Parfois, la vie qu'on aime on l'aime encore plus.
Les soirs ordinaires où les situations dramatiques sont à notre porte et qu'on se trouve plongés dans une triste histoire d'humains, de couples qui se déchirent, avec violence. Et avec enfants.
Ainsi, un geste de trop, des cris, une fuite et un corps qui tombe. Le cri d'un enfant.
Nous avons couru, appelé les pompiers, recueilli l'enfant, adolescente en plein trouble.
J'ai mal dormi. Peu dormi. L'odeur de la mère blessée (sans gravité avons-nous su après) sur mes mains, puisque je lui ai caressé la tête, les joues en attendant les lumières bleues. Des minutes qui paraissent des heures. La peur. Peur de la douleur. Peur de la mort. Peur de la suite. L'enfant a dormi chez nous. Et puis ce midi, retour à la maison. De l'hôpital. De la fuite.
Et maintenant, j'ai peur. De ce qui peut recommencer.
Ma vie qu'on aime qui est la mienne est si loin de cette vie là. J'ai touché du doigt les drames. Je me sens salie. Inquiète.
Incertaine de ce que je/ nous devons faire.
Je mesure la chance que j'ai de la vie que j'ai.
Bouhhh Quelle émotion, quel trouble ! On est envahi, touché au plus profond quand on le partage et qu'on en a plein les mains. oui, ça fait réfléchir loin, le corps est secoué totalement.
RépondreSupprimertu vois, pendant deux ans j'ai écouté et accompagné des familles en détresse totale, des enfants séparés, violentés, des drames épouvantables, des vies ravagées. je n'ai pas voulu le faire plus de deux ans. l'imprégnation est trop forte et le "blindage" obligatoire, je ne voulais pas être une professionnelle de la détresse familiale.
ouh la la, c'est dur, c'est vrai que notre vie est si loin de celle là, je dis merci pour la vie que je mène et la vie qu'on aime, mais celle là existe aussi et elle a frappé à ta porte, j'espère que maintenant tout va aller bien, mieux, pour elle et son enfant et pour vous tous.
RépondreSupprimerLaure, j'avale la nourriture, mais sans plaisir. je reste encore dérangée de cet événement, pas bien. Attendre et voir. Deux ans! ben dis, t'es costaud!
RépondreSupprimerDany, j'espère aussi, très fort, mais.
C'est lourd des vies pareillement cabossées. Cela nous renvoie à toutes les ombres que nous portons sans les laisser passer à l'acte. Cela secoue les tréfonds. Pour cette enfant, tu as/vous avez offert l'expérience d'être une autre manière d'être adulte.
RépondreSupprimerL'attente des pompiers dure une éternité dans ces situations là, chaque seconde coule au goutte à goutte, comme l'adrénaline qui poursuit sa torture des heures durant.
Je te souhaite une journée d'iode et de vent pour nettoyer toute cette énergie lourde de la nuit.
Pfiou... ça a été dur à lire. Je n'avais pas de voisine comme toi. Souvent c'était comme ça, chez moi. Un jour, le pire, les pompiers sont partis avec ma mère d'un côté, les gendarmes avec mon père de l'autre... et moi, je suis restée toute seule au milieu du sang qu'il fallait nettoyer... et pas de voisine comme toi...
RépondreSupprimerDans la vie que je mène, la que j'aime, la violence n'est pas entrée !
Tanakia, j'ai passé une journée de campagne, en famille, où j'ai pu vider mon sac (hors la présence des enfants) et ça m'a fait un bien fou.
RépondreSupprimerVirginie, je t'admire. Je me demande comment les enfants qui vivent ces situations s'en sortent. Toi, tu es donc l'exemple que tout est possible et que la vie, par dessus tout. Je t'embrasse fort.
Oui la vie par-dessus tout, sauf que l'ombre te suit toujours, le souvenir de l'angoisse reste tapi. Et tu as beau partir loin, Elle, n'est plus là depuis longtemps, depuis le jour où Elle a pensé que ce serait moins pire dans un autre monde, mais LUI, il existe, et s'il venait, s'il me trouvait.
RépondreSupprimerStéphanie, je t'embrasse aussi, j'avoue que je suis sans voix de vous lire Virginie et toi. Vivre alors, et encore plus, encore mieux, même avec l'ombre. Au présent, et au futur.
RépondreSupprimerLe plus compliqué de l'histoire, c'est de le dire. D'oser le crier à la face de tous ceux qui n'y croient pas, parce que ça n'arrive pas ici, pas dans ce milieu, mais non pas Lui, c'est Elle qui en rajoute, on a toujours dit qu'Elle était bizarre, et les enfants tu parles, ils n'écoutent qu'Elle, c'est pour l'argent...
RépondreSupprimerC'était juste pour la vie, et ça a raté.
Et les autres qui disaient que s'ils avaient su...
Prends soin de ta voisine et de son enfant.
Je t'embrasse aussi bien fort
Stéphanie
C'est une histoire un peu différente ici. Je ne peux pas entrer dans les détails, mais dans tous les cas, de loin, je veille.
RépondreSupprimerHeureusement (si le mot n'est pas déplacé dans le contexte ), tu étais là...et tu t'y es rendue. Car dans la plupart des cas les gens, les voisins préfèrent ne pas "se mêler" et cela peut très très mal tourner...
RépondreSupprimerJe t'embrasse...