12.1.11

L'habit...

Tu es devant moi, fier et droit, perdu dans la foultitude, et je me demande ce qui me pousse vers toi.
Vous êtes si nombreux, il faut faire un choix, pourquoi toi?
Il y a ceux qui sont vêtus de noir avec une légère trace de rouge, pour attirer le regard, la reconnaissance. Il y a ceux qui sont tout de blanc amidonnés, raides, aussi fiers que toi?
Et puis, les tailles, grands petits, épais, minces, un vaste panel de tes semblables.
Tu m'as fait de l'oeil. J'ai vu. Mais je n'étais pas libre. Pourtant, tu as tenu bon. Tu es revenu à la charge, ou bien plutôt, je t'ai revu tant et tant, si patient, que.
La première fois que tu m'as possédée, je me souviens. J'étais allongée, semi-allongée, c'est souvent le cas avec toi, et je te tenais entre mes doigts. Tu m'as fait vibrer. Cette sensation de basculement, cette révélation, ces moments éternels à jamais gravés en moi, à l'envers de ma peau. J'ai pleuré, aussi.
Parfois, tu m'as tellement émue, qu'il a fallu du temps avant que je recommence à te fréquenter.
Il faut du temps entre nos histoires.
J'ai pu bouder. Te voir, là, arrogant, inaccessible, comme un trésor à convoiter, comme une perle qui ornerait mes souvenirs d'une pureté éclatante, j'en étais malade, envieuse, jalouse. Je t'ai dédaigné, pour que tu saches que tes beaux habits ne me feraient pas succomber.
Tu l'as bien compris.
C'est dans ton plus simple appareil que je te préfère. Brut. Rugueux. Pur.
Je te caresse alors avec délectation, de mes mains, je te retiens de tomber, de mes doigts je suis tes lignes, de mes yeux, je m'abreuve de tes mots. Je fais d'incessants va et viens quand décidément tu me résistes et que tu tiens bon, à tel point que je doute. Je ris alors, quand je réalise comme tu me manipule. J'aime, quand tu me troubles, quand tu m'entraîne dans des faux-semblants, quand tu me fait croire ce que tu veux. J'aime aussi quand tu me fais rêver. Nous pouvons aller partout, rencontrer qui l'on veut, croire que tout est beau ou se faire peur par des horreurs que l'on ne veut même pas imaginer. Alors même que je les regarde en coin, m'en repaître pour m'en éloigner. Tu as tant de pouvoir. De charme. Charismatique.
Tu entres en moi comme un fleuve. Tu me donnes tout, je prends tout, j'assaisonne ma vie de ce que tu m'apportes. Tu es mon sel, mon poivre, mon piment, mon parfum favori. Tu es tout quand je te tiens dans mes mains.
Je m'abandonne.
La fin, est une petite mort qui me fait soupirer. Je te regrette dès que je rabats la couverture. Tu me manques presque tout de suite.
Toi.
Mon livre.

17 commentaires:

  1. Joli texte...

    Je mettrais mon habit de pirate, quand tu me liras en vente partout, et j'aimerais ça...^^

    Besos Tifenn ♥

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  2. L'habit qui ne fait pas le pirate? :-)

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  3. yes...superbe...je sais c'est tarte comme commentaire..mais, tu sais que si je laisse ma trace, c'est que c'est sincère et venant du fond du cœur... ...et, pardonne moi mon absence en ce moment...mais j'ai troqué ma plume contre du tissu, du fil, des ciseaux....toujours dans la création...mais différemment ;o) Je t'embrasse ma belle

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  4. Léna, aaaaah, te voilà toi :-)
    Je ne sais rien faire du tissu et des ciseaux, je viendrai prendre des leçons :-)

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  5. Et je te laisserai volontiers tourner mes pages.

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  6. Quel homme n'aimerait pas qu'on dise ca de lui?

    Sans la chute, c'était déjà très beau. Avec la chute, c'est sublime!

    ... Jusque là, tout va bien, jusque là tout va bien... ;-)

    Plus dure sera la chute? Oui, et alors?

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  7. ah cette chute...
    vive les formats courts et denses...
    :)

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  8. Tifenn, quelle ipagination!

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  9. je vais dans un lieu où tous je les retrouve et chacun je découvre. Silencieux ils m'attendent, alignés, prenant un air sérieux ou bien nonchalants débridés sur des petites tables, à bout portant. A protée de.
    Le lieu est grand, il y fait chaud. les emporter, les choisir, m'en gaver, même si je sais que d'autres avant moi et d'autres après. Non, je ne pense jamais à ces mains qui les ont tenus, retenus, parfois au delà des délais recommandés. Car il faut savoir laisser, respecter les limites. Prendre et rendre à la mesure de la récolte et continuer la quête du plaisir dans ma Médiathèque.

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  10. Vangauguin, bienvenue! Merci de votre lecture :-).
    Tanakia, je me suis franchement amusée, c'est vrai, merci d'être venue laisser ta patte :-)
    Jaleph, ouaip, ipagination? vraiment? :-)
    Plume, j'use et abuse aussi de la médiathèque. Pour la musique aussi. Quand je suis totalement séduite, parfois, j'achète. Pour garder. J'aime bien garder :-)

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  11. Trop bien. Mais tu ne fais pas que lire j'imagine ?

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  12. Je comprends mieux maintenant tes mots ailleurs , oui, tu as raison, les livres sont importants aussi, " ça " favorise les rêves et puis, " ça " pimente, alors tu penses à moi : )
    Le livre...pour moi aussi un amant idoine...

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  13. Perfidie à l'ouest.
    Bien lu.
    ;-)

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  14. Richard, je lis, je regarde, je relis, je pose, je ferme, j'entreprends, j'ouvre...
    Dana, ah ? :-D
    Bil, moi perfide? oh :-)

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  15. trop forte...
    toi... ;)

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