2008 quand elle entend l'incroyable: Ingrid est libérée.
Cette femme qui n'a plus de vie depuis plus de six ans, l'âge de ma fille, cette femme que tout le monde tutoie, appelle de son prénom, que chacun s'est approprié, dont le visage est aussi connu que celui de Florence Aubenas, aussi montré que la voix douce et déterminée de sa fille Mélanie est entendue, est enfin libre.
Elle est sûre de ne pas dormir tout de suite.