31.12.09

Parce que

ça va être bien, même si ça va être compliqué...
Parce qu'il y a des hauts et des bas..
Parce que ce n'est pas toujours comme on veut...
Parce que parfois c'est encore mieux
Faut juste...
Y croire un peu...
Un lit de mousse, un ciel paisible...
Un peu d'amour, et du plaisir,
Regarder, voir, entendre, écouter, échanger, donner, recevoir, arpenter, lire, écrire, danser, caresser, créer, cuisiner, déguster, apprecier, tournoyer, virevolter, sourire, rire...
Je vous laisse compléter ma liste...mes amis.

24.12.09

Repas de Noël?


"Tiens, Mamie, assieds toi là, tu as L. à ta droite, c'est ma fille aînée...tu ne l'as jamais vue n'est ce pas? enfin, si, mais de loin. Regardes ses yeux, ils ressemblent aux tiens, aussi bleus. En face, il y aura Amélie, tu t'en souviens? elle, je suis sûre qu'elle ne t'as pas oubliée, après tout, on ne se fait pas réveiller à 2h du matin juste pour parler de la pluie et du beau temps...c'est vrai, tu avais oublié le décalage horaire..mais au moins, là, vous pourrez parler de nous trois, mon frère ma soeur et moi, vous nous avez aimés de la même façon. Comme de vraies Grand-mères.
Pour te titiller un peu, je serai à ta gauche, c'est ma place préférée être à "la gauche de", c'est peut-être parce que je n'entends que de l'oreille droite, je ne veux pas rater une dispute avec toi, une dispute où on élève la voix, juste pour voir qui a le plus de caractère, et puis on s'embrassera comme avant, parce qu'on est pareilles...
Oh! Mamie-Jo, tu as pu venir aussi et Bon! je suis heureuse, je vous présente M, le futur archéodinosauspidermanus de Bretagne...il pourra discuter des heures avec Bon, ils planent autant l'un que l'autre, peut-être que Bon va lui pincer le nez et lui faire croire que le nez est resté dans sa main? il entendra alors le rire de M, le rire le plus contagieux, celui des enfants heureux...toi Mamie-Jo, je te place entre L et E. Tu te souviens de L.? ce n'est pas sûr. Tu étais à l'hôpital quand je t'ai dit qu'elle arriverait dans 6 mois. Tu n'as pas pu attendre de voir son petit minois, tu es partie, lasse de vivre si seule.
Amélie...Tu seras à côté de E. la petite dernière, la chipie, celle qui a aussi un sacré caractère. Comme tu aimes, elle est encore petite, tu pourras la bercer dans tes bras couleur de miel. Tu me manques aussi, d'aussi loin que tu habites toujours, je pense à toi souvent, je suis une mauvaise personne, je n'écris pas, je ne téléphone pas, je ne fais que dire, il faut que. Je suis contente que tu aies pu venir à ce repas exceptionnel, ceux des personnes que j'aime, au delà du temps, au delà des âges, au delà des nuages ".

Ca fait tellement longtemps que j'y pense, à ce repas là.
Je suis là, avec vous, vous êtes en moi, et je sais bien que ce soir, avec les miens, autour de la table et du festin, une pensée fugace traversera mon coeur et mon âme;
Là, je pleure, parce qu'il reste des choses impossible sur terre, des choses impossibles à faire, alors qu'au fond, elles me sont essentielles.
L'absence est un fait bien cruel.
Alors, puisque nous sommes là, je vous souhaite à tous de passer des moments magiques avec les vôtres...
Et je vous embrasse tous bien fort, vous m'êtes précieux.

PS: Mamie n'avait pas les yeux bleus...et pourtant...

14.12.09

Pestacle


La première fois, on a été émus.
C'est difficile de ne pas laisser un certain charme s'opérer en voyant sa première merveille réaliser quelque chose qui nous demanderait plus que du courage.
La deuxième fois, on était plus nombreux, on avait prévu de l'eau et du courage.
La petite dernière en écharpe, lait à volonté, les parents avec leurs amis, la caméra et l'air d'être blasé, mais la petite larme quand même.
La dernière fois, avant hier, seule par la faute d'un boulot de prof prenant, j'avais mon APN, et la petite voix de ma dernière "j'ai trois ans, et bientôt j'aurais ça" en montrant quatre doigts bien serrés, la petite voix de ma fille qui me dit: "maman, maman je vais au Pestacle, tu peux me mettre du rose à lèvres?"
Cette petite voix et la silhouette rouge sur la scène, avec un "chapeau pointu turlututu", et les mains jointes "tchine tchine"...je réalise alors que c'est la dernière fois que j'entends sous mon toit le "pestacle", dans quelques jours, elle dira Spectacle, comme elle dit déjà Ni Hao, ou diplodocus sans se tromper.
J'ai encore été émue, le sourire tremblotant, devant la timidité, devant l'assurance, devant la fierté des miens...(ils sont beaux mes enfants ;-) si si)
Pestacle, c'est le mot de l'enfance, le vestige du passé, un souvenir qui bientôt nous fera sourire.
La prochaine fois, dans 15 ou 20 ans peut-être...un pestacle qui me fera grand-mère. (sans préjuger de l'avenir, bien sûr...)

10.12.09

H-G.


Tu entends le bruit de la règle en bois sur la carte. Tu revois les oeillets argent qui la fixent au tableau noir. Il te montre les fleuves et les rivières, tu vois tout un réseau de veines qui se dessinent sur ta main.
Elle te parle du Piton des Neiges sorti des eaux et de la Fournaise sortie des Neiges, tu vois la Terre dans un grand bouillonnement d'eau, surgir des entrailles de la mer, avant de devenir un Paradis vert.
Elle te raconte les Sans-culotte, les têtes en haut des piques, elle te fait lire Danton, Robespierre et tu ne sais plus qui.
Il, Elle, Eux t'ont raconté des Histoires, tant et si bien que tu as fini par y croire.
Dans l'amphi, sur la table en bois, il te montre Ur, la Mésopotamie, le Tigre et l'Euphrate. Il te dit les origines, d'où tu viens, et tu le regardes, ton bic à la main, puisque que le calame n'est plus d'usage.
Il te fait sourire dans son costume bleu et sa chemise jaune, de la même couleur que les feuilles dans sa malette, celui qui écrit des lettres à chacun d'entre nous, pour te dire ce qui est bien et comment tu pourrais faire pour que ce soit encore mieux. Tu as lu Staline et Lénine, tu as compris pourquoi ils ont cru au communisme.
Il t'a montré l'écriture des rois, des Saint(e)s, ou les mains qui écrivaient pour eux, tu as déchiffré l'écriture ancienne, c'est comme s'ils te parlaient, à côté de toi.
Tu as aimé.
Au point d'avoir envie d'écouter sans même prendre de notes.
Au point d'avoir envie de prendre le même chemin, la "transmission", avant que la vie ne mette ce projet aux oubliettes.
Tu regrettes.
H-G.
Histoire-Géo.
Des initiales bientôt effacées.
C'était bien insuffisant, bien peu, l'Histoire des Hommes et de la France, la Géographie du monde. Tu n'as même pas appris la Chine, l'Inde, l'Amérique des Indiens. Quelques heures par semaine, quelques années de ta vie.
ILS veulent en faire une matière optionnelle.
BLANC. Trividic. CUBIERE. Sanquer.ROUDAUT. BOUTILLON.LEPROHON.CASSARD. Vos âmes errent dans la mienne. Paléo. Histoire. Moderne. Géographie. Ancienne. Médiévale. Révolution.Contemporaine. Guerre. Eux. Nous. Moi.Je. Historiens. Historiennes.
C'est une longue histoire. Incomplète.
Je me suis réveillée en sursaut ce matin. (5h40, ceux qui me connaissent...)
MERDE! Ils veulent nous faire disparaître!

