Noël.
Que ce mot là à la bouche, aux frontons des magasins, tatoué sur les vitrines, les sourires des commerçants.
Il y en eu beaucoup d'heureux, il y en aura d'autres, et
certains furent très difficiles, prenant le pas sur d'autres, j'ai même oublié celui de l'an passé...il devait être normal.
Certaine va vivre son premier Noël. Ses yeux vont s'éclairer devant les lumières, elle sera à peine plus gâtée que d'habitude, c'est encore Noël tous les jours pour la demoiselle ;-).
Noël.
Pour ma
grand mère, c'était le rappel des oranges comme unique cadeau. Mon
autre grand mère aurait fait mille cadeaux si elle avait pu.
A chaque fois, je me souviens d'une fête, d'un sapin, de papier d'emballage...pas de Père Noël en robe rouge, quoique, peut-être un Tonton un jour?
Je me souviens surtout, surtout, de la recherche des cadeaux cachés
en haut du placard des parents dans la maison, de chuchotements en tentant de deviner le contenu du paquet. Et même à quelques heures du jour J, alors que les rubans brillants attendaient, narguant les enfants que nous étions, sous le sapin, je me rappelle me lever la nuit, soupeser, secouer, m'interroger...
Et le vélo
juste sous mes yeux mais emballé invisible, qu'il a fallu que l'on me montre. Un de mes meilleurs Noel je crois.
Les enfants.
Trois Noëls, avec l'impossibilité de voir le bout de mes pieds, mais la facilité de poser ma tasse de café sur mon ventre énorme.
Puis, la mise en place du rituel, les chaussons sous le sapin, attendre que tout le monde dorme et retirer les cadeaux
du dessous du lit d'une bien meilleure cachette.
Les parents qui s'amusent encore plus que les enfants, les phrases "
j'espère que ça va lui plaire" ou "
comment j'emballe ça ?" (riez pauvres innocents, mais un diplodocus c'est quelque chose à emballer)...
Cette année, ils sont trois, complices, conscients des sapins déjà dans les classes, dans les rues, des guirlandes et autres lumières. Cibles marketing aussi des publicités inévitables sauf à éteindre totalement le téléviseur et fermer la bouche de leurs camarades!
Ils trouvent les décorations, les placent avec plus ou moins de bonheur dans le salon, qui, autour du pied de lampe, qui sur la passerelle, qui va casser déjà deux ou trois boules...
Ils disent. Ils parlent. Ils souhaitent. Ils veulent. Ils font. Ils ont grandi.
Nous?
Nous cette année, on les regarde. On élude "
il existe le Père Noël? je ne sais pas, moi, je ne l'ai jamais vu, mais toi, tu y crois?", on rit, on dit "non, tu n'auras pas de monstre aussi monstre que ça!" et on sait bien...
Moi?
Moi qui ne croit plus en rien?
J'ai mis mes mains dans la farine, avec mon amie
Nopilouma, j'ai appris des recettes secrètes, des recettes cadeaux, qui sont parfaites parce qu'on doit travailler, chercher un peu quand même, et la solution pour que la pâte ne se brise pas, et la bonne chaleur du four, le nez à la vitre pour surveiller la couleur...
Travailler la pâte pour des petits gâteaux qui sont autant de pensées pour les gens qu'on aime, tiens, ça y est j'ai trois boîtes en fer format thé, pour trois envois séparés, dans le monde, loin...les gens qu'on aime mais qu'on ne voit pas, les gens qui sont tellement sympa qu'avec le peu qu'on a...
Je voudrait bien avoir assez de temps pour que chacune des personnes que j'aime, croque dans ces parfums citronnés ou à l'amande ou la cannelle...
Parce que, hier, un peu fâchée, un peu "contrariée" d'avoir dû modifier mes projets, hier, dans la cuisine en désordre, la maison pas rangée, le coeur en bataille...
J'ai croqué une Zimtsterne, et j'ai fermé les yeux.
Tiens, Noël c'est un peu le goût du bonheur...aussi.