Il arrive que le hasard fasse de beaux moments.
En ce moment nous avons belle maman et beau papa à la maison, pour fêter quelque chose dont je te parlerai peut-être ultérieurement, je ne radoterai donc pas tout de suite.
C'est difficile pour moi d'être loin de mon ordinateur, des mots que j'ai envie d'écrire, mais c'est comme une discipline, parfois je ferme la pomme et je n'y pense plus pendant de longues heures. Ainsi, je me suis forcée au départ, à ne plus penser à rien en pixels quand je suis en famille, ou le moins possible.
Je me nourris aussi de leur présence, j'aime profiter de ces moments qui avec le temps se réduiront, qui, un jour, ne seront plus. Je ne veux pas avoir à regretter de ne pas avoir été là quand c'était possible.
Actuellement, tout le monde dort encore. C'est pourquoi.
Parce que hier soir, j'ai passé un très bon moment. Nous, avons passé un très bon moment. Je me suis même payé le luxe d'un fou rire. Un vrai. J'en pleurais.
En général, nous faisons un peu ripaille. Apéro, repas...copieux, vin. Hier soir j'étais très raisonnable (comme toujours). Après le dîner, les enfants vont se coucher, rien que de très normal en somme. La grand-mère leur raconte une histoire, le grand-père les calme comme il faut en leur faisant force chatouilles, nous soupirons de concert, avec un petit sourire, parce que c'est toujours pareil. Les enfants aiment leurs grand-parents, ils le leur rendent bien.
Et puis, nous "passons au salon" pour discuter un peu.
En général, on parle de la situation politique, de la société, enfin, ils en parlent, ils s'insurgent, ils argumentent, parce que j'en suis bien incapable, parce que je pense comme eux, et parce que j'ai bien du mal à parler tout le temps de la même chose et parce que mon ignorance m'empêche d'en dire plus. Il refont le monde, ce monde qui tourne encore malgré tout.
Hier soir, j'ai osé faire une entorse à ma règle.
Il faut savoir que j'ai très peur du regard critique de beau papa. Il va toujours où ça fait mal, il remarque toujours le truc qui ne va pas. Il ne complimente pas. Quand je montre une de mes photos, je fuis, ou bien je bouche mon oreille, ou bien je me suis préparée à ce que je sais que je vais entendre.
Hier soir, je n'ai pas montré une photo j'ai fait lire un texte. Maso, je suis.
Tu sais que je participe à l'écriture (non, tu ne sais pas?) d'un "roman à plusieurs". Ça peut te paraître bizarre, c'est vrai, plusieurs auteurs à écrire sur un même thème, c'est risqué. Il faut que je te dise que c'est un exercice qui me plaît, qui m'amuse, et même si je ne parviens pas à être totalement "moi", parce que ce n'est pas moi qui tire les ficelles, et que je ne connais pas "la fin", j'aime ce travail qui n'en est pas un.
Je considère que c'est un exercice qui me dégrossi. Et qu'à force d'écrire, peut-être qu'un jour, j'écrirai vraiment.
Enfin, c'est pas ça que je voulais te dire.
Non.
Hier soir j'ai donc fait lire ma dernière production au projet, beau papa y a trouvé des allusions érotiques, ah bon, disais-je, non, c'est pas vrai, une carabine est un engin aussi, un engin, ce n'est rien d'autre. Enfin, je riais, et puis s'il critiquait c'était pas grave, j'assume. Enfin, il parlait d'érotique et donc j'ai poussé le vice à lui faire lire "l'habit" en bas, tu sais, ce texte qui m'a attiré une majorité de commentaires masculins et de nouveaux lecteurs.
S'il savait, si tu savais, hein. Si...
Nous avons donc parlé littérature. Comme j'étais contente. Pour une fois on parlait d'un truc auquel je pouvais apporter ma pierre.
On a parlé de John Irving qui est intervenu dans une émission littéraire que je ne regarde pas (horaires), de Le Clézio etc...
Je ne sais plus comment le sujet a dévié sur la musique française.
Une des phrases de belle maman, sans doute, "c'est comme Jacques Douai, tu sais la chanson..." et elle chantait, et beau papa retrouvait le titre et belle maman disait "oh oui, j'aimerais bien réécouter cette chanson".
Tu vois, l'ordinateur était à mon côté, en veille mais accessible, je me suis dit : pourquoi pas et j'ai trouvé la chanson.
Et puis une autre.
Et encore une autre.
Parce qu'à chaque fois : "oh oui et puis celle-là aussi tu crois que tu pourrais la trouver?"
Mon ordinateur est un véritable petit génie, il a trouvé Jacques Douai, Bernard Haillant, Léo Ferré oui bien sûr et puis le tout premier disque de Brel avec la chanson "les pieds dans le ruisseau" ou bien " Sur la place" titre de l'album aussi.
Ils étaient émus, tu peux me croire. Plus de trente ans qu'ils n'avaient pas entendu ça. Plus de trente ans et belle maman qui connaît encore par coeur les paroles de toutes les chansons. Respect.
Belle maman a dit "oh, ce serait bien, hein Lu, d'avoir un ordinateur"...
Et puis, le fou rire aussi.
Souvent, dans les repas de famille, il y a le démarrage, on parle de tout de rien, et puis y a un truc qui dérape, une parole qui se bat rompue avec une autre, et avec un peu de chance, tout le monde se marre.
Tu vois, on a cherché la soeur de Maxime Le Forestier. Tu savais qu'il avait une soeur? ben, si. Catherine. J'ai trouvé. Elle a chanté une si belle chanson, écoute, me disait belle maman, écoute.
Oui, j'écoutais.
