4.4.11

J'avais pris un bouquin...


Sur ma table de nuit, une pile de livres. Ceux déjà lus, ceux à lire, et celui en cours. 
Ma veste sur le dos, je suis montée vite fait le prendre, retenir la page, et le fourrer à côté de l'Apn dans mon sac à dos. Rose, le sac à dos.
On avait tout défait et tout refait dans la chapelle le matin même. Histoire de ne pas voir les dos des cadres du voisin encadrer les cadres de ton oeuvre d'art à toi et vice-versa. Tu vois? 
Autant dire que j'avais zappé le vernissage à la salle Emeraude, qui n'a rien d'une pierre précieuse, sauf par ce qu'elle contient parfois.
Puis j'avais du monde à la maison. Puis j'attendais des Zotes. Fallait donc bien que tout soit prêt. 
Quand même, on était assez contents d'avoir réussi à caser tout le monde, sans que personne n'occulte personne, et permettant une circulation relativement fluide, sauf quand il y avait des bouchons.
J'avais pris mon bouquin. Page 208.
Donna Leon, tu connais? Elle raconte les aventures du commissaire Guido Brunetti. Celui qui vit à Venise et connais les ruelles comme sa poche. Et aime bien manger. Et qui a une femme superbe, avec un caractère au moins aussi breton que le mien, qui s'appelle Paola. (Oui, tu comprends le pourquoi du Paola, il vient de là).
Je m'étais dit, au cas où. Des fois que. Sait-on jamais. Parce que j'ai horreur de m'ennuyer, et avec un bouquin je ne m'ennuie jamais. Enfin, en même temps, je crois qu'un bottin m'ennuierait.

(tu peux cliquer et agrandir; les gravures de Leïla Damak et mes photos)

C'est moi qui avait les clés, alors je devais être la première. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Parfois, des curieux attendaient à la porte close de la chapelle!
J'ai ouvert. Cette fois, du premier coup, et sans que la poignée de l'autre côté, ne tombe. 
Avec trois rallonges de 25m, on avait mis les spots de la chapelle en fonctionnement. C'était mieux, vu le jour gris.  Leïla avait apporté du thé. Pierre, des pâtisseries marocaines. 
Du moment où on a ouvert jusqu'au dernier soir, il y a toujours eu un visiteur. Ni Leïla ni moi ne nous sommes assises. Leïla fait des gravures. Je ne savais pas avant ce jour, ce qu'était une gravure. Maintenant je sais par coeur, parce que Leïla, Leïla Damak, avec toujours autant de passion, a expliqué à tous ceux qui lui posaient la question, tous donc, comment elle faisait. Quand elle n'était pas là, j'avais eu le temps d'apprendre le discours, et répéter à ceux qui me posaient la question. Tu sais quoi? je trouve très intéressant la gravure. J'aimerais bien voir agir la presse, et puis le geste de la main qui manipule la pointe, ou bien le vernis qui peint le dessin pour la technique de l'eau-forte. Et puis l'application des encres, plus ou moins liquides, les couleurs. 
Je crois que je vais ouvrir un blog à Leïla!
Je te parle de Pierre. Pierre Bellot. C'est mon "patron", puisque j'ai fait quelques heures de secrétariat pour lui. Il est peintre de la bouche. Il est connu. A l'habitude des expos. C'était bien d'avoir son avis. Tu trouveras sa biographie sur le net, et tu verras que c'est un type très fort. (faudrait un blog à Pierre aussi, je crois...)
Il y avait aussi des voisins qui exposaient leurs tableaux à l'acrylique. Ceux qui tenaient la crêperie près de chez moi. Ils y sont encore, pour aider leur fils. M. et Mme Le Floch. Avec un nom comme ça, certain qu'ils ont des origines finisteriennes!
Et puis un sculpteur sur bois. Serge Tiemey. Avec qui on s'est rendu compte qu'il aurait pu connaître mes parents, etc etc...avec qui on s'est rendu compte que le monde est tout petit petit.

(Tableaux huile et encres de chine de Pierre, tableaux acryliques de Loïc et Annick Le Floch, Sculptures de Serge Tiemey)

J'avais pris mon bouquin, et je n'ai pas ouvert mon sac à dos rose une seule fois. 
Puis, il y a eu le dimanche. Le soleil enfin en milieu d'après-midi. Parfois, j'avais l'impression d'être à un mariage. Parler. Parler à tout le monde. N'oublier personne. Ceux qui viennent pour toi. Ou parce qu'ils te connaissent. Pour te faire plaisir. Pour passer un petit bonjour. Une ancienne collègue, un blogueur qui ne vit finalement ni au Canada, ni en Belgique, mais dans le Morbihan. La famille. Les amis d'ici. Que des bonnes surprises. 
J'avais les jambes cassées, mais le coeur comblé. 
J'ai appris beaucoup. J'ai aimé beaucoup. Je crois que tout le monde sera d'accord pour dire que ces deux jours d'expos entre les différents lieux, ont été un succès. Le temps a été avec nous. Et les Locoalo-Mendonnais aiment l'art et la culture. 
Beaucoup ont été surpris d'apprendre que leur voisin faisait de la peinture, de la sculpture, des gravures...Il y a eu des rencontres et des échanges. On se reconnaîtra mieux en se croisant dans les rues, on se fait la bise, on se tutoie. Tous potes. 
Ah ah! Pourvu que ça dure!



5 commentaires:

  1. Quel beau moment !! je suis contente pour toi. C'est le début d'aventures !! Vive vous tous !!!

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  2. Papillon, merci! je me suis bien amusée, c'est l'essentiel pas vrai?

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  3. Une belle initiative municipale, pas évidente, et dont la réussite encouragera certainement d'autres actions.

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