8.12.09

Avant Noël


Noël.
Que ce mot là à la bouche, aux frontons des magasins, tatoué sur les vitrines, les sourires des commerçants.
Il y en eu beaucoup d'heureux, il y en aura d'autres, et certains furent très difficiles, prenant le pas sur d'autres, j'ai même oublié celui de l'an passé...il devait être normal.
Certaine va vivre son premier Noël. Ses yeux vont s'éclairer devant les lumières, elle sera à peine plus gâtée que d'habitude, c'est encore Noël tous les jours pour la demoiselle ;-).
Noël.
Pour ma grand mère, c'était le rappel des oranges comme unique cadeau. Mon autre grand mère aurait fait mille cadeaux si elle avait pu.
A chaque fois, je me souviens d'une fête, d'un sapin, de papier d'emballage...pas de Père Noël en robe rouge, quoique, peut-être un Tonton un jour?
Je me souviens surtout, surtout, de la recherche des cadeaux cachés en haut du placard des parents dans la maison, de chuchotements en tentant de deviner le contenu du paquet. Et même à quelques heures du jour J, alors que les rubans brillants attendaient, narguant les enfants que nous étions, sous le sapin, je me rappelle me lever la nuit, soupeser, secouer, m'interroger...
Et le vélo juste sous mes yeux mais emballé invisible, qu'il a fallu que l'on me montre. Un de mes meilleurs Noel je crois.
Les enfants.
Trois Noëls, avec l'impossibilité de voir le bout de mes pieds, mais la facilité de poser ma tasse de café sur mon ventre énorme.
Puis, la mise en place du rituel, les chaussons sous le sapin, attendre que tout le monde dorme et retirer les cadeaux du dessous du lit d'une bien meilleure cachette.
Les parents qui s'amusent encore plus que les enfants, les phrases "j'espère que ça va lui plaire" ou "comment j'emballe ça ?" (riez pauvres innocents, mais un diplodocus c'est quelque chose à emballer)...
Cette année, ils sont trois, complices, conscients des sapins déjà dans les classes, dans les rues, des guirlandes et autres lumières. Cibles marketing aussi des publicités inévitables sauf à éteindre totalement le téléviseur et fermer la bouche de leurs camarades!
Ils trouvent les décorations, les placent avec plus ou moins de bonheur dans le salon, qui, autour du pied de lampe, qui sur la passerelle, qui va casser déjà deux ou trois boules...
Ils disent. Ils parlent. Ils souhaitent. Ils veulent. Ils font. Ils ont grandi.
Nous?
Nous cette année, on les regarde. On élude "il existe le Père Noël? je ne sais pas, moi, je ne l'ai jamais vu, mais toi, tu y crois?", on rit, on dit "non, tu n'auras pas de monstre aussi monstre que ça!" et on sait bien...
Moi?
Moi qui ne croit plus en rien?
J'ai mis mes mains dans la farine, avec mon amie Nopilouma, j'ai appris des recettes secrètes, des recettes cadeaux, qui sont parfaites parce qu'on doit travailler, chercher un peu quand même, et la solution pour que la pâte ne se brise pas, et la bonne chaleur du four, le nez à la vitre pour surveiller la couleur...
Travailler la pâte pour des petits gâteaux qui sont autant de pensées pour les gens qu'on aime, tiens, ça y est j'ai trois boîtes en fer format thé, pour trois envois séparés, dans le monde, loin...les gens qu'on aime mais qu'on ne voit pas, les gens qui sont tellement sympa qu'avec le peu qu'on a...
Je voudrait bien avoir assez de temps pour que chacune des personnes que j'aime, croque dans ces parfums citronnés ou à l'amande ou la cannelle...
Parce que, hier, un peu fâchée, un peu "contrariée" d'avoir dû modifier mes projets, hier, dans la cuisine en désordre, la maison pas rangée, le coeur en bataille...
J'ai croqué une Zimtsterne, et j'ai fermé les yeux.

Tiens, Noël c'est un peu le goût du bonheur...aussi.

3.12.09

La Flamme



Au départ, c'est si petit qu'on ose à peine y croire. Les yeux se fixent, l'esprit se fige, la respiration se fait silencieuse, la bouche ouverte pour avaler l'air sans arrondir son ventre.
Le moindre souffle, la moindre brise, peut à la fois aviver et faire mourir ce petit espoir qui naît.
Sur le fil, elle vacille. Se demande de quel côté de l'oubli elle va glisser, ou bien si elle va se redresser sur ses talons d'argile.


Elle prend un pli, un souffle, elle grandit, comme si en haut c'était plus bleu. Une vue de l'esprit sans doute, mais l'espoir fait vivre quand le reste s'évanouit. Elle se multiplie, devient deux puis trois puis...des petits sauts de soi même, qui suivent le même mouvement, avec parfois un coup de travers, un élancement soudain qui surprend l'oeil, je recule, après tout jouer avec le feu, c'est parfois dangereux.



Et puis, l'assise est solide, elle se fait plus large, plus confortable. Quand je tends l'oreille je l'entends chuchoter des sifflements, l'air qui file entre les fibres, les crépitements, le trait qui se rompt, la confiance est de mise, la flamme remplit son rôle et le poêle; elle réchauffe les doigts gourds et enveloppe l'esprit fatigué.
De rien, elle devient force et chaleur.
Avant qu'elle ne s'éteigne, avant qu'elle ne retourne au néant, elle aura fait son oeuvre au temps.


28.11.09

Mes blogs et moi et moi et moi...


