J'en étonne plus d'un quand j'avoue mon nombre de blogs.
C'est comme quand je dis mon âge, un truc inavouable.
J'ai deux yeux, deux oreilles (quoique), deux bras, deux jambes, dix doigts et...mes blogs.
Et encore, je ne les dit pas tous.
Il y a les officiels, les presque officiels, les occasionnels, et le caché très caché.
Vous êtes sur LVQA, c'est comme ça que je l'appelle, c'est son petit nom. Il y a "Se nourrir et trois petits points" c'est son raccourci, mais celui qui a le plus de lecteurs, le plus gourmand...
Il y a "Breizh Kiss" mon travail, mon faire valoir, celui qui présente les richesses d'ici bas et de l'Ouest...
Et puis...
Mes blogs passion: la photo avec la plateforme aminus3, idéale pour les photos, elles paraissent plus belles qu'en vrai, c'est flatteur.
Un blog secret, où j'officie sous pseudonyme, dis donc, celui, ici n'apparaîtra jamais. Plutôt couper ma connexion.
Et encore un autre, intime, pareil, caché, sauf à quelques uns, non maman, je ne te donnerai pas son nom.
Et puis un, où mes états d'âme les plus profonds, les plus noirs, la face cachée de moi, l'ombre de la lune, la face de l'Himalaya innaccessible...celui lui est totally forbidden, personne n'a la clé.
J'ai donc 7 blogs. Un pour chaque jour de la semaine? jusqu'à aujourd'hui je n'avais pas compté.
Que j'alimente au gré de mes humeurs, envies, occupations.
POurquoi me direz vous?
Ce sont des petits cahiers pour moi, je ferme un tiroir de mon bureau pour en ouvrir un autre, je confie à ces pages ce qui me passe par la tête, dans le coeur, comme si à l'intérieur de moi j'étais plusieurs, et d'ailleurs j'ai parfois l'impression d'endosser plusieurs manteaux, mes peaux sont de toutes les couleurs.
Chacun d'eux a une fonction que je ne destine pas à l'autre, chacun d'eux a un "look" personnel, des applications particulières.
Je ne peux pas m'en passer. Je ne peux pas fermer celui dans lequel j'écris seulement tous les six mois. Je ne peux pas tous les regrouper en un seul, personne ne me reconnaitrai.
Les lecteurs sont différents d'un monde à l'autre, parfois et de plus en plus souvent ils s'égarent d'un côté ou de l'autre, et ils sont surpris. Ils y reviennent , ou pas.
J'aime avoir des lecteurs, et quand je n'en ai pas, peu importe. Au fond mes blogs c'est moi et pour moi, ils me sont indispensables de part l'écriture, les mots que j'y met, et par les contacts qui se créent.
Si un jour, ce monde s'écroule, je reprendrai mes petits cahiers, je continuerai à écrire, c'est devenu indispensable, quotidien...
Vous comprenez?
Et vous, avez vous des blogs cachés?
28.11.09
21.11.09
Clint
Je suis fan.
Absolue.
De Dirty Harry à "La route de Madison", "l'Homme de Hautes plaines" et tous les westerns vus dès mon jeune âge, "La corde raide" et même "Space cowboy", film pince sans rire.
L'autre soir, j'ai vu "Million dollar baby" ou j'ai pleuré à chaudes larmes et sanglots, ça n'arrive pas si souvent.
Clint Eastwood fait des films qui ont du sens, un langage que je comprend, il passe des messages mais sans que la corde soit trop grosse, juste on passe un bon moment et on se dit, "ah oui, tiens j'ai appris un truc", ou alors "j'ai ressenti quelque chose"...
Il sort un nouveau film en janvier 2010 "Invictus".
De quoi ça parle?
De Rugby!
A moins que ce ne soit de l'Apartheid? de l'Afrique du Sud? De Nelson Mandela?
On ne sait jamais avec Clint.
Mais j'irai le voir.
PS: je ne cite pas tous ses films, je ne suis pas chroniqueuse ciné, ni tous ceux que j'ai vus, ce serait trop fastidieux et pour vous et pour moi!
Absolue.
De Dirty Harry à "La route de Madison", "l'Homme de Hautes plaines" et tous les westerns vus dès mon jeune âge, "La corde raide" et même "Space cowboy", film pince sans rire.
