La partie de Tarot s'est terminée dans la nuit.
C'est la première fois qu'elle y joue, elle a gagné, la chance de débutant.
Il y a eu quelques petits verres de rhum, elle n'en n'a pas bu, pas fan.
Casés à quatre dans le carré du first 30, les volutes de fumées rendent flous les contours de la table à carte, et par l'ouverture, on aperçoit les étoiles.
Il est minuit, il fait chaud cet été là.
Nous sortons nous dégourdir les jambes, on s'assoit dans la "baignoire" , soufflant nos nuages haut dans le ciel, la tête renversée sur nos cous tordus.
"Et si on se baignait?"
C'est l'époque, c'est l'heure puisqu'un bain c'est minuit.
Nous nous dévêtons rapidement, frissonnants dans l'air frais de la nuit.
Nous faisons glisser l'échelle, il ne s'agirait pas de ne pas pouvoir remonter, et nous sautons dans l'eau avec force vagues et bruits de cascade.
Quelques brasses pour se réchauffer, nous sommes dans l'atlantique, en rade de Brest...
Et nous nageons, faisons des ronds dans l'eau autour du bateau. Il nous sert de repère, et nous admirons les lumières de la côte pas très loin. Il ne nous viendrait pas à l'idée de rejoindre la plage, non, c'est bien mieux en plein océan, noir sur noir.
En fait non. Nous brillons de mille et une lumières. Chacun de nos mouvement fait phosphorer le plancton et nous nageons dans des étoiles. Nous faisons "Ooh" "Aah", parce que c'est beau, c'est magique, nous ne savions pas que c'était possible, c'est la scientifique du lot qui nous l'explique.
Alors, nous faisons les enfants dans le bain. Sur le dos nous battons des pieds, des jambes, sans avoir peur d'éclabousser le voisin. Nous formons des centaines de vagues brillantes comme un poteau luminescent sur la route. Nous fabriquons des tourbillons capable d'avaler des trous noirs, nous sommes des magiciens à faire luire la mer.
Et nous sommes jeunes, beaux, et heureux comme un moment rare, nous sommes vivants.
mais, vous êtes toujours jeunes et beaux!
RépondreSupprimerUn moment magique en effet, toutefois…
RépondreSupprimerJe sens poindre un soupçon d'amertume dans ce récit magnifique, sans doute en référence au temps qui passe.
Je ne voudrais pas, Tifenn, que tu deviennes un jour l'amère qu'on voit danser le long des golfes clairs.
Point d'amertume Marcus, l'époque actuelle est plus heureuse et plus dense que celle précédemment citée...c'est justement ces incursions du bonheur dans cette vie là qui en faisait un moment exceptionnel!
RépondreSupprimerEt anonyme, oui, je sais bien qu'à mon grand âge je reste jeune, très, trop, euh, juste bien...et depuis hier, mon homme est enfin de mon âge;-)pour les six prochains mois..
Bon anniversaire à ton homme.
RépondreSupprimerEt dis lui de réviser le jeu d'échec, pour la prochaine fois. ;o)
Ben, qu'est ce qui s'est passée, j'ai tout raté, la mer numéro une la mer numéro deux et prequ'aussi la mer numéro trois.
RépondreSupprimerAlors bon anniversaire au mari et au papa des trois jolis drôles. (en charentais, drôle est un nom gentil pour les petits)
Ce souvenir de bain de minuit est à chérir pour toujours.
"Chacun de nos mouvement fait phosphorer le plancton et nous nageons dans des étoiles."
RépondreSupprimerQue c'est beau !
Toutefois… par acquis de conscience, je vais demander à l'amiral de vérifier si les réacteurs nucléaires des SNLE de la base navale de l'île longue, n'auraient pas des fuites par hasard. Je ne voudrais pas t'inquiéter mais ça fait aussi briller le plancton tu sais. ;o)
(Je profite de ta panade webesque pour me défouler).