J'en étonne plus d'un quand j'avoue mon nombre de blogs.
C'est comme quand je dis mon âge, un truc inavouable.
J'ai deux yeux, deux oreilles (quoique), deux bras, deux jambes, dix doigts et...mes blogs.
Et encore, je ne les dit pas tous.
Il y a les officiels, les presque officiels, les occasionnels, et le caché très caché.
Vous êtes sur LVQA, c'est comme ça que je l'appelle, c'est son petit nom. Il y a "Se nourrir et trois petits points" c'est son raccourci, mais celui qui a le plus de lecteurs, le plus gourmand...
Il y a "Breizh Kiss" mon travail, mon faire valoir, celui qui présente les richesses d'ici bas et de l'Ouest...
Et puis...
Mes blogs passion: la photo avec la plateforme aminus3, idéale pour les photos, elles paraissent plus belles qu'en vrai, c'est flatteur.
Un blog secret, où j'officie sous pseudonyme, dis donc, celui, ici n'apparaîtra jamais. Plutôt couper ma connexion.
Et encore un autre, intime, pareil, caché, sauf à quelques uns, non maman, je ne te donnerai pas son nom.
Et puis un, où mes états d'âme les plus profonds, les plus noirs, la face cachée de moi, l'ombre de la lune, la face de l'Himalaya innaccessible...celui lui est totally forbidden, personne n'a la clé.
J'ai donc 7 blogs. Un pour chaque jour de la semaine? jusqu'à aujourd'hui je n'avais pas compté.
Que j'alimente au gré de mes humeurs, envies, occupations.
POurquoi me direz vous?
Ce sont des petits cahiers pour moi, je ferme un tiroir de mon bureau pour en ouvrir un autre, je confie à ces pages ce qui me passe par la tête, dans le coeur, comme si à l'intérieur de moi j'étais plusieurs, et d'ailleurs j'ai parfois l'impression d'endosser plusieurs manteaux, mes peaux sont de toutes les couleurs.
Chacun d'eux a une fonction que je ne destine pas à l'autre, chacun d'eux a un "look" personnel, des applications particulières.
Je ne peux pas m'en passer. Je ne peux pas fermer celui dans lequel j'écris seulement tous les six mois. Je ne peux pas tous les regrouper en un seul, personne ne me reconnaitrai.
Les lecteurs sont différents d'un monde à l'autre, parfois et de plus en plus souvent ils s'égarent d'un côté ou de l'autre, et ils sont surpris. Ils y reviennent , ou pas.
J'aime avoir des lecteurs, et quand je n'en ai pas, peu importe. Au fond mes blogs c'est moi et pour moi, ils me sont indispensables de part l'écriture, les mots que j'y met, et par les contacts qui se créent.
Si un jour, ce monde s'écroule, je reprendrai mes petits cahiers, je continuerai à écrire, c'est devenu indispensable, quotidien...
Vous comprenez?
Et vous, avez vous des blogs cachés?

21.11.09

Clint


Je suis fan.
Absolue.
De Dirty Harry à "La route de Madison", "l'Homme de Hautes plaines" et tous les westerns vus dès mon jeune âge, "La corde raide" et même "Space cowboy", film pince sans rire.
L'autre soir, j'ai vu "Million dollar baby" ou j'ai pleuré à chaudes larmes et sanglots, ça n'arrive pas si souvent.
Clint Eastwood fait des films qui ont du sens, un langage que je comprend, il passe des messages mais sans que la corde soit trop grosse, juste on passe un bon moment et on se dit, "ah oui, tiens j'ai appris un truc", ou alors "j'ai ressenti quelque chose"...
Il sort un nouveau film en janvier 2010 "Invictus".
De quoi ça parle?
De Rugby!
A moins que ce ne soit de l'Apartheid? de l'Afrique du Sud? De Nelson Mandela?
On ne sait jamais avec Clint.
Mais j'irai le voir.
PS: je ne cite pas tous ses films, je ne suis pas chroniqueuse ciné, ni tous ceux que j'ai vus, ce serait trop fastidieux et pour vous et pour moi!

20.11.09

Semer

Garder les yeux ouverts, en permanence, pour ne rien perdre, ne rien rater.
Lire beaucoup, s'informer, mais se faire plaisir.
Manger les mots comme une nourriture quotidienne, les assaisonner, les partager aussi.
Créer.
Pour le plaisir. Recommencer. Ne jamais cesser d'imaginer.
Lire dans les nuages, en faire des idées gamines, des moments subtils.
Avoir envie d'apprendre, toujours, ne pas rester sous la couette à ne rien faire.
Ou bien en profiter pour rêver et ne pas oublier ce rêve.
Etre un chat et se lover au coin du feu.
Avoir des idées, des amis, des amis qui ont des idées, réaliser.

Combien de temps faut-il semer?
Combien d'idées au mètre carré?
Attendre, vouloir voir venir, trépigner.
Se résigner.
Ronger son frein.
Relativiser?
Prendre du recul?
Bilanter? (tiens, je suis sûre que ce mot là n'existe pas)

Et se dire qu'au fond, ce qu'on a, c'est déjà pas si mal.

16.11.09

Awesome

Dans la vie, y a des trucs désagréables, des trucs qui dérangent, comme quand on essaie de commencer un rouleau de papier toilette neuf et que la feuille se dédouble et qu'il faut trois tours de rouleau pour réussir à récupérer la totalité de la feuille.
Ou bien le sparadrap qui colle. Ou qui ne colle pas.

Ou bien la craie sur le tableau, qui grince et qui fait mal aux dents.


Et puis les trucs sympas, comme les jours gris, ceux qui nous font la tête basse, marcher les mains dans les poches en regardant la boue sous les godiots, quand tout à coup une silhouette passe et un visage rayonnant lance un "bonjour!" tonitruant.

Ou un courrier que tu reçois avec un billet de train gratuit.

Ou un bisou claquant sur ta joue, alors que tu n'as pas encore les yeux ouverts (et de toute façon tu comptes ne pas les ouvrir et continuer de dormir).

Avant hier c'était comme ça, un jour sympa: découvrir que quelqu'un te lit, et apprécie assez pour te placer au rang de
"Awesome Blogger"
J'ai regardé dans le dictionnaire, quand même, je ne savais pas ce qu'était ce "awesome".
(ça veut dire: impressionnant, super, stupéfiant, trop fort quoi!)

1:
Remercier celui qui a décerné ce prix magnifique:
Alpha du Centaure qui sait à quelques centaines de mètres près où j'habite: MERCI!
En fait je me souviens de votre passage sur "Breizh Kiss" un jour...mais...
Un jour il faudra que je me souvienne de votre passage à Breizh Kiss, on devient "repaire de blogeurs" parfois ;-)

2:
Copier l’award:
Euh.
Attends, je reviens.

Voilà, c'est bien?

3. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur soi: Est ce bien utile?
  • J'ai le nez creux.
  • Une dent qui revêt la tête des rois.
  • le cheveu brun et parfois moins.
  • Je cours de plus en plus
  • Je mets du vernis. Sur les pieds, comme ça, personne ne le sait, vous êtes des privilégiés.
  • Je ne montre que mes belles photos. 1 sur 1000.
  • Je porte parfois les pulls de mon homme.
Là, c'est super intime, vous savez tout.

4.Mettre les liens de 7 blogueurs:(là, ça va être plus difficile...)
Marcus (allez, Marcus, hop, j'ose te le faire, moi qui jamais ne tague les autres ;-) )
Lôlà si elle veut bien ?
Jeanne, que je ne lis pas assez et qui pourtant a des billets magnifiques!
Miss Rainette, on ne la présente plus, mais tant d'humour...
Je demanderais bien à Dana aussi mais je sais qu'elle est souvent sollicitée...
J'ai des voisins, des vrais, qui sont blogeurs.
Voisins bretons.
Mais je n'ose pas.
:-)
On sait jamais, je pourrais les voir et qui sait, avoir peur ;-) !

6.Les prévenir qu'ils ont gagné un award...
Bon, dans le reste de l'espace temps je les aurais prévenus...

Voilà un billet mené court, me direz vous, et bien non, j'ai une machina qui me laisse en rade de temps en temps, et là, même, je ne suis pas chez moi, enfin, pas avec mon ordi, (mon chez moi donc tant un autre ordinateur semble étranger) ...
Pardon donc du délai (3 jours pour un billet).
Peux même pas mettre une photo toute seule.
Obligée de mettre un album.

Finistère, miz Du.

12.11.09

Conduite de nuit.

Tu t'assois côté conducteur. Tu accroches ta ceinture, tu vérifies celle des passagers. La lumière du plafonnier s'éteint avant que tu aies tourné la clé. Il fait nuit noire.
Le ciel est illuminé par les millions d'étoiles, tu distingues bien la voie lactée.
Tu enclenches ta vitesse et en douceur tu quittes la place de garage.
derrière, l'agitation est calme, les voix s'entremêlent pour commenter la journée. Une voix cesse son babillage avant les autres, un coup d'oeil dans le rétro confirme le sommeil abrupt de la plus jeune.
Les autres discutent encore un moment paisiblement, cela n'empêche pas d'entendre la radio musicale égrener ses notes.
Une bulle commence à se former autour de moi, ayant pour limites visuelles le tableau de bord et la lumière des phares.
Il se met à pleuvoir, les essuies glaces passent en grinçant, ce bruit insupportable de la craie sur le tableau noir, il ne pleut pas assez pour que le vieux caoutchouc soit entraîné en silence.
La musique me transporte dans les années 80, un bon Renaud, de ceux qui ont inventé des expressions, qui joue avec les mots comme il mâche son chewing gum, et moi je me retrouve au salon parental, sage comme une image et dans la tête des idées folles.
Le silence apaise la conduite, le ruban noir défile pris entre deux lignes blanches, la vitesse constante me laisse seule à veiller sur ma bulle.
J'aime conduire la nuit.
Je passe sur une chaîne qui cause, le speaker s'adresse alors directement à moi, nous sommes seuls tous les deux dans le noir et je peux opiner du bonnet ou exclamer mon dégoût avec une interjection agacée. C'est agréable de pouvoir entendre le début et la fin d'une phrase sans interruption, cela aide à la comprendre sans aucun doute, il faudra que j'aide les bouches volubiles des graines germées qui dorment à l'arrière à intégrer ce fait...
Tiens, nous avons dépassé la capitale du 29, c'est drôle, penser y avoir vécu, ne plus rien y reconnaître, ou s'y sentir comme une étrangère? peu importe, je roule sur l'asphalte, je suis tranquille mes pensées dépassent la limite de vitesse autorisée mais personne ne peut me limiter.
Conduire la nuit, c'est comme laisser la route vagabonder tes pensées, ta vision ne va pas plus loin que toi, tu anticipes l'éblouissement en portant ailleurs ton regard, tu t'aperçois qu'il pleut encore aux milles gouttes sur le pare brise quand une voiture te croise, ton monde se réduit au microcosme automobile, tu as chaud, c'est fluide, facile, pas moyen de faire autrement qu'aller d'un point à un autre, ça au moins, tu maîtrises.
Et pour le moment, le reste, les soucis et tout, tu t'en fous, tu ne dois pas quitter la route, c'est tout.

5.11.09

Automne

Hier, un Ami m'a conseillé d'aller lire le billet d'une de ses amies...!
Ça a fait tilt. "Chiche" a t-elle dit.
Les feuilles tombent et les souvenirs se ramassent à la pelle.
"De tout temps, l'homme"...naaaan, ne jamais écrire ça nous conseillait un prof!
Bref, de tout temps j'ai du écrire. Dans le sens, je crois bien que toujours, le crayon et le papier furent mes amis.
Mais, je crois aussi que je n'ai pas gardé. Dans le sens où feuille de papier volage un peu comme moi, en quelque sorte, je m'éparpille comme la feuille au vent.
Je me souviens de textes lus à la classe, et de mes joues rouges, de ces cahiers rouges aussi remplis avec mon amie G. mais c'est une autre histoire.
Et puis, hier, je suis allée dans mon gren...euh, ma bibliothèque, chercher ce petit cahier.
Celui que j'ai dans la main, et que j'ouvre là:

"nov 89
Tifenn,
As tu lu le "Petit Prince"? (aparté: oui, je l'avais lu et relu, surtout à cette époque)
...pour confier à ces pages les rêves qu'il t'inspirera.
De tout coeur,
A. (ma marraine)"

Voilà donc 20 ans (!!!!!) que j'ai reçu ce petit livre vierge de mes mots.

Je suis en train de relire là..oulalalala....
Devait être amoureuse la demoiselle, romantique et tout.

"Pas une multiplication
Encore moins une division
T'arrête pas à soustraction
Ça ressemble à addition

Comme dans cette opération
L'amour ça marche par deux
Addition deux vies c'est bon
C'est comme ça qu'on est heureux

Ça y est t'as trouvé tendresse
Sans commettre de maladresse
Sentirez alors caresse
Ce vent des gens qui s'aiment"...

Hein. Ca se passe de commentaire ça, non? (surtout quand on connaît mon amour des maths!)

Sinon, je m'amusais aussi comme ça:

"ver de terre erre vers la mer
verte coquette de verre si claire
d'enfer amère de guerre
délire de rire sourire mourir
gémir sourire de cire et fusse
de plus les bus qui hissent
les drisses vers Ys
Sac bac mic mac
faim. fin."

Je crois qu'il faut lire juste pour lire, ne pas chercher à comprendre...