L'autre soir, j'ai vu "Million dollar baby" ou j'ai pleuré à chaudes larmes et sanglots, ça n'arrive pas si souvent.
Clint Eastwood fait des films qui ont du sens, un langage que je comprend, il passe des messages mais sans que la corde soit trop grosse, juste on passe un bon moment et on se dit, "ah oui, tiens j'ai appris un truc", ou alors "j'ai ressenti quelque chose"...
Il sort un nouveau film en janvier 2010 "Invictus".
De quoi ça parle?
De Rugby!
A moins que ce ne soit de l'Apartheid? de l'Afrique du Sud? De Nelson Mandela?
On ne sait jamais avec Clint.
Mais j'irai le voir.
PS: je ne cite pas tous ses films, je ne suis pas chroniqueuse ciné, ni tous ceux que j'ai vus, ce serait trop fastidieux et pour vous et pour moi!
20.11.09
Semer
Garder les yeux ouverts, en permanence, pour ne rien perdre, ne rien rater.
Lire beaucoup, s'informer, mais se faire plaisir.
Manger les mots comme une nourriture quotidienne, les assaisonner, les partager aussi.
Créer.
Pour le plaisir. Recommencer. Ne jamais cesser d'imaginer.
Lire dans les nuages, en faire des idées gamines, des moments subtils.
Avoir envie d'apprendre, toujours, ne pas rester sous la couette à ne rien faire.
Ou bien en profiter pour rêver et ne pas oublier ce rêve.
Etre un chat et se lover au coin du feu.
Avoir des idées, des amis, des amis qui ont des idées, réaliser.
Combien de temps faut-il semer?
Combien d'idées au mètre carré?
Attendre, vouloir voir venir, trépigner.
Se résigner.
Ronger son frein.
Relativiser?
Prendre du recul?
Bilanter? (tiens, je suis sûre que ce mot là n'existe pas)
Et se dire qu'au fond, ce qu'on a, c'est déjà pas si mal.
Lire beaucoup, s'informer, mais se faire plaisir.
Manger les mots comme une nourriture quotidienne, les assaisonner, les partager aussi.
Créer.
Pour le plaisir. Recommencer. Ne jamais cesser d'imaginer.
Lire dans les nuages, en faire des idées gamines, des moments subtils.
Avoir envie d'apprendre, toujours, ne pas rester sous la couette à ne rien faire.
Ou bien en profiter pour rêver et ne pas oublier ce rêve.
Etre un chat et se lover au coin du feu.
Avoir des idées, des amis, des amis qui ont des idées, réaliser.
Combien de temps faut-il semer?
Combien d'idées au mètre carré?
Attendre, vouloir voir venir, trépigner.
Se résigner.
Ronger son frein.
Relativiser?
Prendre du recul?
Bilanter? (tiens, je suis sûre que ce mot là n'existe pas)
Et se dire qu'au fond, ce qu'on a, c'est déjà pas si mal.
16.11.09
Awesome
Dans la vie, y a des trucs désagréables, des trucs qui dérangent, comme quand on essaie de commencer un rouleau de papier toilette neuf et que la feuille se dédouble et qu'il faut trois tours de rouleau pour réussir à récupérer la totalité de la feuille.
Ou bien le sparadrap qui colle. Ou qui ne colle pas.
Ou bien la craie sur le tableau, qui grince et qui fait mal aux dents.
Et puis les trucs sympas, comme les jours gris, ceux qui nous font la tête basse, marcher les mains dans les poches en regardant la boue sous les godiots, quand tout à coup une silhouette passe et un visage rayonnant lance un "bonjour!" tonitruant.
Ou un courrier que tu reçois avec un billet de train gratuit.
Ou un bisou claquant sur ta joue, alors que tu n'as pas encore les yeux ouverts (et de toute façon tu comptes ne pas les ouvrir et continuer de dormir).
Avant hier c'était comme ça, un jour sympa: découvrir que quelqu'un te lit, et apprécie assez pour te placer au rang de "Awesome Blogger"
J'ai regardé dans le dictionnaire, quand même, je ne savais pas ce qu'était ce "awesome".(ça veut dire: impressionnant, super, stupéfiant, trop fort quoi!)
1:Remercier celui qui a décerné ce prix magnifique:
Alpha du Centaure qui sait à quelques centaines de mètres près où j'habite: MERCI!
