30.6.12

Solveig, you know?

Solveig était une belle brune au squelette fiable, à la bouche gourmande, aux mains fortes, à la langue alerte.
Elle n'avait peur de rien. Ni de monter dans un train ni d'embrasser un italien.
Elle avait le sang chaud, seul son rire canalisait sa fougue, ou bien sa main à lui, quand elle se posait sur son sein.
Il sentait son coeur battre, de ses yeux il endiguait le fleuve qui allait déborder, il lui suffisait juste de cette main là et de ces yeux là, pour la garder dans son lit, la rivière.
Solveig a disparu dans l'espace infini des mots qui se figent sur le papier, mais en vrai, ne fait que se cacher, se tapir dans mon dos, elle n'est jamais bien loin.
Pirate, je sais que tu regrettes ces écrits fous, Loève aussi sans doute voudrait bien revenir un peu en arrière, la complice des mots écrits...
Solveig est en moi parfois, je la sens bien qui déboule de son coin pour mettre le sang en pagaille, le coeur en émoi, l'envie furieuse de vivre.
Aujourd'hui est un jour Solveig.
Solveig a senti la main, et les yeux sereins, ceux qui se posent contre sa peau, ceux qui dépassent tous les mots.
Elle va écrire, encore, et dire, parce qu'elle n'a pas fini d'aimer.

28.6.12

Perhaps

Parfois, il n'y a pas grand chose à dire, quand il y a tout à faire. 

24.6.12

Kilélé, Yepaaa, et tutti quanti...

Il n'y a pas de petits plaisirs.
Le bonheur à lui tout seul n'existe pas, il est fait de multiples petits bonheurs.
Ce soir j'ai eu à la fois des petits bonheur, un grand bonheur et un immense plaisir.
J'étais proche du kiff grave, qui n'a pas duré assez longtemps, mais c'est foutu, j'y ai goûté, je ne le lâche plus, va falloir faire accepter ça.
Ça commence comme souvent sur mon réseau d'amis de plus en plus que des vrais, de moins en moins des virtuels, pour te dire je dis de plus en plus de bêtises, de plus en plus suivies par les amis voisins, ceux de la rue d'à côté ou presque. C'est un mode de communication qui nous fait rire entre nous quand on se voit en vrai.
Bref, c'était donc une invitation.
Une semaine avant, je ne répondais rien, car je pensais non, même si je ne voulais pas le dire.
Hier, j'ai dit oui, je viens, et comment.
Ce matin j'ai réparé toute seule les feux de ma voiture, sans toucher l'ampoule, Richard, mais le cambouis m'a touchée lui.
Parce que sinon je ne pouvais pas aller à cette invitation, je n'avais plus que les pleins phares, ça ne le fait pas sur 30 km.
En ce moment, beaucoup de choses ne sont pas claires dans ma tête, mais celle-ci est certaine, évidente, tout mon corps me le dit.
J'y suis donc allée, sachant vaguement l'adresse.
"C'est à l'Africaine alors, c'est pas commencé" m'a dit l'amie qui m'avait lancé l'invitation.
Non, mais y'avait à boire et à manger, tout le monde se connaissait plus ou moins, cool.
Quasi deux heures plus tard, ils sont montés sur scène, les percussionnistes.
Noirs, et pas qu'un peu musclés, pas besoin d'aller en salle de sport quand on fait du djembé de cette façon là.
Y'a un truc dont on ne se rend pas compte à travers les appareils qui retransmettent la musique, ce sont les vibrations.
Chaque coup de main, chaque coup de bâton sur la peau tendue du tam-tam, te va droit au coeur.
Tu es au rythme du tambour, c'est pas une vue de l'esprit, le son te prend du ventre à la poitrine et entraîne ton coeur. C'est puissant. J'ai toujours aimé les percussions, mais là...
Alors ils ont commencé à chanter, et puis à taper et les filles sont entrées.
Danse du Congo. Plus de mouvements du bassin, plus de pied qui cogne le sol, plus tonique.





Bon tu les vois mes copines. Elles sont juste devant, demain on danse ensemble devant 500 pèlerins.
Bref, c'est pas le sujet.
Après qu'elles ont dansé, on était invités à manger, un succulent poulet colombo.
Et ensuite...
Ensuite, le prof, God, nous a invité à les rejoindre pour danser.
A vrai dire je n'attendais que ça, ça faisait un bout que j'avais le pied qui sautait hors de ma chaussure.
Il a fait comme il fait pendant ses cours, des suites de mouvements. Toi tu suis.
La différence, ce sont ces percussions dans ton dos et le rythme qu'elles t'imposent. Soit tu suis, et tu te lâche, soit tu ne suis pas. Ben je me suis lâchée.
Je m'en fous de quoi j'avais l'air, j'avais juste envie de faire, j'avais envie de danser avec le tambour qui me faisait sauter plus haut, cogner plus fort, lancer plus vite, tourner derviche.
J'en ai fait pipi dans ma culotte.
(Ça alors).
Maintenant j'ai un gravissime problème.
Comment je vais faire accepter l'idée de me bloquer une deuxième soirée dans la semaine...juste pour mon plaisir personnel.



