5.5.10

Les mots sont.

Se dire qu'on peut écrire sur n'importe quoi, mais que n'importe quoi ne fait pas écrire.
Avoir besoin des mots, des tiens, chaque jour, avoir besoin de dire, mais rester devant la page blanche, et en frémir.
Être touchée en plein coeur par un texte, une formule, un sens, une idée, ne pas savoir l'exprimer, y penser toute la journée.
Y revenir.
Comme d'une drogue, se nourrir de ces mots là, s'en repaître à s'en faire presque une indigestion. Presque. Parce que je digère très bien tes mots. Ils coulent en moi, comme la source d'eau fraîche à laquelle je viendrais m'abreuver chaque matin. Ils me réveillent. Ils m'inspirent. Ils me disent. Ils me disent peut-être plus que ce que tu veux dire, me dire?
Je repense à ces exercices l'année du bac de français, quand il fallait décortiquer phrase après phrase les mots d'un auteur. Et de dire: "l'auteur a voulu dire ceci". Je me souviens avoir pensé bien souvent: "mais qu'en sait-on de ce qu'il a voulu dire?"
Entre l'intention et le mot, entre le mot et son interprétation, une vie, ta vie, la mienne. Et autant de scenarii possibles.
Tes mots me touchent. Ils me parlent.
Est-ce parce que je suis comme toi? Est-ce parce que nous parlons le même langage? Est-ce parce que ton langage est universel? Est-ce ce que nous tairons?

Lire un mot, une histoire, imaginer l'auteur. La plupart du temps, l'auteur, je ne le connais pas. Même si je lui parle par mots dits, par mots écris, je ne le vois pas en vrai, il reste un mystère, une part d'ombre qui donne toute sa place à l'imagination. Oui, j'écris à des auteurs, quand je laisse un commentaire, de-ci delà, sur les blogs, ces fourmilières d'écri-vains-vants-vailleurs. Et parfois j'ai la chance qu'ils me répondent. Toi, tu me réponds, et toi, aussi. Merci.
Il m'est arrivé de voir des auteurs, en vrai. J'ai eu souvent la même impression que le jour où j'ai vu pour la première fois, le visage de la voix que j'entendais à la radio tous les midi. Jamais, jamais ce que je croyais ne correspondait à la réalité.
T'entendre, te voir...te lire.
Ce soir, même, avant de m'endormir, j'irai te relire. Tu sais où.
C'est mon rituel du soir, lire un auteur avant de dormir, alors pourquoi pas toi, puisque justement toi.
Et je sens bien, que tu me parles, le vent de ta voix dans mon oreille qui me susurre que ma nuit sera belle.
Tes mots me bercent, puisque tes mots sont.

12 commentaires:

  1. Desfois je sais qui je suis6 mai 2010 à 07:28

    :)

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  2. Voilà un billet tout généreux où chacun trouvera une petite graine : de toi à nous. C'est tout toi, ça. Merci Belle écrivaine. Il y a le mot "vaine" dans ce mot là, ce n'est pas. Il faudrait remplacer par "veine" bien sûr.

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  3. les mots sont des sésames, la clef de la porte des âmes. ils sont les seuls à pouvoir entrer au plus profond de nous, à y rester et à nous parler.
    c'est pour cela que j'aime tant lire.

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  4. Ce matin. Ce matin, je suis venue. Ce matin, je t'ai vu. Ce matin, Je t'ai lu. J'aime bien les matins avec tes mots.

    @ "Desfois je sais qui je suis a dit…" : excellent !

    @ Charles : Heureuse de voir que même si tu as sauté, tu laisses un com chez Tifenn ce matin ! ;o)

    @Tifenn : Tu m'en veux pas, hein? que je je réponde aussi aux "com" laissés chez toi ? hihihi....

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  5. Quand j'étais petite je croyais que la vraie vie elle était dans les livres :) J'ai grandi un peu mais je me dit que c'est un peu juste tout de même ! Lire, ça me donne envie de vivre, d'avancer !

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  6. "Des fois je sais qui je suis"mdr et moi aussi des fois je sais qui tu es :D
    Toutamohamotu, vaine, je n'aime pas non plus, c'est pour ça le vants et vailleurs. Mais veine, alors ça, quelle belle idée. Ne peut venir que de toi...merci :)
    Charles, oui, tu as raison, les mots sont des clés.
    Léna, non, non, je vous en prie, je rigole encore plus là :)
    Virginie, ah bon? la vraie vie n'est pas celle des livres? mince!

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  7. Se nourrir des mots.
    Se faire bercer par les mots.
    Les mots des livres, et ceux que le vent porte.
    La vie est dans les mots. Pas que là. Mais là.

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  8. Sur ta branche, les mots scions...

    Besos Tifenn ^^
    Jack

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  9. Phil, bien sûr, homme sage, pas que là, mais là. :)
    Jack, ohhh, très très joli, merci (et là je rougis)

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  10. Ah, écrire (et crier), les mots (les maux), au "toi" (toit) qui donne sens (direction, et protection)...

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  11. J'aime les semeurs de mots, j'ai des adresses, des coins de pré où j'aime à revenir, des bords de ruisseaux où je sais que ça coule clair et vif, frais et beau. C'est un peu comme ces clairières en forêt, des endroits inattendus, où l'on s'arrête, où l'on sait qu'on reviendra, si l'on repasse dans les parages...
    Puis des fois, les semeurs mettent leurs graines au grenier, et les y laissent longtemps. C'est tout vide alors. On dirait qu'on a brûlé la clairière, ou rasé la forêt autour.
    J'aime pôs alors...
    Mais j'aime bien tes mots de cueilleuse, ils ont du sourire, qui donne envie de faire pareil...
    Bien le bonsoir chez toi !

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  12. Je viens de lire un bouquin qui fait écho à tes mots, à cette besogne que l'on nous imposait que de "décortiquer" un auteur, alors que l'on devait peut-être autrement l'appréhender...
    J'ai déjà rencontré "en vrai" des bloguers. Parfois ça correspondait à l'idée que je m'en faisais, parfois non...

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Un petit mot n'est jamais si petit.

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