1.2.09
Le temps.
Et tout à coup, il a fait beau.
Des jours entiers de grisaille ininterrompue, le vent se mêlant au crachin froid et insidieux, les nez qui coulent, les nuits plus blanches que les jours...
Ils se sont habillés, fébriles, sautillants sur leurs chaussettes avant de glisser le pied dans une botte boueuse, courant après la manche de leur manteau comme un serpent qui se mord la queue, en riant de toute cette lumière.
Il n'y a même pas eu besoin de sécher la balançoire, ils se sont mis à aller de l'avant en agissant sur la vitesse avec leurs jambes, ils ont attrapé la corde de l'autre et ensemble ils se sont balancés dans le vent bleu du ciel de février. Ils ont tenté un trio avant de s'écrouler sur l'herbe humide, cul par dessus tête, trop serrés sur la nacelle faite pour un seul.
A l'intérieur, les couleurs reprenaient vie, le framboise lumineux et la lavande bleue.
Et le Temps fait un bond dans le passé quand Il place un vieux disque dans la platine.
Ella chante Porgy, avec son coffre, avec son âme, elle la fait trembler au moment de la phrase finale, avec cette remontée vocale du ventre au coeur qui débouche sur un appel désespéré et inéluctable et lui donne des frissons sur les bras et dans le cou:"since my man is dead"
Elle fait comme avant, comme dans les années 90, elle accompagne autant que faire se peut la chanteuse, non sans avoir au préalable, mis le son un peu plus fort.
Elle s'enorgueillit de suivre la tessiture du bas vers le haut sans faillir, bien que la tenue se déstabilise avant la fin et que la force vitale soit absente, ce qui fait la différence entre la salle de bain et la salle de concert. Elle le sait, se mesure quand les êtres de la maison passent près d'elle, murmure, du bruit de gorge qu'elle ne peut totalement taire tant elle aime imiter la dame.
Et puis, ils rentrent, le rose aux joues, elle se rappelle qui elle est, et la vie actuelle reprend son cours.
Enfin, le calme est revenu, chacun est à sa tâche, le soleil a mis les pendules à l'heure.
Le temps l'influence.
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cette nuit en rentrant de Normandie, alors que la température extérieure affichait -2, alors que toute la tribu dormait....ivre de ce premier we de février sous un ciel bleu balayé par un vent glacial, alors....alors....pour ne pas m'endormir au volant Ella était avec moi, et nous chantions ensemble...
RépondreSupprimerQuel beau cliché d'une journée baignée de bonheur et de rire. Belle douceur qui caresse ce moment.
RépondreSupprimerVoilà que je n'arrive plus à enregister de commentaire chez moi, c'est un comble!
RépondreSupprimerMerci Noèse et Nopilouma!
Euh... tu parles de la même Bretagne que celle qui est sous la neige aujourd'hui ??
RépondreSupprimerEn Italie hier l'air du printemps on le cherchait... sous les flocons !
Il y a un micro-climat à Locoal.
RépondreSupprimerJe vais d'ailleurs y retourner pour l'étudier et aussi pour entendre la dame chanter.
Signé : Marcus de Ré, expert climat océanique, pingouins, baleines et canots pneumatiques.
Que la force vitale soit absente ? Laissez-moi rire !
RépondreSupprimerOu alors, totale fiction!