Et puis, je découvre que j'avais des phrases, des maximes...
"l'amour est la seule maladie inguérissable qui donne un peu de bonheur"

Notez le "un peu".

et puis:
"Mon coeur en bagage, ma liberté dans ta main"

Bon, je vais faire une fleur, une autre, le ridicule ne tue pas.
Je racontais ma vie en poème.
Mes anniversaires, tout ce qui comptait pour moi. Je ne vous les mets pas, c'est un peu long quand même...

Le soir, petite, sur mon île là bas, loin, j'allais dehors regarder les étoiles.
Ici, dans ce froid pays, ça a du me manquer assez pour que j'en écrive un bout.
Sortez vos mouchoirs...

"Mon bonsoir aux grenouilles
Quand je fais une petite fouille
Dans le grenier de mon passé
C'était chaque soir étoilé

Pieds nus sur mon balcon
Les yeux vers l'horizon
Je pensais à l'avenir
A tout ce qu'il fallait obtenir

A toutes ces étoiles j'ai donné
Un peu de mon amour à garder
Et du haut de mon grenier
Quand j'ai encore les yeux levés
J'ai l'impression que les étoiles
En nombre ont augmenté.
Alors je leur demande de m'envoyer
Un peu de cet amour pour l'éternité.

Mais ce soir je désirerai
Que tout cet amour renaisse
Chez l'être que j'aimerai
Dont on m'a promis l'ivresse

Ce soir là, mes grenouilles
Sous votre bruit de gargouille
Vous chanterez mon amour
Et cela je voudrais, pour toujours."

Waaaa.

Bon, et puis parfois, j'étais modeste, je recopiais des auteurs, des vrais.
Ceux qui m'ont touchées, et ce poème, là, celui que je vais retranscrire, me bouleverse toujours. Il reste une de mes références en poème d'amour, absolu, beau, et lacrymogène aussi. Mais si beau.
Poètesse à 14 ans, à 17 ou à 40 au fond...on aime toujours, c'est ce qui reste, j'espère...

Ma Morte Vivante de Paul Eluard

Dans mon chagrin rien n'est en mouvement.
J'attends, personne ne viendra
Ni de jour ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mais mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avancent plus il n'y a plus de route
Ils ne connaissent plus mon poids ni le repos

Il m'est donné de voir la vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie

Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau
Pareil au tien cerné d'un monde indifférent

J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres."


J'étais romantique, je vous dis.

Merci Miss Rainette...

Et vous? vous avez gardé vos poèmes de poètes(ses)?
Faites nous en part...

1.11.09

Du


Du, c'est "noir" en breton.
Le drapeau, on l'appelle "Gwenn ah Du" blanc et noir, vous aurez traduit.
Novembre, c'est Du aussi en breton.
Ce matin, j'ai ouvert les yeux, il faisait noir, le noir de la nuit.
Mais ce n'était pas le silence; la pluie tambourinait aux fenêtres, le vent pliait les arbres dont les feuilles frôlent le toit.
Il faisait nuit, il faisait noir, mais c'était le jour.
Le premier du mois noir.
Dans le pays de l'Ankou, je m'imagine, il y a bien des années, dans une vie antérieure, une vie que je n'ai pas vécue, dans une maison en pierres, humide, froide, la boue chassée du dehors qui s'engouffre sous les portes.
J'entends les bêtes dans la crèche à côté, là, il y fait plus chaud. Le bois dans l'âtre craque et fume, il est humide aussi et dispense peu de chaleur. Juste de quoi chauffer le brouet de la journée.
Les enfants ne sortiront pas, il pleut trop fort, je les laisserais jouer aux osselets sous la table en bois qui leur tient lieu de cabane.
Il faut quand même que j'aille tirer un peu de lait de la chèvre, elle risque de souffrir sinon. Et je dois chauffer les châtaignes ramassées hier, dans le sous bois.
Dès qu'un rayon de soleil fait son apparition, c'est le bonheur qui entre dans la maison, la lumière chasse la pluie, le noir et les soucis.
Là, je me vois dans un manoir, dans une bergère devant une cheminée qui dispense un feu d'agrément. La robe à corset et crinoline me fait la taille fine, mes cheveux mordorées sont bouclés et attachés sur le sommet de mon crâne. Je lis, puisque la bibliothèque est la pièce la plus confortable. Il ne me reste qu'à tendre la main pour saisir mon Sherry. A la fin de la journée, je sortirais avec mon chevalet portable, je m'installerais en haut de la butte qui surplombe la vallée, et je tenterais de peindre les merveilleuses couleurs de l'automne.
En vrai, la lueur de l'écran me fait le visage bleu, il est bientôt midi et la lampe de mon bureau est allumée, car il fait sombre encore.
Hier soir, dans la voiture en allant chercher les pommes au verger, la radio donnait les informations. Nous apprenions que le premier novembre, demain, aujourd'hui donc, c'était la Toussaint.
Mon fils, assis derrière entendant le flash, s'exclama:
"demain c'est la fête de tous les saints?"
Oui, répliquai-je, on fête les morts.
Ah? Maman, je voudrais bien aller faire la fête moi aussi avec tous les morts."

C'est pourquoi, même les jours de pluie, les phrases comme ça on en fait de la brioche! et on pense avec émotion à tous ceux qui sont partis en espérant qu'ils participent aussi à la vie de famille...

13.10.09

En ce moment...

je glande...
Rien à voir avec l'élevage de cochon, ceux la même qui mangent les glands, non, rien à voir.
Je traîne, je paresse, je ne fais rien, mais rien, est ce le néant pour autant?
Au fond, je ne peux pas empêcher ma cervelle de tourner, mes neurones de s'agiter, à croire que tant d'activité cérébrale fait l'inactivité du "se mouvoir"...
Quoique, en réfléchissant bien, la balade du matin, à la brume automnale alors que le soleil émerge des flots tranquilles...
Quoique, les couleurs fauves qui s'épanchent sur le vert bientôt vieux de l'été...
Quoique , le temps qui passe à se dire qu'il est doux de ne rien faire...
Je finis par penser que ne pas chercher c'est parfois trouver,
Que d'observer sans se torturer c'est mieux appréhender,
Que lire c'est aussi bien qu'écrire
Que le temps qui passe doit se laisser filer parfois, il finira bien par me rattraper...
Et là, je verrai.

Je vais mettre mon appareil photo en tension, mon deux roues en position, et ma volonté au starter...
A très vite.

27.9.09

Leurs mots...


