2.3.10

Comment je lis (tag)

En voilà une question qu'elle est si compliquée que ça fait bien quinze jours qu'elle m'est posée par celle qui a eu plusieurs noms et que je peux appeler Marie maintenant.
Je lis comment?
Je lis moins qu'avant ou plus, je ne sais plus trop car je lis différemment.
Avant, c'était LE livre, malheur à celui qui osait venir me déranger en pleine lecture, je lui répondais dans la langue du personnage, parce que je n'étais plus là, mais sur Pern ou autre galaxie mystérieuse aux nombreuses lunes.
Maintenant je grappille une page, dix pages, un laps de temps de la vie d'un personnage récurrent ou non, il me vient même des envies de me cultiver dis donc, un peu comme si le mot devait avoir un sens en plus d'être bon à manger, bon à voir et à dessiner.
Avant je m'enfermais dans les toilettes, maintenant je lis d'une main en mangeant un carré de chocolat et sirotant une gorgée de café parce qu'il me faut lire, mais que le temps de le dire c'est déjà trop tard, c'est l'heure d'autre chose.
Il demeure vrai que quoi qu'il arrive, quelle que soit l'heure, au moment de me glisser sous la couette je saisis un livre sur la pile de la table de nuit. Et je lis. Je lis. J'y arriverai, siii, je vais la finir cette page...rrrrrrzzz.

Ouais, lire est un luxe aussi.
On est pas tous égaux devant le livre, on l'envie, on le touche, on voudrait le posséder, l'acheter, l'emprunter, le voler (moais non), on le veut.
Quelquefois, tiens, il y a quelques jours je l'ai fait, j'achète un livre mais il se passe des semaines avant avant que je le commence, parce qu'entre temps j'en ai vu un autre. C'est pourquoi j'ai entamé un polar, acheté un Douglas Kennedy, alors que je lis Badinter.
L'essentiel, c'est de savoir qu'ils sont là, pas loin, comme les murs de ma maison, les briques de ma tête et de tout ce qui s'y trame.
Lire, et puis un jour, savoir écrire....

Parce que quand son homme prend un livre que tu es en train de lire, celui d'un auteur que tu aimes parce que tu as adoré " Le soleil des Scorta" (Laurent Gaudé, magnifique bouquin), enfin bref, il te le pique, il ouvre et tombe sur la biographie du dit Laurent et te sort: "t'as vu? il est né en 72!"
Ouais, comme moi, je sais, mais bon, on est pas égaux devant les mots, j'te dis.
Tiens je vais pleurer dans mon coin, et lire un bouquin.
A défaut d'autre chose, tu me passes un mouchoir?

Léna, Phil, Lôlà, qui qui veut qui vient?

18 commentaires:

  1. Moi je n'ai pas vu passer ces quinze derniers jours, alors ton billet arrive ni trop tard, ni trop tôt... Dis, j'aime beaucoup ta phrase, celle sur les briques de ta tête!

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  2. Si j'ai bien compris je dois faire une note sur le sujet, expliquer dans le détail comment le bouquin il me tombe sur le nez au bout de deux pages, parce que comme tu dis on n'est pas égaux, et que je ne lis guère ailleurs qu'au lit...
    Quant à savoir écrire : je crois que tu sais.

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  3. enfin bref, il te le pique, il ouvre et tombe sur la biographie du dit Laurent et te sort: "t'as vu? il est né en 72!"

    Trop fort ! Pareil ! Merci de l'avoir dit ! Formons un club ! :)

    Plus le temps passe et plus les écrivains sont plus jeunes que nous.

    Dans un registre différent, il y a les footballeurs. A trente-cinq années et quelques, on attend dire d'eux : ils sont vieux, cramés, finis, foutus, bientôt à la retraite, leur carrière est derrière eux, place aux jeunes, et tu réalises que ces croulants du sport ont ton âge ! (dans un registre différent, ai-je dit).

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  4. Lire différemment...les mêmes bouquins surtout. Parfois je relis et je m'étonne de ne pas avoir résonné à tel ou tel passage, à telle ou telle idée.
    C'est un peu frustrant avec tous les livres qui sortent, qu'on aurait envie de lire et que finalement on lit pas.
    Une chose est sûre : pour écrire comme tu le fais, tu as dû lire d'un regard aiguisé, l'âme et l'esprit larges ouverts.

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  5. Non je ne peux pas dire. Lire c'est trop intime.
    Lire commence avec un commencement d'enfance et pour moi ce fut une corvée car il FALLAIT lire, tous les trucs chiants, petite et trop tôt, comme tout le reste " en avance" qu'on disait à l'époque. Beurk.

