20.2.10

Lettre à Mme B.


Chère Madame B.
Je vais vous tutoyer, si vous le permettez.
Vos idées, vos combats, sont miens souvent.
Votre mari a également toute mon admiration.
Parfois, je me transformerais bien en petite souris pour assister à vos conversations lors d'un dîner. Entre "passe moi le sel" et le dessert, le mots doivent être de haute volée, et sans doute la petite souris serait émerveillée de tant de culture et d'intelligence.
Je suis déjà en-porte-à-faux dans cette discussion parce que je n'ai même pas lu ton dernier livre "Le Conflit" aux éditions Flammarion. Et ce n'est pas bien de discuter de quelque chose que l'on ne connait pas.
Néanmoins, j'ai cru comprendre que tu stigmatisais le discours des pro-allaitement.
Que le discours actuel, en plus de conforter la place de la femme dans son foyer avec ses enfants, parce que c'est là que serait sa place, prône l'allaitement en terme de vertu maternelle...et que c'est dangereux pour la place de la femme dans notre société.
Bon.
En 2001 à la naissance de mon premier enfant, j'avais décidé d'allaiter.
Les beaux discours peut-être, la belle image du sein de la mère nourricière, la composition parfaite du lait, tout à fait adaptée au nourrisson...je ne sais pas ce qui m'a décidée entre tout cela, mais je suis sûre d'une chose, c'est qu'une fois passées les premières difficultés, l'allaitement a grandement facilité ma vie, et je me suis sentie extrèmement libre.
Les premières difficultés en question ont été que je n'avais aucun modèle sur lequel me référer. A la maternité, la tendance aurait été de céder et finir par passer au biberon. Bien plus facile. La fatigue d'un accouchement très difficile, la faiblesse due à la chute d'hormones qui crée le baby blues...j'ai failli faillir.
Seulement je suis restée assez longtemps, plus que la moyenne, et le dernier jour, une bienheureuse sage femme a su me montrer les gestes, les bons gestes, et jamais je ne la remercierai assez de cela, elle a sauvé mon "allaitement".
Je ne vais pas dire non plus que les semaines qui ont suivi ont été simples. Du lait, j'en avais, trop. Comment peut-on dire avoir trop de lait? de même pas assez de lait? on a le lait qu'il faut pour l'enfant qu'on a fait naître. Mais je ne savais pas.
Bref.
Avec l'aide du papa, qui s'il n'avait pas de biberon à donner, a su s'occuper de la mère, alléger ses taches ménagères; il a nourri la mère qui nourrissait l'enfant.
Et puis je voulais. Nom d'un chien, je voulais y arriver. L'impression d'avoir raté la naissance, je devais réussir l'allaitement.
Instinct maternel? non, sûrement pas.
Mais je trouvais encore pire de se lever la nuit pour faire chauffer de l'eau, stériliser un biberon, attendre la bonne température, pendant que l'enfant essayait la puissance de ses poumons. Non, elle ouvrait la bouche parce qu'elle avait faim, elle trouvait tout de suite du lait à bonne température, sans même que j'aie eu à ouvrir les yeux, ou presque.
Et puis, Elisabeth, j'ai même réussi à reprendre le travail à temps plein, en continuant l'allaitement. Il me suffisait de tirer mon lait, manuellement (je ne suis pas adepte de la trayeuse électrique sauf dans la ferme de mon voisin) le matin, le midi dans mon entreprise en m'enfermant un petit quart d'heure dans les toilettes, parce que bien sûr, on ne fait pas ces choses là quand on est une femme qui travaille.
