9.6.10

9 Juin

Il y a toujours un moment dans cette journée où je me dis: 9 juin, oh, nous sommes le 9 juin.
Parce qu'à une époque, j'avais plein de choses le 9 juin. Des anniversaires surtout.
Le premier d'entre eux, celui de ma grand-mère. Pourquoi est ce que je me souviens du sien plus que de celui de mon autre grand-mère, me demandé-je aussi, là?
Parce que l'une a vécu plus longtemps que l'autre et donc cette date est inscrite dans ma mémoire.
On allait la voir, à Kerlevenez. On frappait à la porte bleu ciel, on attendait le ouioui, clair, elle se tenait alors devant nous pimpante.
Le bleu, d'ailleurs lui allait comme un gant. Un bleu délavé comme celui de ses yeux, comme celui des yeux de son père, avait-elle plaisir à rappeler. Alors elle portait une jupe en maille bleu pâle avec son gilet au bouton dorés assortis. Elle coiffait ses épais cheveux blancs en arrière, et se mettait du rouge à lèvres. Toujours du rouge, un joli rouge, pas trop foncé, il fallait rester classe.
Au début, elle portait toujours les gants et un chapeau. Et un de ses centaines de sacs à main. Oui, c'était une femme du monde, elle en gardait encore les habitudes, même dans sa maison grande comme une chambre.
Elle l'avait décorée avec ses choses à elle, un grand tapis dans lequel on se prenait les pieds, une armoire, son lit de toujours et ses tableaux. Je les vois encore quand je vais chez mes parents, et parfois, en les regardant, je vois fugitivement tous les murs qui les ont portés, c'est assez troublant.
Enfin, ces 9 juin là, nous allions nous taper la cloche dans un bon restaurant.
Le 9 juin, c'était aussi l'anniversaire de ma meilleure amie de lycée, celle avec qui j'écrivais sur le cahier rouge. Ce doit toujours être son anniversaire, elle aura 37 ans aujourd'hui, mais je ne sais plus ce qu'est sa vie, j'en suis sortie, et je serais bien incapable de dire comment pourquoi, enfin, si, j'ai des impressions de raisons, mais, quand même, je pense à elle, souvent finalement.
Et encore l'anniversaire d'un ami, le meilleur ami d'une amie, quand on s'est revus au mariage de cette amie commune, nous nous sommes embrassés chaleureusement, parce que les souvenirs.
Je suis surprise de ces réminiscences, de ces instants qui me sautent à la mémoire comme le parfum d'un bonbon oublié.
Ces 9 juin, un grand méli-mélo de souvenirs entremêlés, une salade composée d'images en vrac, le passé dans toute sa splendeur oubliée.
Je suis sûre que si je revoyais mes amis, ce serait comme hier, comme toujours, il y a des caractères qui ne changent pas, ou bien des sensations qu'on a plaisir à retrouver.
Je les embrasse tiens!
Et vous, rien de spécial ce 9 juin?

6 commentaires:

  1. Nan, Juin est un mois neutre pour moi mais sympa.
    Par contre je viens d'écrire sur une amie d'enfance et une année commune, pas banale, 1988.
    Des huit, des neufs. Souliers garnis dans nos nids.

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  2. Ici c'est le 11 juin. Après-demain quoi . Le jour où...où ...une fleur....

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  3. Le 9 juin...
    Non pas de 9 juin marquant chez moi, au pire le 7 l'anniversaire d'une cousine, mais surtout c'est le 27 juin qui me parle.
    Pardi, mon Anniversaire...^^

    Par contre, le 9 juin ça sera maintenant :
    Tifenn a écrit un beau texte sur le 9 juin, et c'était...le 9 juin !

    Merci des souvenirs :)))

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  4. Tu as écrit :
    "Je suis sûre que si je revoyais mes amis, ce serait comme hier, comme toujours, il y a des caractères qui ne changent pas, ou bien des sensations qu'on a plaisir à retrouver."

    Je suis d'accord. Impensable en effet de vouvoyer un copain de lycée perdu de vue et retrouvé à 40 ans de distance. Reste qu'au delà de l'évocation sympathique des souvenirs, la vie est passée. Sauf à inscrire ces "retrouvailles" dans quelque chose d'autre que la "commémoration", il n'est pas évident de renouer durablement avec le passé.
    Est-ce souhaitable ?
    Oui, je sais Tifenn, quand je dis ça c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité.

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  5. Lôlà, j'ai lu ;) 1988 c'est pas banal, non, comme année :)
    Bleupi (tu permets que je t'appelle Bleupi?) oooh, je la connais cette fleur, elle est unique, une espèce si rare que tu as bien fait de lui donner ton nom ;))
    Jack, MDR! j'essaierai de ne pas oublier, quant à dire que c'est un joli billet, euh...j'ai fait mieux quand même! mais merci :)
    Marcus, les retrouvailles, du plaisir, mais il est certain qu'une fois passée l'émotion, la vie a quand même fait de nous ce que nous sommes et ça peut ne plus s'accorder avec le passé...alors, faut pas gratter trop loin et ne pas éterniser les retrouvailles, si on sent que...
    M'enfin, oui, qui cause??? mdr!

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  6. Tiens donc!
    Et en plus, nous les marmots, on la chahutait gentiment, en sa présence, parce qu'il y avait aussi : ses deux fêtes de ses deux prénoms, la fête des mères, Noël,son anniversaire de mariage, etc...Pas 8 semaines sans fête à fêter!
    On ne va pas restreindre les occasions d'être joyeux, n'est-ce pas? Juste que son époux- notre papa, devait chaque fois finançer pour nous les cadeaux que nous lui faisions!Et nous étions toujours sur la brèche!
    Quel boulot! Quel plaisir!

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