14.4.10

Ecrire.

Personne ne sait comme j'écris.
L'oiseau, là, dehors, celui qui joue toujours la même note, il ne le sait pas, il s'assourdit tellement de sa musique qu'il est aveugle, il ne voit pas derrière le carreau ce qui s'y passe.
La voisine, qui ne me voit pointer le nez que pour prendre un café terrasse ou la moto ou le courrier, ou des photos de fleurs, elle ne sait pas, que mes doigts travaillent à longueur de clavier.
La copine, celle qui envoie des mails, celle qui me parle à l'école, celle qui m'invite au café (oui, café terrasse, mais aussi café copine, j'aime le café), celle qui ne me reconnait pas à dos de moto, non, elle ne sait pas que mon emploi du temps c'est faire ce que j'ai à faire, mais d'abord écrire, même n'importe quoi, écrire.
La famille, le cercle petit, ceux qui sont autour de moi , me voient, trop peut-être, devant la machine, mais ils ne savent pas ce que j'y mets, ils ne me lisent pas, même s'ils en avaient envie, je ne sais pas si je dirais oui.
La famille, périphérique, la couronne, elle ne sait rien, mais rien, encore moins que rien. Peut-être un profil FB de ci de là, mais le blog, nan, ne sait pas.
En parlant de blog, j'y écris bien sûr, mais pas tous les jours, loin de là, vous le savez puisqu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil d'LVQA.`
Alors quoi? t'écris où?
Figure toi que j'ai Word, un truc qui te fait une belle page blanche qui ressemble à celle où tu pourrais lire des trucs. Si tu veux te croire écrivain, tu peux choisir la police que tu veux, des polices aux noms bizarres, à la forme épique, à la pointe acérée, ou au rond tout mou, tout doux, cela dépendrait presque de ton humeur du jour.
Voilà, maintenant j'écris sur Word et je ne publie pas le quart de ce que j'écris. Ou pas ici.
Un jour peut-être.
Juste pour dire, que parfois écrire c'est inside, c'est personnel, ça reste en dedans.
Ou alors j'écris et j'envoie à qui je veux, à qui de droit, un exercice, un moment, un plaisir, un partage,  un échange, un dialogue muet de mots variés.
J'écris dans ma tête parfois, avant de le mettre en pixels, une phrase qui ressasse, un mot qui revient, desquels le reste s'invente, se raconte, se confie.
Ne pas écrire, ne pas avoir accès à cette page blanche avec le trait qui clignote, le trait magique, et je suis en manque. Un manque physique, qui me fait tourner en rond, me tordre les mains, ne plus réussir à réfléchir sur les choses du quotidien, ne pas écrire et c'est une obsession qui s'installe, je n'avais peut-être rien à dire, mais c'est comme s'il y avait péril.
Je reste immobile, on me parle je ne réponds pas, je note le chant de l'oiseau, la douceur de l'herbe, la couleur du ciel et le vent sur mon visage, je le note mais tant qu'il ne figure pas sur la feuille, il m'obnubile, comme la vague qui revient toujours, marée haute ou basse, la vague est toujours là.
Et je n'avance plus.
Alors je me sauve de moi-même en me convaincant que je n'oublierai pas la phrase qui est là, le mot qui s'imprime, je me console en remettant à demain cette seule chose que je veux faire le jour même, et aucun mot n'est irremplaçable, tout peut encore arriver, la patience est un art, un talent, una qualité rare.
Cultivons, cultivons la patience.
Et vous? écrire?

17 commentaires:

  1. Ecrire, c'est magique, les lettres se forment toutes seules sur le clavier, et elles deviennent des mots, et elles deviennent des phrases qui racontent une histoire, quelquefois tu sais meme pas comment elle va finir cette histoire.
    Oui mais quand on lit les si beaux mots que toi tu crees, on se dit qu'on est bien petit face a une grande artiste et qu'il vaut mieux rester tranquille dans son coin et couper un maximum au montage, ne laisser a la lecture que trois quatre mots qui feront bien l'affaire.

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  2. Ben toi, tu n'y vas pas avec le dos de la grosse cuillère à soupe ;)
    Tu exagères un tantinet, si si.
    Mais tu as très bien résumé le " je ne sais pas comment va se terminer cette histoire"
    C'est pas la longueur qui fait la qualité, tu le sais toi, ;) eh eh eh.
    Merci Kitem :)

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  3. Je ne sais pas , je n'écris pas.
    Ah, elle est bien bonne celle là !!
    Ecrire efface tout sur son passage. Est un amant possessif.
    Tiens, hier je sors de chez moi, je prends au milieu du parking le long de l'avenue, et une phrase arrive. C'est comme une mélodie qui s'installe. Ca tourne en boucle, ça trouve son trou, son nid. Et ça frissonne dedans ton âme. Oui, c'est important, il faut garder. Cela dit , oui, cela dit quelque chose que tu ne veux pas oublier. Tout simplement écrire est ne pas oublier.
    Alors hop mon calepin, un crayon et en marchant, je note. Puis la deuxième phrase, qui prenait forme, oui elle fait écho. Ce sera court mais Bon sang, ça dit beaucoup. Ouf. C'est noté.
    Elles voyageront ces deux phrases de moi à mon carnet à la maison, à ma tête et puis à des lecteurs quelque part, dans une magie bloguesque.
    Je les ai encore dans ma tête. quand c'est écrit cela rentre, prend possession du corps et âme comme peu de chose peuvent le faire. Un genre d'obsession. Longtemps je relis , re re lis, ne me lasse de relire. Bon, maintenant je me calme.Mais à une époque pour un truc écrit et tapé, je devenais dingue juste de le relire. Je t'aime, on leur dit, à nos lignes. Je t'aime, on écrit.

