15.6.08

La vie, ici.




Parfois, on se retrouve sur la plage. Il fait chaud. C'est même une chaleur exceptionnelle dans nos contrées où le vent a souvent raison des degrés. Faut croire que les scientifiques ont raison, il fait de plus en plus chaud.

Sur ce sable granuleux, jaune, blanc, parsemé d'algues qui ne sont pas ramassées par les habituels tracteurs avec leur long râteau qu'ils traînent, comme un balai ramassant les déchets de la mer.

Non, ici, les algues sont noires et sèches, marquant la limite supérieure de la montée des eaux. On sait donc assez vite si le coefficient est fort ou pas.

Mais peu importe. Si on donne cette réponse au touriste qui s'interroge, c'est pour faire breton. Parce qu'au fond ici, peu importe les forts "coefs", la marée descend de toute façon très bas sur cette vase noire et chaude qui abrite de quoi nous nourrir un plat du dimanche.

L'été, point de baignade à marée basse, il faut attendre les semaines où l'eau remonte en fin d'après midi sur les hauteurs, pour pouvoir nager dans l'eau salée profonde du haut d'une cuisse au maximum.

Alors, oubliant l'aspect noir et peu ragoûtant de la vase, les pieds s'avancent dans l'eau très chaude, frôlant parfois une algue, frémissant de se dire que c'est peut-être un crabe vert. Et finalement, s'engouffrer la tête la première dans ce bain de mer, et embrasser plusieurs longueurs sans but autre que celui de la liberté.

Quelques aventureux se jettent à l'eau aussi, je parle des adultes parce que les enfants eux nous ont précédés depuis bien longtemps, n'écoutant que leur plaisir.

Pour rire, on fait la course jusqu'au bateau mouillé plus loin, en rêvant que ce pourrait être le nôtre, qu'on aurait plus qu'à monter à bord pour rejoindre en quelques mois, des rivages encore plus enjôleurs.

Mais non. Notre paradis, il est ici. On y trouve tout le nécessaire, comme ces soirs où seuls sur la plage, nous pique-niquons, regardant le soleil descendre sur la côte qui nous fait face, un seau plein de coques et palourdes pêchées en une heure à peine à nos cotés. Nous sommes biens, nous ne parlons pas, nous admirons, quiets.
Le lendemain, je sais que je ferai des
pâtes fraîches pour accompagner ces fruits de la mer, encore généreuse pour ceux qui l'aiment.

Voilà pourquoi, les jours de peine, un moment de réflexion, un rappel de ces instants, ou juste aller voir ce paysage, me fait penser que le bonheur est à une encablure d'un neurone récalcitrant. Les hommes sont aussi faits de ce qui les entourent. Enfin, c'est ce que je pense quand je sais le bonheur d'habiter ici.

Hem. Ah oui, Bonne Fête Papa!

11 commentaires:

  1. Bah oui quoi, le bonheur n'est pas nécessairement dans le pré. Il peut être aussi sur l'estran
    L'estran, c'est l'île au trésor pour les enfants. Pas seulement pour les enfants du reste.

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  2. Cincinnatus
    Quand je pense qu'au milieu de ce nirvana ma fille a pensé à son vieux pére j'en ai tout chaud au coeur.
    Bon mais je sais un autre lieu où, si on m'y transportait les yeux fermés, je reconnaitrai son odeur. Sans doute mélange du terrain géologique formé au cours des millénaires et végétations qui s'y est développé depuis avec la température du milieu ambiant qui développe les arômes comme la température qui convient pour boire un bon vin. Une fois les yeux ouvert je ne tarderai pas à rencontrer une personne qui me connait depuis l'enfance, peut être aussi une conversation en breton avec l'accent que je reconnais car je trouve que ceux qui parlent à la radio ont l'accent français : en français Lintarec se dit lint'rec en breton : lintaaare'c. Ceci dit la mer est ma deuxiéme origine j'ai appris elle à la connaître plus tard Elle m'a appris l'immensité de l'univers une nuit noire ou elle était noire et ou brillait à l'infini une myriade d'étoiles au dessus de la tête et les lucioles du plancton retourné par le sillage en desous. Enfin pour comble de bonheur, ma femme mes enfants, mes petits enfants et toute la famille de mes frères.

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  3. Marcus, tu le sais bien du loin de ton île:-)
    Cincinnatus, anonyme, t'as combien de pseudo?
    Logonnatus?

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  4. J'aime bien ton raccourçi "à une encablure d'un neurone récalcitrant".
    Oui, le bonheur est simple, aussi, si on le veut et surtout si on le voit!
    Enfin, pour la vue...malgré la"licence poëtique de la phrase sans verbe,les fautes d'orthographe rayent le plaisir de la lecture. La beauté du sens , du texte, la profondeur qui sourd comme un courant sous marin qui t'emporte loin du rivage, les mots choisis, les évocations, j'aime vraiment beaucoup, beaucoup. Mais toute la poésie s'envole si l'écriture n'est pas exacte, et l'oiseau qui te faisait rêver, gracieux, puissant ou volubile dans les arabesques de sa trajectoire, se casse soudain la g... et plouf, ça ressemble à wwoody wood pecker qui vient de se gameller. Schade ! What a pity!

    Eugène Caron de Beaumarchais " sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur"
    Ah(nonyme) la vache!

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  5. Cincinnatus
    Pour le pseudo pourquoi se priver d'en avoir plusiseurs Dr Jekill et Mister Hyde?
    Anonyme a du être maîtresse d'école dans une vie antérieure.
    A se moucher le nez dans les étoiles on peut effectivement se prendre les pieds dans le tapis mais ce n'est pas une raison pour renoncer

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  6. Et puis quoi, j'aime les gamelles...pleines de bonnes choses...mais anonyme, tu sais que je ne vois pas mes fautes, seulement celles des autres. Je les vois plus tard...

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  7. J'aime beaucoup enfoncer mes pieds dans la vase noire et chaude, un délice.
    "Woody wood pecker qui se gamelle", c'est très joliment dit mais aussi un peu ronchon à mon avis.

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  8. merci de m'avoir prêté un peu de ton bonheur...

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  9. Non non, Quand W.W.P. se gamelle, ça me fait marrer! Il; planait si bien l'instant d'avant!

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  10. On se perd avec tous ces anonymes, tiens pour ta peine, t'es taguée.

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  11. Joli texte, le bonheur, la lenteur, le mouvement de la mer, vraiment trés agréable à lire . A bientôt

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