Il pouvait paraître étrange.
La première fois qu'elle l'a vu, elle a su qu'il n'était pas comme les autres. Il ne parlait pas, regardait droit dans les yeux, et continuait ce qu'il faisait sans plus se soucier de la présence d'un tiers.
Évidemment elle en est tombée immédiatement amoureuse.
Elle avait un petit copain, pas très bavard non plus, au passé chargé d'une enfance douloureuse. Elle l'aimait bien. Elle pouvait être près de lui, sourire, opiner du chef, murmurer son assentiment alors même que son esprit était à des kilomètres de là, sur l'eau.
Mais l'ennui commençait à poindre, et l' esprit à supplanter le corps qui le tenait en dedans. Elle avait de plus en plus de mal à faire semblant. A moins que la lucidité ne commença à lui ouvrir les yeux.
Elle décida de le quitter.
Avec remord mais sans regret, elle le consola un peu, elle ne voulait pas qu'il souffre mais voulait aussi être seule, pour pouvoir penser à ce rêve impossible d'amour unilatéral.
Il lui en a voulu bien sûr, lui jetant à la figure toutes ses belles promesses, oui, elle avait changé d'avis, oui, elle était une girouette, mais ne pouvait-il pas comprendre qu'il la lassait déjà alors que leur vie n'avait pas commencé ?
Elle s'est amusée ensuite. Avec son amie G. Elles rencontraient des garçons, n'avaient plus peur, elles savaient ce que c'était "avoir un mec", elles savaient même les larguer.
Elles n'en pensaient pas que du bien. Elles se disaient que leur façon de voir les filles, ce n'était qu'une histoire de compatibilité physique, elles apprenaient avec eux à se connaître, il pouvait y avoir des histoires sans lendemain.
Mais on a toujours tendance à s'attacher, non?
Alors, un jour elle a rencontré un garçon gentil. Ils rigolaient bien, il l'idolâtrait, ça faisait du bien à ses complexes.
Et au bout de quelques mois, son rêve en mer existait toujours et le garçon gentil l'ennuya. Toute cette guimauve, ces mots doux, l'engluaient, jamais de discorde, toujours d'accord, son avis primant avant le sien qui devenait le même...
Et puis, elle a voyagé, un peu. Sur une petite île de l'atlantique, il y avait des hommes qui sifflaient les filles, sans vergogne. A la moindre jupe, la chanson reprenait. Le barman avait un regard de braise et la jeune fille était dans ses petits souliers. Il lui fit visiter l'île comme aucun touriste ne pouvait la voir. Il avait une voiture rouge décapotable, belle surtout la nuit. Elle s'est réveillée des souvenirs plein la tête mais contente de rentrer.
Elle se disait qu'elle savait tout à présent, qu'il ne lui restait plus qu'à conquérir son prince charmant.
C'était sans compter la vie. Elle faisait partie d'une chorale qui un jour, alla donner concerts en Allemagne, lors d'un échange entre écoles de musique.
Elle était déjà prédisposée à tomber dans les bras des musicien, mais pour peu qu'il fut grand, blond, et multi instrumentiste, elle chancela encore une fois.
Ce devait être l'amour de sa vie, il savait tout faire même parler français, jouer de la flûte et de la guitare, et il était fort.
Hélas, il était comme elle, amoureux d'une autre aussi.
Ils se sont séparés en bons termes, assez intelligents pour savoir reconnaître leur faiblesse.
La place était libre, le rêve encore inaccessible.
Et la suite au prochain numéro?
RépondreSupprimerEt dire, et dire que tu aurais même fini par apprendre à parler allemand!
Ach ! Desto schlimmer!
J'espère bien que tu mets tous ces textes au chaud dans un dossier "à ne pas dire tout de suite à mes filles!"
RépondreSupprimerTrès jolie la phrase du jour, pour ceuzetcelles qui ne sont pas zhypnotisés par le billet même!
la suite! la suite! la suite!!!!!
RépondreSupprimerEh oh, les filles, va falloir se calmer...c'est dingue ça, vous savez déjà tout, en pire, et vous voulez que j'en rajoute? nan, mais comment je vais pouvoir persuader mes filles que c'est de la FICTION moi!! screugneugneu
RépondreSupprimermais c'est mieux d'avoir la chronologie des évènements plutôt qu'un puzzle! et les explications!
RépondreSupprimer(la jeune)
On connait la chanson ;o)
RépondreSupprimerhttp://www.deezer.com/track/900096
Au fait, pourquoi "artichaud" ? A cause du cœur ?
RépondreSupprimerFrangine, saches que j'ai mélangé, essprès pour que la chronologie n'effraie pas non plus ;-D
RépondreSupprimerMarcus, ouais, mais j'en ai omis quelques deux autres...et Artichaud oui, pour le coeur, c'est ce qu'On (anonyme, tu vois?)a dit d'Elle, la narratrice ;-)
Gniak gniak
Ah, j'oubliais!
RépondreSupprimerChaud, le coeur mais pas la finale ! Un thé à l'artichaut ? Pourquoi pas!
plomplomplom...