8.1.11

Souvenir souvenir.

Aujourd'hui on célèbre l'anniversaire d'un mort. D'un président, un homme d'Etat.
Je l'ai vu en vrai.
Pas très grand, pas très rapide, déjà très malade en fait ; il était venu inaugurer la Fac à laquelle j'appartenais en 1994. C'était un jour gris. Mais les murs de cette Fac étaient encore très colorés, c'était nouveau, c'était beau, c'était rouge, jaune, orange et noir. Moi, j'aimais bien.
A vrai dire, j'ai toujours un pincement au coeur quand je passe devant l'U.B.O.
C'est le symbole de mes envies, de mes échecs, de mes lacunes, de mes envies encore. A chaque fois, je me demande si ceux qui y travaillent ce jour-là, dans la bibliothèque, ou au CRBC connaissent leur chance.
Je ne réalisais pas bien à l'époque. Je suis quelqu'un qui comprend vite à qui il faut expliquer longtemps.
J'associe François Mitterrand à la culture, à l'intelligence, à l'humanité aussi. C'était quelqu'un. Pour moi, il n'y a aucun doute là-dessus, je continue de lui porter un grand respect. Jusqu'au bout il est resté digne. Bien sûr les "affaires". Les secrets. La part d'ombre. Et bien tant mieux. Il en faut bien des erreurs, pour apprendre.
Pourquoi je pense à lui, ou pourquoi est-ce à la Fac que je l'associe?
Parce que les deux sont liés.
Continuer d'apprendre, se cultiver, rester curieux, pour pouvoir s'exprimer, comprendre, et apprécier les choses à leur juste valeur. Je suis persuadée que de la connaissance naît la compréhension, et que cette compréhension est indispensable pour une certaine harmonie sociale.
La Faculté, est un espace de liberté pour apprendre. Rien n'est ou ne devrait être tabou, tout peut s'étudier, s'expliquer. Il est possible de communiquer avec les "sachants". S'ils ne savent pas, le statut d'étudiant est un sésame pour aller plus loin, une autre ville, une autre bibliothèque.
C'est l'accès à tout le monde quelle que soit sa condition sociale dès le Bac en poche, au monde. A l'Autre.
Il faut juste avoir envie. D'aller plus loin. Ne pas se contenter de ce qui est sur la table devant soit, mais aller voir sur le livre d'à côté. L'étagère du dessus. Ne se fixer de limites que celles de sa résistance physique. Avoir un poil dans la main rend les choses plus difficiles. Les regrets des années plus tard de ne pas avoir eu suffisamment de lucidité sur ces clés qui nous sont quasiment données...
Evidemment, la nécessité de payer un loyer et de se nourrir, raccourci considérablement les ambitions.
Mais c'est parce que je ne voulais pas vraiment. Je suis sûre que si j'avais vraiment voulu, si et si et si...j'aurais agi autrement.
Donc, regretter, mais se rattraper.
Mieux vaut tard que jamais. Vieux motard que jamais.
Vive la Fac, quoiqu'on en dise.

PS: aujourd'hui: Emily Loizeau, "Pays sauvage"
Youn sun Nah, "Voyage"
et Eddy Mitchell, "Grand Ecran"

Yes.

9 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi, de bout en bout, sauf que je suis allé à la Faculté de Provence, Fac de Lettres, en Arts Plastiques...

    Vive la Fac, oui !^^

    Besos Tifenn

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  2. Oh! un lecteur :-) !
    La Fac dans le sud, pas besoin de couleurs aux murs!

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  3. Youn sun nah : oui :-)

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  4. L'Université, tu le sais, est un endroit , c'est l'endroit où je me sens le mieux.
    J'y suis revenue à 35 ans et jusqu'à 41, avec tout à fait d'autres objectifs qui ont changé ma vie.
    Y étudier adulte, adulte dans sa tête, c'est un luxe, une volupté, un enrichissement que je te souhaite de tout coeur. On peut y aller à tout âge en France. Et c'est encore abordable. Les anglais ont manifesté durement contre l'augmentation des frais chez eux. Les amis outre- atlantique sautent au plafond quand je donne nos prix d'inscription ici " Quelle chance, quelle chance vous avez !!"
    Chance... à garder.....vigilance.....

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  5. Belami, oui! très bon disque. Et le Eddy je l'ai emprunté car il y a un duo très drôle avec Melody Gardot: over the rainbow, où Monsieur Eddy parle en français en roulant les Rrrr comme en anglais. Désopilant.
    Lôlà, oui c'est luxe et volupté...volupté vraiment. J'espère...

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  6. "Préférer le respect des autres à la domination et à la répression".
    Depuis le 21 mai 1981, la rose est devenue une très belle fleur

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  7. Etrange coïncidence Tifenn, mais j'ai vu Mitterrand dans des circonstances analogues pour la pose de la première pierre de l'université de La Rochelle, ville dont le maire, Michel Crépeau, était son ami. C'était le 22 mai 1992. Il y avait également Helmut Kohl, le chancelier Allemand.
    Il est clair que les libertés publiques ont progressé sous ses deux présidences.

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  8. Pincée de thym, et c'est une de mes fleurs favorites, surtout les rouges :-)
    Marcus, bé, on peut donc confirmer que Tonton était en faveur de la culture pour tous :-)

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  9. "C'est l'accès à tout le monde quelle que soit sa condition sociale " oui, en France, et c'était aussi possible en Roumanie il y a quelques années.
    C'est en Nouvelle Zélande que je me suis heurtée à l'impossibilité d'y aller, à 22 mille dollars l'année c'était impensable, alors, pour une année, j'ai fait travailler mes mains et moins mon cerveau. C'est là qu'on se rend compte davantage de la chance...

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