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  4. J'aime bien ton billet, Tifenn, un vrai billet d'écrivain. Et c'est instructif sur ta manière d'appréhender la chose...^^

    Pour moi écrire ? C'est le sujet qui compte, celui qui va m'insuffler l'énergie pour l'écrire, comme un rituel qui engendre la force de l'écriture. Mes méthodes passent par des notes, innombrables, à la main, puis un tri...

    J'ai plein de trucs en cours, sachant bien lesquels sont rangés pour toujours, servant juste de pense-bêtes pour des textes suivants.
    Ce qui compte c'est mon avis, je ne fais pas lire avant de poster, ou d'envoyer...

    Sinon, c'est un plaisir incommensurable d'écrire, difficile de dire combien et ce sentiment magique quand je suis en train d'écrire, pfiouuuhhh...^^

    Besos Tifenn, écris bien !

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  5. Lôlà, j'ai un carnet, un beau, avec des spirales, deux, des grosses qui tiennent deux morceaux de cuir épais autour de feuilles blanches. Elles ne sont plus blanches, elle sont noircies. J'en ai un autre, un moleskine, rouge, un agneda d'un coté et prise de note de l'autre, génial, rien dans le calendrier, mais la prise de notes...
    Si toi tu n'écris rien, alors...moi je suis matheuse :D
    Jack, oui, c'est le plaisir lié au besoin. Mais je ne me sens pas écrivain, non, pas le souffle pour ça. Je griffonne. Un jour peut-être, quand j'aurai du "vécu"...
    M'étonne pas que tu aies plein de trucs en cours :)
    Merci en tout cas!

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  6. Penser... vouloir l'écrire, ne pas le faire... ou alors l'envoyer par texto...
    Ecrire mentalement à ceux que j'aime, pour partager ce que je vois...
    Je n'ai ni ton talent ni ta patience ;-) Peu d'écriture pour moi, mais beaucoup de lecture !!

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  7. Je suis comme toi, je me dis parfois qu'à part mes filles, personne ne sait combien j'écris !
    En ce qui me concerne, la feuille word existait bien avant le blog, et existe encore !
    Je ne peux pas vivre sans écrire, si je vais sur une ile déserte, j'emmène mon pc ou au moins une feuille et un stylo (enfin une rame de papier plutôt !

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  8. C'est drôle au début il y a un peu plus d'un an je pensais que tu te cachais derrière ce blog et celui de ta cuisine ! J'étais persuadée que tu était écrivaine et connue en plus :) Et puis, j'ai vu ta photo et découvert d'autres choses de toi et je me suis dit, non elle c'est elle une femme qui écrit vraiment... Un style à part, le Tien T comme Tifenn ! Ce qui est bien c'est que tu es toi partout :) On te reconnait, tu ne cherches pas à te créer un personnage, même dans les fictions, je ne sais pas ya un truc !
    Finalement on ne sait pas pourquoi on écrit, surement un besoin ou pire un besoin :) je crois qu'il ne faut pas chercher à comprendre mais le faire c'est tout !!!
    Je sais que c'est un peu tard, mais bon on est encore en avril, et comme ces derniers temps je n'étais pas trop présente sur l'ordi je te souhaite une belle saison anniversaire...

    ps le jour où j'ai découvert word j'ai trouvé ça magique, parce que j'ai connu "la machine à écrire" :)

    Bises

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  9. J'ai oublié ! Au début, au tout début je croyais même que tu étais l'auteur des Déferlantes !!!!!

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  10. Ben dis donc dis donc;
    J'enreste muette!
    ca vaut mieux, non?

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  11. ecrire = respirer pour moi , voilà

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  12. ecrire, un vrai plaisir, quelque soit l'endroit, et meme depuis le nouveau monde, et avec un horrible clavier...

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  13. OUi j'écris, depuis toute petite.
    Des nouvelles, des histoires, un peu de ma vi eou pas du tout... J'ai même eu la prétention de faire partie d'un groupe d'écriture avec représentation devant un public et tout... Le trac m'a vacciné, je garde tout pour moi depuis !

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  14. Roréa, même les textos peuvent faire de la poésie :)
    Je n'ai pas de talent. Ou alors celui que tout le monde peut avoir. C'est juste que j'ai envie, et grâce au blog aussi, qui a bien décoincé tout ça :)
    Louisianne, oui, avant Word existait déjà, mais en fait j'ai écouvert l'ordinateur en même temps que le blog, les deux sont liés ;) Et word, ah lala, espace de liberté et de frustration en même temps!
    Virginie, alors ça! tu m'en bouche un coin ;) je ne sais même plus quoi dire, dis donc !
    Caro-carito, j'aime bien comme tu respires ...
    Charles, oui, je comprends bien!
    Lisenn, ah bon? mais faut pas! moi aussi trac, et puis regarde, un texte en entraîne un autre!

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  15. Mamutter..muette? attends, je t'appelle tout de suite pour voir, enfin, entendre :)

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  16. Ecrire. Combler le vide. Ecouter le vent. Brûler. Respirer. Vivre.
    Ecrire encore.

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Un petit mot n'est jamais si petit.

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