Et le lien vers l'album :-)
ICI

23.6.12

Un soir

Un soir elle serait rentrée dans le calme de sa grande maison vide. Elle se dirait, elle n'est pas si grande quand tout le monde est là, voire petite, mais ce soir elle est seule, alors c'est une maison immense.
Elle a quitté la foule hétéroclite d'une soirée festive en ville, où le bruit, les rires.
Elle a le coeur lourd, mais le sourire en coin, elle a la nécessité de cette solitude qu'elle aime parce qu'elle sait qu'elle ne dure pas, elle a l'envie de sa soirée à elle.
Elle se démaquille. Ce geste qu'elle ne  fait presque plus, car de fait, elle ne sait presque plus où sa trousse est rangée, un endroit oublié, poussiéreux, du passé.
Pourtant elle a aimé vêtir ses paupières de son mauve, de son gris, de son vert. Ne hurle pas, tout se fait discrètement, une ligne, un pinceau, une mousse, le roulis de la brosse sur ses cils. Parfois, elle se dit que si elle mettait les habits d'avant on ne la reconnaitrait pas. Si en plus elle mettait des talons, on lui tournerait le dos. Le rat des villes n'est pas l'ami du rat des champs, juste son rire.
Il y a eu de la musique, des bises, des sourires.
Mais elle ne suivra pas jusqu'au bout de la nuit ces amis qu'elle ne connait pas.
Alors, la clé dans la porte, c'est comme dans les films, la lumière est allumée avant qu'elle ait ouvert. Non c'est faux bien sûr, elle appuie sur l'interrupteur et puis va allumer l'autre lampe, la douce. Elle n'est pas dans un film.
Mais elle a un ordinateur. Comme dans les films. Celui avec la pomme. Elle l'ouvre, il s'allume, ce n'est pas un film, quand tu ouvres la porte de l'ordinateur, il s'allume, elle branche le cordon noir, elle se déplace jusqu'au canapé, pose l'engin et choisit un CD. Elle ne trouve pas celui qu'elle cherche. Elle voudrait du violoncelle. Cette corde qui fait la voix grave d'un homme tendre. Elle se rabat sur José Van Dam. Pas le crétin aux biscotaux, non le baryton à la voix grave qui te fait tendre. La première fois elle l'avait entendu dans "le maître de musique" avec ce sublime duo, d'elle ne sait plus qui ni quoi, mais qui avait fait couler la rivière de l'intérieur. Celle qui rompt les digues et franchit les montagnes.
Le canapé est si moelleux qu'elle sent ses yeux se fermer, la voix est si belle qu'elle se prend à rêver.
Elle rêve.
Bonne nuit les petits.




21.6.12

Plic Ploc Plic

Ce matin, j'ai entendu ma tête me dire : aujourd'hui c'est l'été.
Ce matin, dans ma tête, une petite musique "Voilà l'été, voilà l'été, voila l'été éh éh" mais tout de suite
Plic ploc plic...
Tous les feux de la Saint-Jean, s'ils devaient s'allumer aujourd'hui, feraient l'effet d'un pétard mouillé. Et moi je suis en pétard bien sec, qui peut exploser. Je garde mon énergie pour dimanche, c'est là qu'on explose avec les filles, on brûle les planches, on mouille le turban, on casse la baraque, on se défoule.
J'ai vu la salle.
Y'a juste un truc qui me gène : le premier rang des sièges en gradin, est quasi touche-touche de la scène. Ça veut dire, en fait, misère, qu'on va nous voir et pire que nous allons voir!!
J'aipaspeurJ'aipaspeurJ'aipaspeurJ'aipaspeurJ'aipaspeurJ'aipaspeur.
Naaaaaan, j'ai pas peur.
Ce matin à 5 heures, (je suis abonnée au trains de cinq heures ces jours-ci, me demande pas pourquoi, il ne fait ni jour, ni nuit, c'est pas une heure à sortir de ses rêves), bref, ce matin à 5 heures, je comptais, 1, 2, 3, 4...8. Lance, lance, dépose, dépose, etc etc... Je ne vais quand même pas dévoiler la chorégraphie.