Depuis, je continue d'entendre dire qu'une telle qui avait voulu allaiter n'avait pas pu, parce qu'elle n'avait pas la morphologie adéquate. Ou bien, parce que l'enfant ne savait pas téter. Ou encore parce qu'il ne grossissait pas ses tant de grammes par jour. Ou alors les réflexions du genre: mais comment es tu sûre de lui donner assez?
Chère Elisabeth, explique leur que chaque femme peut allaiter. C'est parfois plus fastidieux, compliqué, difficile...mais si ces femmes étaient tombées sur une sage femme diplômée en allaitement, oui, elles existent, ce ne sont même pas des intégristes, elles sont scientifiques, elles savent le comment du pourquoi et ont la solution, elles auraient pu aller au bout de leur volonté.
Il y a des mamans qui préfèrent donner le biberon. Mais elles ont raison! 
La liberté, c'est de pouvoir choisir.
La liberté c'est d'avoir tous les éléments en main, pour peser le pour et le contre.
J'estime avoir eu de la chance.
Etre tombée sur les bonnes personnes (merci belle soeur sage femme de répondre à mes appels et de m'expliquer tout).
La Leache league? c'est comme partout, il y a  les bons conseils et les mauvais.
Ne jamais forcer la vonlonté ni stigmatiser tel ou tel choix.
La liberté d'être parents c'est d'assumer le choix que l'on fait.
J'ai allaité chacun 20 mois environ. En travaillant, à plein temps d'abord puis 3/4 temps.
Quand j'ai voulu reprendre mon activité après mon dernier enfant, ce 3/4 temps m'a été refusé.
Et pourtant je travaille encore, je me suis adaptée. Je suis moins riche et plus riche. Je suis moins libre et beaucoup plus libre.
J'assume mes choix.
Et je ne crois pas en cette dictature de l'allaitement. Je crois que rien n'est fait pour aider les femmes qui veulent le faire.
Les couches.
Ah! parlons en.
Toi, d'une famille de publicitaires, et moi écolo bobo. Soucieuse de l'environnement mais qui aime son petit confort. J'ai tenté les couches lavables. Tenu 6 mois: trop de lessives, je ne suis pas adepte non plus de trop de ménage, toujours ce poil dans la main. Et, je suis revenue aux couches jetables, la mort dans l'âme; quand on voit de quoi elles sont composées, brrrr.
Mais j'ai essayé, c'était aussi un choix.
Mon dernier truc, c'est de jeter la couche pour nous les femmes. Tu sais, cette période mensuelle qui nous pourrit la vie, fini le diktat des couches et tampons. Tu n'appelles pas ça des couches? ben non, mais c'est tout comme non? On est vite fait renvoyées à notre condition de femme chaque mois...maintenant j'utilise ce truc fabuleux écolo bobo parfait, qui me facilite aussi grandement la vie de femme qui fait ce qu'elle veut, qui sait dire non et crée sa petite entreprise qui ne craint presque pas la crise. Mais on en parle pas de ce machin là, c'est sûr, pas de pub pour ça, ça ne rapporterait plus assez d'argent!
Tu vois Elisabeth, je suis femme, qui a des enfants, même pas une mère parfaite, j'essaie juste de faire du mieux que je peux, j'aime un homme, je travaille, j'ai toujours des idées, je refuse la consommation comme on nous la propose mais je suis pleine de contradictions; je suis comme une galette de riz à la pâte à tartiner. La galette de riz c'est mon côté "propre sur moi" et le "nut***" mes vices.
Une bonne conscience qui a ses défaut.
Je souhaite que les questions que tu poses fasse réagir notre élite, que l'on prenne conscience enfin, que tout doit être possible, sans jugement aucun de la bonne ou mauvaise mère. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise mère.
Juste la liberté de faire des choix.
Merci Elisabeth, tiens, je te trouve aussi toujours aussi belle.
PS: demain, je lis ton livre, ça m'apprendra...