16h00.
Je suis dans mon fauteuil, celui que je traîne partout, celui qui ne s'adapte plus à la déco, celui que j'aime car il est grand, large, confortable et rouge.
Un livre à la main, c'est le meilleur endroit pour lire.
Fiston (bientôt 6 ans) vient à passer par là. Il a son pouce dans la bouche, il est prêt à faire un petit câlin, je le sens bien.
Il me revient cette photo d'il y a au moins quatre ans en mémoire, ce même fauteuil et ce fils encore tout petit. Une photo argentique, de ces photos qu'on avait en papier, photo dont il fallait attendre le développement pour savoir si elle serait réussie ou non.
Je ne tirais pas 100 photos par jour à l'époque..non, une ou deux...
Sur cette photo j'ai les cheveux courts, et mon fils est sur mes genoux, tiens je crois bien que j'étais enceinte de miss troisième.
Il porte sa robe de chambre, c'est donc qu'elle est du matin ou bien d'après le bain. Je ne sais pas, car il a la tête en arrière, et je distingue mal ses cheveux. Je suis la bouche contre sa joue, tout près de son oreille et je souris franchement, c'est facile, j'ai les plis du menton qui froncent.
Il a la tête rejetée en arrière car il est dans une de ces fabuleuse explosions de rire, ces rires qui, à 6 mois quand il était à quatre pattes le faisaient tomber sur le ventre, ces rires qui lui faisaient perdre toutes ses forces, tellement il donnait de l'intérieur de lui.
Cet après midi, j'ai repensé à cette photo quand il s'est blotti dans mon giron, la tête contre mon coeur, tout recroquevillé comme pour redevenir tout petit.
Je lui ai chuchoté à l'oreille:
"surtout, tu n'oublieras jamais que maman t'aime, tu le notes bien dans ta tête, d'accord? (suivi du petit mot affectueux que je lui donne à lui comme à ses soeurs, et que je me garde de vous dire pour qu'il reste entre nous)"
Voilà sa réponse:

"Peut-être qu'il faut noter plein de "je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime" sur une feuille, comme ça, si on en perd un, il en reste encore plein d'autres".

Je l'ai serré fort, fort, fort, et il est parti finir de dessiner ses dinosaures...

PS: il est caïman impossible à présent de le prendre en photo sans qu'il y ait pose, voire grimace du jeune homme...

21.9.09

Etre

Il est quatre heures du matin.
Dehors, le ciel est noir, la lune est en phase "je me cache encore un peu et à la place je vous laisse voir les étoiles". C'est sans compter les nuages.
La porte s'ouvre. Celle de la chambre des enfants. C'est facile, elle grince.
Sur la passerelle (oui, nous avons une sorte de pont de bois dans la maison) j'entends les petits pas. Elle marche souvent sur la pointe des pieds. Elle porte une chemise de nuit avec des libellules.
Son pouce de la main droite est dans sa bouche et sa main gauche fait tournicoter une mèche de cheveux. Quand elle est dans mes bras, souvent elle fait la même chose mais avec mes cheveux. Elle a une sorte de passion pour eux, je ne sais pas ce qui l'y attache. Même quand je viens de faire un shampooing, elle me demande un câlin, juste pour pouvoir passer sa main dans les mèches lourdes d'humidité. Invariablement, elle demande: pourquoi ils sont mouillés?
Mais cette nuit, elle marchait sur la passerelle, toujours un droit chemin, directement de sa chambre à la mienne, de son lit au mien, elle entre.
Elle arrive par le bout du lit, enjambe le bord, se faufile sur le côté pour rejoindre mes bras qui s'ouvrent, un enfant qu'on ne contrarie pas laisse dormir plus longtemps...
A cinq heures du matin elle était descendue au niveau de mes genoux, une demi heure plus tard, elle était de travers, presque à tomber sur le plancher.
Ma petite grenouille de 3.5 ans (je suis une grande moi, j'ai troizan et demi) restait sur le ventre, le pouce dans la bouche. Elle a voulu sans doute éviter de se retrouver par terre, alors, les yeux fermés elle a grimpé sur ma cuisse, sans se réveiller, elle a rampé, puis s'est retrouvée sur mon dos. Je sentais sa tête à la base de ma nuque.
Collée à moi comme une ventouse, adaptée à mon corps qui reconnaît le sien pour l'avoir porté dedans 9 mois, puis sur le ventre en écharpe, un temps bien trop court d'au moins un an, enfin sur le dos, encore en écharpe, cette même position qu'elle prend quand elle veut descendre l'escalier sur mon dos, cette même position qu'elle a prise cette nuit, de total abandon, de confiance absolue, de don de vie comme d'amour incommensurable.
Je ne pouvais plus bouger bien sur, non pas que je ne voulais pas la réveiller, non pas que je me sentais mal, non, juste profiter de cette fusion entre ce petit corps et le mien, ce plaisir infini de la sentir contre moi, vivante.

15.9.09

Dirty

Je devais avoir 15 ou 16 ans, je ne sais plus. Plutôt 16.
C'était un de ces nombreux dimanche que je passais chez ma meilleure amie, celle qu'on adore, celle qu'on déteste, celle qu'on n'oublie jamais.
Sans le petit écran chez moi, nous nous faisions des orgies de séries, de film, sous l'oeil libéré de sa mère, affalées sur un canapé accueillant, de la pâte à tartiner en suffisance, le type même de l'ado en révolte contre les siens.
Il y a eu la musique. Il y a eu la danse. Il y a eu cette godiche qui devenait femme, le rêve de la complexée que j'étais, il y a eu la love story, il y avait P.Swayze.
Fan absolue de ce film, je l'avoue, je l'ai vu mille fois à l'époque, m'identifiant à "Bébé".
Quelque temps plus tard, j'avais grandi, oublié ce film, une histoire de fantôme m'a émue. Une femme belle, bien foutue (eh oui, les complexes, toujours) artiste, et toujours cet homme, même pas beau, qui la faisait pleurer.
Ce matin, la tête dans l'oreiller, je n'ai pu m'empêcher ce petit pincement en entendant la mort de Patrick Swayze, déjà 57 ans, que 57 ans.
(je viens de revoir l'extrait...ils dans ent bien, c'est beau, j'aime toujours ;-) )
Soupir.

3.9.09

Peindre.

