16.3.12

Du sable, du sable... (fiction pour s'amuser)

C'était au moins la quatrième fois depuis le début de sa balade, qu'elle se disait qu'il lui aurait fallu un bonnet chaud, quand elle entendit les cris.
Elle était partie du pont, juste en dessous, là où elle avait pu laisser sa voiture, et avait longé la côte. Elle en était à son septième kilomètre à vue de nez, d'après la carte qu'elle avait étudié la veille, depuis la chambre douillette où elle avait posé ses valises quelques jours.
Le vent glacial, elle n'avait pas prévu. Il faut dire que le ciel du matin avait été trompeur, la lueur rosée du soleil qui se reflétait dans les branches de l'arbre en face de la fenêtre de sa chambre lui avait donné des ailes. Il allait faire beau, tel était le message qu'un rayon tendre posait sur sa couverture.
La clé dans le fond de sa poche, la carte dans celle qui faisait le revers de son coupe-vent, ses chaussures de marche toutes neuves, elle allait d'un bon pas depuis trois quarts d'heure.
Devant elle, l'horizon, dégagé de tout nuage, entièrement bleu. Une ligne transparente qui se fondait dans l'océan. Le sable lourd sous ses pieds lui avait fait choisir de marcher sur la partie mouillée. Elle résistait à la tentation d'ôter ses godillots rigides pour aller goûter l'écume blanche qui léchait son pied droit.
L'endroit était désert.
Ou presque.
Elle avait cru un instant au hurlement d'un goéland. Mais seule une sterne s'amusait à jeter ses ailes pointues dans l'eau claire.
Elle porta son regard un peu plus loin, devant elle et à sa gauche, là où la dune abritait un sentier carrossable qu'elle avait ignoré, préférant de loin suivre la plage.
Non, elle ne rêvait pas, il devait s'agir d'un bébé.
Elle ne voyait aucune silhouette. Pas un passant. Les hurlements incessants la décidèrent à grimper sur la dune, passer les ganivelles malgré l'interdiction portée sur les panneaux qu'elle avait lus à l'entrée du sentier. Elle rejoignit vite le chemin de terre et chercha des yeux l'origine du bruit.
C'était tout près.
Le guidon d'une poussette à trois roues, de ces modèles de luxe aux pneumatiques gonflables, les seuls à pouvoir supporter le roulage dans le sable fin des bords de mer, dépassait de la légère inclinaison du sentier.
Soudain, elle eut une pensée émue pour l'excellent petit déjeuner, plein de café et de gâteau de beurre dont elle s'était rempli la panse avant de partir, qui se retrouva au bord de ses lèvres en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Près de la poussette où un bambin aux joues rouges d'avoir trop longtemps hurlé, se trouvait allongé un corps de femme, sans vie.

...


10 commentaires:

  1. C'est l'épisode un. Mais c'est une archi fiction hein.

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  2. Tu nous raconteras la suite ? Parce que c'est maintenant que tout commence, non ?

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  3. Pas mal galinette, on est en haleine, on attend l'épisode 2...
    Bravo !

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    1. il vient trop vite cet épisode deux, je devrais vous faire attendre un peu plus...

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  4. ah... la suite!!! c'est TOI qui es vache, la, ma chérie!

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    1. La vengeance est un plat qui se mange froid voire congelé :-) Gniark :-)

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