Nous nous regardons. Les mots se sont tus, le temps d'un éclair.
Nous regardons dehors. Il pleut. Nous n'entendons pas le grondement de l'orage, car dans la pièce, le radiateur émet un raffut de tous les diables. C'est le combat du Bon Dieu contre les Enfers. La réunion se poursuit, joyeuse, même si dehors c'est le déluge.
J'aime les orages.
Il fait nuit et en un demi-quart de fraction de seconde, il fait jour. Le paysage se reflète dans notre oeil comme un flash, nous pourrions distinguer le moindre détail si nous savions où regarder exactement.
Il n'est pas fréquent que l'orage dure si longtemps. Plusieurs heures. Aux infos ils diront que Quiberon a connu des inondations.
Après être rentrée (tard dans la nuit pleine de fantômes), j'ai lu. Entre Pierre Rabhi et Linley, mon coeur balançait.
Je me disais que la nuit ne serait pas entière, parce que le bruit allait forcément réveiller l'un des miens.
J'aime les orages.
Parfois, je voyais l'eucalyptus se découper distinctement sur le ciel blanc laiteux. Inconsciemment, alors que mon index se préparait à tourner une page, que mes yeux suivait la ligne, et encore, et encore, je comptais. Un, 2, 3, ... , 12. L'orage est loin, me disais-je alors que Linley se frayait un chemin avec sa Healey Elliot dans la circulation londonienne. Il fallait que je revienne en arrière, mon esprit n'étant pas fichu de se souvenir pourquoi Linley était parti faire un tour.
J'ai éteint.
Dans le vélux, je n'étais embêtée par aucune lune, les orages ont comme avantage de transporter tout un tas de nuages qui fait un rideau occultant adéquat. Comme le grondement d'une mer dans le lointain, le tumulte des vents me berçait.
Rien à fiche des états d'âme de Linley, j'ai fini par écouter "Partir avec" Marie-Pierre Planchon, mais je ne me souviens plus où, ni avec qui.
Je me suis endormie.
J'aime les orages.
Ce matin, j'avais l'oeil frais, le pied alerte, l'homme n'en a pas cru ses yeux quand il m'a vue descendre prendre un café avant 7 heures.
Ça fait du bien de dormir.
Raaaaah les castagnettes! écoute ça d'urgence! (merci Alabamamonamour ;), je retrouve grâce à toi la musique que j'ai adoré dans un film "tous les soleils" film que j'avais aimé d'ailleurs)
Mes deux z'oreilles te disent merci, et mon coeur aussi, et mes talons aussi et tout le reste encore.
RépondreSupprimerFabuleux cet album.
(Pas vu le film, j'y avais pensé, mais ici il faut que les séances tombent à pic pour y aller, ou alors il faut tomber à pic sur la séance, je ne sais pas trop)
Film comme la musique, réjouissant!
RépondreSupprimerO Rage, O désespoir...^^
RépondreSupprimerTu vas pas faire l'étonnée de la pluie vu l'endroit où tu es, Tifenn ?
Besos ♥
Jack, me dit pas que tu crois comme tout le monde qu'en Bretagne...non, non, non, on a le même ensoleillement qu'à Nice, sais-tu?
RépondreSupprimerLa pluie y en a de temps en temps, mais les orages sont rares. Celui-là a fait des dégâts à Quiberon.