Mais comme j'avais trouvé le morceau sur Yout**, ces couillons là, ils se sont sentis obligés de mettre des images. Il n'y a pas de clips parfois, pas de concert, juste la musique et puis, pour remplir la case vidéo, ils te mettent des images.
Faut que tu saches que belle maman est pudique. Très pudique. Parfois elle te sort des mots qui ne le sont pas, mais c'est presque à l'insu de son plein gré.
Là, il y avait la jolie chanson de Catherine, et des photos défilaient sous nos yeux. (Belle maman et moi on est sur le canapé, les gars en face, ils ne voient rien, ils écoutent, eux).`
J'ai commencé à sourire dès les premières photos. Ne t'inquiète pas je te mettrai le lien, tu les verras aussi si tu veux. Des photos très classiques en quelques sorte, pas très originales, mais j'ai commencé à rire quand j'en ai vu qui me faisaient penser au calendrier des rugbymens. Tu vois, y avait belle maman pudique à côté qui voyait ces photos de beaux mâles, musclés, luisants etc...j'ai proposé de baisser l'image pour qu'on aie que la musique parce que vraiment non, ça n'allait pas avec.
Elle a dit non.
Tu penses bien que là, j'étais déjà en larmes. J'ai montré aux hommes, les couples à demi-nus des photos, pour qu'ils comprennent ce que regardait belle maman. Ce que voulait voir belle maman.
Il y avait la chanson très fleur bleue sauf si tu y mets les images sus-mentionnées, belle maman qui ne voulait pas que j'enlève l'image, et je n'en pouvais plus.
Je ne me souviens même plus de paroles de la chanson, c'est gâché, Catherine Le Forestier elle restera dans ma mémoire pour ce rire-là.
C'est par le grand Jacques, qu'on a fini la soirée.
C'était beau, tu sais. On en fait plus des chansons comme ça, disaient-ils.
C'est vrai. C'est de la poésie en musique, c'est une envie de chanter qui vient, c'est...bien.
J'ai voulu leur parler du Slam, de Grand Corps Malade, d'Emily Loizeau, de Babet, d'Arhur H, d'Higelin, bien sûr, mais à quoi bon.
Hier soir, ils sont redevenu adolescents, ils se sont couchés tout tendre, tout sourire.
C'était un bon moment.
Puisqu'on en parle, tu pourrais pas nous passer autre chose que Grand Corps Malade?
RépondreSupprimerJe sens que je vais bientôt avoir un hot-spot wifi à Paluden, très hot même ;-))
Au pays de ton corps... parcourir tous les tatouages, faire des gammes sur des abdominaux façon tablette de chocolat, mmmmm, du chocolat noir... Bon c'est pas tout ça, mais il faut que je retourne aux fourneaux ! Peut-être pourrais-je faire le coup de Catherine Le Forestier à mes invités du soir. Ca a l'air facile de basculer de John Irving au calendrier pour dames en manque de muscles à se mettre sous la main ! Mais où est donc l'ordinateur tiens ? ah le voilà, je vais de ce pas le poser sur la table basse, au milieu de l'apéro. J'espère que ma soirée sera aussi belle, en tous cas, je vais profiter de ce moment. Merci d'avoir récité la tienne d'une si jolie façon.
RépondreSupprimerCes moments partagés sont très agréables...Et c'est là qu'on félicite le progrès de son aide. Vive Internet, Youtube et tout le toutim...♪
RépondreSupprimerBesos tifenn ♥
c'est beau ce que tu as écrit Tifenn
RépondreSupprimersur le lien invisible, fort, entre générations, entre vous tous... qui grandit, s'étoffe, s'épanouit.
Les petits ruisseaux, je ne sais pas si je connais mais "sur la place" , ô oui, et je l'ai tant chantée! Dommage qu'hier, ce n'est pas ce dernier titre qui a été mentionné. Enfin, dommage pour moi, parce que vous, cela aurait pu avoir un gpoût de réchauffé (hum, pardon, mais c'est comme ça qu'on dit, aussi!)
RépondreSupprimerAh ça oui alors, la vidéo c'est un collector. Elle vaut son pesant de cacahuètes. :o)
RépondreSupprimerAutrement, la magie du net, j'y ai toujours cru.
D'ailleurs, le "cold case" dans lequel je me suis plongé depuis quelques jours semaines me révèle bien des surprises.
Patrick, ayé, j'ai changé :-)
RépondreSupprimerPincée de thym :-) j'espère que ta soirée...
Jack, vive internet surtout si on sait s'en passer!
Charles, oui, c'est un lien.
Mamutter, elle est belle cette chanson. Le dernier titre d'hier ? I wish you a merry Christmas, I wish you a merry Christmas...c'est ça :-D
Marcus, n'est ce pas, un bol de cacahuetes au moins...cold case, c'est ce soir, je regarderai tiens :-)
hors sujet, mais ils sont magnifiques les oiseaux de ta photo bleue. A leurs ailes je dirais des rapaces ou des urubus mais sais-tu quel espèces ?
RépondreSupprimerMoukmouk, Ours blanc des lointaines, très lointaines latitudes, ce sont simplement des mouettes et goélands...ici, c'est le bord de mer, ciel de fond d'aber en décembre...du bleu, du vent...
RépondreSupprimerLe choix des photos de la vidéo vaut le coup :-D l'alternance de couchers de soleil romantiques et des rugbymen... + deux filles à la fin, probablement pour la parité !
RépondreSupprimerSinon, quels beaux moments avec les grands parents et l'informatique, c'est chouette les différences de génération !
Oui, c'est chouette quand ça permet d'^tre compris aussi, voir que l'ordinateur c'est utile...:-)
RépondreSupprimerj'ai fait la même chose avec ma mère qui ne voit pas l'intérêt d'internet...sauf quand il s'agit de lui retrouver une chanson qui l'a émue aux larmes...
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