J'ai connu des tas de cuisines.
Evidemment quand on déménage tous les quatre, voire tous les ans, ça en fait des maisons.
Je crois bien qu'une des premières dont je me souvienne, à part celles des grand-mère, quoique cuisine soit un mot très inadapté pour l'une d'entre elles, et pourquoi dis-je "elles" d'ailleurs, j'aurais pu dire "il" aussi, puisqu'il apportait le gâteau du dimanche, bref, une des premières, est blanche.
Etait-ce du formicamidable? Le truc où l'on aurait bien du mal à parler d'obsolescence? (rien que dire ce mot, alors l'écrire, je te dis pas, et déjà tu te sens plus intelligent, alors qu'en fait c'est qu'on (la société de consommation, les méchants tu vois) te prend pour un Con, oui, je dis des gros mots, et celui-là jamais au féminin, va savoir pourquoi). Oups, je digresse, mais c'est à l'insu de mon plein gré, vois-tu, On (mon homme et moi) a été très fâchés aujourd'hui avec la société de consommation. Une histoire de Hotte.
Pas celle du Père Cocabidule non, celle qui fait du bruit dans une cuisine.
La nôtre ne fonctionne pas depuis, allez, à la louche, deux ans, elle était juste là pour faire joli, on posait des trucs dessus aussi. Puis on l'a démontée hier, tu sauras pourquoi taleure, si je termine, tellement j'ai de l'énervement en moi, là, tu sens. On l'a démontait un peu pour s'en débarrasser, un truc qui ne sert à rien, on fini par jeter. Par acquit de conscience, monsieur jette un oeil, juste un, et voit le truc de travers, celui qui tourne dedans, forcément pas dans l'axe, axe cassé, axe réparable, se dit-il.
Et voilà qu'il découvre que deux pièces en contact avec l'axe, sont juste collées entre elles. Une hotte, ça vibre, la pièce se décolle, le truc casse, et toi tu fais quoi? soit tu payes un réparateur, t'as pas les sous, soit tu décides de te passer de hotte. Ou bien tu répares. Une vis plus loin, c'est chose faite. Une vis. Tu sais, un truc qui ne se décolle pas au bout d'un ou deux ans d'utilisation...Comprends-tu le pourquoi de ma fâcherie?
Première cuisine blanche, donc, et dont les meubles si ça se trouve, sont encore debout.
Puis ensuite, en bois. Des portes en bois. Ce sont des pièces où je passe, mais où je ne reste pas, m'intéresse pas tout ça, sauf pour piquer dans les plats. La cuisine par la fenêtre de laquelle je voyais passer le fantôme de ma grand-mère, celle qui avait une cuisine sans doute, un endroit où la popote popotait, mais bon, une cuisine?
Puis ensuite, une formica marron. Pas formica? oui, peut-être mais marron c'est sûr. Et des portes qui claquent quand on les ferme. Une table dans la cuisine. On y mange sous la lumière blanche du néon, et on voit un prunus derrière la fenêtre. Les repas y sont toujours animés. On cause, on crie, on boude derrière ses boites de céréales...Je crois bien que toutes ces cuisines étaient moches au final, question déco veux-je dire, je ne me souviens pas d'y avoir vu de couleurs. Mais qu'est ce qu'on y passait comme temps! On y avait du plaisir, si.
Un jour, je suis partie.
Parlerons-nous encore de cuisine? oui, parce que j'avais apporté des assiettes de la maison, et j'ai appris à me servir des plaques électriques et à m'en dégoûter. J'avais un petit four aussi. Je l'aimais ce petit truc de 36 cm, avec la porte en verre et le gâteau qui colle aux résistances, mais comme j'ai été contente un jour, d'avoir une gazinière trouvée à Emmaüs.
On a eu une cuisine immense, enfin, avec des placards immenses, c'est simple on y aurait tenu debout, tout s'y planquait. On était fiers d'avoir notre appart, avec des draps blancs qu'on avait punaisés aux murs pour cacher la tapisserie tellement elle était...
Il y a eu la plus belle, une jaune, jaune à Brest, c'est pour croire au soleil, et ça y faisait. Plein sud avec un toit terrasse. Bon, côté nord 70% d'humidité dans les murs, on a décollé tous nos meubles pour ne pas qu'ils moisissent. Mais la cuisine! On avait dégotté en trocante une table de bistrot des années 40, et les chaises idoines au dos rond qui se moule au tien. La vaisselle sur une étagère métallique blanche. A vue. Bordel à vue aussi. Mais peu importe.
Un jour, on a eu notre appart, le vrai, celui où on peut percer les murs, voire en abattre. Chose faite. Gazinière qui ressemblait à une cadillac, en émail, superbe, vrai de vrai, une occas aussi, des boutons comme dans les films américains des 60's. Un capot. Et on a eu des placards, avec des portes qui claquent.