En fait je me souviens de votre passage sur "Breizh Kiss" un jour...mais...
Un jour il faudra que je me souvienne de votre passage à Breizh Kiss, on devient "repaire de blogeurs" parfois ;-)
2:Copier l’award:
Euh.
Attends, je reviens.
Voilà, c'est bien?
3. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur soi: Est ce bien utile?
4.Mettre les liens de 7 blogueurs:(là, ça va être plus difficile...)
Marcus (allez, Marcus, hop, j'ose te le faire, moi qui jamais ne tague les autres ;-) )
Lôlà si elle veut bien ?
Jeanne, que je ne lis pas assez et qui pourtant a des billets magnifiques!
Miss Rainette, on ne la présente plus, mais tant d'humour...
Je demanderais bien à Dana aussi mais je sais qu'elle est souvent sollicitée...
J'ai des voisins, des vrais, qui sont blogeurs.
Voisins bretons.
Mais je n'ose pas.
:-)
On sait jamais, je pourrais les voir et qui sait, avoir peur ;-) !
6.Les prévenir qu'ils ont gagné un award...
Bon, dans le reste de l'espace temps je les aurais prévenus...
Voilà un billet mené court, me direz vous, et bien non, j'ai une machina qui me laisse en rade de temps en temps, et là, même, je ne suis pas chez moi, enfin, pas avec mon ordi, (mon chez moi donc tant un autre ordinateur semble étranger) ...
Pardon donc du délai (3 jours pour un billet).
Peux même pas mettre une photo toute seule.
Obligée de mettre un album.
Ou bien le sparadrap qui colle. Ou qui ne colle pas.
Ou bien la craie sur le tableau, qui grince et qui fait mal aux dents.
Et puis les trucs sympas, comme les jours gris, ceux qui nous font la tête basse, marcher les mains dans les poches en regardant la boue sous les godiots, quand tout à coup une silhouette passe et un visage rayonnant lance un "bonjour!" tonitruant.
Ou un courrier que tu reçois avec un billet de train gratuit.
Ou un bisou claquant sur ta joue, alors que tu n'as pas encore les yeux ouverts (et de toute façon tu comptes ne pas les ouvrir et continuer de dormir).
Avant hier c'était comme ça, un jour sympa: découvrir que quelqu'un te lit, et apprécie assez pour te placer au rang de "Awesome Blogger"
J'ai regardé dans le dictionnaire, quand même, je ne savais pas ce qu'était ce "awesome".(ça veut dire: impressionnant, super, stupéfiant, trop fort quoi!)
1:Remercier celui qui a décerné ce prix magnifique:
Alpha du Centaure qui sait à quelques centaines de mètres près où j'habite: MERCI!
En fait je me souviens de votre passage sur "Breizh Kiss" un jour...mais...
Un jour il faudra que je me souvienne de votre passage à Breizh Kiss, on devient "repaire de blogeurs" parfois ;-)
2:Copier l’award:
Euh.
Attends, je reviens.

3. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur soi: Est ce bien utile?
- J'ai le nez creux.
- Une dent qui revêt la tête des rois.
- le cheveu brun et parfois moins.
- Je cours de plus en plus
- Je mets du vernis. Sur les pieds, comme ça, personne ne le sait, vous êtes des privilégiés.
- Je ne montre que mes belles photos. 1 sur 1000.
- Je porte parfois les pulls de mon homme.
4.Mettre les liens de 7 blogueurs:(là, ça va être plus difficile...)
Marcus (allez, Marcus, hop, j'ose te le faire, moi qui jamais ne tague les autres ;-) )
Lôlà si elle veut bien ?
Jeanne, que je ne lis pas assez et qui pourtant a des billets magnifiques!
Miss Rainette, on ne la présente plus, mais tant d'humour...
Je demanderais bien à Dana aussi mais je sais qu'elle est souvent sollicitée...
J'ai des voisins, des vrais, qui sont blogeurs.
Voisins bretons.
Mais je n'ose pas.
:-)
On sait jamais, je pourrais les voir et qui sait, avoir peur ;-) !
6.Les prévenir qu'ils ont gagné un award...
Bon, dans le reste de l'espace temps je les aurais prévenus...
