17.10.11

Comme un dimanche...


 La veille, faire des tas de cailloux sur le sable meuble, regarder les vagues, écouter leur chant, voir les rires des enfants sur la photo d'avant, et puis en vrai, là, devant.
Le jour même, y aller, déposer le bulletin dont tu sais qu'il ne sera pas majoritaire, tu n'avais pas voté pour elle au premier tour, mais là, tout de même, une femme, qui dit ce qu'elle pense, oui, tu aurais aimé, tu votes pour une femme.
De toute façon depuis le début tu hésites, tu ne sais pas bien ce qui les différencie, il te faut l'avis de ton homme, qui sait mieux, et puis, tu finis par te dire oui, elle vit avec lui, c'est une femme bien, elle cite Aimé Césaire à la radio parfois, il doit l'être aussi, alors tu as voté pour un homme.
Au final, tu admires ce qui s'est produit, la mobilisation de tous, de tant de gens, alors même que dans ta commune ils ne sont que 333 (dites 33) sur les plus de 3000 habitants. Tu y es allée, les mains dans les poches, l'air de t'en fiche qu'on te mette une étiquette, fière au fond de faire partie d'une minorité, oui, c'est le cas ici, tu revendiques. T'étais pas nombreuse. Du coup, on est poli avec toi, on te dis du madame et on te conduis aimablement, on t'explique alors que tu sais, mais ne gâche pas le plaisir quoi.
Glisser l'enveloppe bleue.
Et puis, prendre la voiture et aller te changer les idées avec les tiens, dans cet endroit qui te fait toujours de l'effet, y a pas, la montagne armoricaine ni calamar, tu aimes.

 Montagne?
Oui, quand tu vois les photos d'L. tu souris. C'est sûr, pas tout à fait la même montagne. La sienne est abrupte, la tienne est douce. La sienne est grandiose, la tienne cache son jeu.
Mais peu importe, dans les deux cas, c'est beau.
Le vert strident, on pourrait le croire radioactif, tellement vert, mais c'est juste le soleil qui arrête son rayon, juste là, avant que le nuage prenne d'assaut la descente du mont.
La plus petite dit, on dirait la savane, oui, répondons-nous, mais tu ne vois pas de girafe, tu aimerais un baobab.

Après tu rentres, de "rentrer chez toi", tu as plusieurs chez toi, et toujours ce même immuable paysage pourvu que ça dure, de vallons, de creux et de bosses, du bois de l'Isle, et de vaches non plus pie-noires, mais crèmes, les temps changent tout de même.
Un jour, tu construiras une cabane en haut de ce champ-là, tu l'as écrit, tu ne t'en lasses pas.


Même si un pommier fait des pommes grosses comme des cerises, on dirait une guirlande de noël, mais bien plus jolie, et puis ton fils y goûtes, y sourit, elle est un peu sucrée la pomme de lutin, de korrigan, de petit être en somme.

Le soir, tu sais qui a gagné, bon, tu ne sais pas si tu aimes, parce qu'aucun de tes votes n'a été validé,  mais tu sais qu'il y a eu leçon de démocratie.
Advienne que pourra.

Ps (!!) : Oh, quand tu cliques sur une photo, elle s'affiche en diaporama avec les autres du billet dis donc.

10 commentaires:

  1. Moi recalée au deuxième tour pour cause de déménagement, pas notée dans la liste du village.
    Bouh
    et
    Bof pour la suite

    RépondreSupprimer
  2. Belle journée, et belles photos, quant au bulletin, ha ha.. on est tous prêt à remplacer un nain de jardin par un nain de jardin!

    RépondreSupprimer
  3. Anecdote d'avant le premier tour des primaires
    deux nanas du quartier qui bossent au centre social trainent à l'accueil et une feuillète le journal local

    - C'est qui Hollande ??? demande-t-elle d'un ton bourru crash
    - C'est l'ex à ségo, lui répond d'une traite la brunette style je me lime les ongles

    ...
    je me retourne
    - H. tu sais pas qui est François Hollande ?
    - Euh (gênée) ben si je l'ai vu c'est un grand chauve avec des lunettes


    .....

    OUARffff Vive la politique en banlieue de campagne !

    RépondreSupprimer
  4. Je n'y suis pas allée,
    jamais voté PS au premier tour, du coup le faire avant le premier tour...
    En plus, je me rends bien tristement compte que ce pays n'y est pas prêt à élire une femme,(le sera-t-il un jour), et Hollande, j'ai du mal à l'imaginer au G20...
    Rrrrr, ça va pas être facile, je le crains.

    RépondreSupprimer
  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  6. Oyé, les filles, débordède je suis au point de ne pas répondre vite, mais je vais reviendre...

    RépondreSupprimer
  7. Boh, il ne m'inspiraient ni l'un ni l'autre, j'ai laisse les militants choisir. J'irai en mai prochain, pour de vrai, voter a gauche.

    Elle est jolie ta montagne. Tu sais, les petites pommes sauvages, il y a quelques recettes pour les accommoder dans le dernier livre de Lilo - si ca t'interesse.

    RépondreSupprimer
  8. Ah cette montagne! que je suis heureuse de bientôt pouvoir la cotoyer tous les jours, lui dire merci, lui dire que je l'aime, et qu'elle est mon chez-moi. Sentir cette onde qui me traverse de bas en haut, qui me rappelle que oui la vie est belle, que je lui appartiens, et qui me rattache à cette terre. C'est ça les racines?

    RépondreSupprimer

Un petit mot n'est jamais si petit.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.