On est pas restés longtemps, juste quelques mois, et puis un travail. Qui nous apportait sécurité matérielle. On a loué. Vue sur le port. Au-dessus d'un bar. Oui, mais vue sur le port. Oui, mais au-dessus d'un bar.
On a trouvé le terrain et la suite, tu connais.
Pour dire que les cuisines, j'en ai vu. J'y ai réfléchi. Je n'ai jamais voulu/pu/voulu qu'elle soit faite par quelqu'un d'autre. Quand on commence à bricoler, on sait le temps que prennent les choses et leur valeur réelle. On apprend. On s'améliore. On peut faire soi-même, sans que ce soit une trop grosse prise de risque. Alors, un jour, de mes petites mains j'ai monté des carreaux de plâtre pour poser un plan de travail de 3 mètres dessus. Et dessous, ça faisait étagère.
Et maintenant, on reçoit du monde. Mon rideau étagère faisait minable. Les caisses derrières débordaient de tout, pas assez de place ma fille.
Samedi, on a acheté des meubles en kit dans la maison suédoise, et là, c'est monté. Oui, tu lis bien, en deux jours, on a monté euh...quatre meubles tiroirs et six meubles suspendus.
Au bout des mes pérégrination culinaires, j'en suis arrivée à considérer la cuisine comme la pièce à vivre de la maison. Maintenant, elle se confond totalement dans une unique pièce où on a le salon aussi.
Ce n'est pas une cuisine. Enfin, si, parfois j'y fait les repas, souvent la boulange, les salades de fruits...
Mais, quand j'avais du monde à manger l'autre(s) jour(s), il n'y avait aucune rupture entre les plats et l'assiette, c'était facile. Aujourd'hui, j'ai des rangements en pagaille, mais surtout, j'avais envie qu'ils ne ressemblent pas à des meubles de cuisine. Je vais accrocher des photos. Décorer. Les enfants continueront leurs dessins sur la table et moi j'y poserai encore l'ordinateur.
J'avais envie d'un foyer.
Où je vois le feu dans la cheminée et les enfants lire.
Où je regarde mes amis trinquer, et le plat mijoter.
Bienvenue.
Hum, veinarde ! Elle est chouette ta cuisine.
RépondreSupprimerJe rêve aussi d'une cuisine salon.
Mon prochain logis oui ce sera le critère numéro 1. Avec la vue sur la mer.
Bisous Tifenn
Oui, les hottes...A quoi ça sert ? Quand on en trouve une posée d'office dans une location on n'a qu'une envie c'est l'enlever. Et là....elle a juste une lumière pratique...mais pour le reste on ne s'en servira pas. Une hotte pourquoi ? On ne mange pas gras ni huile qui pète partout...C'était peut être le top de top dans les années 70 ??
RépondreSupprimerEt pour ta pièce toute changée, je vous y vois bien, un horizon dégagé. Bravo les bricolos !
La classe....je sens que tu vas bientôt recevoir du beau monde toi .....
RépondreSupprimeret avec les Panton, ça le fait encore plus..
RépondreSupprimerc'est beau.
quel joli billet, j'ai beaucoup aimé lire l'histoire de tes cuisines, c'est original et c'est vrai qu'il s'y passe tant de choses...
RépondreSupprimerChriss, avec vue sur la mer...le rêve...:-)
RépondreSupprimerLôlà, la hotte pour la vapeur aussi, j'ai vu des meubles se gondoler (oui, bon, pas de qualité les meubles) avec l'humidité de la vapeur. Mais c'est vrai, ça sert à rien, sinon :-). (mais on l'a remise quand même, elle est jolie en vrai ;) )
Nol, je te prend au mot, vous revenez quand?
Charles, tu as reconnu les Panton, puis je te dis pas comme c'est confortable :-) mais elles ont besoin d'un coup de peinture.
Maja, merci, oui, je me suis aperçue qu'on y passe aussi beaucoup de temps, alors...autant s'y sentir bien. Mais j'aime aussi les cuisines fouillis, j'adore même, c'est comme les coffres à trésor. :-)
Merci, c'est encore MIEUX !!
RépondreSupprimerça change !
RépondreSupprimerBravo. Tiens ben moi aussi je devrais changer les meubles de ma cuisine. Faire changer. :-)
Rooohh ! tu t'es encore trompée, tu as jeté les hôtes et gardé la Hotte. :o)
RépondreSupprimerBon un visite présidentielle avec Christina s'impose pour couper le ruban.
Je tiens quand même à dire que tu as de la chance d'avoir épousé McGyver.
Loué soit-il, le Saint-Homme. :o)
trop classe!
RépondreSupprimerY'a une girafe dans ma cuisine.
