24.11.11

Matin calme



C'est ce titre que porte l'album.
Rien à voir avec le Japon, pays du matin calme (ou bien c'est la Chine? ) ( ah ben non, c'est la Corée, et du coup ça me paraît moins calme) 
On va dire que le pays du matin calme c'était l'Istrec et la pointe du même nom, ce matin. 
Une fois les bruits du moteur, ou du tapis, ou de l'ensacheuse, éteins bien sûr. Ou les avions de chasse passés. 
Deux chalands sortis, peut-être qu'il y en a un supplémentaire pour promener ma petite personne, ou peut-être que la place est limitée sur le pont. C'est vrai qu'entre les caisses (?) les balises, les poches pleines, le râteau et la fourche, le treuil en plein milieu, la drague et toutes les chaines et câbles afférents, ça t'en laisse pas trop, de la place.
Mais.
Les couleurs. Les caisses sont d'un plastique seyant dans la lumière douce du matin. Un joli rouge un peu passé, un vert, passé aussi, le gris du chaland qui reflète la lueur du soleil qui filtre dans la brume, du mauve encore, le vert des algues translucides, l'eau claire, on y voit les Sargasses qui ne devraient plus y être en cette saison...
Descendre dans l'eau, protégée par les cuissardes, cette fois à ma taille, marcher le long des tables, regarder les mains faire, retourner les poches (c'est pour nettoyer, enlever les algues et les bestioles qui se collent à la poche et pourraient empêcher le développement de l'huître), voir les différentes techniques pour le même travail, en rire avec eux, et contempler.
Un héron cendré déploie ses ailes, une mouette survole un goéland.
Il faisait beau.
En continuant le balisage des parcs commencé quelques jours avant (il faut un coefficient de marée assez fort pour que l'eau se retire suffisamment), remonter le chenal vers un banc de sable en amont où des pêcheurs à pieds partent aux rigadots peut-être à la palourde why not, et penser à Turner.
Ce fabuleux tableau de Turner, noyé dans la lumière d'une pêche sur le sable d'une plage, avec un soleil orange qui irradie les personnages ployés dans l'effort. Ce matin, j'ai vu le tableau devant mes yeux.
Ou presque.
Le chaland se déplace avec les mains de Jean-Noël, qui le tire à son pas, sans un bruit, sans écume, avec juste une légère ride soyeuse de l'eau claire, il glisse.
Le bruit du moteur et c'était le vent fais sur le visage. Voir la côte se déplacer, ne rien reconnaître vraiment, ou plutôt commencer à se repérer. Il me dit que parfois il vient travailler de nuit quand il a des commandes importantes, pour avancer le travail à terre. Je n'imagine pas la nuit. Il connaît ses parcs, ses carrés comme sa poche, mais quand même....C'est la marée qui commande.
On remonte plus loin que nécessaire au-delà de la langue de sable. Je vois les pêcheurs de Turner et j'ai envie de faire nanana-nanèreu, tellement je suis bien sur l'eau. Autant Turner soient-ils, je préfère ma place à la leur.
Tellement j'ai de la chance.





11 commentaires:

  1. T'as la patate, toi, en ce moment.

    RépondreSupprimer
  2. C'est pas faux.
    Mais bon, avec tout ça, je te dis pas le bazar à la casa!
    Courage!

    RépondreSupprimer
  3. Ike et Tina... Turner? :)

    RépondreSupprimer
  4. La photo de ta bannière m'intrigue. Des mains enlacées, des postures de danseuses...

    RépondreSupprimer
  5. Qui contemple le marnage ne fait plus son ménage.
    proverbe rétais… (apocryphe)

    RépondreSupprimer
  6. Marielle, bienvenue :-) Oui, ce sont mes amies danseuses au moment des étirements après l'heure de danse africaine :-)
    Marcus, eh non, c'est triste hein? (pour le ménage)

    RépondreSupprimer
  7. magnifique, le texte, les textes --car j'ai lu les billets suivants, et tes photos, quel plaisir!

    RépondreSupprimer
  8. Si tu savais le plaisir que j'ai eu à les faire Ariana! merci à toi!

    RépondreSupprimer

Un petit mot n'est jamais si petit.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.