2.8.11

L'urgence de la danse.


Et l'on me dit : et ça ne pouvait pas attendre, c'était urgent, urgent?
Alors, tu vois, c'est un truc auquel je n'avais absolument pas pensé :
Attendre.
C'est vrai, un peu de réflexion et j'aurais pu me dire, pourquoi pas en décembre? à l'époque où personne ne vient en vacances en chambre d'hôtes. C'est vrai j'aurais pu.
Non.
Il m'a proposé septembre, j'ai dit oui tout de suite.
Faut dire que depuis avril, ça fait un bail. Non? Tu ne trouves pas que c'est long de ne pas pouvoir monter le petit mur de la plage, pas plus haut qu'à mi-cuisse? Tu ne trouves pas que c'est long de ne pas se sentir sûre au guidon de ma bécane? Ou bien, que c'est long de ne pas pouvoir marcher 15 mn sans le payer après? Ou qu'après être restée assise pendant le film, ne pas pouvoir poser le pied par terre sans que le genou lâche?
Le pire, à vrai dire, est d'avoir dû annuler la danse dans le jardin.

Et de penser que je ne puisse pas danser une partie de l'année, au point de ne pas connaître les chorégraphies, ni de faire le "spectacle de fin d'année", me désespère, vrai de vrai.
Une vraie gamine.
Mais tu vois, j'adore la danse africaine. J'apprends beaucoup et ça me fait un bien fou. Je le sens sur moi. Corporellement (même si la relation enter la danse et le ménisque n'est plus à faire tellement c'est évident), et mentalement.
L'autre jour on était à une soirée. Et on dansait en tout plaisir. Sans affectation. Juste parce que c'était chez des amis, avec des amis, et que l'ambiance et la musique étaient bonnes. Je me suis aperçue que je n'avais plus peur et même que je pouvais adapter certains pas sur d'autres musiques. (C'est le lendemain que j'ai donc annulé la danse du jardin, à cause de ces dix minutes de danse là). La danse africaine est universelle car elle vient de nous et de ce qui nous entoure. Elle suit les rythmes du quotidien. Chaque geste a un sens, il est fait de ce que la vie nous fait faire.
 C'est aussi pour cette raison que danser dans l'herbe est quelque chose d'évident. Bien que dans ma vie de tous les jours je n'aille pas chercher de l'eau à la rivière, ni semer mon blé, je comprends ce que le mouvement veux dire, et le corps l'enregistre depuis toujours. C'est facile d'imaginer semer, ça l'est beaucoup moins d'imaginer un programme informatique. Il y a des choses naturelles et d'autres pas, et la danse africaine est totalement naturelle. Dans le sens, en nous, avec notre environnement.
Alors voilà, je n'ai pas pensé une seconde à une opération en janvier, parce que j'aurais raté septembre, octobre, novembre et décembre, et aussi janvier et février.
Ne me dis pas que ce n'est pas urgent.
Si j'avais pu me faire opérer hier, je l'aurais fait.
C'est urgent de danser.


10 commentaires:

  1. Voilà un très joli texte Tifenn ! J'aime la danse mais je ne connais pas la danse africaine. Ce que tu en dis m'ouvre de nouvelles perspectives.
    Moi, mon truc c'est la danse orientale. Il doit bien y avoir des similitudes dans leurs origines.
    Fais gaffe à tes genoux !
    Bisous

    RépondreSupprimer
  2. Ceux qui n'ont jamais connu le bonheur d'un gala de danse après une année de "travail", ressentirons sûrement un peu, grâce à ce texte, la souffrance, de ne pas pouvoir en vivre un, à cause d'une opération ou tout autre chose.

    RépondreSupprimer
  3. Des deux pieds3 août 2011 à 07:10

    Ah une date,ouf !!!
    Je t'enverrai des courriers post convalescence d'automne, ton automne sera renouveau.
    L.

    RépondreSupprimer
  4. Pour Roc'h Trédudon, il faudra attendre alors

    RépondreSupprimer
  5. Chriss, je crois que la principale similitude est la façon de détacher les différentes parties du corps :-)
    La Rosée du matin, ceci dit, je suis toute neuve en danse, je n'y connais rien, je découvre, mais j'aime :-)
    Des deux pieds, oui, je garde les deux mains pour tenir bien les courriers du matin :-)
    Le jardin du vent, bé oui, j'avais dit le printemps, au printemps tout est possible :-))

    RépondreSupprimer
  6. L'Afrique, elle a bon dos. La gavotte des montagnes, c'est pas mal non plus pour ce qui est de se tasser les genoux en même temps que le sol.

    RépondreSupprimer
  7. Je suis passé par là, depuis la douleur a totalement disparu, c'est super !

    RépondreSupprimer
  8. Marcus, même qu'il ya des festivals transdanse entre l'Afrique et la Bretagne...même combat?
    Philémon, oui, cc'est ce que tout le monde me dit, je suis pressée...

    RépondreSupprimer
  9. maja sous influences9 août 2011 à 21:44

    mince...ton corps gardera le rythme pour plus tard...j'espère que tu ne seras pas trop en manque...bises

    RépondreSupprimer

Un petit mot n'est jamais si petit.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.