1.3.12

De la brume de café



Ils sont tous habillés, parés pour la journée. Il leur suffira d'enlever leur pull, vers midi quand le thermomètre aura pris dix degrés supplémentaires, en attendant il fait frais, ils montent dans le car.
La route longe un champ, et des maisons. Sur le champ la brume est blanche presque luminescente. Je marche plus vite en me disant que peut-être, ce matin est une occasion d'attraper la brume dans mon objectif. Je rêve de capturer son voile blanc.
Je prends le pied, et je cours presque vers mon coin caché, celui qui se cache dans les broussailles et qui donne directement sur la rivière Saint-Jean.
Il n'y a plus de café à la maison, je suis un peu en manque, un goût de moins dans la bouche, mais le nez et le cou réveillés par l'air piquant.
Je traverse la haie, telle une blanche qui cherche à faire l'indienne, mais qui fait comme une blanche et un tapage suffisant pour faire s'envoler le héron et les goélands posés sur l'eau. Je ne les reverrai plus que de loin, j'ai pris ma première leçon.
Le pieds dans la vase, je le règle en biais, la grève est en pente naturellement.
Je tente de trouver le bon réglage, je m'étais dit vitesse lente, mais il y a tellement de lumière que j'obtiens des images blanches.
Je n'ai pas encore compris comment faire pour avoir une vitesse lente et une petite ouverture, bref, va falloir que je fasse un peu de technique pour avoir ce que je veux. Je remballe.
Je croise la jeune voisine blonde qui revient de la boulangerie, elle voit la rivière Saint-Jean de sa fenêtre d'étage, je le sais de l'époque de l'ancien locataire.
Rentrée à la maison, toujours pas de café, mince, y a urgence.
La voiture démarre la deuxième fois, avec un panache de fumée blanche que je n'aurais eu aucun mal à photographier, lui.
D'abord je m'arrete au tabac, je dis bonjour à la porte de prison qui le tient, et puis je descend vers la boulangerie. Des voix sur le trottoir, j'aperçois les membres de l'association cétavoir, tiens, et si je leur demandais? non, c'est pas le moment, ça papote, et ça va sûrement en réunion.
J'achète une baguette qu'il faudra manger vite, c'est du pain qui sèche, c'est du pain rapide, c'est pas du bon pain et en plus il est cher, mais j'ai faim, les enfants ont fini tout le pain de ce matin, du vrai pain.
Dans la voiture, y a Pascale Clark et Tony Gatlif.
J'arrive à la petite superette, j'achète mon paquet de café en intraveineuse, je me souviens qu'aujourd'hui je veux acheter un moulin, et la petite grand-mère à la caisse devant moi, préfère qu'on lui rende la monnaie en billets de 5 €. Je lui demande si c'est pour ses petits enfants, elle me dit, non tiens, je n'y avais jamais pensé, mais j'ai un mari qui joue aux boules, alors... Alors je lui dit, ben oui, c'est ça, c'est pour les petit-enfants. Tout le monde rigole.
Je rentre.
Ya la radio que j'avais pas éteinte, et la machine à café qui attend sa dose pour être utile.
Il est 9H45. J'aime le matin.
(et je mettrai une photo après).






3 commentaires:

  1. Tu sais bien décrire l'ambiance, ton ambiance du matin. En même temps, j'ai pas grand mérite à te suivre jusqu'à ton "coin caché, celui qui se cache dans les broussailles et qui donne directement sur la rivière Saint-Jean." Je me dis parfois que je suis privilégié.

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  2. Très belle balade que nous offre là !
    Sans café je ne vaux plus rien. J'en ai toujours à l'avance. Je crois que je peux me passer plus facilement de cigarette que de café.
    Quant au pain il est tellement mauvais dans le coin qu'on a carrément arrêté d'en manger ! Pour dire le pain industriel est deux fois moins pire.
    Et puis merci pour les superbes photos, comme d'habitude.
    Bises.

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  3. Magnifiques photos du carnaval ,sur ton tumblr, Tifenn,je ne trouve pas de touche "j'aime" etc... où cliquer alors je mets ici !

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