PS2 le 22 février: si ce billet reste maladroit, je suis quand même  surprise de constater qu'il fait écho.
Vous êtes nombreuses à vous sentir concernées par les mots que l'on entend dire de Mme B.
Pour être vraiment honnête dans ma démarche, je vais lire le livre parce qu'il reste aussi valable que les interprétations peuvent être nombreuses. Et simplistes.

Je lie à ce billet un lien que Tanakia m'a transmis dans les commentaires.
J'espère que nous parviendrons à faire la part des choses, l'essentiel étant de ne pas oublier que notre statut reste fragile et qu'il faut savoir rester qui nous sommes, qui nous voulons être et non pas être ce que l'on voudrait que l'on soit. Ce n'est pas très clair, mais la liberté de choix et de penser c'est un credo qui s'applique pour moi.
Je vous remercie toutes de ces échanges, j'adore ;)

31 commentaires:

  1. C'est drôle. A vingt ans et plus de distance, j'ai l'impression de revoir ces mêmes choses que tu décris comme dans un miroir.

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  2. J'avoue que je ne sais pas si je fais bien d'écrire ce texte...ça a été un combat pour moi et je monte encore sur mes grands chevaux quand on discute de ses bienfaits...mais sont-ce des bienfaits pour tout le monde? je ne sais pas...j'ai juste adoré allaiter, et quand je vois des jeunes mamans à qui on dit qu'elles ne peuvent pas pour de fausses raisons (il n'y a de vraies raisons que si elles sont médicales) ça m'énerve. Ou m'attriste.
    Alors j'ai peut-être des oeillères aussi...va savoir...

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  3. Ma maman sera heureuse de te lire. Elle a travaillé toute sa vie dans une maternité où elle essayait de convaincre chaque femme des vertus de l'allaitement. Pas imposer, non, mais elle était ravie à chaque petite victoire.
    Sinon... chuis comme toi, une galette de maïs à la peanut butter. C'est pire, tu crois ?

    Je t'embrasse, bonne nuit.

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  4. je n'ai pas aimé cette sortie. Je ne crois pas que les pbs des femmes viennent de ce genre de choix. ce serait simple.
    Mais je ne lui en veux pas que car je la trouve très lucide Mme Elisabeth ; un jour elle a dit qu'elle n'était pas un grand philosophe, que l'époque l'avait mise là où elle est, l'époque et le manque de penseurs. je me suis dit que c'est vrai: entre elle et Camus, elle et Sartre, elle et Simone de Beauvoir... il y a un monde. Et je n'en parlerai pas si elle ne l'avait pas dit sur france inter.

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  5. C'est marrant avec ma meilleure amie qui vient d'accoucher, nous avons débattu toute la soirée d'hier à propos de ces paroles de madame B. Nous étions fort tristes qu'une dame avec cette aura-là tienne des propos si fermés, si dures, si critiques. N'a-t-elle pas l'expérience suffisante que pour accepter d'autres modes de vie que ceux pour lequel elle s'est "battue"? Nous avons l'énorme chance, nous, d'avoir le choix pour tout.N'est-ce pas magnifique? Faut-il pour cela dénigrer les femmes qui font le choix de revenir à un mode de vie plus naturelle, plus fusionnelle?
    Comme tu le dis, il faut peut-être éviter de juger ces mots tant qu'on ne les aura pas lus autre part que dans ce magazine. Elle aura permis le débat.

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  6. Dana, ta maman fait un métier formidable et très dur. Embrasse la pour moi, elle pour toutes les autres qui donnent tant...
    Caro Carito, je n'ai pas compris, ni cru au départ qu'elle dise ça. Comme je n'ai pas lu, je laisse le bénéfice du doute. Et ce que tu dis est vrai. Le manque de penseurs. et c'est bien dommage.

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  7. Anne, je répondais pendant que tu écrivais...c'est vrai qu'on a plus le choix, mais elle a raison dans le sens où quand un choix s'impose comme préférable à l'autre, il peut y avoir perte de liberté.
    Je veux dire par là, qu'il y a 8 ans j'ai du imposer mon choix d'allaiter alors qu'à présent une femme qui souhaite/préfère donner le biberon, doit se battre elle aussi.
    Pas simple.

