30.12.10

Temps gris.


Tu as raison. Il faisait beau le jour de Noël.
J'avais oublié. La sensation de gris plutôt que celle du bleu.
Pourtant, quand nous avons pris la route, je me souviens avoir chaussé mes lunettes de soleil.
Il y a eu la rade, et ce moment où tout est beau, mais en général c'est aussi le moment des nuages. C'est pour ça, le sud.
Nous avons roulé jusqu'à la maison de l'eau. Nous sommes arrivés en même temps que les autres, un bon timing cette fois.
Tu vois, je rentre en terrain inconnu, en terrain étranger. Je suis, mais je ne suis pas. Des bises, des sourires, ah oui, tiens, ça faisait longtemps, tu as grandi, oh, tu t'es coupé les cheveux, quelle belle table, ça sent bon...etc.
La fenêtre s'ouvrait sur le large, les bateaux, à vrai dire, le regard est attiré, aimanté par cette vue. Tu imagines? assis dans le canapé noir, tenir une tasse de café, en voyant les "chevaliers gambettes" parcourir l'herbe marine, juste sous ton regard, parce que l'eau descend. Ou bien, avoir l'oeil sur les tadornes, le père, la mère, les petits à la queue-leu-leu, une famille où l'harmonie.
Nous sommes à table. Les conversations, les plats.
Nous sommes nombreux. Et avec ma seule oreille, c'est comme d'habitude, je me concentre le temps que je peux et ensuite, je laisse tomber. C'est là qu'est le meilleur presque. Se concentrer sur une seule conversation, essayer d'en saisir des bribes, associer des bâtons rompus pour tenter une cohérence, rire en mon fort intérieur des associations malhabiles, rire aussi de ce que les gens oublient que je n'entends pas mais que j'écoute, les laisser croire que je suis naïve, que je ne comprends rien, prendre ma distance pour mieux voir, le mépris, l'indifférence, les faux-semblant.
Comme de voir les petits groupes de fumeurs se former à l'extérieur. Il fait froid. Un groupe, celui-là parle politique. Un peu plus tard, un autre groupe se forme, cette fois il s'agit de continuer de rire de la blague faite à table. A la nuit, les confidences. Croit-on. Commencer à dire les choses importantes et s'interrompre quand l'interlocuteur ne fait même plus semblant d'écouter. Il a fait ta B.A. il a donné l'illusion de s'intéresser à toi. Et toi, tu restes sur le banc, à regarder le reflet des lumières de la rive d'en face sur l'eau calme. A contempler l'amertume.
J'ai parfois le rire fou qui monte à voir le comique des situations. Et pourtant, j'ai gardé le souvenir d'un ciel gris. Comme un rire jaune.

4 commentaires:

  1. 2 oreilles = zéro30 décembre 2010 à 14:44

    Qui écoute qui ? Ecouter vraiment, c'est difficile, ce n'est pas du vent, ni d'un côté ni de l'autre. Ni entre.

    Mais toi tu vois des deux oreilles.

    L.
    .

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  2. Faut aller dans le Nord Tifenn, mais le vrai. C'est Enrico qui l'a dit, d'abord.
    L'info arrive en avant-première chez toi. J'arrête de publier sur Marcus. Peut-être pour mieux entendre les autres, à commencer par mes proches.

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  3. Ambiance réveillon avant l'heure ?! Hum. Réveillons-nous plutôt. Un jour nouveau n'est plus loin.
    Tout le meilleur par chez vous.

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  4. Une blague à table, une histoire d'olives ???
    Ah ah ah.
    :-)

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