Souvent, la couleur a coulé du rouleau sur mon bras, tachant de bleu ou de blanc mes cheveux.
Si d'aventure il me reste du blanc d'ailleurs, n'y voyez point l'outrage des ans, juste le passage d'un pinceau trop audacieux.
Parfois, j'ai pu saisir la grosse brosse pour enduire d'huile un bardage trop sec, pour le nourrir de gouttelettes.
Aussi, j'ai pu tenter la peinture acrylique, celle qui recouvre, qui aplatit une image, un visage sur une toile.
Mais enfin, hier, ou peut-être était ce dans mes rêves, j'ai touché la peinture à l'huile.
Je me suis rappelé son atelier.
Une petite pièce sous les toits, qui empestait ce que je sais à présent être de l'essence de térébenthine. Une lucarne pour de la lumière blanche.
Un fatras de pinceaux et de pots, de tubes cornés, tout plissés, pliés comme les dentifrices usagés. Contre les murs, des châssis, des toiles, retournées, cachées, protégées des regards et des petites mains. Les petites mains qui jamais n'auraient osé...
Dans sa maison, les toiles achevées aux murs, comme une immense galerie d'art.
Et toujours un mystère.
Mais comment fait-on?
L'huile? mais quelle huile?
Et bien après, en histoire de l'art, les lumières, les transparences, les tableaux cachés sous les autres tableaux...
La peinture à l'huile, ou l'art d'entrer dans mon rêve d'enfant...
Nous avons choisi le format des toiles enduites de Gesso, fabriquées du châssis à la pointe par ces dames...
Nous avons réfléchi à la couleur, au "fond" du tableau. Tableau! quel beau mot!
Nous avons sorti les tubes, les palettes, les diluants...
Gras sur maigre.
Bien.
Pinceaux non, brosses, ah oui! mais rien à voir avec la brosse à chiendent, non, des rondes, des carrées, des souples comme de la soie...tu les poses sur ta main on dirait le pinceau de maquillage sur ta paupière.
La couleur...tu en prends une, et tu la mélange avec une autre...pour en faire une troisième...c'est bleu comme c'est étrange...
Tu saisis ton flacon d'essence, et tu dilues, encore pour en faire une peinture liquide, elle doit être bue par la toile, aspirée par ses fibres, c'est long le fond d'une toile...
Et puis tu peux recommencer avec un peu d'huile dans l'essence et là...et là, tu vois ta peinture déjà beaucoup plus souple, soyeuse, elle glisse, la brosse, elle longe le tableau encore et encore, c'est du patinage, c'est de la brillance, je me suis vue mettre mon pinceau de cuisine sur la brioche gonflée prête à enfourner, et je tire la peinture comme je tire le jaune d'oeuf sur la peau douce de la gourmandise.
J'ai eu l'impression de voir vivre la toile, elle ployait légèrement sous les caresses des soies, elle se faisait de plus en plus belle, de plus en plus lumineuse...
Ainsi, la peinture à l'huile joue sur les transparences et le geste sensuel...
Point de tableau, attendre...
(la trame de près, l'huile sur la trame, le bleu, bleu que j'aime)

1.9.09

Blue Tag...

Marcus! est de retour!
Et il commence la semaine avec un Tag, dis donc!
Et il a raison, je commençais à m'endormir sur mes lauriers ou au moins sur mes oreillers.
Tag en bleu, 7 photos avec du bleu.
Tiens, étonnant, j'en avais!
Plein!
Cliquez sur la photo pour la voir en grand if you want!




Et pour réveiller un peu tout le monde...
Que tous ceux qui passent le fassent... non, ce ne serait pas assez!
Que tous ceux qui laissent un com, le fassent. Non, personne n'oserait!
Que tous ceux qui veulent s'y mettent!

Bon retour, bonne rentrée, bonne journée, à bientôt!
Oui, là, ça peut marcher!

J'ai de la chance!
La participation de Virginie, et celle de Charles, IcI
Enfin Maya (Virginie !) aussi!
Lola, qui n'a pas de blog (pas encore, bien qu'elle aie des choses à dire...) participe aux Bleus, là!
Merci Lola!




3.8.09

Voile



Ces fois où il fallait enfiler un jean encore mouillé, qui tenait debout avec son sel, sous la salopette de toile cirée.
Se faire violence devant la douleur d'un corps endolori, courbatu, d'avoir tant lutté, tenu bon.
Enfiler sa brassière, inconfortable, qui te faisait une poitrine qui dépassait de sous ton menton.
Tenter de retenir les cheveux qui se défaisaient de ta tresse pour ne pas qu'ils soient arrachés par les bouts*.
Grelotter des mains en saisissant le mât froid et humide du dériveur. Enfiler la voile à son sommet en faisant l'équilibriste, il te paraît deux fois plus lourd que toi.
Refaire le gréement, avec tes doigts devenus calleux.
Tirer le chariot à deux roues, le laser gréé posé sur le berceau, avancer dans l'eau jusqu'aux cuisses pour le faire glisser dans son élément.Il devient léger d'un coup, il partirait si tu ne laissais pas la voile choquée et ton bateau se mettre bout au vent.
Enfin tu enjambes la lisse, tu attrapes l'écoute, dès le début tu dois sortir tes fesses de la coque, car le vent prend immédiatement dans la toile.
Alors, tu coinces tes chevilles sous la sangle et tu bordes la voile.
Enfin, tu es en mer.
Et là...
Là, ça va vite.
Tu serres l'écoute dans tes dents pour border plus fort, tu sors ton corps au plus loin, tu tiens la sangle du bout des pieds, tu sens que le bateau commence à gîter, gîter si fort que tu es presque debout, ta voile bordée va frôler l'eau, là en bas, tu relâches un peu tu ne veux pas dessaler, pas tout de suite.
Tu sais pourtant que ton corps ne représente rien, un poids si léger pour ce puissant moteur qu'est cette unique grande voile, ce n'est pas la radiale, elle était prise par un autre.
Force 5, ça fait 20 mn que tu serres les dents, que tes abdos font leur exercice de bétonnage, tu es dure, et pleine de bleus, tu es forte, et si petite, allez, tu perds un peu l'attention...ça ne rate pas, le bateau t'élèves dans les airs, la voile touche l'eau, vite tu passe ta jambe sur le bord tribord et tu t'assois, épuisée, sur le côté de l'esquif, les pieds sur la longue dérive.
Avant c'était pire, tu tombais à l'eau, il te fallait remonter en passant tes bras sur cette dérive, si haute et si inaccessible avec ton encombrante brassière, en poussant des pieds sur l'eau autant dire sur du vide.
Alors, assise "au sec", tu es presque fière!
C'est facile de remonter la voile de l'eau, il suffit de laisser ton poids aller en arrière et tirer l'écoute, le bateau se redresse brutalement, tu te place rapide à ta place, et tu rebordes ta voile, hop, c'est reparti pour le plaisir pur de la vitesse, de la glisse, de l'eau salée chaude qui arrive en vagues sur ton visage...tu es excitée, tu n'as plus peur, tu maîtrises l'engin enfin apprivoisé!
Tu rentres au port, en coton, tu es trempée de la tête aux pieds mais tu n'as pas froid, tu as faim.

*:prononcer "boutes"

Photos prises à Etel cet après midi.
J'avais envie, envie!

27.7.09

Dans le vent.


Il y a des jours comme ça, on est dans le vent.
Il suffit de pas grand chose.
Un ciel,
Un moment,
Une plage,
Et du vent.
Vous êtes nombreux à savoir où je vis, il se trouve aussi que là,
même là,
il y a des endroits vides, déserts, le rêve de tout touriste en vadrouille,
de tout juilletiste perdu devant l'océan.
Tout ça, à cause du vent.
Il fait fuir les estivants.
Et du coup, moi, j'y vais.
Là.