Voilà un billet mené court, me direz vous, et bien non, j'ai une machina qui me laisse en rade de temps en temps, et là, même, je ne suis pas chez moi, enfin, pas avec mon ordi, (mon chez moi donc tant un autre ordinateur semble étranger) ...
Pardon donc du délai (3 jours pour un billet).
Peux même pas mettre une photo toute seule.
Obligée de mettre un album.
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Finistère, miz Du. |
12.11.09
Conduite de nuit.
Tu t'assois côté conducteur. Tu accroches ta ceinture, tu vérifies celle des passagers. La lumière du plafonnier s'éteint avant que tu aies tourné la clé. Il fait nuit noire.
Le ciel est illuminé par les millions d'étoiles, tu distingues bien la voie lactée.
Tu enclenches ta vitesse et en douceur tu quittes la place de garage.
derrière, l'agitation est calme, les voix s'entremêlent pour commenter la journée. Une voix cesse son babillage avant les autres, un coup d'oeil dans le rétro confirme le sommeil abrupt de la plus jeune.
Les autres discutent encore un moment paisiblement, cela n'empêche pas d'entendre la radio musicale égrener ses notes.
Une bulle commence à se former autour de moi, ayant pour limites visuelles le tableau de bord et la lumière des phares.
Il se met à pleuvoir, les essuies glaces passent en grinçant, ce bruit insupportable de la craie sur le tableau noir, il ne pleut pas assez pour que le vieux caoutchouc soit entraîné en silence.
La musique me transporte dans les années 80, un bon Renaud, de ceux qui ont inventé des expressions, qui joue avec les mots comme il mâche son chewing gum, et moi je me retrouve au salon parental, sage comme une image et dans la tête des idées folles.
Le silence apaise la conduite, le ruban noir défile pris entre deux lignes blanches, la vitesse constante me laisse seule à veiller sur ma bulle.
J'aime conduire la nuit.
Je passe sur une chaîne qui cause, le speaker s'adresse alors directement à moi, nous sommes seuls tous les deux dans le noir et je peux opiner du bonnet ou exclamer mon dégoût avec une interjection agacée. C'est agréable de pouvoir entendre le début et la fin d'une phrase sans interruption, cela aide à la comprendre sans aucun doute, il faudra que j'aide les bouches volubiles des graines germées qui dorment à l'arrière à intégrer ce fait...
Tiens, nous avons dépassé la capitale du 29, c'est drôle, penser y avoir vécu, ne plus rien y reconnaître, ou s'y sentir comme une étrangère? peu importe, je roule sur l'asphalte, je suis tranquille mes pensées dépassent la limite de vitesse autorisée mais personne ne peut me limiter.
Conduire la nuit, c'est comme laisser la route vagabonder tes pensées, ta vision ne va pas plus loin que toi, tu anticipes l'éblouissement en portant ailleurs ton regard, tu t'aperçois qu'il pleut encore aux milles gouttes sur le pare brise quand une voiture te croise, ton monde se réduit au microcosme automobile, tu as chaud, c'est fluide, facile, pas moyen de faire autrement qu'aller d'un point à un autre, ça au moins, tu maîtrises.
Et pour le moment, le reste, les soucis et tout, tu t'en fous, tu ne dois pas quitter la route, c'est tout.
Le ciel est illuminé par les millions d'étoiles, tu distingues bien la voie lactée.
Tu enclenches ta vitesse et en douceur tu quittes la place de garage.
derrière, l'agitation est calme, les voix s'entremêlent pour commenter la journée. Une voix cesse son babillage avant les autres, un coup d'oeil dans le rétro confirme le sommeil abrupt de la plus jeune.
Les autres discutent encore un moment paisiblement, cela n'empêche pas d'entendre la radio musicale égrener ses notes.
Une bulle commence à se former autour de moi, ayant pour limites visuelles le tableau de bord et la lumière des phares.
Il se met à pleuvoir, les essuies glaces passent en grinçant, ce bruit insupportable de la craie sur le tableau noir, il ne pleut pas assez pour que le vieux caoutchouc soit entraîné en silence.
La musique me transporte dans les années 80, un bon Renaud, de ceux qui ont inventé des expressions, qui joue avec les mots comme il mâche son chewing gum, et moi je me retrouve au salon parental, sage comme une image et dans la tête des idées folles.
Le silence apaise la conduite, le ruban noir défile pris entre deux lignes blanches, la vitesse constante me laisse seule à veiller sur ma bulle.
