Des kilomètres d'étendues éblouissantes, de milliards de petits grains qui réverbéraient un soleil d'été impitoyable.
Elle était blonde, elle jouait avec son amie de vacances, celle dont elle ne savait que le prénom, parce que c'est comme ça. Elle l'a revue au collège, par un hasard incroyable, les circonstances n'étaient plus les mêmes, la plage, bien loin.
Parfois, elle partait dans la petite ville vers le grand hôtel vert, où les meubles bretons luisaient de cire, où le craquement de l'escalier de bois ne pouvait qu'avertir son autre ami de vacances qu'elle arrivait.
Elle ne sait plus combien d'été elle a joué avec ce garçon, dont elle ne se rappelle que la présence et le jeu. Un, ou deux ? L'hôtel, il y vivait, c'était à lui, ou à ses grands parents, cet hôtel n'est plus. Elle piétine dans ses souvenirs à se rappeler comment elle s'y rendait, et pourquoi?
Et c'était parti pour des heures de jeux sur les entiers côtiers escarpés, l'aventure en somme à quelques pas de l'appartement de la grand-mère.
L'immeuble, ancien hôtel de la Falaise, typique d'une cité balnéaire, avec ses petits hublots en guise de fenêtres (la cuisine et une chambre) avait gardé son odeur:Celle de la mer qui reste sur le bois du haveneau qui a servi aux crevettes, celle du sel qui grippe les pièces métalliques du panier de crabe, celle du sable qui s'infiltre dans chaque interstice du plancher de bois, entre les plis de la chaise longue en toile, dans le fond du seau coloré qui faisait les châteaux de sable.
Pour se baigner, c'était simple. Ne sachant pas nager, elle faisait la planche avec l'aide de son grand père, parfois, quand il était revenu de le pêche aux crevettes.
Mais le plus souvent, à la marée descendante, chercher un trou d'eau dans le sable, entre deux ou trois cailloux. Le soleil avait chauffé l'eau, il lui semblait que c'était un pur délice.
D'autres fois, elle creusait des cavités dans le sable mouillé, et avec son amie, elle s'inventait une maison. Un après midi suffisait à fabriquer une cuisine avec des galets ronds en guise de plancher et des sièges de sable gris pour prendre le thé.
Les journées s'écoulaient paisibles, immuables.
Le soir, elle remontait sur le sable rejoindre l'aïeule qui l'attendait tricotant sur son petit fauteuil pliant au ras du sol, et chargées elle faisaient les 50 m qui les séparaient de la "maison".
Elles prenaient parfois la voiture pour une balade. Là, la fillette s'agrippait au poignées en simili cuir rouge, des sangles accrochées en boucles sur la porte, assorties au revêtement des sièges de la voiture, eux aussi rouges.. Sa grand mère adorait conduire, elle portait des gants en cuir percé au niveau des jointures avec un bouton pression sur le poignet.
La voiture était blanche, elle éblouissait.
Et le soleil brillait.
je me rappelle de ces gants!!!
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