7.3.12

Blabla matutinal (j'adore ce mot)

Le réveil égrène ses notes.
Elles sont forcément stridentes pour parvenir à me sortir du sommeil où je me noie.
Je tends le bras vers l'homme près de moi, il grommèle, je lui dis il est six heures vingt, il se lève.
C'est ainsi, je règle mon téléphone pour une heure de sommeil de plus.
C'est toujours en plein milieu d'un rêve que je sursaute. C'est toujours alors que je pensais m'endormir juste, me sentir bien seulement, qu'il faut être tirée du confortable abrutissement nocturne.
L'autre soir, la pleine lune faisait un phare dans le carré de ma fenêtre. Comme si j'avais besoin d'elle pour me guider sur le noir de la nuit.
Ce matin, je ne me suis pas rendormie.
Ou plutôt si, juste avant d'être réveillée par le mot qui m'est le plus familier : maman?
Il y a mon fils, au pied du lit, il me pose une question.
J'ai appris assez vite qu'on n'est jamais assez réveillé pour un enfant. Depuis leur naissance, il y a un fait, le sommeil n'est plus jamais le même. Je me sens toujours en déficit. Un peu comme quand il fallait se réveiller pour aller au lycée. Je n'aurais jamais mis en cause mon manque de sommeil sur les livres que je finissais jusqu'à 3 heures du matin.
Un jour, mon fils m'a dit que quand on dort, on dirait qu'on est mort.
Je crois que c'est pour ça que les enfants testent notre vitalité chaque matin. Après tout, une fois qu'ils ont vus qu'on est bien vivant "laisse-moi dormir, nom d'une pipe!", on peut se rendormir et eux aller jouer, rassurés.
Le café passe dans la cafetière avec la toux d'un asmathique en fin de vie.
La table est couverte des restes du petit déj : miel, beurre, confiture, miettes, épluchures de pommes et kiwi, tiens ce matin une clémentine aussi.
Il faut que je m'habille, eux se sont mis sous une couette, sur le canapé, ma grappe de fruits encore tout chaud que j'embrasse, un câlin chacun.
Hier, il faisait beau. La lumière du ciel éclairait la maison, un rai qui passait d'une fenêtre à l'autre, laissant dans son sillage une suspension de poussières d'argent. Aujourd'hui, je pourrais me servir des nuages comme page blanche pour dessiner nombre d'élucubrations, du bout du doigt, les mains pleines, les yeux aveugles.
Ma table de nuit est ensevelie sous les livres que j'ai lus, que je dois lire. Mon bureau est enseveli sous les papiers que je dois classer et le linge que je dois ranger, la table du déjeuner se cache sous une nappe tachée et les natures mortes que sont les restes d'un matin ordinaire.
Je m'ensevelis naturellement, alors que j'ai besoin de lumière. Je me cache en attendant le printemps peut-être.
C'est fou comme on peut baguenauder le matin, alors qu'il y a tant à faire.



15 commentaires:

  1. Trainer, moi j'dis, c'est bon..quand on y est, pis tout à coup ..ben tiens ? il est quelle heure ??!

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    1. Ben vi trainer c'est cool sauf quand à 10 heures quelqu'un frappe... :-). Waaaa au secours the bazar!!

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  2. man of the south7 mars 2012 à 13:21

    "La lumière du ciel éclairait la maison, un rai qui passait d'une fenêtre à l'autre, laissant dans son sillage une suspension de poussières d'argent."
    je ne sais pas pourquoi. mon esprit a lu/vu "roi" à laplace de "rai".
    manque de sommeil? trop de sommeil?
    peu importe. tes mots nous portent vers la lumière.

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    1. Merci M.O.T.S.... tu as fait exprès pour les initiales?? :-)

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    2. man of the south7 mars 2012 à 14:49

      non, c'est le hasard. comme avec roi/rai. :)

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  3. moi je suis speeeeeeeeeeeeeed le matin!!!

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    1. Pas moiiiiiii, carrément pas!! je suis du soir :-)

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  4. A 40 ans l'homme grommèle.
    A 50 ans, il ronchit !

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    1. Sans dec? c'est pas plutôt ronchonne? ou ronfle? :-) ou les deux?

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  5. Vraiment ça me rappelle quelque chose ;-) (Ce matin ???)Tres joli texte !

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    1. Merci :-). Il se peut en effet que ce soit le quotidien de nombre de personnes :-))

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  6. Parce que l'on n'y est plus obligés, notre esprit se relâche, quitte à devenir grognon, alors qu'on ne l'est pas, le temps de revenir sur terre, et de n'avoir envie de rien.. jusqu'au regret de ne pas avoir plus bougé ! Oui, je connais aussi, c'est la faute aux obligations çà ! :) très joli texte !:)

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    1. Les obligations qu'on se crée? merci Ella B. :-)

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Un petit mot n'est jamais si petit.

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