J'aime conduire la nuit.
Je passe sur une chaîne qui cause, le speaker s'adresse alors directement à moi, nous sommes seuls tous les deux dans le noir et je peux opiner du bonnet ou exclamer mon dégoût avec une interjection agacée. C'est agréable de pouvoir entendre le début et la fin d'une phrase sans interruption, cela aide à la comprendre sans aucun doute, il faudra que j'aide les bouches volubiles des graines germées qui dorment à l'arrière à intégrer ce fait...
Tiens, nous avons dépassé la capitale du 29, c'est drôle, penser y avoir vécu, ne plus rien y reconnaître, ou s'y sentir comme une étrangère? peu importe, je roule sur l'asphalte, je suis tranquille mes pensées dépassent la limite de vitesse autorisée mais personne ne peut me limiter.
Conduire la nuit, c'est comme laisser la route vagabonder tes pensées, ta vision ne va pas plus loin que toi, tu anticipes l'éblouissement en portant ailleurs ton regard, tu t'aperçois qu'il pleut encore aux milles gouttes sur le pare brise quand une voiture te croise, ton monde se réduit au microcosme automobile, tu as chaud, c'est fluide, facile, pas moyen de faire autrement qu'aller d'un point à un autre, ça au moins, tu maîtrises.
Et pour le moment, le reste, les soucis et tout, tu t'en fous, tu ne dois pas quitter la route, c'est tout.
5.11.09
1.11.09
Du

Du, c'est "noir" en breton.
Le drapeau, on l'appelle "Gwenn ah Du" blanc et noir, vous aurez traduit.
Novembre, c'est Du aussi en breton.
Ce matin, j'ai ouvert les yeux, il faisait noir, le noir de la nuit.
Mais ce n'était pas le silence; la pluie tambourinait aux fenêtres, le vent pliait les arbres dont les feuilles frôlent le toit.
Il faisait nuit, il faisait noir, mais c'était le jour.
Le premier du mois noir.
Dans le pays de l'Ankou, je m'imagine, il y a bien des années, dans une vie antérieure, une vie que je n'ai pas vécue, dans une maison en pierres, humide, froide, la boue chassée du dehors qui s'engouffre sous les portes.
J'entends les bêtes dans la crèche à côté, là, il y fait plus chaud. Le bois dans l'âtre craque et fume, il est humide aussi et dispense peu de chaleur. Juste de quoi chauffer le brouet de la journée.
Les enfants ne sortiront pas, il pleut trop fort, je les laisserais jouer aux osselets sous la table en bois qui leur tient lieu de cabane.
Il faut quand même que j'aille tirer un peu de lait de la chèvre, elle risque de souffrir sinon. Et je dois chauffer les châtaignes ramassées hier, dans le sous bois.
Dès qu'un rayon de soleil fait son apparition, c'est le bonheur qui entre dans la maison, la lumière chasse la pluie, le noir et les soucis.
Là, je me vois dans un manoir, dans une bergère devant une cheminée qui dispense un feu d'agrément. La robe à corset et crinoline me fait la taille fine, mes cheveux mordorées sont bouclés et attachés sur le sommet de mon crâne. Je lis, puisque la bibliothèque est la pièce la plus confortable. Il ne me reste qu'à tendre la main pour saisir mon Sherry. A la fin de la journée, je sortirais avec mon chevalet portable, je m'installerais en haut de la butte qui surplombe la vallée, et je tenterais de peindre les merveilleuses couleurs de l'automne.
En vrai, la lueur de l'écran me fait le visage bleu, il est bientôt midi et la lampe de mon bureau est allumée, car il fait sombre encore.
Hier soir, dans la voiture en allant chercher les pommes au verger, la radio donnait les informations. Nous apprenions que le premier novembre, demain, aujourd'hui donc, c'était la Toussaint.
Mon fils, assis derrière entendant le flash, s'exclama:
"demain c'est la fête de tous les saints?"
Oui, répliquai-je, on fête les morts.Ah? Maman, je voudrais bien aller faire la fête moi aussi avec tous les morts."
C'est pourquoi, même les jours de pluie, les phrases comme ça on en fait de la brioche! et on pense avec émotion à tous ceux qui sont partis en espérant qu'ils participent aussi à la vie de famille...
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