Il est 15:00 la pluie à lavé les carreaux de son sel clair. Mes cheveux poussent humides mais peu importe, Sonia s'en occupe.
Je vois un chêne qui tremble comme un charme.
Les nuages font comme une échappée de coton du bocal, un peu fous, désemparés.
On ne parle que du temps c'est ainsi, il passe et nous fait ronds ou ovales, il nous tend les bras ou nous fiche un coup au moral.
Je sens la vie qui s'en prend à moi, comme une débutante et c'est comme de rester jeune encore un long temps de pluie ou de ciel à terre.
Devant la glace un homme aux cheveux blancs a les yeux bleus et parle comme il se doit de je ne sais quoi. Un autre règle la monnaie de sa pièce.
C'est que je vais avoir du rouge au front si je continue de rester ainsi assise à laisser passer le temps plutôt que de m'en occuper. Mes doigts défilent des signes qui donnent un ton à la page qui ne se reconnaît pas d'ainsi se noircir, alors qu'au même instant une musique sourd des hauts parleurs et que mon pied bat le rythme.
Une seconde après l'autre qui feront la minute nécessaire du cyclopède et avec un peu de chance j'aurais gagné du temps à ne rien faire. De toute façon je décide de ne plus lui courir après ça m'abat comme un cheval qui danse.
Le type aux cheveux blancs est patron. Il a un nom de fin d'année, un nom de pin, ou de bord de mer. C'est peut-être pour ça les yeux bleus.

Il est 16:00, le vent a séché les carreaux et l'herbe trempée. Le bitume est redevenu clair. Je suis contente de voir que les mots de 15:00 sur mon petit écran sont restés entiers sur le grand. il y a comme une continuité à cette journée bizarre, hors du temps, où tu ne peux cesser de penser, mais où tu as compris que ça ne changera rien, pour le moment penser suffit bien.
Et toi, tu te retrouves avec un billet sans queue ni tête, un peu comme un rêve, je t'offre une journée par procuration, rien d'extraordinaire.
Ce qui est exceptionnel, c'est tout ce qui se passe en dedans, mais ça, tu ne le sauras pas, pas avant moi-même, manquerait plus que ça!

20.6.12

Gâteau vivant

Comment s'appellent les jours où tu n'as envie de rien faire? Les jours où ça s'active autour de toi, mais que non décidément tu ne veux pas, pas envie, de rien, je te dis.
Se poser sur le canapé, l'un ou l'autre, se cacher dans un endroit douillet, sauf que chez toi ça n'existe pas ces endroits là, cachés, y'a rien pour se planquer.
Peut-être fermer les yeux, faire semblant de dormir, à la fois pour s'isoler et faire passer le temps.
Parce que tu sais bien que demain est un autre jour, un jour où peut-être ce sera bien.
Parfois le babil t'enchante, parfois il t'agace, parfois les questions te font rire, parfois elles te fâchent, parfois le ciel est gris et ça déteint.
C'est comme ça.
Tu ne veux pas leur donner un nom à ces jours-là, ce n'est ni le lieu ni l'endroit.
Alors, les douleurs musculaires te souviennent la danse, tu n'aimes pas avoir mal, mais tu aimes ces douleurs là, qui te disent qu'en dedans ça vit encore.
Tu cherches encore ce qui, ce que, ce quoi, qui te fera croire que c'est possible, que demain ce soit.
Il te souvient alors la balade en mer, l'air clair qui caresse, le bleu qui soutient, le sel qui blanchit, le soleil qui réchauffe, et puis le reste.
Les dents de la scie coupent tes jours et tes nuits, c'est pour faire un entremet de vie, tu te dis.
Il en faut du croquant et du tendre, il en faut de l'amer et du sucré, il en faut de tout pour faire un bout de vie, avec des miettes à ramasser, des montages à recommencer, des parfums à mélanger... Un jour, demain peut-être, ton gâteau sera délicieux, la pâtisserie ne s'apprend pas en un jour, il en faut tant pour tant, à justes doses, une balance du pauvre comme dit une amie, avec le nez pour mesurer, et tous les goûts à essayer.
Un jour, s'adopter.



16.6.12

Et toi, tu fais quoi?

