6.12.11

Les Draps


Hier soir, prise d'une frénésie de je ne sais quoi, avant la danse, j'ai voulu refaire les lits des enfants.
Les enfants c'est toujours propre et gentil et beau, mais parfois, faut changer les draps, quand même. 
La chambre de la grande. Défaire son lit c'est retrouver les habits de la veille poussés entre le pied de lit et le matelas, et c'est le plus grand tire-bouchon de drap. Aurait-elle un sommeil agité? 
La chambre du garçon, alors, exit les livres ouverts à la bonne page, à une époque il en laissait une dizaine en guise de couverture de lit, maintenant, deux suffisent mais il y a du texte, moins d'images et il me parle des requin ovipares, de ceux qui font leurs oeufs qui se cassent à l'intérieur avant de naître et de ceux qui sont pondus. Et il y a les cartes. Les cartes de combat pokédémon. Il y joue dès le matin avec sa petite soeur. Après avoir mis un ou deux pantalons sur l'espace entre le sol et la porte, pour que je ne voie pas la lumière, parce qu'il peut-être 6h30. Oui. 
La chambre de la petite. D'abord il faut enjamber les chevaux, et ne pas glisser sur les bois de la maison qui se construit. Et enlever de dessous l'oreiller les petits livres Monsieur-Madame ou les histoires géantes de Claude Ponti. J'en profite aussi pour retrouver les habits tombés sous le matelas.
Refaire un lit, c'est ranger leur chambre et reconnaître leur univers. 
Me reviennent en mémoire mes chambres à moi, celle où j'avais un lit deux places avant mes 15 ans mais du coup, fallait que je la prête quand on avait des amis qui venaient de la métropole pour goûter au soleil réunionnais. Celle qui a suivi, petite, petit lit, murs que j'avais décorés de mes lambes de plage, ceux que je n'aurais plus jamais l'occasion de mettre, même pas en décembre. Celle que j'avais qui faisait tout mon studio. Une vie dans l'espace d'une chambre. 
Plus je grandissais, plus la place que j'occupais se réduisait. 
Et aujourd'hui, une maison. Avec plein de chambres. 
Aujourd'hui, c'est mon bureau que je préfère. 
Parce que mes nuits sont courtes, mes grasses matinées rares, mes livres au salon.
Mais je suis dans de beaux draps. 
(fallait que je la place).
Aujourd'hui, on s'occupe d'un coeur qui bat bizarre, celui de mon popa dont on a fêté l'anniversaire dimanche. 
Aujourd'hui il fait grand beau, le feu a bien pris dans la cheminée. 
Et je dois faire une blanquette.
Et ranger la maison. 
Aujourd'hui, j'avais rien à écrire, rien à dire, tout se bouscule dans les plis de mon cerveau, et ça donne des draps chiffons à laver. 




1 commentaire:

  1. Pourvu que tu aies tous les jours rien à dire ! C'est un texte qui fleure bon les chambres d'enfants et qui me remémore plein de souvenirs dans la chambre du fils, dans la chambre de la fille, avec leur façon de "ranger" leurs fringues, avec leurs livres et leurs jouets...
    J'aimais faire leur lit, je leur avais fait des housses de couettes avec des motifs enfantins qui faisaient leur joie et que leurs copains enviaient. Elles ont eu une deuxième vie chez des amis dans les enfants étaient plus jeunes et qui étaient tout fiers de dormir dans les housses des "grands" qu'ils aimaient tant !

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