J'ai eu de la chance, ce jour-là. Je suis arrivée à destination, alors que mon pneu arrière aurait pu me faire dire le contraire.
J'avais revêtu mes plus beaux atours de motarde, il fallait bien qu'ils s'y fassent, j'avais la veste et les bottes. (Fort jolies ma foi).( les bottes).
J'avais quand même fait une concession à cet entretien somme toute assez important puisqu'il devait préciser mon avenir professionnel et donc, en substance financier. Parce que, vois-tu, mon activité créée pendant le congé sans solde à la suite du congé parental, a eu quelques difficultés à faire face à l'hiver, aussi rude qu'en Mongolie, vu le nombre de passants que nous n'avons pas vus.
Mes yeux étaient donc légèrement fardés, un peu de brun, un peu de rose et du mascara, tu vois (pas celui qui triple et qui ondule et qui fait pousser les cils, non, quand même), et j'avais mis un rouge à lèvres aussi, pas trop rouge, pas rose, juste entre les deux, discret quoi, tout moi, ah ah.
J'ai fait celle qui était détendue. Tu parles, avoir échappé à une glissade en moto sur la voie expresse finalement, ça fait relativiser le reste. J'étais donc détendue. Je crois bien que j'avais un air en tête, oui, le dernier tube de Katerine, qui veut manger sa banane sur la plage, désopilant à ce stade. Tiens, ça me revient là.
J'ai attendu comme n'importe quelle cliente, (déjà, le terme, ici on a des hôtes, là-bas j'aurais des clients...), et le charmant jeune loup à la voix gravement séduisante m'a conduite aux étages supérieurs après avoir glissé sa carte de sécurité dans le truc idoine. Mazette, pensé-je, c'est "secure" ici.
Là, une chaise, dans un couloir.
Entre la photocopieuse et une armoire coulissante et devant l'ascenseur.
Il est bleu. Un beau bleu ciel, la couleur qui ne choque personne, tu vois.
J'ai eu le temps de l'admirer. Le DG s'est présenté, ma serré la pince, et m'a refait attendre, cinq minutes, merci.
Je l'ai vu sortir, entrer dans son bureau et re et re. Encore Cinq minutes. Oui, oui, pas pressée, moi vivante, alors moi, pas pressée, et prends moi pour une nouille tant qu'à faire, c'est pas grave, c'est le jeu. On fait attendre. Je comptais les petits trous au-dessus des flèches lumineuses de l'ascenseur, j'ai failli me lever pour attraper la feuille qui s'auto imprimait à côté de moi, je constatais qu'ici non plus ils ne lisent pas le journal, et qu'ils ne savent pas où les ranger vu le mètre cinquante à ma droite, prêt à s'écrouler. Je pensais que ça me serais bien utile pour mon feu de cheminée n'est-ce pas.
L'ascenseur est resté bleu 25 minutes, et enfin, si j'ose dire, il est venu me chercher.
Bon.
Je ne suis pas tout à fait remise de cet entretien fascinant, où je me faisais l'effet d'être moi et une autre, où j'entendais mes arguments "contre" dans la bouche de celui qui décide qui entre ou qui part de l'entreprise, c'était presque drôle.
Le fait est que ça a duré une bonne heure, le temps de retracer mon parcours et de ne pas obtenir les réponses que je voulais.
Donc, je réfléchis encore, les options c'est le tout ou rien, pas de demi mesure, donc pas de mi ni trois quart temps, ou alors, je démissionne. Elle est bonne celle-là. Démissionner à une époque où tout le monde voudrait bien un CDI en voie de disparition.
Tu vois mon dilemme?
Allez, je vais fermer mes yeux en écoutant Philippe Katerine manger sa banane tout seul sur la plage, après tout, c'est une sorte d'idéal aussi, non?
Que te dire… sinon que :
RépondreSupprimerTu trouveras le soleil
Dans le coeur des enfants
Sans nulle autre joie pareille
Ni sentiment plus grand
Yalla Tifenn, Yalla !
Sachant que la chanson dont tu parles commence quand même par "non je n'irai plus jamais travailler, plutôt crever" on dirait que le dilemme n'est pas vraiment intense. Mais bon, l'argent. Mais bon, plutôt crever.
RépondreSupprimerFinalement, dilemme intense!
Sinon comme autres références musicales de circonstance y a ça:
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=s24wrXlA7nU
ou encore ça:
http://www.youtube.com/watch?v=7pKrVB5f2W0&feature=related
Soeur Emmanuelle (décidément on s'amuse bien avec les pseudos ici-bas, hein?) oui, oui oui oui, je sais, mais.
RépondreSupprimerMa femme (tiens, je suis toujours surprise quand je vois passer ta femme ici :-) et c'est un plaisir), effectivement la chanson. C'est pas l'argent qui me motive, non, c'est en avoir juste assez pour la vie quotidienne, on est pas gourmands. Mais vraiment l'hiver, tu vois, super dur.Mais c'est vrai, à choisir entre qualité de vie ou VDM ...merci pour les références musicales, ça m'aide :-D.
et "argent trop cher" de Téléphone... c'est bon.?
RépondreSupprimertu vois, moi, ce qui me plait, mais ce qui me plait vraiment, c'est que c'est eux qui ont besoin de toi... et non toi qui a besoin d'eux... et là, c'est une différence qui n'a pas de prix !!!
RépondreSupprimerRemettre les choses à leur place, c'est bien !
Quand aux gamelles sur la chaussée ! oh ! fais gaffe !!!
va p't'être falloir changer tes pneus là ;-)
bisous
Encore une histoire d'équilibre et de pression(s) sur ta route ?
RépondreSupprimerHi !
L.
Charles, téléphone ça passe, des fois :-)
RépondreSupprimerPakita, je n'ai pas besoin d'eux c'est vrai. Mais bon, la bourse ou la vie ?
Chaussée glissante...tsssss, je dérape de rire :-).
Je :-)
RépondreSupprimerRodin
Anonyme, merci du sourire :-)
RépondreSupprimerOui, quel dilemme.... Je bois ma tisane, je te lis, je t'entends, et j'espère le mieux pour toi......
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