    Mais lire fut comme tout, comme pour tout, EST comme cela : possessif, exigeant, dévorant ou pas. Lire à moitié vous le pouvez vous ?
    C'est faire offense, a soi et à l'auteur, je le vis comme cela.
    C'est une union, pas de raison là dedans, pas d'arrangements entre amis. Ou alors il y a la lecture-étude-contenu précis, qui va servir, comme un outil explicite et voulu ...vers la pensée ou vers l'écriture ?
    Oui, il y a cela aussi.

    Donc je lis par vagues. Comme une houle. Parfois bourrasque emportée.
    Et lire dans la journée est ce que je préfère.
    Dans le jardin, il y a cinq ans, tout Jim Harrisson et je n'existais plus et je me découvrais enfin.
    Ou ne pas lire du tout des jours ou semaines durant. L'esprit en maraude, pataugeant, libellule.
    Feuilleter un magazine et se sentir inutile et béat.

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  6. Qu'une chose à dire...je lirais bien du Tifenn...ailleurs que sur mon pc...

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  7. Marie, merci. J'étais contente de la trouver au moment où j'en ai eu besoin. Je veux dire, qu'elle me soit resté, pas comme les phrases qui viennent la nuit que tu trouves magnifiques mais le matin, elles sont disparues.
    On devrait écrire en dormant.
    C'est ça Phil, tenter d'expliquer l'inexplicable, tu vas voir finalement, c'est simple mais pas si simple ;)
    Et puis pour le reste...merci beaucoup...
    Balmeyer, oui, je suis d'accord, on se prend des méchants coup de vieux. Mais quand même, il y a de bons écrivains MORTS! (c'est pire hein?)
    Dana je suis d'accord aussi avec la frustration. Mais en même temps, quand je sais qu'un bouquin va être formidable, je suis contente de ne pas encore l'avoir lu, c'est un peu comme le morceau de chocolat que tu gardes pour la fin.
    Lôlà, je n'ai lu que "retour en terre" de Jim Harrisson, j'ai tellement aimé que j'ai peur d'être déçue par un autre.
    "inutile et beat"...toi? mais non, quand tu lis un magazine je suis sûre que tu crées déjà tes collages.
    Virginie...Raaaa, si tu savais comme moi aussi!!!

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  8. Pour Jim, si un jour....

    Le très "facile et merveilleux" : Dalva (1ere partie et la suite "la route du retour" )

    Les tripes en pleine poire, son autobiographie :
    En marge.

    Pour le reste...hum tu es très perspicace
    ;)

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  9. Pern... Les Chevaliers Dragons ?
    J'adore aussi... Quand aura t'on le plaisir de te lire ?

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  10. Ouii Pern!
    bon, ça fait un bail hein!
    Pour la question, ben c'est bien THE question...

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  11. A un moment j'allais beaucoup à la bibliothèque, je le ramenais bien sur ce livre tant convoité, et je courrais l'acheter ensuite !
    Pour l'avoir à moi, le relire parce que je relis beaucoup et j'aime bien avoir de l'avance, je suis rassurée, je sais que c'est idiot mais je suis comme ça !
    J'aime bien quand tu parles des livres, on a l'impression que tu dégustes une tranche de Pandoro,croustillant et moêlleux en même temps...
    Tout ça finalement, ce ne sont que des plaisirs mais quels plaisirs...

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  12. Je suis passée hier ou avant hier je ne sais plus, mais j'ai vu des petits pois rouges ou bleus, et là c'est le printemps !
    Dis moi que je n'ai pas rêvé, que j'étais bien ici ou alors j'arrête de boire de l'eau :)

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  13. Virginie/Zélie...ah oui, plaisir absolu que celui de lire. Et puis pour les pois, tu as raison, ils ont été rouges et se sont évanouis dans l'air du temps. Je trouverai du rouge pour plus tard, mais le modèle ne me convenait pas tout à fait :) Tu peux continuer à boire de l'eau (et des jus de fruits centrifugeuse)

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  14. En ce moment, c'est 1 pomme, 1 orange et 1 kiwy et c'est rudement bon et rudement vitaminé !

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  15. Ma lecture dépend des livres. En ce moment je lis lait noir d'elif shafak et au bout d'une page je suis si bouleversée que je le pose.

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  16. Caro carito, je ne connais pas, tu me donnes des idées, merci :)
    C'est parfois mon cas aussi, un trop, trop plein. ON a envie d'apprendre par coeur, de la graver.

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Un petit mot n'est jamais si petit.

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