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  8. Tifenn, pas la 1re fois que je t'écris merci, MERCI.
    Je n'ai pas su allaiter. Parce que plusieurs choses réunies qui m'ont fait tout abandonner quand mon aînée avait 3 semaines, puis quand ma 2e avait... 3 jours et qui du coup m'ont conduite à décider avant que ma 3e ne naisse que je n'essaierai même pas pour elle...
    Et il y a qq mois, en Bretagne tiens, j'ai déjeuné en ville et une maman à côté a levé son pull pour allaiter son 3e, et j'ai du prendre sur moi au plus profond de moi pour ne pas m'écrouler sur place de DESIR, de MANQUE, de tristesse... Personne n'en a rien su, mes filles à côté n'ont vu que leur maman qui sans doute avait la nostalgie de la maternité, mais non, de nostalgie point, de MANQUE oui...
    Et tu sais, plus que tous les autres éléments qui m'ont conduite à ne pas m'AUTORISER à allaiter, je citerai 2 choses:
    - la honte du corps qui ressent et qui aime ce ressenti: un interdit fondamental "enseigné" depuis la petite enfance, l'interdit du plaisir : aucune barrière pour moi en privé absolu (mon aimé et moi, point) mais même avec mes enfants parfois je suis embarassée, et alors avec le monde extérieur, laisse tomber... Donc, allaiter = obscène, dans mon imaginaire stupide. Alors que c'est d'une beauté sublime, et que j'ai ADORE voir une de mes meilleures amies allaiter ses 5 enfants, c'était d'une beauté sublime! Mais moi, interdit...
    - et puis à l'adolescence, les mots de cette voisine, prof de lettres, très badinderrienne à de multiples égards, qui m'a dit "il est impensable aujourd'hui d'allaiter : c'est un asservissement. Il faut REFUSER cet escalavage, cette humiliation, encore une combine des hommes pour nous maintenir serviles..." La fille de cette femme, ensuite, a eu des enfants, qu'elle a nourri en comptant les biberons qu'elle leur donnait et ceux que le père des enfants donnait, pour veiller à ce qu'il y ait égalité parfaite.
    l'HORREUR...

    Merci, Tifenn, de dire tout cela tout haut, de me permettre par là-même de dire à mon tour tout haut cette souffrance qui est, à jamais, la mienne, et que jusqu'ici j'ai tue, parce que je n'ai pas su m'autoriser à allaiter... J'aurais peut-être détesté, finalement, mais j'aurais voulu décider toute seule, j'aurais voulu pouvoir m'entendre...

    je me suis jurée d'accompagner mes filles, car par bonheur j'en ai 3 et j'espère qu'elles seront toutes 3 mères plus tard, dans ce chemin, et de veiller à ce qu'ELLES, elles soient libres...

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  9. Flo ... je me souviens au début, j'allais me cacher. Les premières semaines, alors que je débordais, je ne sortais pas. Peur, honte...? je te comprends. et je te dirais que c'est toujours un manque, et que le lien existe. Mais heureusement il existe aussi quand tu donnes un biberon, ça passe dans les yeux, la confiance et l'amour. J'ai hésité à écrire ce billet...je ne regrette pas de l'avoir fait. Merci à toi, et je t'embrasse, non, je te serre dans mes bras.

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  10. Je crois que Mme Badinter se trompe de colère !
    Comme je te comprends Flo. Moi qui n'ai pu allaiter ma fille, moi aussi j'ai ressenti ce manque, même si j'ai été comblée et ai trouvé le lien autrement. Je n'arrive pas à comprendre comment cette femme peut mettre en paralèlle allaitement et asservissement... quoique, malgré tout, elle fait partie de cette génération de maman "guigoz", comme nos mères ! Mais comment n'a-t-elle pas été révoltée par la manipulation des boites vendeuses de faux lait qui venaient propagander dans les maternités ?!

