J'entre dans ta chambre. Tu dors encore. Ou bien tu fais semblant. Je m'approche, je sens ta chaleur avant même que mes lèvres se posent sur ta joue. Je vois une fossette. Ainsi, tu fais semblant. Ou bien est-ce le baiser qui t'as réveillée. Tu gardes le pouce dans ta bouche et les yeux fermés, tu passes à l'aveugle, mais l'aveugle qui connait la route, ton bras chaud autour de mon cou. Je me retrouve joue à joue avec toi. Nous restons ainsi. Et puis tu ouvres les yeux. Tu me chatouilles le nez de ton index alors que le pouce continue d'être dans ta bouche. Enfin, tu te retournes, ta tête sur mes genoux, je passe la main dans tes cheveux, et puis, je te demande si tu veux que je te porte. Tu fais oui de la tête.
Tu grimpes sur mon dos.
Comme avant, quand tu étais minotte, dans l'écharpe. Parfois je me dis, ah, l'écharpe. Ta tête trouve sa place contre le haut de mon dos, et nous descendons l'escalier. Tu te moules encore à moi, mais je sais que ça ne durera pas. Ta grande soeur et ton grand frère ne le font plus déjà.
Le soir, alors que j'écris ici, ou ailleurs, tu viens près de moi sur le canapé, et là encore ta tête trouve sa place dans mon giron. Ta main fait la boucle dans tes cheveux, ce geste enfantin perpétuel, presque une marque de fabrique. Celui que tu faisais dans les miens, alors que tu étais dans le tissu bariolé, endormie, bercée, ballotée aussi.
Ou bien, alors que je suis dans la cuisine, que mes mains font le pain, tu t'approches, et ton bras autour de ma cuisse, tu t'appuies.
Parfois, encore, tu demandes un câlin. Je te prends dans mes bras, et je te serre contre moi.
Tous ces moments dont je prends la mesure parce que je sais.
Je sais qu'un jour, c'est moi qui voudrai te faire un câlin, c'est moi qui chercherai la chaleur de tes bras, ton odeur, ta douceur, ton rire coquin.
Plus que le temps qui passe sur moi, je vois celui qui va te prendre à moi, naturellement, insensiblement, mais très certainement.
Je te dirai encore que je t'aime, comme les seuls mots que je dirai toujours, à toi, à eux, mes enfants, petits êtres vivants, tout petits et déjà grands.
J'aime beaucoup. Je vois la scène. Mère et enfant. C'est beau. Quelques mots attendrissants ne sont pas superflus, dans ce monde de brutes.
RépondreSupprimerça me fait penser à ma maman qui m'a dit un jour, " quand tu étais petite, je te serrais fort, si fort, parce que je voulais garder ton empreinte"... Ce temps que tu passes, personne ne te le prendra, indélébile il restera...
RépondreSupprimerLes batailles contre le temps sont perdues d'avance. Entre nostalgie et fuite en avant… l'équilibriste.
RépondreSupprimerTu pourrais écrire un petit recueil "d'une maman tendre " qui sait dire...Et ils le liraient dans longtemps et ce sera tout comme là, maintenant.
RépondreSupprimerVoilà aussi la force d'écrire, contre et pour le temps.
Belami, monde de brutes non, pas à l'approche de Noël, pas possip, tout le monde il est gentil à Noël :-)
RépondreSupprimerVirginie, c'est joli ça, l'empreinte.
Marcus...pas de nostalgie, juste la conscience du moment présent, le dire, en faire un paquet, une boite à secret, une mémoire, pour plus tard, mais non, pas nostalgie...un soupir, peut-être...
Lôlà, je ne sais pas s'il liront tout ça. Ils trouveront tout seuls s'ils cherchent.Oui, contre et pour le temps, bravo !
souvenirs souvenirs..
RépondreSupprimertendrement passe le temps,
les tendres instants se retrouvent au fil du temps
après les enfants viennent les petits enfants
la roue tourne..
et nous donne parfois la chance de câliner notre vielle maman