On me demande souvent ce que je fais. Que veux-tu que je te réponde?
On me demande ça plutôt que de me demander qui je suis.
Au fond, j'aurais autant de mal à te le dire.
C'est comme ça dans nos sociétés, on est identifié à son activité.
Je disais, je travaille à la banque et je rajoutais, mais je n'aime pas ça, pas du tout, c'est A-li-men-taire.
Maintenant, j'en arrive à dire euh.
Tu fais quoi?
Euh.
Le E de quoi? de quel mot tu crois?
Le E de jE. Le E de et En quoi ça tE regarde?
Le E de Elle. Celui de jE vis aussi.
Tu fais quoi? Euh, plein de choses. Rien quoi.
Je dis, je fais un peu de ci, un peu de ça, mais je n'en vis pas.
Ben merde, on te dit dans le regard, ben merde alors, t'es pas efficace toi. T'es rien.
Ben non, je suis rien en face de toi.
Alors j'ai envie de répondre je FAI-blis.
Je m'en fous des fois. Je vis, point.
Je vis d'une façon qu'on peut se dire mais elle est folle ou quoi? mais de quoi elle vit?
De l'air du temps si ça se trouve.
Ouais, je vis de la pluie et du beau temps.
En vrai je fais quoi. J'écris là. Et puis là. Et puis ça fais pas deux futals à mon canard, ça ne me met pas de shoes aux panards, ça ne me met même pas de beurre dans les épinards, quoique.
Je vais te dire ce que je fais.
Je vis.
Comme une folle des fois.
Et alors qu'est ce qu'on s'en fout, pour pouvoir en dire plus, faut l'avoir vécu, sinon c'est que du mensonge.
Je mens, mais mal, ça se voit ce qui se passe chez moi, je finirai par dire, ben ouais, c'est comme ça, j'avais pas le choix, c'est comme de trouver une fraise qui aurait poussé malgré la pluie, malgré le vent, malgré les limaces et tout ça.
C'est comme d'arriver à trouver meilleur que tout le chocolat amer, parce que c'est le vrai goût du chocolat et tant que tu sais pas, tais-toi.
C'est comme d'embrasser quand t'as pas le droit, depuis quand t'as pas le droit de dire que c'est beau un baiser même pas droit, un vrai, en biais, de ceux qui te font tout boiteux, tout à l'envers, les baisers qui te font tomber par terre.
Tu sais pas ce que c'est toi, un baiser de travers?
Ben tant pis pour toi, c'est le plus beau baiser qui soit.
Me demande pas ce que je fais, je fais tout et rien à la fois, je fais ce que la vie m'échoit, du canard qui marche droit et du baiser en crabe vert.
Une vraie soupe de moi, tu as.



15.6.12

Lire et voir

Hier soir, enfin quelque part au milieu de la nuit, j'entendais la radio. C'est un truc que je fais souvent ça, la radioreiller. Comme si le savoir entrait dans le crâne pendant le sommeil.
Bien souvent j'écoute les premières phrases, et ensuite le murmure me berce, j'entends sans comprendre,  je rêve.
Puis hier soir, c'était France culture (je n'arrive plus à lire les podcast de FI, l'application ne fonctionne plus) et un homme parlait avec un débit à l'inverse de moi. Tu ne sais pas comment je parle, mais tu peux imaginer l'eau qui jaillit au passage d'une centrale hydraulique. Lui, c'était le lac, où même les poissons sont tranquilles. Je pouvais presque respirer deux fois entre chaque mot. C'est peut-être pour ça que j'ai entendu cette fois. Ou peut-être que j'avais encore trop d'éveil de neurones, je fonctionne à l'envers du matin. Mon avenir m'appartient la nuit, moi.
Bref.
Alors il a dit (je ne sais même pas son nom à cet homme là) quelque chose comme "on ne peut pas voir ce que l'autre lit".
Eh bien me suis-je dit, ça c'est une vérité qu'elle est vraie.
Tu écris un mot. Il sera lu par mettons 3 pelés 2 tondus, et bien ce mot dans lequel tu as mis un sens, ou une image ou même une intention, il va devenir 5 façons, voire plus en fonction de l'imagination du lecteur, de sa vie, de ses expériences.
Les exemples les plus flagrants, c'est quand un metteur en scène se met en tête de faire un film à partir d'un livre.
Mais quelle gageure!! Là, le type il pose "son" image, une seule forcément puisque c'est une photo d'un instant, un acteur/trice, etc...
La fois où j'ai le plus ressenti la déception de ces rendus filmés d'un univers que je m'étais créé, c'est quand j'ai vu "Le hussard sur le toit". Là, je me suis pris une claque et me suis promis de ne plus jamais voir l'adaptation d'un livre que j'avais déjà lu.
Alors bien sûr, j'ai mis un temps fou (le temps d'oublier un peu) avant de voir l'adaptation de "Robots" de Isaac Asimov. Je ne peux plus voir en peinture une seule interprétation du "Petit Prince" quelle qu'elle soit, c'est comme ça, le Petit Prince il est à moi, il est avec la voix de Gérard Philippe, il est mes amours, mes envies, mes rêves, mes espoirs, mes tristesses et mes joies. Alors quand ma fille aînée me dit "non, je préfère le dessin animé" je pleure presque. Faut juste pas que j'oublie que ce livre lu à 10 ans (son âge) je ne l'avais pas plus aimé que ça, et que je l'ai redécouvert bien des années plus tard, genre 17 tu vois.
 Non, on ne peut pas voir ce que lit celui qui est en face de toi dans la rame de métro. On ne peut même pas savoir la véritable intention de l'auteur, sauf si celui-ci l'a exprimée un jour. C'est pourquoi je détestais les analyses de texte. "l'auteur a voulu dire que". Mais qu'est ce que tu en sais?
Là, tu vois, je te dis tu, je suis familière, je te parle à toi, mais qui es-tu toi? l'ami vrai que je connais? l'inconnu(e) dont j'ignore la voix et le visage? C'est ma façon depuis si longtemps que je n'arrive plus à m'en séparer pour le moment, ça me donne l'impression d'être au café avec toi, on se connait, tu vois, sauf que non, tu crois me connaître et moi, je ne te connais pas.
C'est comme ça les mots. On y voit ce qu'on veut bien y voir. Peut-être même qu'il y a plus de soi que ce qu'on croit.
C'est beau les mots, c'est élastique, personnel, individuel, multiple et universel. C'est tout toi et c'est tout moi, chacun dans son coin, avec le même langage mais des mondes différents.
Et puis parfois on dit le même mot au même moment, on rigole, parce qu'on se comprend.
Mais jamais ce que tu lis ne sera ce que je lis. Et c'est très bien comme ça.

