2.5.07

Il n'y a qu'en voiture...

...que je n'y arrive pas!
Et pourtant, j'ai un entraînement certain!
Du coussin du fauteuil dit "crapaud "de ma grand-mère, au fauteuil Wassily que j'occupe là tout de suite, les années sont passées, les tendances aussi, mais une, reste tenace: la voiture ne me réussit pas quand je lis...
C'est sur les genoux de mon père que je crois avoir le premier "flash" de lecture avec "l'Oreille cassée" de Tintin; de la même époque, je me souviens de la douleur dans mon dos et sous les coudes quand j'étais allongée sur la moquette du salon au début des années 80;
Ensuite, j'ai avalé toute la bibliothèque verte du CDI du collège St Charles, exclusivement à la récréation, sur les marches de l'escalier qui était en face des classes de 6ème, faisant de moi un animal asocial! avant cela, c'est la rencontre avec les livres de Rudyard Kipling et Joseph Kessel en CM2 qui ont sans doute totalement enclenché le processus de manger, avaler, dévorer, engloutir des mots, des pages, des odeurs, des rêves! j'ai voulu dormir avec le Lion et j'ai eu peur du Tétanos...j'ai lu "Autant en emporte le vent" version intégrale en trois jours et ce n'était pas un exploit pour moi, le temps passe si vite à lire!
Plongée dans les pages des autres , peu m'importait l'"Autre", cet étranger que je devais ré apprivoiser tous les quatre ans en moyenne, ou, hélas, quitter pour toujours!
Le Livre, à l'adolescence, me permettait de ne pas écouter pour ne pas répondre, de passer des nuits blanches au lieu de travailler, de mentir de façon éhonté en cachant ledit bouquin sous le livre de maths sur mon bureau, de passer un temps fou assise sur le trône en attendant que la table soit débarrassée, d'avoir des fous rires pour les tours de lecture du dernier bouquin de SF acheté le samedi, d'être sur les dents en attendant que le vainqueur du tour ait achevé sa lecture et lui arracher l'ouvrage...
Et encore, lire l'arrière de la boite de céréales, qui faisait écran à l'insupportable bonne humeur paternelle bien trop matinal(e )(non, je ne suis pas du matin, et je laisse encore quelques petites années à mes enfants pour qu'ils le comprennent), ou l'annuaire, à défaut...
J'en entends certains qui gloussent à me lire...à ceux là remontent des souvenirs pas si lointains...
D'ailleurs, qui viendrait passer un moment chez moi quand mes géniauxgéniteurs y sont, n'y verrait personne! chacun est caché derrière journal ou BD ou bouquin...seuls, mes enfants ont pu ralentir cette frénésie !
Avant, je ne dormais pas avant d'avoir décidé de poser le bouquin, maintenant, le bouquin se pose tout seul sur mon nez! Et oui, Fiston ose aller voir qui se cache derrière le quotidien, pour lui poser les questions que vous savez!
Alors en voiture, impossible de lire!
Déjà, il faudrait que je laisse Chérichéri conduire!

2 commentaires:

  1. Effectivement, le rire y est! Et puis se faire "traiter" de "geniauxgéniteurs" hmmmm...et j'ai lu pendant que d'aucuns .. segosille et sarkosise!
    Mauvaise nouvelle : ça peut ne plus marcher en voiture, je veux dire : mon chéridamouràmoi conduisant de (presque ) toutes façons!
    Ah la vilaine ! je me suis régalée à écouter la jeune Jacotte de Romilly sur france truc, interrogée poliment (c'est rare mais ça arrive )par le bouclé chevelu qui m'énerve (parce qu'il est mal élevé? parce que..)à propos de son amour des mots . J'ai honte à dire qu'elle a dit des choses que je dis aussi, qu'elle aime ce que j'aime aussi. Aussi ai-je acheté son livre cet après-midi...La vilaine, disais-je, qui se cachait encore plus que ce que nous, vieux machins, croyions...Je n'oublie pas non plus cette compétition au sortir du Furet. Au retour, chargés de régals feuillus, le plus vif s'octroyant le "prem's" de la 1ère lecture, réveillant brutalement le reste de la parentèle pour se mettre le plus vite possible sur le meilleur rang possible sur le "tour" de telle ou telle oeuvre, dessinée ou pas! Ah Blutch! Que de bonheur, que d'humour!que de crises de rire! Et bien plus tard (des années ! )que de partages, que d'autres rires, que d'autres liens ! cette culture partagée, cette relation basée sur le plaisir réel, sur l'imagination libérée! La gentillesse, le courage de Yakari ! La force de Yoko, une FILLE si douée, si profonde, si humaine et si brillante et si honnête et si aimante! Et plus tard, Cédric, si proche de chacun de nous, parent ou enfant, et tant de recul qui allège les moments les plus durs!
    En vrai, il y a un livre à écrire sur le bonheur de lire !
    Où le roi va seul est à pied, je trouve que je deshonore et le livre et l'acte (d'éxonération)car je ne peux me concentrer sur les deux en même temps, quoi! car au bout du compte, l'un n'est pas moins noble que l'autre, c'est une question de respect : mon corps est aussi digne de respect que mon cerveau.
    Entre nous, j'ai un peu de mal à écrire et écouter simultanément nos deux candidats (candides ah ah ), de ce fait, je n'ai pas respecté mon pauvre cerveau! Ils commencent à s'échauffer un peu !
    O toi que j'ai tant et tant de plaisir à liredécouvrir, as-tu des hypothèses pour expliquer comment l'une des branches bien aimées (ô oui! )de notre famille a pu ne pas être touchée par la grâce du livre et de la lecture ? Est-ce que toutes les bibliothèques sont en elle (la branche en question? )déjà naturellement intégrées, et cherchent simplement le passage à la sublimation artistique, encore plus subtile que l'écrit, ce non dit d'autre forme, qui utilise l'espace autrement pour exprimer la pureté de l'être, de la vie , de l'art ?
    Fasse que sous nos yeux, il y ait toujours de quoi nous nourrir, nous enrichir, nous transformer, nous transporter...

    RépondreSupprimer
  2. Et bien, après lecture et relecture; je m'émerveille de découvrir à quel point nous sommes plus semblables que nous le pensons...
    Cela me rappel mes heures passées à lire, me cachant avec une lampe de poche sous ma couette, lisant jusqu'à plus d’heure.. Et le réveil un peu dure du lendemain.. Contorsionnée et le dernier chapitre du livre imprimé sur ma joue…
    Maman m’appelant pour manger, et s’époumonant pour me faire lâcher mon livre (voir mes livres, j’ai toujours aimé en lire de différents styles en même temps.)
    Pourquoi manger ? Pas le temps, trop peu de temps pour tout lire !
    L’amour des livres, quel qu’ils soient, pourrait-il être un virus familial ?
    Je me le demande !

    RépondreSupprimer

Un petit mot n'est jamais si petit.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.