Le bateau sera jaune.
Jaune canari.
On arrivera sans doute à se frayer un chemin dans les voitures, on sera sûrement épuisés par les deux jours de route.
Un soir, je fermerai le coffre de la voiture qui sera plein de la valise mauve et de boites de conserves. J'attacherai les enfants à leurs siège, ils seront harnachés de tous les jouets possibles et imaginables pour tenir la distance.
Je ne sais pas la route.
Je ne sais rien de ce qui nous attends là-bas.
Je commence tout juste à en rêver.
Quand je tournerai la clé de contact pour rejoindre le lycée, ce sera pour rouler encore jusqu'à la nuit. Nous aurons réservé une chambre ou deux dans un hôtel miteux, nous aurons prévu les brosses à dents accessibles en haut des sacs, nous aurons prévu les pyjamas, et les bouteilles d'eau pour la soif.
Nous devrons lever les corps tôt le matin suivant.
Regarder la carte, suivre la route indiquée par ceux qui savent, ou bien non, choisir un itinéraire qui nous semblera plus rapide, ou plus simple. Nous ne savons pas la route.
Une autre nuit dans un hôtel autrement miteux, avec la douche dans le couloir. C'est à ce prix que peuvent se faire les départs. Peu importe le lit, pourvu qu'on ait le somme.
Une autre journée intensément longue, intensément curieuse, où nous ne saurons encore pas la route.
A chaque panneau je nous vois bien prêts à tourner, parce que nous serons attirés.
A chaque maison ocre, à chaque arbre centenaire, à chaque nom de ville familier à l'oreille, je nous sais prêts à hésiter, y aller, ou contourner?
Mais nous avons un horaire, un but, une destination qui ne dépend pas de nous, qui ne se décale pas, qui se lit sur un bout de papier.
Un rendez-vous.
Nice, 16H00.
Calvi, 20H00.
Le bateau sera jaune, je l'ai vu sur les photos.
Ne pas oublier non plus quelques gaufres au lait ribot, enveloppées dans des sacs-congèl, et des bananes (pour le mal de mer). Et à part ça, protection solaire et lunettes, et c'est parti mon kiki.
RépondreSupprimeren Bretagne c'est les bananes pour le mal de mer ?
Supprimeren Méditerranée c'est les pommes !
Pas sur qu'on ait besoin de la crème ;-). Moi c'est le far qu'on fait contre le mal de mer ;-)))
SupprimerMoi aussi je suis allé en Corse pour mon anniversaire, le vingtième en plus. Mais pas dans un ferry tout jaune. Non ! C'était dans un gros avion tout vert. C'était un voyage surprise où aucun des passagers n'avait payé son billet, tu le crois ça ? Après cinq semaines passées sur place, des images pleins la tête, des situations et des rencontres extraordinaires, j'ai pris le bateau, un grand ferry tout blanc.
RépondreSupprimerToute la nuit je suis resté sur le pont à repenser à tout ça. En débarquant à Marseille, je crois bien que j'avais changé.
Et tu sais quoi Tifenn, c'est très très beau la Corse.
Je rectifie : on y va pas pour mon anniversaire. On y va au moment des vacances. Au moment d'avoir les billets on m'a dit : au fait c'est quand ton anniversaire? Parce qu'on avait oublié. Et, soyons clairs, si ç'avait été pour moi, ce n'est pas cette destination que j'aurais choisie. Mais oui, c'est bien quand même. Mais j'ai pas choisi. Alors...
SupprimerTu sais parfois les surprises peuvent avoir leur charme.
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