On nous a parlé du voyage.
On nous a demandé si on avait préparé un peu.
On nous a proposé des lecteurs DVD pour le trajet en voiture, arme de dissuasion de disputes enfantines, peut-être. Et un sac de couchage qui fait lit. Pour l'hôtel.
Fut-un temps, j'aurais fait une liste. J'aurais prévu. Je me serais posé des questions. Sur la distance, le temps, la façon.
Je prévois pour les enfants. Obligé. Ça, on ne peut pas faire autrement, les enfants il faut leur donner des limites, une route, la voie.
Mais, je crois bien, qu'en dehors de la mécanique et des repas, des ustensiles et des habits, je ne prévois rien. Pas de plan de visite, pas de certitudes.
Je voudrais rouler, et laisser les choses, les paysages, les autres, les vues les bruits, les couleurs les lumières, la pluie et le soleil s'abattre sur moi. Je voudrais me laisser faire et emporter. J'espère être emportée.
Mais surtout ne rien prévoir. Les plans sont faits pour être défaits. Les routes sont faites pour être suivies et détournées. Les ponts sont faits pour être jetés entre deux rives et admirés. Prévoir, c'est s'imposer, se contraindre. Je ne veux plus. Je ne peux plus.
Chaque fois que j'ai prévu, quelque chose a déraillé. La surprise est-elle plus facile à gérer que les plans B?
La surprise maintient en vie, l'imprévu maintient vivant, aux aguets, l'aventure un peu, pour se faire bousculer.
Le premier outil du voyage sera de ne rien prévoir pour mieux se laisser émouvoir.
J'avais toujours fait des listes, tout prévu, ce qui n'empêchait pas de dévier.
RépondreSupprimerJ'ai expérimenté une fois "le plan B" et je m'en suis trouvée fort ravie.
Maintenant je ne prévois plus rien, je n'attends plus rien, je me laisse surprendre et c'est bien aussi.
Eh bien je vais faire comme toi :-)
SupprimerOn ne peut jamais rien prévoir avec les Corses. Même pas la grève des navires de la SNCM.
RépondreSupprimerEt c'est même pas cette compagnie qu'on a pris :-) "On" avait prévu.
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