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  11. Voilà un magnifique billet qui devrait être lu par beaucoup de monde, j'ai eu la chance d'être bien entourée à la maternité...et puis j'étais très décidée aussi mais au final le plus gros obstacle reste encore les autres et leurs réflexions qui prouvent que les mentalités ont un grand besoin d'évoluer....
    Ici on a tenu 11 mois...une grosse angine a eu le dernier mot mais ce fut une aventure merveilleuse (même si elle a débuté à la trayeuse;) )

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  12. Maya, 11 mois, bravissimo! avec les courants d'air brestois et deux en même temps c'est une performance!
    La trayeuse , mdr!!

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  13. C'est ma première visite ici et je me trouve en plein débat à propos de l'allaitement. Génial ! Le livre de Elisabeth Badinter, je ne l'ai pas encore lu mais qu'importe ! J'ai mis au monde et allaité trois enfants, l'aîné aura bientôt 23 ans et va bien, merci. Je n'ai eu affaire qu'à une sage-femme, trois semaines avant sa naissance qui m'a demandé de prévoir de quoi me bander les seins pour que la montée de lait se tarisse ! J'ai juste décidé de changer de clinique parce que que personne n'était autorisé à penser à ma place. Périodes heureuses de ma vie, en fusion et en liberté avec mes bébés à tour de rôle leur papa et mon environnement. Je n'ai pu allaiter mon troisième enfant, et pour cause, je l'ai adoptée, alors je l'ai nourri d'un amour spécifique. Les montées de lait à 11h et demi pour l'ainé : j'avais repris mon travail mais je continuais de l'allaiter, je les abordais au début de mon dernier entretien de la matinée avec les parents qui venaient me voir(dans un service d'accueil pour parents isolés). Mes périodes d'allaitement ne furent obstacle à rien du tout. Ni sorties, ni concerts, ni travail, ni sérénité, ni esthétique. Mais à lire certains commentaires j'ai l'impression que le choix n'existe que depuis peu ! Le choix a toujours existé pour celles qui savent faire fi des considérations extérieures. Enfin, moi je l'ai vécu comme ça !

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  14. Merci Tifenn pour ces écrits... qui résonnent pour tant de femmes... Moi aussi la première semaine j'ai failli faillir... Je pleurai toutes les larmes de mon corps devant ce petit être si vulnérable que j'en avais peur... peur de ne pas être à la hauteur... et mes seins si rempli que ma puce ne pouvait téter... z'étaient si dur et gros.... et les c** autour de moi qui ne s'avaient que dire "elle pleurt car y a rien là dedans" c'était de l'humour parait il... m'en serait passé... J'ai tenu, mon homme m'a tant aidé ! et passé 15 jours c'était le paradis :) Heureusement que j'ai su fermer les oreilles aux mauvais conseils, que je savais aussi ce que je voulais et que mon instinct s'était bel et bien mis en éveil...
    Bises

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  15. Virginie, je n'avais pas vu ton comm, les boites de lait dans la boite de pub, la "valise maternité" là aussi y a quelque chose à dire je crois...
    Myel, bienvenue! tu vois, même pas un débat, juste un concensus...
    Erika...l'allaitement, une belle aventure hein!

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  16. Moi non plus je n'ai pas lu le livre de EB mais je suis surprise des entrevues que je lis d'elle. En prenant un peu de recul, je crois - mais je lirai le livre pour vérifier - qu'elle tire juste un sonnette d'alarme sur le fait que nous vivons dans une société patriarcale qui s'efforce, depuis toujours de limiter le pouvoir des femmes. Et peut-être, décèle-t-elle sous certains propos tenus, des relents de cet enfermement. Des propos cachés "sous couvert de..."

    Finalement, en lisant vos coms, j'ai eu de la chance à la maternité où ma fille est née, les premiers mots de l'infirmière après sa naissance ont été "avez-vous envie de la mettre au sein ? faites-le si vous en avez envie. Choisissez ce dont vous avez envie, c'est cela le plus important"

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  17. Tanakia, bienvenue ;)
    Oui la société patriarcale et le fait de reléguer les femmes à leur foyer, c'est vrai c'est un danger. Mais je ne sais pas si elle dit que pour éviter ça il faut éviter de se mettre ds une situation de s'enfermer en se contentant de rester autour du pole mere enfants, ce qui serait dommage, parce qu'au fond, moi je voudrais que ce soit la société qui s'adapte pour permettre aux femmes de faire tout, de passer tous ces stades, qui font ce qu'elle est, pour vivre pleinement à la fois sa maternité, son allaitement, les enfants et sa carrière, et tant qu'à faire, ses passions.
    Vouloir tout et pouvoir tout.

