6.5.08

PETITIPO

Un jour, il m'a invité chez lui. C'était une chance à saisir, car je savais qu'il ne lançait pas une invitation au hasard, ni qu'elle était fréquente. Bien au contraire.

Je le connaissais pourtant depuis ma naissance, et jamais je n'étais allé chez lui.

Il m'a envoyé une lettre, écrite à la plume sur du papier comme dans les temps anciens. D'ailleurs, il me confia une fois qu'il avait de plus en plus de mal à se procurer cette denrée rare qu'est l'encre noire.

"Vous prendrez le petit chemin bordé de ces herbes géantes et magnifiques, fleurissant d'un bleu myosotis au printemps"



Je n'eus aucun mal à trouver ce petit chemin, tant le bleu de ces herbes éclairaient le ciel sans soleil. C'est un peu comme se dire qu'un jour le ciel était bleu.


Je suis arrivé devant cette grande ouverture, toute de pierre grise, lisse et chaude à la fois, mais je n'ai pu m'empêcher de faire le tour de cette étrange maison. Maison de l'ancienne campagne, bien peu courante dans nos villes embrumées.


On aurait dit un assemblage heureux de rondins de bois, tenant par l'étrange magie de l'espoir. La lumière y entrait facilement, et de toute façon il ne pleut plus depuis bien longtemps. Il avait réussi à trouver ces branches blanches dites en "plastique" matière bannie de nos contrées le jour où il avait fallu choisir entre vivre et polluer. Mais je me suis rappelé soudain, que petit, il avait déjà un talent certain pour démonter, remonter, construire, adapter avec n'importe quoi. Ce plastique là était peut-être enterré dans son jardin?


Néanmoins, je distinguais mon ami allongé dans sa maison broc'hoclite, avec ce rose au joue qui caractérisait son humeur joyeuse.


Tout chez lui était joyeux. Sa moquette rose, et son regard brillant. Son rire inextinguible pouvait lui valoir des hoquets insurmontables en moins de 3 heures. Pour le moment, on prenait soin de lui, il avait besoin de repos m'avait on dit. Ce qui pouvait expliquer ce lit improbable pour lui, que son amie Sarah avait du lui prêter récemment, lui permettant ainsi de faire le malade.



Il dormait. Ne voulant pas le réveiller, j'ai laissé près de lui un gâteau de boue qu'il trouverait à un moment plus opportun, quand il serait capable de s'y rouler. Là, Sarah devinerait sa guérison complète et viendrait reprendre son lit avant que ne s'y produise une inéluctable rencontre entre la boue et la couette à fleurs.
Et dire qu'il a fallu tout ranger...



3 commentaires:

  1. Que c'est beau, joli, merci Tifenn de nous transporter ainsi...

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  2. Si j'étais à sa place, j'emprunterais plutôt le camping car de Barbie.

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  3. J'aime bien le gateau de boue, avec un petit caillou dessus pour la touche finale. C'est un bon reméde contre toute sortes de maladies.

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Un petit mot n'est jamais si petit.

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