Elle est chaude, moelleuse, on veut la croquer, la pincer du bout des doigts...
Elle sort de la sieste, elle est tiède, elle est douce...
Encore malléable on lui souhaite de lever harmonieusement, pour que sa croûte soit jolie, juste assez croustillante pour ne pas être brisée, mais pas trop dure pour pouvoir être rompue au partage...
Brune ou blanche, sa mie a du goût, celui de tout l'amour qu'on sème, celui de tous les parfums qu'on lui offre...
Mes trois petits pains, de notre recette à nous, unique et multiple, changeante et que toujours on aime...
Et puis tout doucement, elle se colore, elle se parfume davantage, sa croûte est encore plus jolie, elle est si belle que les boulangers n'osent plus y toucher, se demandant avec émotion et tendresse et angoisse comment leurs petits pains ont pu devenir si beaux, si presque parfaits, même presque "malgré" eux, mitrons imparfaits, émerveillés de ce qu'ils deviennent, la beauté qu'ils offrent en vitrine.
RépondreSupprimerPauvres boulangers amoureux qui ne prétendent plus confectionner de nouveaux petits pains, trop honorés et heureux d'avoir si bien fabriqué les leurs, alors qu'ils savaient à peine lire LA recette parmi toutes celles qui leur étaient proposées, tellement heureux de les voir mûrir et trouver eux-mêmes comment allonger la mie, ajouter un peu de sel, un peu de liant, les mettre au soleil et faire grandir encore cette belle boulangerie où nous vivons...