12.6.12

Sorcière

Je voudrais bien.
Envoûter les sorts pour en faire des charmes. D'un doigt ou d'un battement de cils faire  venir le sourire.
Changer le monde c'est bien trop peu, non, je voudrais juste que tu sois heureux.
A chaque parcelle de toi, donner l'espoir.
A côté de moi, le chat ronfle, je voudrais être chat.
Pascale demande s'il faut ressentir pour écrire. Elle sait bien la réponse.
Il faut que je donne à manger aux poissons.
Il faut que je comprenne pourquoi les commentaires ça marche pas, des fois.
Dehors c'est bleu pour la première fois.
Hier, on a dansé, on a ri, on a joué aussi. Bientôt le spectacle. Je dis que je n'ai pas peur pour ne pas avoir peur. Il faut que je fasse mon costume. Alors ce sera samedi avec les copines. Avant troizeurédemi, kermesse oblige.
On a dansé un Dudumba. Ou Dundumba, je ne sais pas exactement. On a dansé le Moribayassa, bon ça maintenant c'est acquis. Puis on a dansé les pécheurs, et la danse "terre-ciel". On a préparé nos impros qui n'en sont pas mais qui en sont quand même vu comme on est pas prêtes.
Je voudrais bien.
Avoir une vision à plus de deux mois. A plus que demain. Mais je n'ai pas, alors je profite, instant présent, instant certain, tout ce qui est pris n'est plus à prendre, le rayon de soleil comme le nuage, le parfum de la pluie comme la fragrance de la rose à peine éclose.
Je ne suis pas raisonnable, mais c'est pas de ma faute. Quand on ne peut rien prévoir, on devient comme ça. Sinon on ne vit pas, on ne fait rien, on s'enterre avant même d'avoir vu le ciel.
Dundumba, danse de guerre et puis voilà. Enjoy!

10.6.12

Le parfum du sapin.

