je vais faire une série de photos "à hauteur de nombril" je commence là.
J'étais ravie dans la librairie du même nom, même si elle avait changé de place. A l'époque, je sortais du lycée pour aller lire quelques BD sous l'oeil désapprobateur du libraire, un grand type dégingandé à la mèche rebelle et aux lunettes cerclées de noir. Il savait bien que je n'achèterai pas. Il n'avait pas la conscience que lire est un besoin vital, et qu'un jour j'y mettrai mes propres sous. Dans une autre ville, une autre librairie, avec les canapés pour lire, où j'ai autant lu que dépensé.
Vendredi il faisait beau, j'ai acheté trois livres. Ça fait bien longtemps que le libraire ne me voit plus, et puis sa librairie elle a bien changé, dix fois plus grande.
Ma soeur aussi a acheté des livres.
On est rentrées avec nos sacs rouges, dans la voiture, on les a posés à ses pieds, et puis je l'ai laissée à sa voiture un peu plus haut, vers le Likès.
Arrivée une heure plus au sud, je me suis aperçue qu'on avait échangé nos sacs. Pas grave. Je lirai ses choix avant les miens. Et puis on se voit dimanche.
J'ai à peine eu le temps d'en commencer un, à vrai dire, que je savais déjà que j'allais lui emprunter les autres du même auteur. Et lui rendre son livre.
Quand tu achètes un livre, tu sais à l'avance le goût qu'il aura. Enfin, tu espères. Tu imagines. Tu te fies parfois à la couverture, parfois aux premiers mots lus sur la page, ou bien la quatrième de couverture.
Ou encore, l'avis qu'on t'en a donné.
Parfois, tu fais un échange spontané et tu découvres quelque auteur que tu n'aurais a priori pas choisi.
Tu te délectes des premiers mots, tu dégustes ou tu dévores.
Je ne pouvais pas ne pas rendre tout de suite son livre à ma soeur. Je le lirai plus tard.
Dimanche, j'avais son sac rouge avec les livres dedans.
Je lui ai dit que je lui emprunterais bien ceux de l'auteure. Elle est allée en chercher deux qu'elle avait. Je les ai mis dans mon sac besace et lui ai tendu son sac rouge. En réclamant le mien.
Dix minutes plus tard on cherchait encore.
Quand soudain, on a pensé à la chambre des parents.
Comme un cadavre sur le lit, le sac rouge, vide. Une preuve qui nous semblait évidente. Mais bon sang mais c'est bien sûr, un sac de librairie tout neuf à la maison, c'est forcément que papa allait le prendre.
(Oui, parce que pour quelques jours encore ma soeur vit chez nos parents avec sa famille). On s'est dit ça, parce que depuis notre naissance quasiment, les batailles de livres en rentrant du Furet ou bien de Dialogues étaient hebdomadaires, on s'attribuait les livres, à celui qui disait prem's, à celui qui gueulait le plus fort "non, moi!" à celui qui voulait bien céder son droit légitime éventuellement. Donc, il était raisonnable de penser que puisqu'il y a des nouveaux livres, les parents les liraient.
Nous avons soulevé les livres sur la table de nuit, sur l'autre table de nuit, regardé sous le lit, sous l'oreiller, sait-on jamais, rien, nada, no book à moi.
Quand papa est entré dans la chambre "les livres? ben je les ai mis dans ton sac"
Aaah, ok, bon, je vais voir alors.
Entre temps j'avais aussi récupéré quelques livres prêtés récemment ou anciennement, des livres que j'avais presque oubliés.
Mon sac, à main, était gonflé comme une baudruche, mon APN n'aidant pas.
Mais dedans ni mon Paul Auster, ni mon Ake Edwarson, ni...ni, je ne savais plus ce que j'avais acheté dis donc. (je dis mon, t'as vu, les livres sont à moi).
J'entendais les voix dans le couloir, je criais que les livres n'étaient pas là, j'entendais le "mais si", quand ils réalisèrent que les livres, papa les avaient mis dans le sac de ma soeur.
Ben tiens.
Pour résumer, j'ai acheté trois livres à Ravy, je suis rentrée avec, et quatre autres de ma soeur et cinq autres rendus. Tout n'est pas rentré dans mon sac, finalement, j'ai aussi récupéré le sac rouge, le mien.
Mais après avoir porté une table en verre sur 300 m, soulevé un argentier léger, un secrétaire lourd, des chaises, en bois, je n'ai plus de bras. Alors pas de...
Oh, si, quand même, je peux encore bien soulever un livre.
Eh ben faut de suivre...
RépondreSupprimerLes livres sont bien espiègles dans votre famille !
C'est super quand on fait "la" bonne rencontre. Les livres que j'aime, j'ai envie de les prêter pour que les autres les aiment aussi mais je veux pouvoir les relire quand je veux sans faire un safari, alors je les offre.
Belle journée miss, même sans chocolat ! mdr
Pour les "bonnes rencontres" y a même des livres que je ne veux pas relire, qui m'avaient tellement marquée que j'aurais peur d'être déçue...
Supprimerrien compris mais j'ai compris qu'il y avait des livres et des sacs rouges
RépondreSupprimerc'est peut être un message codé aussi
avec toi c'est possible Mata H....!!
Boaf c'était pas compliqué quand même :-))
SupprimerMata H! mdr :-)
En fait, c'était une salade de livre ! Chacun a pris sa part, après mélange.
RépondreSupprimerJ'aime bien cette idée.
Et puis un livre finalement, c'est lourd de ses mots, de ses sentiments, de ses émotions et au final, magiquement, ça ne pèse rien lorsqu'on a envie d'en ramener chez soi.
Et j'aime bien le mot "salade de livre" c'est tout à fait ça !
SupprimerJe t'ai tagguée sur mon blog. Bisous
RépondreSupprimerLisenn, ma belle, je suis nulle en tag, toujours en retard et toujours à moitié! bon, j'vas tenter!
SupprimerIl y a des jours, comme ceux-là, où la tête des filles n'est guère mieux rangée que leur sac. M. :o))
RépondreSupprimerQuoi quoi! mais non, on nous mélange volontairement la besace c'est tout!! :-) M!
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