16.5.11

Se Ressourcer.

J'étais contente, très contente, d'aller à Brasparts ce dimanche.
Tu sais ce qu'est Brasparts, à part le centre du monde?
C'est le centre Finistère, l'endroit qui, dit-on, "est impossible à aplanir, même à Dieu".
C'est le lieu des souvenirs de vacances. L'endroit qui en 30 ans a gardé le même paysage. J'y ai mes repères. Evidemment, il y a quelques changements notoires parfois, comme une nouvelle pâtisserie, bio, avec des réalisations à tomber, ou à se taper le cul par terre, oui, parfois je dis des gros mots.

Les champs sont les mêmes, ils passent de la couleur marron à vert tendre en une saison. Ils sont ondulés par le massif armoricain et par le souffle du vent sur les épis en herbe. L'horizon peut frisoter comme un brocoli, avec les arbres vieux et variés des vertes forêts.

L'hiver, la boue et l'eau des rivières, l'été, la fraîcheur de l'ombre et le murmure du ruisseau.
Et ses chemins creux. Le chemin creux qui te donne l'illusion de parcourir les entrailles de la terre, tu touches du doigt le vivant et le beau, l'humus, la fougère, la mousse, les ombellifères.

Nous avons rejoint "la fontaine" ce n'est plus un lieu, c'est un prénom commun, quand on dit "la fontaine" c'est forcément celle de Brasparts, en bas du chemin très creux et de la maison. On y a mouillé quelques postérieurs, une pierre plate de lavoir qui glissait comme une patinoire. Elle est toute belle et toute refaite aujourd'hui. On s'y reflète.

Puis nous avons traversé le bois de l'Isle. Là où les ruissellements, les petits ponts, et les arbres vieux se mettent en quatre pour que la lumière y soit encore plus belle. Elle traverse tout ce jour là, de la cime à la feuille verte. Elle éclaire les visages. Elle aveugle les pierres.

Nous sommes allés vers l'endroit où mon père allait chercher de l'eau, petit. Le plus petit d'entre nous, quatre ans, a dit après de longues minutes de marche pour ses petites jambes, quand est-ce qu'on arrive au magasin? (là où son grand-père allait prendre de l'eau...)
Nous avons foulé l'herbe douce et fraîche d'un sous-bois.

Nous avons croisé d'autres marcheurs.
Et puis nous sommes rentrés pour le goûter. Non, je ne vais pas encore la ramener avec la pâtisserie...mais mmmmm.
Sur la route du retour, j'écoutais Ali Farka Touré "In Heart of the Moon". Magnifique. Le ruban de la route se déroulait sans encombre, gris clair. Les enfants dormaient, repus, d'air, de lumière et de vie.

8 commentaires:

  1. Une PATISSERIE digne de ce nom en Bretagne? Et c'est pas une blague? Il faudra qu'on mette ça au programme d'une de nos balades dominicales!
    Une fois, dans ce coin-là, on avait un peu trotté, et au retour, il pleuvait.
    Je crois que c'était l'automne.
    Dans la voiture, on disait, "il faudrait qu'au détour d'un virage on voit une petite pancarte qui indiquerait une crêperie au fond des bois", et paf. Une pancarte.
    Je ne me souviens plus du nom de la fameuse crêperie, mais c'était pas loin du Mont Saint-Michel (de B.) et c'était mmmh un délice. Tout. L'endroit, la fille, les galettes.

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  2. Oauiiis, tu sais moi j'aime les choses simples, ce qui est trop compliqué j'aime pô. Là, pas de crème pâtissières, mais des mousses de fruits à l'agar-agar et du chocolat à 70%...entre autres. Le boulanger fait aussi du pain, avec le pâtissier, du pain au levain, bien sûr.
    Suis sûre que la crêperie existe encore, puisque le mont aussi :-)

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  3. Comme elle est belle la sixième photo, l'avant dernière !

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  4. C'est ma préférée aussi, très très réussie

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  5. Je suis contente que vous me disiez ça les filles, parce que c'est aussi pour moi la préférée..et le seul commentaire que j'ai entendu avant était, bof, elle est floue :-)

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  6. Une fois qu'on a pris le temps de la regarder vraiment, d'aller de bas en haut et découvrir..le haut..si surprenant et qui donne toute la puissance émotive...on peut alors revenir, se laisser glisser vers le bas, toucher les contrastes et la sensualité de la nature avec ce glissando vers les êtres, lointains mais sûrs, qui n'avaient surtout surtout pas besoin d'être tracés au crayon mais bien au pastel. Ils sont d'autant plus présents et toi tu es l'oeil qui les aime et cachée aussi, comme tu aimerais l'être.
    Voilà ce que je ressens. Et le soleil, bien sûr, impossible de le dire, il EST traversant toute la photo, comme un géant

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  7. une ballade superbe et encore protégée.c'est étrange que le centre bretagne n'attire pas plus car c'est tout aussi beau que le reste...et en plus quand on y a des souvenirs...

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  8. L. tu aurais mérité d'être dans la photo :-)
    Maja, oui, c'est un beau coin, un peu austère aussi parfois...mais plein de légendes et de magie, en plus des souvenirs :-) (et de la maison de ses parents :-) )

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