Quelque part dans le monde, en Afrique du nord sans doute, il y a une tombe.
Un jour, une famille se tenait autour, le jour où le ciel était encore gris de la peinture des avions de guerre, les champs déserts, sans assez de mains pour en faire naitre la vie, et les ventres creux, de ceux qui n'ont plus rien, et encore moins que rien car ils viennent de perdre leur enfant.
Sans doute que leur belle maison leur a paru dérisoire, sans doute qu'il sont eu du mal à se cacher pour pleurer, néanmoins je suis sûre qu'ils se sont dissimulés, c'est comme ça qu'on faisait.
Un jour, cette famille a quitté la terre africaine pour rejoindre la France, laissant derrière elle cette tombe, l'endroit où ils venaient se recueillir parfois.
Ils n'y sont jamais retournés.
Dans leur coeur subsistait le souvenir, celui de l'enfant dont la perte était si grande qu'on souhaiterait l'oublier sachant que c'est impossible, alors on en a gardé les rires. Ils ont pensé à elle toute leur vie. Jusqu'à leur mort à eux.
Ils ont été enterrés, le père et la mère, plus de 50 et presque 60 ans après leur enfant. Ils reposent ensemble, leurs noms figurent sur la même pierre tombale. C'était son souhait à elle, après avoir pensé à l'incinération, de finalement venir dans le même lit que celui qui avait partagé sa vie. Eux deux avaient aimé, s'étaient aimés, avaient connu la mort, dont celle qui nous insupporte.
Le jour de son mariage, leur petite-fille est venu les voir. Tous les deux allongés là, sous la pierre rose, heureuse de leur dire la vie, la sienne, ses envies, ses souhaits, le tout dans une seule et unique respiration essoufflée, un mot pour en dire cent, un sourire pour en dire mille, un élan pour dire tout.
Elle a descendu le cimetière un peu plus bas pour dire le même sentiment à ses autres grand-parents, dont tous les enfants sont encore vivants.
Elle se dit à présent, des années plus tard, qu'elle est bien heureuse de pouvoir aller là quand elle veut. Il suffit qu'elle le veuille. La pensée même l'y conduit, elle connaît la route. Quand elle y va vraiment, elle est saisie de la proximité de son histoire. Ils sont tous là, ceux qu'elle a connu. Ils demeurent dans ses pensées, cela pourrait être assez, mais non, la dimension de marcher dans leurs pas, de voir le paysage qu'ils ont connu par coeur, peut-être même en ont ils marre de voir le même pour l'éternité, mais elle en doute, ils aimaient trop cette terre, la dimension de ses pas dans les leurs a son importance.
Elle a une conscience aiguë de ses racines. Elle qui aime tant partir. Sans doute parce qu'elle sait d'où elle vient et où elle peut revenir.
Elle se souvient s'être moquée de son père, n'avoir pas compris la notion de "maison de famille", rire de cette manie de vouloir être "de là", plutôt que "d'ailleurs". Elle disait, je suis de partout, partout où je vais je suis, je m'adapte, peu importe le reste. Il lui suffisait de transporter un fauteuil, un tapis, et elle était chez elle.
Mais depuis quelques temps, elle se pose la question de savoir où.
Où?
Où veut-elle être enterrée?
Où veut-elle avoir son nom pour qu'on sache où elle est?
Parce que ce petit enfant mort en Afrique du nord, à quoi ressemble sa tombe? Où est-elle? Ceux qui portaient le souvenir du lieu sont morts avant qu'on ait pensé à leur demander.
Une carte géographique des lieux de nos morts.
On oublie jamais ceux qu'on a aimé. Mais n'est ce pas important de pouvoir aussi rendre visite? Le souvenir suffit-il?
Aujourd'hui je voudrais bien savoir où il est cet enfant là. Juste pour mémoire, savoir qu'on ne l'a pas oublié, même ceux d'après. Il fait partie de la famille par son absence. Il a fait changer le sens des choses après sa mort. Il est un des rouages de la famille.
Et ceux qui comme moi, ont une vie dont les horizons sont sortis du village, dont les repères sont loin, égarés, est-ce que je vais vouloir rester près des terres d'origine ou bien rester là où je serais partie?
Sans doute que le lieu a un sens quand on y a passé une partie de sa vie. Le lieu d'origine, je le fréquente encore, même plus souvent qu'avant. On y retourne tous. Je ne voudrais pas y vivre, mais je m'y sens "chez moi", au-delà de ce que j'en connais. Ici, là où je vis, je suis une étrangère. Une non-native.
