1.9.08

Sacs.

Sacs de vies.
Trois. Les mêmes parfois, les leurs, les trois vies.
Rentrée.
Trier. Ranger. Donner. Jeter. Ne pas garder.
Ne rien garder?
Dans celui là, je t'ai caressé le ventre pour apaiser l'appétit vorace de ce lait insatiable.
Dans celui là, tes yeux étaient myosotis, une couleur que j'ai apprise, inconnue auparavant.
Celui là t'a été offert par les élèves de ton père. Ta soeur l'a porté aussi.
C'est doux, encore.

C'est petit toujours. Alors que toi.

Toi tu es une petite fille aux yeux myosotis, bleu violets, au sourire charmeur et qui fait chavirer les coeurs. La première, celle qui subit l'apprentissage de la mère. Ma fille.

Toi, tu es le grand petit garçon, celui qui parle des baleines comme des requins et des dinosaures avec la voix qui enfle, la respiration qui se suspend, les yeux qui s'ouvrent grands et tes mots le soir "je t'aime bien, maman"

Et toi, toi, aah, toi. Tu promets.

Tu as rattrapé l'agilité des aînés, tu cours après leurs escapades, leurs rigolades et cabrioles. Et tu blottis encore ta tête dans mon cou en tortillant une mèche de mes cheveux dans une main alors que le pouce de l'autre est dans ta bouche.

Et demain mes petits, demain, ces sacs dans la voiture pour le secours populaire, ces habits qui vous ont portés, enveloppés: donnés.

Et demain, puisque vous êtes grands, assez pour que je passe mon tour, vous allez tous les trois à l'école.

Serais je au bout du quai, à vous regarder partir, sac au dos?
Serais assez forte pour me dire que vous n'êtes presque plus mes bébés?
Oui, puisque je donne ces sacs.
Non, puisque je garde ça.

Mais peut-être, parce que je ne garde QUE ça.

15 commentaires:

  1. Quel billet émouvant, et beau !

    J'adore : "Toi, tu es le grand petit garçon, celui qui parle des baleines comme des requins et des dinosaures avec la voix qui enfle, la respiration qui se suspend, les yeux qui s'ouvrent grands et tes mots le soir "je t'aime bien, maman"

    Merci :))

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  2. Heu... Tu sais que pour des vêtements filles, je suis preneuse...
    Bisous, et j'espere que la rentrée c'est bien passée !

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Au bout du quai c'est maman qui aura les larmes aux yeux je crois. Trois partis à l'école, trois sur trois, c'est beaucoup, et les petites grenouillères restantes seront les doudous de maman.

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  5. Zoridae, merci, tu penses comme une mère...
    Lisenn, oui et oui...déchainés, ils sont.
    Kitem, je suis sûre que tu étais une mère poule...et oui, bien rangés les doudous..

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  6. Zoridae, merci, tu penses comme une mère...
    Lisenn, oui et oui...déchainés, ils sont.
    Kitem, je suis sûre que tu étais une mère poule...et oui, bien rangés les doudous..

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  7. tifenn le retour.
    belle rentrée des mots pour cette maman qui est mon modèle...
    merci!

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  8. C'est avec un pincement au cœur qu'aujourd'hui je mets les vêtements en 3 mois de ma puce pour sortir le 6 mois.... Alors, quand je te lis, je me dis comme Kitem, que les deux grenouillères sont de bons roudoudous pour la Maman que tu es!

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  9. Voilà, je la verse maintenant, ma larme.

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  10. Anonyme, non siouplait, moi pas modèle..je gronde, je crie, je m'énerve, je soupire, je tempête, je les jetterais bien parfois, aussi...bonne mère!
    Nopilouma...soupir...
    Marcus, elle est dure la vie, hein?

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  11. M'aouais, c'est pô juste !
    En même temps, ça pourrait être pire, alors…

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  12. Nous aussi nous avons gardé quelques petites choses comme toi (presque les mêmes). Belle idée de note maternelle.

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  13. Moches sacs pour jolies choses.
    Jolis mots pour jolis sentiments.
    Jolis "doudous" pour souvenirs et ancrages gravés au fond du coeur.
    Pas peur!
    Et...carpe diem!

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  14. Je rattrape mon retard et... oui, qu'est-ce que ce billet est beau... Tu as vraiment un truc à toi, un truc tout frais, comme une journée au bord de mer, pour pondre l'air de rien, discrétement, des textes absolument émouvants. Bravo !!

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  15. Ouais, mine de rien, c'est un surnom; Je ne garderai pas beaucoup de mes textes, mais celui là, oui, pour mémoire au moins; Merci tout le monde, ça me plaît que ça vous plaise...

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Un petit mot n'est jamais si petit.

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