Beau texte, aussi, c'est vrai, les cuisines, c'est la pièce la plus importante.
Lôlà, de rien :) depuis c'est encore différent. :-)
RépondreSupprimerPhil, faire changer, c'est ne jamais faire en fin de compte. Jamais mieux servis que par nous-même.
Marcus, gnagnagna, la Hôte qui vient va écarquiller ses mirettes, et toi tu vas souffrir en repartant de toutes ses doléances. Et ce sera bien fait. Mac Gyver était blond. Mais j'aime bien Brassens, tu a échappé à la corde.
Et c'est vrai que j'ai de la chance de l'avoir épousé, tout brun qu'il est, même sans être mac Gyver (avant, je savais changer les bouteilles de gaz. et maintenant je me sers de la visseuse sans problème. Qui qu'a monté les tiroirs. ).
Ariana, une girafe, tiens donc...elle te sert de porte boucles d'oreilles aussi? :-). Ah, non, pour attraper les plats au dessus du frigo! Tu montres?
Une girafe, ben, euh, j'ai un chat. Pas mieux. :-)
J'ai un évier de cuisine à changer, je viens de l'apprendre ce soir même. Vous venez quand vous voulez.
RépondreSupprimerNous on avait trouvé des meubles comme on voulait: qui vont ensemble mais qui font pas trop cuisine aménagée et avec des PIEDS (trop peur des araignées et de leur vie secrète pour avoir des meubles qui ne laissent rien voir du dessous).
RépondreSupprimerEt on a construit les murs autour, pour être bien sûr que ça soit parfait.
Et c'est même pas une blague.
j'ai une cuisine comme toi qui donne sur le salon, le coeur de la maison. Plus de cheminée.
RépondreSupprimerJ'aime ses couleurs: rouge et gris, la nappe à carreau et les vieux meubles en moi, le tableau en céramique que j'ai demandé exprès à uen artiste que j'aime bien.
Tiens, je dois donc faire une mise à jour des photos dans la note que j'ai écrite après le passage chez toi ; )
RépondreSupprimerJ'essaie d'imaginer, avec du mal, je me demande où est placé le canapé maintenant !?
La première fois j'ai fait. Maintenant je préfère choisir et faire faire. Déjà que je n'ai guère le temps d'écrire...
RépondreSupprimerMarcus, tu viens avec ta cuisine? sinon va falloir attendre un bout :-)
RépondreSupprimerLe jardin du vent, ça alors, c'est tenir à être bien chez soi! je serais curieuse de voir ! (d'ailleurs, faut que j'écrive sur le plaisir que j'ai à voir les intérieurs des autres, leurs idées, leurs déco, j'adore)
Caro-carito, c'est beau le rouge et gris, je suis en train de négocier pour pouvoir mettre la même couleur que mon mur de cuisine derrière le canapé, mais c'est serré...
Dana, reviens, comme ça tu verras :-). Le canapé n'a pas (encore?) bougé. Il se cache derrière le meuble rouge métallique qu'on va modifier aussi...
Phil, parfois, ce n'est pas un choix de faire soi-même. C'était notre cas. Je ne vais pas attendre encore dix ans (et encore) pour pouvoir faire faire. Ça coûte trop cher. Alors, on a appris, et oui, heureusement Mac Gyver...bon, évidemment on est toujours en travaux, même après 6 ans, mais petit à petit, on fini. Je considère qu'en dehors de la déco, la cuisine est finie, idem pour la chambre d'hôtes. Le salon est en cours (les téagères..) et ensuite l'étage. Bref. Ça nous ferait mal à présent, de mettre de l'argent dans des choses qu'on sait faire. Mais on fera poser les velux, ce ne sera pas nous, on sait passer la main et on connaît nos limites.
J'ai raisonné comme toi la première fois. Maintenant, nous devrions pouvoir faire autrement. Parce que nos limites, c'est le temps.
RépondreSupprimerCeci dit, j'ai été fier de faire des trucs moi-même, crois moi.
;-)
Demain je me lance dans un concorde (hors contexte elle est très spéciale cette phrase).
RépondreSupprimerIl y a des trucs que je vais faire à ma façon, peut-être que je m'en expliquerai plus tard.
J'ai un peu le trac
La femme au foyer, je suis pour.
RépondreSupprimerPhil, nous aussi, le temps, je ne suis pas patiente :-)
RépondreSupprimerLe jardin du vent, je suis pressée de voir ça (je fais celle qui n'a pas vu :-) )
Marcus, tu cherches des ennuis...
Ho que c'est joli ! J'adore !
RépondreSupprimerJ'ai pensé à toi... je vais enfin avoir mon KitchenAid ! Clovis n'était pas convaincu, depuis 4 ans que je tente de l'amadouer pour... Et cette visite a suffit à le convaincre !
Bises
Lisenn