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  18. Merci Tifenn.
    Ce matin je suis tombée sur ce billet là, qui va un peu dans l'hypothèse que je formulais : http://www.bibliosurf.com/Le-conflit-La-femme-et-la-mere
    Il me semble que les tenants de l'enfermement ont tout intérêt à déformer ses propos et la faire passer pour une anti-allaitement, cela fera oublier le reste de ses mises en garde.
    Oui une société plus équilibrée, plus intégrative et qui accepte que la maternité ne soit pas une longue maladie...

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  19. Vive les débats et leurs émotions ! Vive Mme Badinter qui met toujours les pieds dans le plat... des femmes. (Et de ce que j'en ai lu autrefois : avec beaucoup de recherches côté historique et sociétal, du fouillé, argumenté et complexe, qui ne se résume pas en dichotomie ). Vive la liberté d'expression, de dire = de se sentir actif dans une société! Cela n'existe pas partout...

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  20. Tanakia, je vais remonter ce lien dans mon billet. Je suis d'accord qu'il doit y avoir une part de manipulation, et nous en sommes l'enjeu et les victimes. Je vais vraiment lire son bouquin, jamais mieux servie que par soi même...
    Lôlà, yes vivent les mots, les échanges, les idées...et la réflexion en toute conscience.

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  21. Tout d'accord. Point par point. Je me reconnais dans ce que tu racontes.

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  22. Balmeyer, ce point de vue masculin manquait à notre réflexion, je suis vraiment ravie que tu le/la partages. ;D

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  23. Je n'ai pas entendu Madame Badinter critiquer l'allaitement mais dénoncer les pressions faites sur les femmes en fonction des nécessitées économiques et politiques des pays où elles vivent .
    Je partage son avis. Même si et surtout si c'est aller à contre courant de la pensée ambiante.
    Femme au foyer, ouvrière d'usine, infirmière, vendeuse, professeur, médecin, écrivain, artiste, etc...:la femme a été, et est encore, le plus souvent utilisée pour les besoins des"bonnes causes".
    oui je souhaite entendre plus souvent des idéologues de son envergure.

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  24. Marie Anne, je crois qu'il y a amalgame. Parce que moi aussi je dénonce ces pressions, bien sur. Ce que je veux savoir, c'est si elle a dit que l'allaitement était un asservissement ou pas. Parce que si elle a dit ça, je dis que non, moi.
    Voilà. Et je crois aussi qu'il faut donner le choix et permettre le choix et surtout faire ce qu'il faut pour que tous les choix puissent se réaliser.
    Bref, j'attends de le lire.

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  25. Je ne l'ai pas entendu dire que l'allaitement était un asservissement.J'ai compris que comme le plus souvent les tâches maternelles sont dévolues de préférence à la femme plutôt qu'à l'homme elles ne facilitent pas la liberté feminine car créent des obligations avec notamment la culpabilité de ne pas être une "bonne" mère . Elle à bien précisé qu'elle était favorable à l'allaitement. Elle dénonce toute forme de dictat comme celui de la Leche et ceux qui dictent les comportements à avoir en tant que mère qui d'ailleurs changent tous les 30 ans,ce que je constate aussi,et qui piegent les femmes dans leurs choix et leur positionnement social. je suis sûre que tu partages cette volonté de l'égalité homme femme. Merci pour cette possibilité d'expression que tu nous offres.bises

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  26. J'ai acheté ce livre , je ne l'ai pas terminé
    je pense qu'E Badinter denonce surtout la pression sociale que la société exerce sur les mères , la culpabilité de ne pas pouvoir tout faire à la perfection