Sur ces bouts de plage qui font des dizaines de kilomètres de long.
C'est bruyant, faut pas croire.
Le vent dans les oreilles ça vous rend sourd.
Pour vous venger, vous vous concentrez sur le regard.
Vous n'avez jamais vu les vagues si blanches, le ciel si bleu le sable si or.
Ca vous rendrait un brin romantique.
Un brin.
Il y a trop de vent pour se laisser porter par une émotion si étroite et si triste**.
Vous décidez que vous êtes vivants.
Emportés,
Respirés par le vent.

**: je suis romantique (aussi), ne pas y voir une critique, mais parfois, c'est plus fort que ça. Voilà.

8.7.09

Et puis...et puis pardonnez moi mes absences...

Et puis c'est l'été, alors je flâne, je vaque, je me balade.
Les jardins peuvent être extraordinaires.Tu descends quelques marches et tu ne reconnais plus les lieux. Tu a l'impression que c'est tout serré, plus petit, mais quand ton épaule frôle la lavande dans laquelle bourdonnent les abeilles, quand ta jambe nue est recouverte de gouttes de rosées, celles qui glissent de la grappe de fleur que ta main a caressée, tu réalises que c'est toi qui est plus petite.

Et tu as envie de te cacher dans un bosquet tiens là derrière le tulipier, ou bien non, dans le massif de groseilliers.
Ces groseilliers tentateurs, ces grappes brillantes, lisses, rouge rubis ou comme un coeur palpitant dans la verte nature.Tu as la sensation d'être dans l'Eden du bout du monde, ces coins perdus qui ne se voient que quand on les regarde, ces instants magiques donnés le matin, alors que la cale au loin ne résonne pas encore du cri des pêcheurs.La mouette rieuse passe sur la mer qui descend.
Les Tadornes vont à la queue leu leu.
Ta tasse de café fumant à la main tu t'assois sur le petit mur en pierre.
Et vraiment, oui, vraiment, tu voudrais partager ce moment avec le monde entier.

21.6.09

Paradise or not Paradise?


Au matin, l'herbe encore mouillée, pieds nus, je vais cueillir quelques fruits pour le petit déjeuner.
Nous le prenons baies ouvertes, voire dehors. Avec encore une petite laine.
Souvent, je saisis ma boite à images et je fais un tour de jardin.
Je regarde pousser les fleurs, je compte leurs pétales, j'admire leurs couleurs, elles peuvent varier du jour au lendemain...
Je photographie les mêmes un jour, un autre jour, avec la lumière qui effleure la pulpe du fruit, l'aile du papillon, ils sont nombreux le matin les papillons.
Quand c'est dimanche ou mercredi, nous prenons vélos et carriole et nous voguons vers les sables grossiers des grèves de la Ria.
Parfois, c'est marée basse. Une semaine sur deux à vrai dire, le matin.
Peu importe. Les seaux seront utiles pour transporter coques et palourdes.
Nous pique-niquons.
Ce midi, le reste de crabe de la veille, des tomates cerises, quelques abricots, un verre de rosée.
Et puis, nous visitons le parc.
Le parc ostreichole.
Je ne sais pas vraiment si nous en avons le droit, mais il me semble que la mer est à tout le monde, nous gardons les mains dans les poches et nous admirons l'effet graphiques des lignes de sacs, des perches qui délimitent le parc.


Et puis la mer remonte, alors nous aussi.

Les petits à la sieste, les grands au jardin, cherchant un coin d'ombre, là où les arbres sont encore trop jeunes pour être capable de nous couvrir de frais.
Alors, c'est la fête des pères...pour marquer le coup, nous dégustons une pavlva, dont la meringue a cuit pendant la pêche du matin..et nous y mettons les framboises vues dans le jardin avec une ou deux fraises, sauvées des petites mains...

Il y a des moments parfaits ici aussi...
Et je m'en réjouis.

17.6.09

Accent

Il y a le chapeau pointu, l'accent grave et l'accent aigu.
Tu répètes?
Elle dit:
Accent grave
Accent aigu.
De la table, le fils lance:
Et l'accent soeur!
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Maman, ce matin je mets un pantalon à manches courtes.
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8.6.09

Pluie



Mes bottes ont des fraises imprimées dessus.
Pour faire croire au printemps, à l'été, ou à quelque chose d'improbable comme au soleil un jour de tempête.
J'ai un parapluie immense, on peut y ranger toute la famille ou presque, ça déborde un peu quand même, un de ceux qu'on évite de croiser dans un couloir ou au petit portillon de la cour de récré. Pour que personne n'ose penser à l'image de l' éléphant, je lève bien haut le susdit parapluie, mais là, il ne me sert plus à rien.
Juste il ressemble à un camembert, la faute aux couleurs qui en font le tour, un genre d'arc en ciel en toupie, un truc qui fait mal aux yeux, heureusement je ne suis pas Gene Kelly.
Enfin, ainsi attifée, je me crois invincible, la pluie, moi, en avoir peur, en avoir froid, en avoir des gouttes dans le dos, non, j'ai vécu dans une région où la pluie c'est comme le pain quotidien, comme l'eau du baptême, quelque chose dont tu restes un peu mouillé des années après.
Alors je marche la tête haute et j'ai le nez dans le jaune ou le orange du parapluie selon que je regarde à gauche ou à droite. Si je veux aller tout droit, je suis forcée de regarder en bas, le sol noir et mouillé ou sablé et pleins de rigoles d'eau qui fuit, qui retourne à la terre.
Rigoles d'eau.
Oui, ils rigolent les petits pieds bottés dans la flaque, ils s'éclaboussent, les mères crient noon, désespérées et rigolardes de voir leurs enfants noyer leurs sandales de toile, faut pas oublier qu'hier il faisait beau.
Une voix te dit "bonjour", tu es devant un pantalon bleu et des godillots éculés, tu parles à des pieds, tu lèves la tête et la baleine du pépin, tu reconnais ta copine, celle que tu avais l'habitude de repérer à la couleur de ses cheveux.
Les cheveux dans la capuche.
Ça te rappelle les jours de pluie sur l'eau, tu portais ciré et veste de quart, ton nez seul dépassait du chapeau, avec quelques mèches récalcitrantes. Tu avais l'impression de te parler à toi même, l'effet capuche, le son fait le tour de la tête avant de franchir le bâillon ciré.
Tu as vendu ta veste de quart et donné le ciré. Tes bottes ne sont plus bleues, tu ne fais plus de bateau.
Le marin est ton Homme.
L'herbe du jardin est verte.
Il pleut.