Est-ce que dans 50 ans ça aura changé?
Est-ce que je voudrais reposer dans ce lieu anonyme où je ne connais personne mais où j'ai fondé mon foyer, ou bien...
Ou bien, l'eau va couler longtemps sous les ponts avant que j'ai envie de me reposer la question de mon repos!!
Un jour, je serais peut-être d'un ailleurs où je me sentirais encore mieux chez moi.

Je m'en pose des questions pour un dimanche soir...
Et toi, tu as réfléchi à ça?




6.6.12

La boite à bulles

J'étais dans ma bulle. Inaccessible aux nouvelles du monde, intouchable. Mon foyer était mon coeur de vie, mon rempart.
Depuis que je sors de ce monde virtuel que j'aime, que je revois les gens, qu'ils m'entourent et que je les écoute, ma vie a changé.
Il y a bien ces questions que je pose. La réponse est souvent convenue. Je ferme mon carnet dès que j'ai les dates, les horaires, je laisse le crayon marquer la page et je passe l'élastique noir autour de mon moleskine prout prout mais ultra-pratique que j'aime.
Suit un silence, comme s'ils pensent que je suis prête à partir. D'ailleurs je suis assise sur le bord des chaises, penchée en avant, comme si. Mais la personne te regarde, et elle fini par parler, parler vraiment. Comme quand tu dis au revoir à tes amis sur le pas de la porte, il y a urgence à dire les choses qu'on a oublié de se raconter, les faux-départs qui durent aussi longtemps que si tu étais restée assise au salon avec eux.
Les choses les plus intéressantes que j'apprends ne sont pas celles que je note aux yeux et au vu de tous. Non. C'est tout ce qui entoure la question, qui sont cachées derrière les lèvres closes et les convenances. Les détails de vie, la confiance qu'on t'accorde alors même qu'on ne te connait pas.
Alors, tu rentres chez toi parfois avec plus de questions encore. Je monte un escalier qui n'a pas de fin, je rentre dans les caves où se cachent les meilleurs crus, je vois les plafonds avec les plus grosses toiles d'araignées.
Je compose, je respecte, je tais ou je dis, le jugement m'appartient de décider ce qui pourra être lu, ou pas.
J'entre dans les vies des gens et elles entrent dans la mienne.
Lundi soir j'apprenais le décès de quelqu'un que je ne connaissais pas. Mardi matin, je cherchais à pouvoir en dire sur lui, car il était connu de tous ici. Mercredi je rencontrais un ami de lui. J'apprenais que l'ami est le père d'une personne que je connais, que le décédé est le père d'une copine, que le décédé lui-même, en voyant sa photo, je l'avais déjà croisé.
L'autre jour je faisais un cauchemar. Un vrai. Où tu te réveilles le coeur battant, la lumière du jour suffisant à peine à te dire que ce n'était qu'un rêve.
Ou encore que les coeurs peuvent avoir des accidents dans la famille, qui heureusement laissent vivants. Parce qu'il y a des coeurs qui cessent de battre (J'ai su, je t'embrasse).
Qu'une amie est encore dans la douleur, une autre oui, ça commence à faire beaucoup.
Heureusement il y a aussi les nouvelles de naissance à venir. Là, en dehors du coup de vieux, tu es ravie.
J'étais dans ma bulle, j'ai un foyer, mon coeur frémit, est souvent parfois bondissant, c'est un maelström d'émotions contradictoires qui te font monter sur un piédestal un jour de nage dans une eau tiède ou chuter du haut d'une montagne au sortir d'un rêve, dans la vie réelle.
Tu te dis alors que tu as de la chance, même si tu sens le sillage de la tristesse des autres, même si parfois tu doutes, de toi, de tout,  parce que au moins, tu vis.
Ma vie est intensément plus dangereuse et plus vivante qu'avant. Dangereuse, parce qu'il faut savoir gérer les émotions, les rencontres, la vie, la mort, vivante car tellement exaltante et jouissive. Les extrêmes.
Je suis une boite qui se remplit de bulles, un courant d'air les fait s'envoler, le vent peut les faire exploser, mais tant qu'elles volent, elles sont brillantes comme les couleurs de l'arc-en-ciel. C'est beau et je ne vais pas m'en plaindre.
Mais putain parfois c'est hard*

