Le premier matin, comme tous les autres, je me suis réveillée dans mes draps.
Ouvrir un oeil et croire qu'on est chez soi. Quelques secondes intemporelles où tu réalises que non, c'est mieux que ça, tu es en vacances, dans un lieu que tu ne connais pas.
Arriver de nuit, chercher la pharmacie où il faut tourner, ne rien voir d'autre que les lumières de la ville, et passer quelques heures de sommeil à ne pas savoir à quoi ça ressemble, autour de toi.
Soulever le rideau, et voir au-dessus des figuiers de barbarie, la mer bleue.
Se recoucher encore un peu car le soleil se lève à peine et que tout le monde dort encore. Ne pas se rendormir, parce que tu as envie de savoir, de voir.
Découvrir la terrasse au toit de canisses, et entendre l'appel de nezquifrise "maman, maman vient voir!".
Monter l'escalier qui grimpe autour de la maison et arriver sur le toit-terrasse qui embrasse toute la baie de Calvi. Te dire waaaaaa (parfois, tu n'as pas de mot)
La montagne verte descend vers la mer bleue.
Saint-pierre vue de la mer te revient en mémoire, instantanément. Les mêmes reliefs, les mêmes nuages.
Mais en plus modeste.
Tu es à la fois heureuse et déçue, un peu, parce que tu as déjà vu, ce paysage là, et en mieux. En plus grand, en plus fort, en plus impressionnant.
Corsica, va falloir que tu me joues un autre tour que celui-là si tu veux que je tombe dans tes bras.
Mais enfin, ce n'est pas si mal, sachant le plat pays où tu vis.
La première sortie est pour Calvi, la citadelle, l'ancienne, la belle, pas la touriste, pas celle des boutiques aux souvenirs, ni encore aux charcuteries, ni aux pâtisseries.
Là, tu vois les couleurs, les vraies, celles que tu aimes, l'italienne parfois. Tu vois les pierres, toutes ces pierres si belles, qui descendent vers la mer entre deux murs. Les fabuleux arbres de Judée qui te fascineront tout le séjour. Tu entres dans l'église Saint-Jean Baptiste et l'impression te saisit. Tu sais ce qu'est cette forme d'église. Tu sais que tu n'en as jamais vu que dans tes cours d'histoire. La croix grecque. Les fenêtres, un étage plus haut, où tu expliques à tes enfants que c'est là que les femmes allaient.
"Mais comment elles pouvaient se marier, si elles étaient séparées des hommes?" demande les yeuxbleus.
Tu te dis que peut-être le voile avait la même fonction de dissimuler.
Tu redescends de la ville déserte, tu t'étonnes de cette solitude, de ce silence.
Mais au fond, tu en es ravie.
Ah Calvi ! Magnifique.
RépondreSupprimerEt très belle chanson d'Higelin, la Ballade de chez Tao
Calvi, deserte! j'ai vu Tao, c'était fermé... je vais chercher Jacques alors :-)
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