    Je la rejoins dans bien des points , elle n'a pas de discours contre ou pro allaitement , il faut pouvoir choisir et ce n'est pas facile pour les femmes
    Il existe des mouvements militants qui me dérangent
    Le commentaire de Marie Anne a bien résumé ses propos

    bises

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  27. evidemment donner le choix c'est parfait.
    seulement, à la maternité, la maman épuisée ne l'a pas tellement. Beaucoup de professionnels interviennent auprès d'elle, tous bien intentionnés, tous concernés... Ma conclusion de maman ayant allaité "avec succès" (mais pas sans heurts et difficultés de parcours) c'est que pour la maman qui veut allaiter, elle doit trouver la bonne interlocutrice: une maman ayant allaité elle même "avec succès". pour moi, l'allaitement , c'est comme une psychanalyse: pour psychanalyser quelqu'un, il faut avoir fait sa propre analyse. Les femmes qui m'ont permis d'allaiter appartiennent à cette catégorie. Merci grande soeur (eh oui, j'ai l'immense honneur d'être la benjamine de l'Auteure), merci belle-soeur de l'Auteure toujours dispo et calme au bout de fil "SOS mon Dieu je n'y arrive pas j'en peux plus j'arrête demain", merci époux patient et compréhensif, merci collègues essuyant mes bavures professionnelles de maman distraite...
    J'essaye de passer le flambeau et d'être aussi accessible que vous pour venir en aide à celles qui me le demandent et je laisse en paix les mamans ne partageant pas mes convictions. Je crois que cette expérience est celle dont je suis la plus fière, car je me suis battue et j'ai gagné contre moi-même mon égoïsme et mes faiblesses, contre les jugements négatifs,et pour conjuguer travail et allaitement. Je suis convaincue que mon fils en est le principal bénéficiaire bien sûr.
    Je crois que nous sommes en train de retrouver le savoirfaire mais que le travail est loin d'être fini quand je constate toutes ces mamans n'ayant pas pu suivre leur choix d'allaiter.
    Je respecte les femmmes ayant choisi de ne pas le faire et qui assument leur choix sans faux-semblant.
    Mais TOUTES les femmes peuvent allaiter, avec ou sans tétons, un ou deux enfants, travaillant ou non, prématuré ou non. La nature est bien faite, je ne serai pas là sinon.
    lolo!

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  28. Oh, mon précédent commentaire a pas été enregistré :(
    Je disais donc que je trouve le débat très intéressant et que je compte bien le garder en mémoire pour dans qques années... merci Tifenn de soulever le sujet !
    Et je retiens aussi ta solution miracle aux problèmes féminins... fallait y penser!

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  29. Roréa, désolée pour le com, pas vu ;/
    Sinon, tu es la seule à distinguer la solution à nos problèmes féminins! alors que ça, c'était une Information capitale ;) bravo à toi ! (en même temps, ça m'étonne pas!!)
    baci bella!

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  30. Je suis un petit nouveau ici et je voudrais vous dire je n'ai jamais pu voir une maman allaiter son enfant sans éprouver une certaine jalousie ; voilà encore une sensation intense qui échappe aux mâles.
    Tifenn, j'aime beaucoup ce que tu dis et comment tu le dis. A bientôt.

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  31. Bienvenue le "petit nouveau" (mais comment es tu arrivé ici?)
    Je ne sais pas ce qu'un homme peut ressentir mais je comprends cette "jalousie" car j'ai toujours un pincement au coeur quand je vois une maman allaiter, et pourtant j'en ai bien profité!
    C'est comme un câlin les yeux dans les yeux, absolu et pur dans le sens le plus fort et le plus noble du terme. C'est...inexplicable et pourtant je suis sûre que les hommes ressentent cette émotion à d'autres occasion avec leur enfant. C'est avant tout un échange, un partage...
    Merci beaucoup de ta visite et à bientôt donc :)

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