*ça c'est un peu comme je parle. En vrai. En tapant du pied. Aussi.

Et puis sinon, désolée, j'ai encore pas de photo de beau à te montrer, en ce moment mon catalogue est plein de gens, de tables, de lumières jaunes...
Ah si...
J'ai une photo de chauve-souris alors souris!



3.6.12

Elle et Lui


1936. L'année des congés payés.
Elle retient sa robe au niveau du genou, la plage est sans doute ventée. Je me souviens d'elle, sur un petit siège, ras du sable, son chapeau aussi blanc que ses cheveux coupés courts, un tricot dans les mains. Elle portait souvent un pantalon foncé, toujours du rouge à lèvres, et ses lunettes ne cachaient pas grand chose du bleu de ses yeux.
Elle porte un bracelet, un joli béret. Ses cheveux sont bruns, ils s'échappent en mèches désordonnées.
Elle est mince, ses pieds sont chaussés de sandales à lanières, dirait-on, ou bien sont elles en tissu imprimé rayé, je ne pourrai pas le vérifier.
Elle s'appuie sur l'épaule nue de Lui, elle sourit franchement, un peu éblouie par le soleil. Sa silhouette se découpe sur le sable, il doit être juste l'après-midi du soleil, on sent bien que les ombres peuvent s'étirer encore longtemps.
Au fond tu distingues la mer, à l'écume blanche des vagues sur le gris de l'eau. Deux promeneurs longent la bande de sable, dont un homme qui a la même posture que Lui quand je le voyais marcher dans le jardin en escalier.
Lui est en maillot de bain. La bretelle qui tombe suggère que la pose a été prise alors qu'il allait finir de mettre son maillot avant d'aller dans l'eau. Ses cheveux sont encore secs. Ou bien, il a déjà nagé, et sèche depuis assez longtemps sur le sable pour que le vent ait refait le brushing de ses cheveux épais. Je me souviens de lui, au sortir de l'eau, enfiler la serviette dont tout le haut se fermait avec un élastique, il pouvait s'en faire une cabine et se changer debout sur un pied, les mains libres sous l'éponge. Je me souviens aussi du moment où il entrait dans l'eau, ses bras qui faisaient des gerbes d'étoiles pour se mouiller le torse, la nuque, en faisant des petits brrr brrrr de froid, après tout c'était la Manche. Son corps était blanc laiteux malgré ses bains quotidiens.
Il a un petit sourire en biais, il se force sans doute, Lui, le discret, le timide, qui ne parlait pas beaucoup. Enfin je crois. Toujours à réfléchir, à penser. Il me tordait le nez en souriant pour me l'enlever et me présenter entre son index et son majeur, un pouce qui me faisait rire. Il m'a fait aimer les bigorneaux. Il était assis à ma gauche dans la salle à manger bordeaux, j'étais en bout de table, l'énorme buffet dans mon dos, où j'aimais trouver des merveilles de vaisselle brillante et rutilante, il faisait aussi une salade de tomates fabuleuse.
Ils regardent le photographe, je ne sais pas qui c'est. Un ami sans doute? Ils sont peut-être déjà mariés, ils n'ont pas encore d'enfants. Leur regard est confiant, leur pose est entre la détente et la retenue. Il lui passe un bras autour de la taille, moi qui ne les ai jamais connus que faisant chambre à part.
J'aime énormément cette photo. Elle est émouvante.
Il y a là le début d'une histoire, tous les possibles. J'en sais la fin, un peu du milieu. Je découvre, je tente d'imaginer de reconstituer.
Elle a porté cinq enfants. Cinq grossesses, où la vie dans son ventre. Un bébé est mort-né. Un deuxième est mort pendant la guerre, de manque de lait, à 9 mois. Elle ne m'en parlait jamais plus que de prononcer son prénom. Un prénom qu'elle a dû prononcer avec amour en portant l'enfant dans ses bras, comme je vois la photo devant moi de la grande soeur qui porte l'enfant dans ses habits blancs, des robes à superposition, plein de volants.
Je suis allée la voir à l'hôpital, alors qu'elle était fatiguée de vivre, alors que nos discussions étaient monologues, je ne savais pas bien ce qu'elle comprenait, je crois qu'elle voulait juste partir. Je lui ai annoncé que j'étais enceinte, j'ai pu le lui dire, mais elle n'a pas vu ma fille. Je ne savais pas que ce serait la dernière fois que je la verrais, mais j'ai dû le sentir, car c'était bien tôt dans ma grossesse, avant même que je l'annonce à mes parents. Elle m'a serré la main, je crois.
Ils ont mené une vie de voyages, de déménagements, 59 il me semble. Ils ont connu l'étranger, la France à l'étranger aussi. Les colonies. Ils étaient bourgeois, ils ne devaient pas avoir trop de soucis financiers, Lui étant ingénieur "dans les puits de pétrole et les chemins de fer".
Il n'empêche que je ne peux m'empêcher de me demander comment Elle a pu se remettre de la perte de ses enfants. Est-ce que cela ne bouleverse pas une vie? Comment a t-elle eu le courage de continuer d'y croire, et d'avoir d'autres enfants?
Et Lui. À cette époque où les hommes ne s'occupaient pas des enfants, de leur éducation, des tracas du quotidien. Je me souviens : nous arrivions de Rennes ou de Lille, et il ouvrait la porte de la maison. Il se reculait un peu dans le couloir, l'escalier qui montait à mi-étage dans son dos. J'utilisais la marche de l'entrée comme pour prendre mon élan, un tremplin vers lui un tout petit peu plus bas, et d'un vol je sautais dans ses bras. C'est ainsi que je jouais avec Lui. Je crois qu'on s'entendait bien. D'ailleurs, je l'appelais Bon. Il pêchait la crevette, et fabriquait des maquettes.
Elle, je viens de découvrir l'album "dis-moi grand-mère" que mes parents lui avaient offert quand j'étais petite. Elle s'adresse à moi dans ce livre, elle a mis ces photos, comme l'héritage de sa vie. Elle ne dit pas tout, elle reste pudique, je dois lire entre les lignes. Elle s'adresse à sa petite-fille, c'est une femme qui lit ce livre maintenant, il y a presque encore plus de questions.
C'est comme de lire une lettre 10 ans après sa mort. Alors qu'elle était dans sa 90 ème année comme elle disait.  (Elle n'avait donc pas encore, à quelques semaines près, ses 90 ans).
Cette photo, c'est ma grand-mère et mon grand-père, et je les trouve beaux.

2.6.12

Immobile

Nadéah fait des bonds dans le salon. Elle secoue de la tête ses cheveux blonds.
L'air entre par la fenêtre, il n'est pas bien fringuant, juste un souffle.
Dehors, l'herbe est déjà chaude, encore moite de la chaleur nocturne de la terre. Les oiseaux s'évertuent à donner de la voix. Quelques nuages lourds forment un plafond de brume. Les yeux se plissent de la luminosité blanche qu'ils reflètent.
Est-ce qu'il reste du sable entre nos orteils?
Aucune feuille ne tremble, un léger frisson peut-être.
Soudain, le plafond ouvre une fenêtre, le vent s'engouffre, les grandes feuilles du tulipier se montrent à l'envers, un joli et tendre vert.
Et pourtant plus rien ne bouge.
Quelques palourdes et moules veillent au grain dans le seau d'eau. Tout à l'heure, il faudra les ouvrir, les garnir, s'en mettre plein les doigts, plein la goule, du goût d'un printemps tardif. On pourra peut-être en fermant les yeux, sentir l'eau de la ria nous caresser de l'intérieur, nous donner de cette force qu'on a parfois laissé de côté. Celle qui nous tend au sortir du bain, celle qui nous vivifie, qui rend beau le moindre centimètre carré de peau. Elle brille au soleil qui chatouille nos sens.
Parfois, le temps est suspendu à l'attente. Alors que nous ne sommes qu'impatience.